Victoria's Stone
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Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
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Date d'inscription : 21/05/2010
Tout de suite, Unity eut conscience que Neill avait dû passer pas mal de temps à la regarder ; mais, loin de la gêner, elle trouvait cela assez amusant, qu'il puisse faire preuve d'autant de patience, rester délibérément silencieux et ignoré. C'était surprenant même. Il commença par dire qu'il ne s'agissait que d'une simple affaire de vol, et elle ne put s'empêcher d'afficher un mystérieux sourire d'auto-satisfaction. Certes, c'était ainsi qu'elle avait présenté l'affaire, mais cela se voyait qu'il n'était pas arrivé à bout des pages, sinon, il aurait su que c'était le début d'un grand démantèlement d'un gigantesque d'un trafic de bijoux. Mais tant pis pour lui s'il ne s'y intéressait pas, s'il ne voulait pas l'aider... Elle écouta l'avis de Neill, et fut plutôt ravie de voir qu'il n'était vraiment pas loin de la vérité. Ah, c'était toujours beau à voir, un méchant qui réfléchit...
Il fit remarquer qu'elle n'avait pas besoin de lui pour ça. Il n'avait pas tort, elle avait juste besoin de la confirmation de sa théorie à elle. Et tout de suite, il attaqua en voulant tout savoir de ce qui l'avait poussé à devenir une délinquante. Unity se rembrunit. Elle n'en était pas fière, de ce passé criminel, contrairement à ce que lui pouvait croire. Si elle pouvait l'effacer, cependant, elle n'en ferait rien : cela faisait partie d'elle, un fardeau à traîner toute sa vie, et puis, elle n'en serait pas là aujourd'hui. Cela dit, entre ce constat et dire la vérité au vicomte, il y avait un grand écart. Neill lui proposa une issue... mais laquelle ! elle se doutait bien qu'il se fichait complètement de Ryan. Encore que sa dernière question...
« Il va très bien, merci, répliqua-t-elle avec une froideur inhabituelle. Et de toute façon, tu es persuadé que c'est le dernier des incapables juste parce que je l'ai choisi, moi. Tu ne peux déjà même pas savoir ce qu'est l'amour, comment tu veux comprendre ce que je peux, moi, lui trouver ? Tu es jaloux, d'accord, mais ce serait vraiment stupide de ma part de tomber amoureuse de toi. Alors ne t'étonne pas si je ne suis pas célibataire. »
Qu'est-ce qu'il pouvait comprendre, lui, à des valeurs aussi simples et douces que la gentillesse, la prévenance à l'égard d'autrui ou la manière sympathique dont Ryan avait de parler avec les autres... ? Tout ce que Neill connaissait, c'était la raillerie, la provocation, la séduction... et sans doute aussi la domination, tant qu'à faire. Sauf que ce n'était pas ce qu'elle cherchait ; d'ailleurs, ce n'était pas ce qu'elle appréciait en lui, elle préférait ses qualités cachées, dont lui-même ignorait l'existence. Unity ne rêvait pas du grand amour beau, charmant, viril ; elle voulait surtout quelqu'un qui puisse la connaître et bien la comprendre, quelqu'un qui la respecte sans critiquer ses choix d'avenir... mission quasiment impossible. Même Ryan n'était pas aussi compréhensif que nécessaire... en même temps, elle le savait depuis le départ. Ce n'était pas parce qu'il était ouvert d'esprit qu'il était ouvert à tout. Mais au moins la vie avec lui avait-elle ce côté enchanteur, merveilleux qu'elle ne trouvait nulle part ailleurs. Cela suffisait.
« Je pense que tu veux plus savoir comment j'ai sombré. »
Belle métaphore qui désignait parfaitement la période à la fois chérie et honnie de son adolescence. Ses erreurs de jeunesse. Mais elle restait silencieuse, elle ne voyait pas quoi dire. Cela, pas même Ringalls n'avait pu comprendre ses raisons. C'était justement parce qu'il y avait une part en elle qui réclamait la violence. Dur de l'admettre à quelqu'un d'entièrement voué au bien... Elle se pencha près de lui et souffla dans son oreille :
« Tu crois que toi, tu peux comprendre ? »
Peut-être. Restait à essayer.
Elle s'éloigna un peu de Neill, sans pour autant retourner à son ancienne place. Elle voulait voir ses yeux, son visage, son sourire même, tant pis si elle allait le détester, elle voulait savoir comment il allait réagir. Différemment des autres, c'était tout ce qu'elle devinait. Cela ne le dégoûterait pas, ne le laisserait pas indifférent - sinon il ne poserait pas la question - et ne l'effrayerait absolument pas. Quelque chose d'autre.
« Tu sais, la banalité, ça reste un prétexte. J'aurais toujours pu trouver autre chose pour exprimer mon insatiable envie de liberté et de marginalité. Mais non, j'ai choisi cette voie. Parce que j'étais seule : mes parents étaient bien trop occupés par leurs affaires pour penser à leur petite poupée, ma sœur fréquentait des filles de son âge, mes amies s'étaient mariées, et Ryan... était trop pris par les études. Je n'en veux à personne, c'est normal. C'était juste que j'étais trop turbulente pour vouloir rester à ma place. Et puis il y avait aussi les cours de théâtre, ça m'aidait vraiment à garder la tête haute, mais paradoxalement ça a été aussi l'élément décisif. J'étais bête, mais pas entièrement non plus, j'ai au moins eu la présence d'esprit de m'inventer un personnage. Une nouvelle identité. Elle représentait un peu tout ce que j'aurais voulu être, elle mettait en avant les qualités en moi qui me plaisaient le plus. Et là, j'allais toujours de plus en plus loin, je voulais tester mes limites. J'essayais un peu tout et n'importe quoi, je me demandais jusqu'où j'irais. Il me semblait que je n'en avais pas, ou que je les repoussais sans cesse. Pour une jeune fille esseulée qui s'ennuie à mourir, c'est un jeu forcément prenant, on a envie de continuer la partie encore et toujours. Donc oui, après, elle s'est essayée au vol. Et elle ne s'est pas fait prendre, alors elle était heureuse, elle croyait que c'était un signe, qu'elle pouvait continuer. Et allant toujours plus loin, je me suis fait enrôlée. Je crois que ça me plaisait vraiment comme situation, pour la première fois j'avais l'impression de valoir quelque chose, de me débrouiller par mes propres moyens. Et puis, au moins, j'étais indépendante, et la seule protectrice de ma vie. Ça, c'était très important : il n'y avait que moi pour me protéger du danger. Alors après, oui, j'ai suivi les autres, parce que je voulais savoir ce qu'on pouvait faire en plus. Ce n'était plus un jeu, à ce moment-là, ni un test, là j'étais vraiment convaincue par ce que je faisais, j'avais l'impression d'avoir enfin trouvé ma place. C'est comme ça que j'ai tué des gens. Mais ce n'était jamais gratuit, tu sais, je ne me suis jamais amusée dans tout ça, pour moi c'était du sérieux. Il y avait toujours une raison, même si c'était juste lui voler un peu d'argent. Ces morts-là, je ne les regrette pas : elles ont un sens pour moi. Elles me hantent encore, mais je n'en souffre pas. J'ai encore un regard adolescent dessus. »
Elle fit une pause, se faisant la réflexion que de raconter tous ses états d'âme à Neill n'était pas des plus intelligents.
« J'aimais ça, pourtant. J'aimais le crime. »
Sans même s'en rendre compte, elle appuya sa tête contre l'épaule de Neill. Il n'y avait pas vraiment de symbole à chercher là-dessous, elle se sentait juste tout à coup très lasse. Si elle avait choisi l'épaule, c'était juste parce que sa tête était dans le mouvement idéal pour ce faire.
« Et puis après, j'en suis sortie. C'est pas comme si j'avais le choix. Mais au fond, je ne regrette pas. C'était bien que Ringalls m'ait forcée à le faire, je t'assure. J'ai fini par comprendre ce que j'avais fait. Ça ne me fait pas peur, ça ne m'assaille pas de remords, mais je me suis dit que finalement, je ne valais pas grand-chose si c'était tout ce dont je suis capable. En devenant détective, j'ai trouvé une stabilité que je n'avais pas autrement, sans pour autant perdre mon indépendance. J'avais juste un patron un peu tyrannique quoi, mais bon, ça ne changeait pas plus que ça de mon ancien chef. Mais pas que, j'ai aussi trouvé une autre place. Si je l'occupe en tant que Seth, c'est vrai que c'est en partie parce que je suis une femme, mais pas seulement. C'est l'excuse que je donne, mais il y a plus. Seth, c'était l'inverse de ma première identité. Aujourd'hui, je pourrais m'en séparer, c'est juste que je trouve plus commode d'utiliser sa réputation. Et tout s'arrange à force. »
Elle eut un pauvre sourire.
« Et voilà que tu viens tout chambouler. Si encore tu avais pu me montrer que mon passé avait vraiment eu de la valeur... au lieu de cela, je ne fais que prendre conscience de celle qu'a mon présent. J'ai l'impression que t'es en mesure de tout me faire perdre. Je crois que c'est surtout cela qui me fait le plus peur... »


Neill Owen
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Un peu plus sur toi !
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Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:
Unity choisit de parler de Ryan. Immédiatement le visage de Neill trahit son ennuie, ses yeux son énervement. Certes, c’était le premier à avoir lancé le sujet mais il ne supportait pas l’entendre sortir de la bouche de la jeune femme.

- Il va très bien, merci.

Il s’en fichait. Encore que si elle lui avait dit qu’il agonisait des suites d’une maladie, il aurait sans doute trouvé le moyen de sourire.

- Et de toute façon, tu es persuadé que c'est le dernier des incapables juste parce que je l'ai choisi, moi. Tu ne peux déjà même pas savoir ce qu'est l'amour, comment tu veux comprendre ce que je peux, moi, lui trouver ? Tu es jaloux, d'accord, mais ce serait vraiment stupide de ma part de tomber amoureuse de toi. Alors ne t'étonne pas si je ne suis pas célibataire.

Neill était persuadé que c’était le dernier des incapables, mais pas parce qu’elle l’avait choisit, parce qu’il l’était comme le reste de l’humanité sans doute aux yeux du vicomte.
Et non il ne savait pas ce que c’était que l’amour, encore qu’il en avait une vague idée, il l’avait vu dans les yeux de sa mère, dans les tromperies de son père, ou encore dans les supplications de ses amant(e)s, c’était quelque chose qui rendait faible, stupide, c’était la pire des choses pour lui. Mais jamais il ne l’avait ressenti, et s’en gardait bien.
Même s’il était jaloux, il roula les yeux dans ses globes quand elle lui dit que ce serait stupide de tomber amoureuse de lui, bien sûr que cela le serait, puisque l’amour était terriblement idiot et inutile, quasiment répugnant.
Et si, si il s’étonnait qu’elle ne soit pas célibataire, et pourquoi pas ? Toujours il s’étonnait de voir les gens s’attacher si fort à ce sentiment, vouloir à tout prix être avec quelqu’un, c’était quelque chose qu’il n’arrivait pas à comprendre, lui, qui faisait tout pour fuir ne serait-ce que l’amitié.
Et pourtant malgré tout ça, il était content qu’elle l’apprécie, petit paradoxe façon Neill.

- Je pense que tu veux plus savoir comment j'ai sombré.

Bien évidemment, c’était autrement plus intéressant. Elle vint lui souffler à l’oreille (non sans réussir à perturber Neill malgré lui en le faisant) s’il croyait pouvoir comprendre, et le vicomte acquiesça. Bien sûr qu’il comprendrait, le domaine du mal c’était son repère, sa maison, il en connaissait les couloirs, les zones d’ombres, les chambres cachées derrière des bibliothèques, c’était le sujet pour lequel il aurait eut la meilleure note, se serait même retrouvé majeure de sa promo s’il y avait une université où l’on étudiait le mal.
C’était évident, s’il n’arriverait sans doute jamais à comprendre l’amour, il saisirait tout ce qu’elle pourrait lui dire sur le fait qu’elle ait sombré.

Il souriait, ses yeux brillaient d’envie, il voulait savoir, il était tout ouïe, on sentait qu’il se réjouissait de ce qu’il allait entendre. Elle lui raconta donc toute l’histoire, et il ne l’interrompu pas, oh non il ne l’aurait jamais fait, il avait trop peur qu’elle s’arrête pour ne jamais recommencer. Elle avait fait des crimes un jeu, et cela plutôt que de calmer Neill, au contraire alluma encore plus la flamme qui brillait dans ses yeux. Elle voulait tester ses capacités, ses limites, en se créant un personnage. Voulant atteindre sa dépendance. Puis vint le moment important (le reste l’était aussi bien sûr, mais disons qu’elle atteignait le point culminant de l’histoire), l’explication des meurtres.

- Ce n'était plus un jeu, à ce moment-là, ni un test, là j'étais vraiment convaincue par ce que je faisais, j'avais l'impression d'avoir enfin trouvé ma place. C'est comme ça que j'ai tué des gens. Mais ce n'était jamais gratuit, tu sais, je ne me suis jamais amusée dans tout ça, pour moi c'était du sérieux. Il y avait toujours une raison, même si c'était juste lui voler un peu d'argent. Ces morts-là, je ne les regrette pas : elles ont un sens pour moi. Elles me hantent encore, mais je n'en souffre pas. J'ai encore un regard adolescent dessus.

Concluant par un :

- J'aimais ça, pourtant. J'aimais le crime.

Elle ne tuait jamais gratuitement, pas comme lui, qui pouvait juste tuer sans raison si cela le faisait rire (ce n’était très certainement pas pour voler de l’argent en tout cas, vu comme il était riche). Mais Neill pouvait comprendre ces gestes, il savait que la plupart des gens avaient une raison pour tuer, certains pour montrer qu’ils étaient les plus fort, d’autres pour frimer, d’autres encore c’était leur travail ils étaient payés pour ça. Il était sans doute le seul à faire ça juste pour le faire.
La révélation sur le fait qu’elle avait aimé ça, aimer le crime, fit vibrer chaque partie de son corps, c’était quelque chose d’agréable à savoir, à entendre, comme une très bonne nouvelle mais en mieux. Il la laissa poser sa tête sur son épaule et resta immobile.
Elle n’avait pas finis son histoire.

- Et puis après, j'en suis sortie. C'est pas comme si j'avais le choix. Mais au fond, je ne regrette pas. C'était bien que Ringalls m'ait forcée à le faire, je t'assure. J'ai fini par comprendre ce que j'avais fait. Ça ne me fait pas peur, ça ne m'assaille pas de remords, mais je me suis dit que finalement, je ne valais pas grand-chose si c'était tout ce dont je suis capable. En devenant détective, j'ai trouvé une stabilité que je n'avais pas autrement, sans pour autant perdre mon indépendance. J'avais juste un patron un peu tyrannique quoi, mais bon, ça ne changeait pas plus que ça de mon ancien chef. Mais pas que, j'ai aussi trouvé une autre place. Si je l'occupe en tant que Seth, c'est vrai que c'est en partie parce que je suis une femme, mais pas seulement. C'est l'excuse que je donne, mais il y a plus. Seth, c'était l'inverse de ma première identité. Aujourd'hui, je pourrais m'en séparer, c'est juste que je trouve plus commode d'utiliser sa réputation. Et tout s'arrange à force.

Neill n’éprouva pas réellement de déception au fait qu’elle ait arrêté, certes c’était sans doute embêtant d’apprendre qu’à cause de Ringalls elle ne baignait plus dans le crime, mais en même temps elle semblait contente de sa situation, et plus encore que le crime pour le vicomte, le plus important était de s’amuser, d’aller bien dans ce qu’on faisait. Si lui trouvait dans le mal tout ce qui lui fallait pour ne jamais s’ennuyer (en tout cas avant sa rencontre avec Unity), il pensait que ce n’était sûrement pas le cas de tout le monde. Et puis elle avait encore dans le sang ses crimes, parce que même si jamais plus elle ne tuait quelqu’un, on ne pourrait faire revivre ceux qu’elle avait tués.
Neill trouvait ça totalement génial, non seulement il remarquait que cette femme était amusante au plus haut point, mais en plus elle avait déjà goûté à l’ivresse du mal, avec ça elle réussissait encore à se montrer passionnante aux yeux du vicomte même si elle était un détective. Comment expliquer ce qu’il pouvait ressentir clairement, c’était comme trouver le meilleur manège dans un parc d’attraction, la meilleure friandise dans un magasin de bonbons, c’était juste quelque chose qui rendait heureux. Même si elle n’avait pas l’air de l’être.

- Et voilà que tu viens tout chambouler. Si encore tu avais pu me montrer que mon passé avait vraiment eu de la valeur... au lieu de cela, je ne fais que prendre conscience de celle qu'a mon présent. J'ai l'impression que t'es en mesure de tout me faire perdre. Je crois que c'est surtout cela qui me fait le plus peur...

Ce n’était pas son intention.

- Je ne compte pas te prendre par la main et t’emmener poignarder les gens, tu sais. Ton équilibre est intéressant, j’ai très envie d’appuyer sur le mauvais côté de la balance, mais je n’ai pas envie que le bon côté disparaisse. Des personnes qui commettent des crimes, j’en connais pleins, tu n’es pas la seule délinquante parmi mes connaissances. Tu es la seule qui soit devenue détective, en revanche. Et pourquoi je voudrais changer quelque chose d’aussi amusant ? C’est comme si tu étais à la fois mon ennemi juré et mon associé.

Neill souriait, mais ne bougeait pas, sa main était pourtant pleines de fourmis, brûlant d’envie de profiter de la situation, de la position, de tout, mais le vicomte se retenait.

- Aujourd’hui, si tu étais encore une délinquante et que je te rencontrerais, je me servirais de toi pour faire mes basses besognes, et si tu me tenais tête je te remplacerais. Mais tu es à la fois une détective, une servante, une femme fiancée, par deux fois. Tu aimes les poignards, ça ne te dérange pas de tirer dans les jambes d’un homme stupide, mais tu mets les criminels en prison. Et tu as ce besoin d’indépendance. Quand je pense aux autres femmes qui m’auraient remercié que je leur offre une cage plutôt que je les quitte, c’est vraiment différent. J’ai l’impression que chaque petite, même infime partie de toi sont intéressantes, amusantes, et que si une seule venait à disparaître ou à changer alors je te trouverais insipide, inutile.

Ses doigts tapotaient le matelas, il cherchait à les occuper pour calmer sa démangeaison.

- Pour utiliser une métaphore, tu me fais penser à un tableau, pas parfait, non au contraire, par ici la peinture à coulé, par là le dessin est vraiment raté, et pourtant il est le plus agréable à regarder parmi tous les autres. Et on se rend alors compte que si jamais on en venait à le peindre autrement et à corriger ce qui ne va pas, il nous déplairait au plus haut point.

Neill voulait juste dire qu’Unity était très bien comme elle était, qu’il adorait son passé de délinquante, qu’il adorait son présent de détective, et que pour lui y changer quelque chose se serait franchement dommage. Mais comme utiliser le verbe « adorer » serait comme se brûler la langue (ou il faudrait qu’il est beaucoup de fièvre), il préférait partir dans des délires explicatifs.

- Mais ton passé, je peux le comprendre, et sans doute je peux le comprendre mieux que personne. Tes sentiments, tes envies, tes sensations, je peux les saisir, sans les juger, sans les changer, sans les rendre meilleur ou pire. Je suis un expert sur ce sujet. Là où je sèche parfaitement c’est quand tu me parles d’amour, de Ryan, de ces niaiseries, je trouve cela tellement idiot et inutile, en plus toi, toi qui aime à ce point l’indépendance, quel intérêt de tomber amoureuse vraiment ? C’est se mettre soi même une chaine au pied.

Aborder ce sujet fit retrouver son calme à sa main, plus de fourmis, plus de démangeaisons, elle se contenta de rester là où elle devait être, et non pas là où elle voulait aller.

- Quel intérêt peut-on trouver à se lier stupidement à une personne, si ce n’est pour s’amuser bien sûr ? Que les gens me désirent c’est très drôle, mais les voir me supplier de leur rendre leur sentiment c’est d’un pathétique, c’est d’un répugnant. L’amour, c’est le pire et le plus inutile des sentiments, et je ne comprendrai jamais qu’on puisse s’abaisser à ça.

Qu’il était ignorant à ce sujet, ignorant au point que si on lui faisait éprouver l’amour, il ne s’en rendrait sans doute pas compte, car il ne saurait pas ce que c’est. Il ne saurait pas le combattre, juste l’ignorer, alors il se ferait envahir et se retrouverait battu très vite par ce sentiment qu’il détestait. Il serait sans doute amoureux des os jusqu’à la moelle, sans pouvoir donner un nom à ce qui le hanterait. Mais heureusement, il est vacciné contre ça, enfin du moins c’est ce dont lui est persuadé.

- Ce n’est pas intéressant. Je préfère savoir d’autres choses sur toi.
Unity Violett
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Pourtant Neill protesta tout de suite en lui faisait remarquer qu'elle avait un équilibre intéressant. Plutôt bancal, oui. Il est rare de se sentir en paix quand on a commis une erreur monumentale - du moins, c'était ainsi qu'elle voyait ce passage de sa vie. Au moins souhaitait-il respecter cela, ce qui ne la rassura pas, vu qu'elle ne cherchait pas à l'être. Ce qui l'amusait, lui, cela semblait être le fait qu'elle était à la fois comme un associé et un ennemi juré. Ennemi juré, c'était peut-être exagéré vu que toute détective qu'elle était, ce n'était pas comme si, en restant dans la légalité, il y avait vraiment moyen de s'opposer à lui. Trop intouchable, malheureusement. Mais associé, ça non. Qu'elle serait sans doute tombée dans le fameux piège de travailler pour lui - parce qu'elle l'aurait sans doute fait - ça ne changerait rien au fait qu'elle lui aurait très certainement tenu tête. Mais elle prit conscience de sa chance lorsqu'il lui expliqua que c'était l'intégralité de son être, regroupant chaque détail, qui l'intéressait lui. Un détail en moins, et elle ne vaudrait plus rien. En tout cas, cette idée lui déplaisait réellement, et même la métaphore du tableau ne pouvait aider à effacer sa terrible vexation. Vexation non pas par rapport à lui, plutôt parce qu'il insinuait, qu'il s'en rende compte ou non, qu'il suffisait qu'elle change quelque chose d'infime en elle pour perdre tout intérêt. Elle ne recherchait pas l'estime de Neill, mais comme tout être humain, elle aimait quand même bien quand on l'appréciait... Le vicomte lui fit remarquer ensuite qu'il était le plus à même à la comprendre. Oui. Peut-être que cela, c'était quelque chose de bien : enfin trouver quelqu'un qui pouvait comprendre, sans être tout de suite rebuté par le caractère illégal de la chose. Cela changeait, vraiment. Par contre, l'amour, là, ce n'était pas son fort. Il voyait cela comme un emprisonnement... en plus de manquer cruellement de romantisme, sa vision était extrêmement déprimante. Et lui trouvait cela tellement répugnant qu'il préférait parler d'autres aspects de sa personnalité...
« Ouais. Ce qui t'arrange. Mais si tu trouves que mon équilibre est intéressant, tu dois accepter la part que ce sentiment y joue. Désolée, mais ça fait partie de moi, que tu le veuilles ou non. Tu ne peux pas l'ignorer, autrement tu n'as qu'à tout ignorer. T'as qu'à ignorer que j'aime quand même ma famille, mes amis, que j'accorde de l'importance à autrui, des choses comme ça, on s'en fout après tout. »
Sa voix aigre-douce cachait mal son énervement face à la position désespérante de Neill sur ce sujet. Elle avait pourtant envie de lui faire changer d'avis, tout en sachant bien que ce ne devait surtout pas être elle que Cupidon devait lui donner pour cible. Dur d'agir s'il ne pouvait pas appréhender le sentiment...
« De toute façon, tu ne veux pas comprendre. T'as décidé que c'était le pire sentiment, mais tu ne sais même pas ce que c'est. Si tu veux mon avis, c'est ça qui est pathétique. Juger sans connaître. Ça, c'est de la faiblesse d'esprit. Sur quoi tu te bases ? sur tes parents, sur des couples qui ont mal fonctionné ? C'est facile, comme cela. Le jour où tu te rendras compte que tu seras tombé amoureux de quelqu'un, on en discutera. »
Elle tourna la tête pour regarder son affreux visage, trop calme à son goût.
« Tu ne peux pas toujours te cacher des autres. Jusque là, c'est très bien, tu as réussi à les éviter, à t'en servir comme des jouets. Mais regarde, il suffit que quelqu'un que tu trouves plus intéressant croise ton chemin, et voilà dans quel état tu te mets... Au fond, tu as quand même besoin de quelqu'un avec qui partager quelque chose, sauf que tu ne le sais pas. Tu ne veux pas le savoir tout court. Alors j'ai vraiment hâte qu'arrive le jour où tu y seras confronté. J'espère être là, ça devrait être très amusant. »
Plutôt offensée, voire même furieuse par certains côtés, elle s'éloigna de lui, toujours sans s'en rendre compte. Il était dur de se contrôler quand elle était elle-même, limite impossible...
« Ça n'a rien d'une chaîne, pourtant. Tu ne sais même pas ce que c'est que d'avoir une chaîne au pied, de toute façon. C'est un partage. C'est sûr que ça demande parfois quelques sacrifices, mais ils en valent la peine. Tu sais au moins ce que c'est, ça ? »
C'était pour elle un peu dur à déterminer, étant donné le passé de sa famille : avait-il dû en faire ? Savait-il concéder quelque chose ? Pour elle, cela restait flou. Mais elle partait sur le principe qu'il avait plutôt bien réussi, donc ce devait être oui.
« Bah. Même si c'est le cas, t'es quand même parti avec un net avantage dès le départ. Et je suis sûre qu'aujourd'hui, tu n'as même plus besoin de faire des efforts. Ça doit être si facile. » Elle s'arrêta un instant. « Vraiment, tu me dégoûtes. »


Neill Owen
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Et je me rend compte que personne,
ne m'attend pour un déjeuner,
je vais rester derrière,
la feuille blanche ou la panne,
avec le vide qui m'accompagne
derrière la porte que tant d'autres,
ont déjà fermés...
Je ne changerai jamais,
je n'oublierai jamais,
ce que je suis, ce que je fais,
ce que je sais...


- Ouais. Ce qui t'arrange. Mais si tu trouves que mon équilibre est intéressant, tu dois accepter la part que ce sentiment y joue. Désolée, mais ça fait partie de moi, que tu le veuilles ou non. Tu ne peux pas l'ignorer, autrement tu n'as qu'à tout ignorer. T'as qu'à ignorer que j'aime quand même ma famille, mes amis, que j'accorde de l'importance à autrui, des choses comme ça, on s'en fout après tout.

Neill devait accepter ses sentiments, mais ne pourrait pas les trouver moins répugnant pour autant, et c’était plus fort que lui, il voulait bien s’occuper de tout mais pas de l’amour, pas de ce qui attachait les autres aux être humains. A la limite il concédait bien des sentiments pour la famille, puisqu’il n’était pas indifférent à sa petite sœur, mais le reste lui faisait horreur. Freud quelques années plus tard aurait sûrement expliqué que c’était sûrement du à un traumatisme de son enfance, et que cette haine envers ce sentiment exprimait aussi sa peur. Eh ! S’attacher à quelqu’un ça signifie être près à prendre des risques. Des vrais risques. Pas seulement jouer avec sa vie, et rigoler en tuant/volant/droguant le premier venue. C’était le risque d’être blessé, d’être déçu, d’être triste, déprimé, complètement anéantit.
Blessée, déçue, triste, déprimée, anéantit : voilà comment il avait connu sa mère. Peut-être que ceci pouvait expliquer cela…

- De toute façon, tu ne veux pas comprendre. T'as décidé que c'était le pire sentiment, mais tu ne sais même pas ce que c'est. Si tu veux mon avis, c'est ça qui est pathétique. Juger sans connaître. Ça, c'est de la faiblesse d'esprit. Sur quoi tu te bases ? sur tes parents, sur des couples qui ont mal fonctionné ? C'est facile, comme cela. Le jour où tu te rendras compte que tu seras tombé amoureux de quelqu'un, on en discutera.

Ben, tiens justement, c’est ce qu’on disait. Sur quoi il se basait, sur ses parents. Surtout sur ça. Un peu son frère aussi, mais Cédric n’avait jamais été amoureux, juste désireux d’utiliser ses organes pour son propre bien, oh qu’ils étaient semblables tous les deux finalement, le même sang coulait dans leur veine après tout. Heureusement son frère était beaucoup moins intelligent que lui, et bien plus vicieux, mais enfermé, dommage pour lui.
Et jamais Neill ne tomberait amoureux, jamais, il préférait se faire flinguer à la sortie d’une rue, plutôt que d’être touché par ce sentiment.

- Tu ne peux pas toujours te cacher des autres. Jusque là, c'est très bien, tu as réussi à les éviter, à t'en servir comme des jouets. Mais regarde, il suffit que quelqu'un que tu trouves plus intéressant croise ton chemin, et voilà dans quel état tu te mets... Au fond, tu as quand même besoin de quelqu'un avec qui partager quelque chose, sauf que tu ne le sais pas. Tu ne veux pas le savoir tout court. Alors j'ai vraiment hâte qu'arrive le jour où tu y seras confronté. J'espère être là, ça devrait être très amusant.

Ce ne serait pas amusant, oh peut-être pour elle, mais pas pour lui. Il s’éclaterait la tête contre un mur s’il le fallait pour se désempoisonner. Neill était déjà pas mal atteint, peut-être qu’il deviendrait vraiment fou de se sentir tombé si bas. Enfin lui-même ignorait bien comme il réagirait finalement, peut-être que l’amour l’adoucirait et lui ferait faire n’importe quoi, alors il se comportait tel un idiot, et le pire serait heureux de ça. (N’était-ce pas déjà le cas ?)
En tout cas il ne voulait pas savoir, oh que non, parfois l’ignorance est bien meilleur que la connaissance.

Cependant il avouait, il était obligé d’avouer, qu’il se retrouvait bien embêté d’être dans un état bizarre parce qu’il trouvait une personne intéressante. Ses barrières n’étaient pas encore assez solides, quand il aurait réussi à vaincre sa dépendance envers Unity, il tâcherait d’être encore plus prudent. En tout cas Neill fit la moue quand elle s’éloigna de lui, toute énervée qu’elle était.

- Ça n'a rien d'une chaîne, pourtant. Tu ne sais même pas ce que c'est que d'avoir une chaîne au pied, de toute façon. C'est un partage. C'est sûr que ça demande parfois quelques sacrifices, mais ils en valent la peine. Tu sais au moins ce que c'est, ça ?

Si il savait, peut-être pas par amour, mais être enchainé à sa famille, il l’avait vécu pendant dix ans, et s’il n’avait pas drogué les chevaux, fait passer Cédric pour un fou, il y serait sans doute encore. Il était où le partage là dedans alors ? Si c’était leur manière d’aimer leur fils/leur frère, et bien l’amour était plus cruel encore que la haine.
Quand aux sacrifices… Est-ce que laisser tous ses jouets préférés à son grand frère « chéri » en est un ? Peut-être pas. Alors, être humilié devant des amis à son père « adoré » ? Oh non ce n’était pas un sacrifice, c’était un plaisir même, en tant que deuxième fils c’était merveilleux d’être humilié par son père. Trêve de plaisanterie, Neill n’avait jamais rien sacrifié, en tout cas pas après ses dix ans, et pourquoi il aurait dût ? Il voulait vivre heureux, c’était tout, et pour rien au monde il n’aurait sacrifié quoi que ce soit qui lui fut difficile à perdre.
Sauf peut-être son couteau, son jouet préféré, mais il ne l’avait pas vraiment perdu, il était là, près de lui, quelque part avec Unity.

- Bah. Même si c'est le cas, t'es quand même parti avec un net avantage dès le départ. Et je suis sûre qu'aujourd'hui, tu n'as même plus besoin de faire des efforts. Ça doit être si facile.

Non, ce n’était pas facile, parce qu’il n’était pas prêt à faire des sacrifices !

- Vraiment, tu me dégoûtes.

Et voilà, Neill se demanda soudainement pourquoi son tireur « affectionné » l’avait raté. Parce qu’il l’avait vraiment raté pour qu’il soit encore en vie maintenant. Ne disait-on pas que quand on tirait sur un monstre, on n’avait le droit qu’à une seule chance ! Et c’était le cas, puisque l’autre était mort, et pas le vicomte. Pourquoi est ce qu’une simple phrase pouvait le toucher plus que la douleur à sa poitrine.
Bon il était horripilant mais…
Mais, il n’avait pas envie de dégoûter Unity.

Faire marche arrière,
on ne peut pas,
et j’ai toujours été comme ça,
odieux, pénible, guindé, bridé...
Les abrutis de mon espèce
ont vécu seuls et rien ne blesse
un vieux pionnier désabusé...

Neill n’avait aucune raison de se sentir énervé cependant, il n’était pas plus amusé, juste las et fatigué. Sans doute à cause de cette blessure. Ou parce qu’il se sentait promené sans arrêt. Tout allait bien avec Unity, et la minute d’après tout allait mal et tout était à refaire. Pourquoi ? Parce qu’il disait la vérité.
La vérité était alors vraiment haïssable elle aussi.

- Je n’ai jamais rien sacrifié après mes dix ans, et je compte ne rien sacrifier du tout. Je ne vois pas pourquoi je devrais perdre quelque chose au profit d’une autre, si je désire deux choses en même temps je n’ai qu’à m’en emparer.

Le mauvais côté de Neill reprenait ses droits, au moins durant cette déclaration.

- Et même si je venais à … Tomber amoureux (grimace de dégoût), je ne sacrifierais rien pour autant, et je ne crois pas que j’irais demander à l’autre des sacrifices non plus. Ca m’ennuie. Maman aurait fait n’importe quoi pour faire plaisir à son mari, et lui aurait fait n’importe quoi pour ne pas le faire. Alors je ne veux pas de sacrifice.

A la rigueur, que ces jouets sacrifient tout pour lui, cela était terriblement amusant, mais qu’une personne qu’il considérerait comme son égal (parce qu’il faudrait au moins ça pour qu’il tombe amoureux) agisse aussi stupidement l’énerverait plus qu’autre chose.

- Sacrifie toi pour Ryan si tu veux, si c’est ça l’amour pour toi, mais je ne vois pas en quoi ton partage n’est pas une chaîne. Au moins, tout monstre que je suis, je ne te demande pas de faire des sacrifices. Je trouve répugnant les sentiments que tu éprouves, je ne les comprends pas non plus, et je ne suis pas très intéressé par eux, et même si tout cela me paraît idiot et que je suis jaloux de Ryan, je n’essais même pas de te les enlever, seulement de savoir comment on peut éprouver ça. Tant pis si je te dégoûte.

En disant ces paroles, il se dit qu’il n’aurait pas dut, que cela allait peut-être encore plus énerver Unity, parce qu’il accusait encore une fois son amour (certes il n’essayait pas de lui enlever, mais le rendait abominable, alors ce n’était pas mieux), il se pinça les lèvres certain d’avoir dit une connerie, puis ferma les yeux.
Quand il les rouvrit, il avait l’air plutôt résigné, non pas sans avoir l’air de détester ça.

- Très bien ! Ryan est sûrement un type très bien, et c’est pour ça que je n’arrive pas à le supporter. Et … Toi tu trouves que l’amour est quelque chose de chouette, une histoire de partage ou je ne sais quoi. Moi je ne sais même pas comment on se sent quand on ressent de l’amour, sûrement beaucoup de douleur et de faiblesse mais passons. Alors sûrement que tu devrais te marier avec lui, d’ailleurs il attend quoi pour t’épouser ? Vous serez sûrement très bien ensemble, heureux comme il faut.

Le paradis je me l'invente,
la mélodie je me la chante,
mon caractère de chien,
est le seul à rester...
Le mercredi la sirène sonne,
et à coté de moi personne,
personne n'est à coté...

En vrai Neill détestait cette idée, elle avait quelque chose qui sonnait faux. Ca n’allait pas, ce n’était pas… Comme il le voulait. Et puis il savait, il était sûr que si cela arrivait, alors il ne pourrait plus la voir, plus vraiment. La fatigue laissa la place à l’énervement, pourquoi est ce qu’il devrait laisser faire ça, il n’en avait pas envie !

- C’est ça que tu veux que je te dise hein ? Mais il y a un prix à tout.

Et sans réussir à se contrôler, impulsif, Neill avec toutes les forces qu’il disposait attrapa Unity posant sa main sur sa nuque et la forçant a approcher son visage du sien, pour s’arrêter d’un coup alors qu’elle n’était qu’à quelque centimètre de ses lèvres. Il ouvrit grand les yeux, comme s’il venait de réaliser quelque chose, et sembla hésiter entre être révulsé et repousser Unity, ou faire un geste, n’importe quoi. Du coup il resta juste immobile, essayant de remettre en place les pièces de son cerveau, puis décidant que le mieux serait de faire semblant « ah j’ai tout prévu je suis le meilleur je n’ai eu aucun instant de faiblesse », il alla l’embrasser sur la joue avant de la relâcher.
Ensuite il eut un sourire détestable et moqueur, cachant du mieux qu’il pouvait le trouble qu’il ressentait :

- Voilà ! Maintenant je peux le dire : Soyez heureux ensemble.
Unity Violett
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Elle eut la nette sensation que ce qu'elle avait dit avait blessé Neill. Et alors ? Prendre des pincettes n'était pas trop dans ses habitudes, elle détestait y être obligée. Elle n'allait pas s'en priver, avec lui, d'autant plus qu'il n'était sans doute pas coutume que quelqu'un arrive à le faire. Elle n'en tirait aucun plaisir, cependant, elle n'y prêtait juste pas attention. Et puis, ses propos étaient encore une fois trop terre-à-terre, les paroles désillusionnées d'un jeune homme qui croit tout savoir en ayant observé ses parents, sans vraiment comprendre que ses parents n'étaient pas forcément représentatifs de tous les couples. C'était désagréable à entendre. Surtout quand il commença à comparer ce que demandait Ryan et lui-même. Unity se mordit la lèvre pour ne pas lui répondre que de toute façon, elle ne voulait rien de lui. Il sembla comprendre qu'il était allé trop loin, se tut un instant, sans que la détective cherche à briser son silence. Neill alors préféra dire qu'elle avait sans doute raison ; c'était la chose la plus facile à faire, et puis, surtout la plus efficace avec Unity, qui en avait marre d'être toujours contredite, marre de ne pas toujours pouvoir dire ce qu'elle pensait. Il lui demanda ensuite pourquoi ils ne se mariaient pas ; si elle avait été de bonne humeur, elle aurait sans doute éclaté de rire. Le mariage, c'était bon pour les vieux, dans son optique à elle, et jusqu'à preuve du contraire, elle n'était pas encore trop âgée. Elle n'avait même pas encore de cheveux blancs, chose plutôt exceptionnelle comparée à ses anciennes amies. Donc non, elle n'avait pas besoin de cela. Et puis, avec son métier, ce n'était pas du tout facile à planifier.
Soudain elle sentit sa main prendre violemment sa nuque, l'approcher de son visage sans qu'elle ait le temps de réagir. Elle ne sut même pas quoi faire ; pour la première fois elle se mit à paniquer. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Unity n'avait pas du tout pensé qu'il agirait ainsi, elle qui pensait avoir le contrôle en mains... elle se rendait compte, ou plutôt se rappelait, que Neill n'était pas un homme comme les autres. Autrement dit, si ce genre de débordement n'aurait pas pu avoir lieu avec une autre personne, avec lui c'était tout à fait probable, même si elle n'aurait jamais pensé qu'il aurait une attitude aussi agressive. Il s'arrêta brusquement, les yeux agrandis, comme s'il prenait conscience de son geste. Quelques secondes s'écoulèrent, puis il l'embrassa sur la joue. Ses lèvres étaient celles d'un séducteur, c'était indéniable, même si pour Unity elles n'avaient rien d'agréable. Elles avaient quelque chose de l'échec et de l'impuissance qui lui déplaisait profondément. Son impuissance à elle, s'entend. Il la relâcha enfin, souriant de toutes ses dents, comme s'il avait tout prévu. Ce fut peut-être cela qui la fit exploser. Si encore il n'avait pas cherché à lui cacher qu'il avait perdu le contrôle l'espace d'un instant, elle aurait pu lui pardonner. Mais pas là, pas alors qu'il cherchait à sauver les apparences à ses dépens. En temps normal, elle aurait sans doute frapper la personne, et pas juste une gifle, elle l'aurait sans doute labourer de coups de poing. Elle ne le fit pas, non par égard pour sa santé, mais parce qu'elle ne voulait pas qu'il l'en empêche. Alors autant ne pas le faire du tout.
Furibonde, les yeux élargis par la colère, elle se jeta en arrière pour s'éloigner le plus possible de lui et se leva du lit. Elle ne pouvait même plus rester calme. Elle savait qu'elle aussi devait paraître forte, tant qu'elle le serait encore : elle ne pouvait que deviner la suite. Désagréable conséquence.
« Mais ça va pas la tête ?! Espèce de malade ! Redescends un peu sur terre ! »
Il n'y avait pas besoin de lui dire ce qu'elle ressentait. Elle était mal. Très mal. Il ne se rendait pas compte à quel point son geste était dévastateur... parce qu'elle avait l'air forte, elle pouvait tout surmonter. C'était faux. Elle avait ses faiblesses. Il ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas deviner ce qui l'avait dérangée. C'était bien plus que s'il l'avait simplement embrassée sur la joue. C'était pire.
Elle lui tourna le dos. Elle sortit de la pièce en claquant violemment la porte. Ringalls sursauta, visiblement surpris par son éclat. Il le fut encore plus quand il la vit chercher la clé de la chambre avec frénésie et verrouiller la chambre où était enfermé le vicomte. Bon. Unity avait encore pété les plombs. Ça, ce n'était pas surprenant, ce qui l'était, c'était pourquoi elle s'énervait contre le vicomte.
« Quel enfoiré, murmura-t-elle entre ses dents. Même pas capable d'assumer ses actes. »
Voyant qu'elle était un peu trop pâle, Ringalls se porta à son secours et l'aida à s'installer sur le canapé. Elle s'effondra sur son épaule, visiblement ébranlée.
« Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit-il en bon ami.
- Ce vicomte... »
Elle lui raconta la scène en tremblant. Ringalls devinait où elle voyait le problème. C'était assez anodin autrement, elle ne s'en serait pas offusquée. Mais là... Il était vrai que Neill avait trouvé son point faible.
« C'était horrible, chuchota-t-elle. Horrible.
- Je sais. Ne t'inquiètes pas. » Il posa une main conciliante sur son épaule. « Il ne pouvait pas savoir. Tu ne dois pas te laisser abattre par cela.
- C'est bien plus qu'un coup dans l'orgueil, rétorqua-t-elle.
- Pour d'autres non. Toi, je te connais, je sais que oui. Allez, courage. »
Ringalls attendit qu'Unity s'endorme sur le divan, plongée dans un sommeil où elle ne pouvait plus rien sentir. Il aimait beaucoup Unity, c'était sûr ; et plus que tout, il adorait l'embêter. Il ne pouvait s'empêchait de dire que son attitude à lui n'était qu'une raison supplémentaire pour qu'elle se sente mal dans des cas ainsi. Il avait envie de l'aider, mais pas juste parce qu'elle était un bon associé, non. Parce qu'elle le méritait, avec tout ce qu'elle supportait.
Il se leva et alla déverrouiller la porte de la chambre. Il aperçut le vicomte, allongé sur le lit, et les quelques dossiers qu'Unity avait apporté du boulot. Il ne savait pas trop ce qu'elle voyait, parce que lui contemplait un criminel malheureusement intouchable. Il prenait son métier très au sérieux, et il ne pouvait supporter ce genre de personne. Pourtant, il allait faire un effort. Il se posta sur le seuil, le regardant froidement, en silence. Le jaugeant. Enfin, il se mit à parler.
« Monsieur Owen, je ne crois pas que vous vous rendez compte de la gravité de ce que vous avez fait. Vous ne connaissez pas assez Unity : si c'était le cas, vous auriez su que c'était une des choses qu'il ne fallait pas faire. Elle le supporte très mal. » Il marqua une courte pause, avant d'ajouter : « J'espère qu'elle s'en remettra, cette fois encore. »


Neill Owen
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Aussitôt après avoir réussi à se moquer de son propre geste, à ne pas le prendre au sérieux (et en fait il avait raison, il n’avait finalement rien fait) et bien Unity s’énerva comme jamais. Neill ne su pas trop pourquoi, il l’avait déjà embrassé une fois sur la joue, et cette fois-ci elle n’avait eut aucune réaction. Et maintenant elle se mettait en colère contre lui :

- Mais ça va pas la tête ?! Espèce de malade ! Redescends un peu sur terre !

Et le fuyait en sortant de la pièce, et alla même jusqu’à la verrouiller. Neill resta allongé sur le lit sans trop comprendre ce qui venait de se passer. Si encore son geste impulsif l’avait entrainé à faire la bêtise de l’embrasser ailleurs que sur la joue, il aurait passablement compris, mais là il avait su se retenir comme un véritable gentleman. En même temps il n’avait jamais agis aussi impulsivement et cela le troublait lui-même. S’il perdait le contrôle de lui-même c’était plutôt mauvais signe, ça n’annonçait rien de bon, il n’aimait pas ça. Ce devait être dut à sa blessure, cela le rendait faible et bizarre, il n’y avait aucune autre explication. Quand à la colère d’Unity ? Il n’en savait rien ! Peut-être n’avait-elle pas apprécié qu’il se moque d’elle, mais comme ce n’était pas la première fois (et sûrement pas la dernière) il ne voyait pas trop ce que ça pouvait être.
Il préféra ne pas y penser et attendit qu’on vienne lui ouvrir. Il aurait bien sauté par la fenêtre, mais il aurait encore fallu qu’il soit un peu en meilleur état pour cela (et qu'il n'y ait pas autant d'étages). Finalement au bout d’un moment la porte se rouvrit, mais pas sur Unity, seulement sur Ringalls. Neill éprouva une certaine déception, surtout qu’il n’avait absolument pas envie d’avoir à faire à ce détective, qui lui fit la leçon.

- Monsieur Owen, je ne crois pas que vous vous rendez compte de la gravité de ce que vous avez fait. Vous ne connaissez pas assez Unity : si c'était le cas, vous auriez su que c'était une des choses qu'il ne fallait pas faire. J'espère qu'elle s'en remettra, cette fois encore.
- Je n’ai rien fait, assura le vicomte.

C’était la stricte vérité si on considérait qu’il allait faire autre chose que ce qu’il avait fait initialement (donc juste un bisou sur la joue).

- Je l’ai embrassé sur la joue et ce n’était pas la première fois, comment aurais-je pu savoir que je ne devais pas le faire ?

Et puis Neill n’aimait pas qu’on lui dise qu’il ne connaissait pas assez Unity, puisqu’il mettait tout en œuvre justement pour apprendre à la connaître. Il en avait un peu marre, tout le condamnait, tout ce qui faisait était toujours mal, même ce qu’il faisait de bien. Il n’était pas un type gentil, ne le serait jamais, et peut-être que le combat qu’il menait ne servait à rien. A chaque fois qu’il faisait un pas en avant, Unity en faisait deux en arrière, et dans ces conditions Neill se demandait bien pourquoi elle l’appréciait. D’ailleurs peut-être que maintenant elle ne l’appréciait plus puisqu’apparemment il avait fait une grave erreur.
Le problème c’était qu’il allait devoir demander à Ringalls s'il voulait en savoir plus et il n’avait pas vraiment envie, seulement il n'avait pas vraiment le choix.

- A moins qu’il y ait autre chose, je me demande. J’ai parlé de Ryan, elle déteste quand je fais ça, mais elle s’en remet plutôt bien d’habitude. Ça l’énerve, elle est marrante quand elle s’énerve, mais pas tout le temps. Et franchement, elle me dort dessus et fais d’autres choses qui peuvent paraître déplacé, alors j’aimerais bien savoir ce que j’ai fais de si terrible maintenant.

Il ne posait pas de questions directes, mais espérait tout de même avoir la réponse. Il se retenait d’être trop moqueur, ou de lancer une remarque méchante. Il n’avait pas envie d’être de nouveau enfermé dans cette chambre sans moyen de sortie, et sans comprendre ce qui se passait dans la tête d’Unity. En plus il commençait à avoir faim. S’il s’était trouvé chez lui, en moins de deux il aurait été servit, et commençait à regretter de ne pas être directement retourné au manoir. Enfin bon c’était son petit côté lunatique qui le faisait toujours changer d’avis.

- Et sinon à quelle heure vous dînez par ici ?
Unity Violett
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Neill se défendit, ce qui était légitime. Mais visiblement il ne comprenait pas : il était persuadé que c'était le baiser qui comptait. Or ce n'était pas cela. C'était plutôt la manière dont il s'était déroulé, sa connotation. Il ne pouvait pas savoir qu'Unity avait déjà vécu une scène similaire, il y a deux ans, alors qu'elle enquêtait en civile. A l'époque, elle l'avait très très mal supporté, alors à présent, il ne fallait pas s'y attendre. Mais Ringalls préféra abandonner, ne pas le lui raconter : c'était la vie de la jeune femme, non la sienne. Et même si elle osait pas mal de choses comme dormir sur les gens - il ne fallait pas y voir un quelconque signe, elle faisait souvent ce genre d'actes sans y donner de signification, par exemple elle le laissait bien l'embrasser ; il fallait juste qu'elle apprécie la personne - il n'avait pas pensé que Neill avait réussi à se faire autant apprécier. Voilà qui remettait en question le statut du vicomte : qu'était-il vraiment pour Unity ? Neill coupa court à ses réflexions en demandant à quelle heure ils dînaient. Ringalls fut tenté de prétendre qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour manger, mais il n'aurait sans doute pas compris la plaisanterie.
« Tard. Ne vous attendez pas à de la grande cuisine, on fait avec les moyens du bord. »
Et il quitta la pièce.

Unity se réveilla bercée par les odeurs de cuisine. Plus ou moins engourdie par le sommeil, elle avait une sensation de bien-être et d'apaisement qui ne durerait pas. Elle ne savait plus, sur le coup, pourquoi elle allait mal, ne pas savoir lui faisait du bien. Elle frotta ses paupières lourdes, son front moite, caressa ses cheveux décoiffés. Le malaise revenait progressivement, alors que la mémoire refaisait apparition, puisqu'elle était désormais plus forte que la magie du repos. Heureusement qu'elle était allongée, sinon elle en serait tombée par terre tellement cela la troubla. Il n'avait quand même pas osé ?
Unity était forte mentalement, c'était un fait qu'on ne pouvait nier. Mais tout le monde a une faiblesse, personne n'est invincible. Et c'était ça, sa faiblesse à elle. Ou plutôt une des nombreuses failles de sa carapace. Elle savait qu'elle n'allait pas pouvoir y retourner comme ça, tout de suite. Elle s'assit, hagarde, le regard vide à force de trop penser. Ne sachant plus quoi faire. Ringalls, entendu le divan grincer, comprit qu'elle était réveillée et sortit de la cuisine pour s'approcher d'elle. Il lui sourit en guise d'encouragement.
« Tu devrais peut-être aller le voir.
- Je n'ai pas envie que ça recommence.
- Tu devrais quand même. Ce type-là, il ne faut pas lui montrer qu'on est humains, tu le sais aussi bien que moi. Il doit croire que tu sais surmonter tous les obstacles.
- Et alors ? J'm'en soucie pas, de ce qu'il pense. J'ai pas envie de le revoir.
- Tu vas donc le laisser gagner ? »
Unity ne répondit pas. Ne plus le voir, c'était montrer qu'il avait gagné : il était parvenu à trouver son point faible. Mais le revoir, c'était aussi lui concéder la victoire : il était parvenu à l'intéresser. Quel dilemme... un choix ou l'autre, ça ne changeait rien. La paix ou l'absence de tranquillité, voilà ce qui changeait. Ainsi que la manière dont Ringalls voyait les choses.
« Alors amène-le ici. »

Quand Neill fut installé dans la pièce :
« Je ne te préviendrai pas une seconde fois. Tu le regretteras si tu recommences. »
Le pire, c'était qu'elle était sérieuse. La prochaine fois, elle sévirait. Comment ? ça, mes amis, je ne vais pas vous le dire, ce serait gâcher la surprise...
« Et garde tes commentaires pour toi. Sincèrement, t'es vraiment lourd à supporter. »
Elle commença son assiette, le regard sombre, la tête baissée sur son repas, freinant directement toute tentative de discussion avec elle.


Neill Owen
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Evidemment Ringalls ne lui donna aucune réponse, fallait s’en douter. De toute façon il finirait par savoir, parce quand il le voulait, Neill pouvait aussi être un sale fouineur, parce que plus vous en savez sur les gens plus vous pouvez utiliser ces données contre eux. Enfin avec Unity c’était différent, c’était juste par pure curiosité, il voulait en savoir plus parce qu’il était dépendant, ou quelque chose comme ça. Pour la question du dîner le détective répondit :

- Tard. Ne vous attendez pas à de la grande cuisine, on fait avec les moyens du bord.

Mouais. Neill avait très envie de se lever et aller voir « les moyens du bord », il était persuadé qu’on pouvait toujours faire quelque chose de bien même avec le minimum, ce sont les enjeux de la cuisine après tout, c’est plus intéressant quand ça devient un défi que quand on a déjà tous les aliments qu’on veut.

Puis Ringalls sortit, laissant Neill à nouveau seul. Dix minutes plus tard, brûlant d’ennuie, le vicomte marchait dans la chambre en se tenant au mur avec une main. Il avait besoin de réfléchir, de faire le point, et rester allongé comme ça lui engourdissait la cervelle plus qu’autre chose. Le garçon se repassa toute la journée dans sa tête à partir du moment où la balle avait traversé sa poitrine. Si elle n’avait pas ricoché, si l’autre en face avait été meilleur viseur, elle aurait très certainement directement atteint le cœur. Et alors ? Neill serait mort, sa sœur aurait hérité, tout pleins de vilains méchants auraient été satisfait, et d’autres plus gentils soulagés de ne plus ressentir sa menace. Son existence était donc un poids pour tout le monde, parfois même pour lui-même, mais Unity ne voulait pas qu’il meurt parce qu’elle l’appréciait. Alors il avait envie de faire quelques efforts, de vivre un peu plus longtemps, même si c’était sans doute pour une raison stupide, c’était une raison quand même.
Jusqu’à maintenant ce qui l’avait tenu en vie c’était qu’il s’amusait, aujourd’hui c’était qu’il était curieux d’en savoir plus, mais au moins il ferait attention c’était ce qui comptait.
Bref, toutes ses réflexions allaient dans un sens positif, sauf celle qui la ramenait à son geste, jamais il n’aurait dut agir aussi impulsivement, jamais il n’aurait dut se laisser contrôler par des émotions qui le troublaient. Heureusement il avait su s’arrêter, mais y arriverait-il toujours ?
Et voilà qu’en plus il avait énervé Unity, ignorant bien où était la faute commise. Après tout, il avait toujours agis en faisant le pire, et la femme avait réussi à lui tenir tête (d’ailleurs c’était ça qui l’amusait le plus chez elle), et là alors qu’il n’avait quasiment rien fait du tout elle réagissait vraiment mal.

Au bout d’un moment des odeurs de cuisine lui remontèrent dans le nez, et Neill regrettait de ne pas pouvoir faire ça lui-même, cela l’aurait détendu. Mais ce n’était pas évident de cuisiner en étant blessé, et même s’il allait mieux cela ne voulait pas dire qu’il était capable de se tenir debout complètement tout seul. Il fit encore quelques tours de la pièce avant que Ringalls vienne le chercher. Neill le suivit, mais refusa de se tenir à lui, continuant à s’aider avec les murs. Il alla finalement s’installer tranquillement, le plus loin possible du détective, scrutant Unity du coin de l’œil.

- Je ne te préviendrai pas une seconde fois. Tu le regretteras si tu recommences.

D’accord, il était au courant, et même s’il doutait qu’on puisse lui faire regretter quoi que ce soit, il aurait voulu savoir : « recommencer quoi » ?

- Et garde tes commentaires pour toi. Sincèrement, t'es vraiment lourd à supporter.

Neill haussa les épaules et ne fit pas attention au fait qu’elle se concentra sur son repas, ne voulant clairement pas qu’on discute avec elle, et lui demanda quand même :

- Je veux bien ne pas recommencer, mais explique moi ce que je dois ne pas recommencer, je ne sais pas bien ce que j’ai fais que je ne fais pas d’habitude.

Et il regarda ce qu’il y avait à manger, sans pour autant avoir envie d’y toucher. Il avait faim, mais il n’avait pas confiance aux talents culinaires du détective ennemi.

- Je ne suis pas facile à vivre c’est vrai, pourtant avec toi je fais des efforts, tu ne veux pas que je fasse de commentaire soit, mais aide moi à comprendre ce que j’ai pu faire de mal. Tu vas peut-être me traiter d’idiot et me dire que je ne comprends rien ou que je ne comprendrais pas, mais j’ai beau y repenser et je ne vois absolument pas ce qui a pu te toucher à ce point.

Neill n’avait en aucun cas envie de se montrer désespérant ou ennuyant à ce moment là, son ton n’était aucunement moqueur, il était sincère dans ces questions et son envie de comprendre ce qu’il avait mal fait. Il essayait d’ignorer la présence de Ringalls, parce que savoir qu’il montrait un côté – vulnérable – de sa personnalité à ce type l’embêtait au plus haut point.

- Tu peux m’ignorer aussi et dans ce cas je recommencerai peut-être parce que je ne sais pas ce que je ne dois pas recommencer. Tu m’en voudras c’est sûr, mais avoue que tu y seras pour quelque chose aussi.

Le vicomte planta sa fourchette dans son assiette et commença à jouer avec, sans pour autant apporter la nourriture à sa bouche. Attendant qu’on veuille bien lui donner une explication ou pas.
Unity Violett
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[Désolé pour la longueur, je suis en retard sur tous mes rps et j'ai une créa à faire pour demain donc... u_u]

Bien sûr, il fallait que Neill discute. Il voulait bien ne plus le faire, mais il ne savait pas quoi au juste. Quel idiot. Vraiment, c'était trop dur à comprendre, qu'elle ne voulait pas qu'il lui saute à nouveau dessus ? Qu'elle avait son mot à dire ? Non, décidément, s'il ne le comprenait pas de lui-même, il était un cas désespéré, il ne pourrait jamais se rendre compte de ce qu'il faisait. Il semblait pourtant sincère, et même agréable, volontairement pour lui délier la langue, mais... il n'y avait rien à dire. Il lui fit remarquer qu'ignorer sa question, c'était courir le risque de se retrouver dans la même situation. Ce qui mit Unity en colère. Elle reposa sa fourchette pour ne pas la lui lancer en pleine figure et lui lança un regard noir.
« Tu le fais exprès ou quoi ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas, au juste ? Tu crois peut-être que c'est normal de prendre les gens par la nuque et de les embrasser sans leur demander leur avis ? »
Elle ferma un instant les yeux, reprise par le passé. Le passé... quelque chose de froid, d'insupportable, une horreur veloutée et incontrôlable.
« C'est peut-être normal pour toi. Pas pour moi. Et puis, je sais que ce n'est pas ce que tu voulais à la base. Alors ne me dis pas que tu ne comprends pas. Tu pourrais très bien comprendre si tu arrêtais de ne te préoccuper que de ta petite personne. »
Elle reprit sa fourchette et la planta violemment dans son assiette, provoquant un bruit clair et aigu. Tout cela l'énervait à un point inimaginable : que le vicomte ait osé, qu'il n'y comprenne rien, qu'il fasse semblant d'être innocent, qu'il ose même dire qu'elle aurait une part de responsabilité et...
« Mais tu ne peux pas te comporter comme un humain civilisé pour une fois ?! »


Neill Owen
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Unity se mit en colère, c’était toujours mieux que d’être ignoré. Neill sourit donc devant le regard noir, sourire qu’il finit par perdre au fur à mesure des paroles de la jeune femme. Pas parce qu’il était blessé ou quoi que ce soit, juste que ça l’énervait.

- Tu le fais exprès ou quoi ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas, au juste ? Tu crois peut-être que c'est normal de prendre les gens par la nuque et de les embrasser sans leur demander leur avis ?

Par exemple ça : qu’est ce qu’il y avait d’anormal à embrasser les gens ? Si encore, il avait fait ce que son impulsion lui avait dicté alors là oui il aurait compris et aurait fermé sa bouche. Mais il s’était retenu et au final, avait juste dévié sur la joue, ne pensant pas que ça pourrait être mal perçu vu qu’il l’avait déjà fait une fois sans que rien ne se passe.

- C'est peut-être normal pour toi. Pas pour moi. Et puis, je sais que ce n'est pas ce que tu voulais à la base. Alors ne me dis pas que tu ne comprends pas. Tu pourrais très bien comprendre si tu arrêtais de ne te préoccuper que de ta petite personne.

Certes oui peut-être que ça ne se faisait pas, mais ce n’était pas quelque chose de mal, c’était un geste de tendresse plus que de méchanceté, et venant du vicomte ce n’était pas si mauvais. Et quand on avait pensé à nous même durant plus de dix ans, c’était assez difficile de ne pas réagir en fonction de son propre intérêt.
Neill regarda Unity planter la fourchette dans son assiette, et reposa la sienne d’un geste calme qui n’était qu’une apparence, parce qu’à l’intérieur il sentait monter l’énervement.

- Mais tu ne peux pas te comporter comme un humain civilisé pour une fois ?!

Oui il le pouvait, bien sûr qu’il savait se comporter comme cela, avec tous les bons gestes, les bons sourires, la bonne manière, les bonnes paroles, comme un acteur qui connaîtrait son rôle par cœur. Elle détesterait ça, il en était certain.
Neill avant de parler essaya de faire le vide dans sa tête, où sinon il allait élever le ton, renverser la table, taper du pied, casser quelque chose, et tuer Ringalls, juste comme ça, pour se calmer.
Après avoir prit une bonne inspiration, d’une voix lente et maîtrisée il dit :

- Tu as raison. Je n’aurais pas du faire ça, d’ailleurs je ne voulais pas le faire. Mon corps a bougé avant mon cerveau, c’était impulsif et stupide, pas du tout contrôlé.

Avoir admit ça fit revenir naturellement le calme dans sa tête, il avait juste agit impulsivement, sans contrôle, c’était stupide, ça n’arriverait plus. Point.

- Si je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal, c’était parce que j’allais faire quelque chose de pire. Là j’aurais compris ta colère.

Neill jeta un coup d’œil à Ringalls, point noir dans tout ce qu’il était entrain de dire. Le vicomte aurait bien pu se débarrasser de lui, mais là il était sûr qu’Unity ne lui pardonnerait jamais et ça aurait été bien dommage.

- Je n’ai pas pour habitude de faire une chose pareille d’ailleurs, je pense que ma blessure m’a peut-être un peu trop fatigué pour que je perde le contrôle ainsi.

Pourtant il se sentait en pleine forme, bon pas au point d’aller courir un marathon, mais tout de même assez pour se tenir assis là à cette table et à regarder son assiette sans avoir la moindre envie d’y toucher.

- Quand à être un humain civilisé, je peux le faire bien sûr, mais tu préfères que je sois sincère, je crois.
Unity Violett
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Neill ne perdit pas contenance quand il dit qu'il ne l'avait pas fait exprès, que ça avait été instinctif, sans doute dû à sa blessure. Bon sang, même ainsi il était encore totalement maître de lui, et avait cette attitude qui irritait tant Unity, qui la faisait voir du noir. Elle aurait pu lui sauter dessus pour l'étrangler de ses propres mains, si ce n'était qu'elle gardait encore le contrôle d'elle-même. A la place elle resserra la prise sur sa fourchette, histoire d'évacuer autant de colère que possible. Mais cela ne marchait pas vraiment.
Mais le pire, c'est quand il annonça qu'il ne pouvait pas être civilisé et sincère. Unity se mordit la lèvre. Il avait raison, en plus, elle préférait quand il était sincère. Elle le scruta un instant sans répondre, les yeux assombris, attendant qu'il dise autre chose... mais il ne dit rien. La laissant se débrouiller avec ce qu'il lui avait dit.
Pour commencer, elle reposa sa fourchette et croisa ses mains sous son menton. Le fixant toujours, impitoyablement.
« Ah ? Donc c'est tout ce que tu as à me dire ? Lamentable. »
Elle attendit un instant une réaction qui ne vint pas. Elle soupira.
« Honnêtement, si tu ne sais pas être civilisé et sincère, tu peux directement prendre la porte.
- Unity ! s'exclama Ringalls, surpris de voir ce revirement de situation.
- Et alors ? répliqua-t-elle. Tu vas peut-être me faire croire que cela te fait plaisir de le voir ? Je ne suis pas sotte. Je sais que tu en fais beaucoup pour moi, mais je t'assure que je n'ai pas l'intention de tout foutre en l'air. »
Elle se retourna vers Neill.
« Tu as raison, dans un sens. J'en demande trop. Alors arrête de me satisfaire, puisque tu ne peux pas y arriver. C'est vain. Tu ne peux donc pas me quitter... ? Oh, c'est vrai que non. Franchement, Owen. Si tu veux continuer à me fréquenter, il faut que tu acceptes mes conditions. Parce que si on se sépare, ce n'est pas à moi que tu manqueras. »


Neill Owen
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- Ah ? Donc c'est tout ce que tu as à me dire ? Lamentable.

Neill n’eut aucune réaction, il savait qu’il était lamentable et s’en moquait bien. Sinon il aurait déjà tout fait pour changer, et faisait bien tout le contraire. Peut-être qu’il avait creusé assez profondément pour découvrir des côtés de chez lui qu’il ignorait, mais sa personnalité restait mauvaise, c’était comme ça.

Cependant Unity l’invita à s’en aller, puisqu’il n’était pas capable d’être civilisé ET honnête.
Il n’y pouvait rien si son honnêteté n’avait rien de civile, s’il rangeait toute son hypocrisie, ses paroles ne seraient que sarcasmes et méchancetés envers le monde entier, sauf peut-être Unity. Ringalls sembla surpris de sa réaction, mais le vicomte aurait préféré crevé que d’être défendu par le détective. Neill cependant se demanda un instant s'il ne devait pas changer, finalement, même si ça allait être l'horreur.

- Et alors ? Tu vas peut-être me faire croire que cela te fait plaisir de le voir ? Je ne suis pas sotte. Je sais que tu en fais beaucoup pour moi, mais je t'assure que je n'ai pas l'intention de tout foutre en l'air.

Neill fronça les sourcils, évidemment que Ringalls n’était pas du tout heureux de voir le vicomte chez lui. Ouvrir sa porte à un dealer, voleur, assassin, ça ne pouvait pas lui faire plaisir, même si le vicomte se savait intouchable et était persuadé que Ringalls n’était pas au courant de tout.

- Tu as raison, dans un sens. J'en demande trop. Alors arrête de me satisfaire, puisque tu ne peux pas y arriver. C'est vain. Tu ne peux donc pas me quitter... ? Oh, c'est vrai que non. Franchement, Owen. Si tu veux continuer à me fréquenter, il faut que tu acceptes mes conditions. Parce que si on se sépare, ce n'est pas à moi que tu manqueras.

Neill poussa un soupire, pas d’énervement, plutôt d’épuisement. Sa blessure à la poitrine le relança, comme quoi la douleur physique pouvait aussi dépendre de la santé mentale. Il voulait bien faire des efforts, mais il avait l’impression qu’elle lui demandait l’impossible. C’était comme si elle avait demandé à un chat d’aboyer ou à un poisson de gober un oiseau.

- Tu ne me manqueras pas longtemps.


Phrase à double tranchant, soit il restait en vie et l’oubliait vite tant mieux, soit il se faisait butter rapidement parce qu’il n’aurait plus tellement envie de se défendre.

- Mais je ne peux pas rentrer seul. Je ferai venir ma petite sœur à l’aube, laisse-moi rester ici en attendant.

Puis il se mordit la langue jusqu’à ce que ses yeux brulent à cause de la douleur :

- S’il te plait.

Ce mot venait de lui arracher la gueule comme s’il avait bouffé un plat de piments, la chaise et la table avec. Il avala un grand verre d’eau pour faire passer le tout, et se permis enfin d’ingurgiter un peu de nourriture. Mouais, pas terrible.

- Je ne peux pas te satisfaire, mais je continuerai à essayer, je n’ai pas envie d’abandonner. Ça ne se voit peut-être pas, mais je fais vraiment des efforts. Je m’abaisse à des choses que je n’aurais jamais faites avant, et je ne sais pas trop pour quelle raison je fais ça.

Si seulement il avait pu crever les oreilles et les yeux de Ringalls, heureusement que les caméras n’existaient pas encore à cette époque, sinon le vicomte aurait eut peur qu’on puisse le surprendre dans sa sincérité et le dévoiler à tout le monde.

- Et non, je ne peux pas te quitter. J’en ai pas envie. Et je t’ai révélé pleins de choses sur moi, pour pouvoir continuer à te voir. Je suis méchant, je suis moqueur, et ma civilité se résume à toute l’hypocrisie que j’ai ingurgitée chez les nobles, mais je continuerai à essayer de te satisfaire.

En disant ça Neill avait jeté ses yeux droits dans ceux d’Unity, montrant sa détermination, sa sincérité, son envie de rester avec elle.

- Je n’essaierai plus jamais de t’embrasser, je suis...

Ses ongles grattèrent la table comme s’il essayait de se les enfoncer dans les doigts.

- Désolé.

Deux expressions qui l’écartelaient et qu’il avait prononcé en moins de cinq minutes, toutes les deux. Et devant cet abruti de Ringalls en plus. Mais il ne voyait pas comment il aurait pu être plus civilisé que comme ça. C’était pour l’instant son maximum et ça lui coûtait énormément.
Il espérait qu’elle n’en demanderais pas plus, pas maintenant.
Unity Violett
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Neill semblait véritablement las, mais Unity n'en avait cure. Elle aussi, elle était fatiguée de toute cette histoire, depuis le temps qu'elle durait. Avant, elle vivait sa petite vie bien tranquille, quelque fois mouvementée par de grosses affaires où ils risquaient tous gros, bien que cela ne la gêne pas. C'était avant qu'elle soit constamment sur des charbons ardents, obligée de redéfinir son cadre de vie parce qu'un élément indésirable s'était incrusté dans son existence. Neill bien sûr, à cause de qui elle était forcée de revoir ses priorités. Quand il lui dit qu'elle ne lui manquerait pas, elle savait que c'était faux. Il était allé trop loin pour que ce soit vraiment le cas. Son absence laisserait certes un vide, ou plutôt une catastrophe, mais continuer dans ce sens serait un désastre. Elle supposait que c'était pareil en pire pour lui, car il se retrouverait vraiment seul. Et sa solitude le rendait plus humain aux yeux d'Unity, tout comme lorsqu'il faisait des efforts. Elle finissait par l'apprécier, sans vraiment l'aimer, mais c'était déjà un début. Mais quand il la supplia de le laisser rester jusqu'à l'aube, puis prononçant avec difficulté trois mots qu'elle n'aurait jamais cru entendre dans sa bouche - s'il te plaît - lui fit penser que peut-être, il était véritablement prêt à faire des efforts pour elle. Que c'était mignon. Il était prêt à faire comme elle le voulait, par envie disait-il, même si elle se doutait que ce n'était pas entièrement un choix. Elle aurait été moins exigeante, s'il n'avait pas été un cas aussi désespéré. Elle comprit qu'elle n'allait pas le laisser partir quand il prononça le mot "désolé" ; dans ses lieux elle lisait l'énorme volonté du vicomte de la convaincre de sa sincérité. L'aurait-il fait s'il ne l'avait pas pensé ? bon, il devait au moins être désolé que son geste lui ait tant coûté, alors... peut-être qu'il l'était. Unity le regarda un instant sans rien dire, puis se leva et se planta juste devant le vicomte, l'observant les yeux dans les yeux. Puis elle posa sa main sur son épaule, toujours sans rien dire. Elle resta un petit moment comme ça, puis soupira.
« Non, Owen. Non, tu ne t'abaisses pas à dire "s'il te plaît" ou "désolé", affirma-t-elle d'un ton très sérieux. Il n'y a pas de raison, on ne va certainement pas se moquer de toi pour ça, au contraire. Tu crois peut-être que ça ne sert à rien, que cela t'humilie, mais je t'assure que non. C'est juste la moindre des choses. Tu as une représentation des autres faussée : si tu prenais la peine de descendre de ton piédestal, tu verrais qu'à la base tu n'es pas différent de nous. Il n'y a que ton attitude qui change. »
Elle quitta son air froid et sourit subitement.
« Je t'assure, ça me fait vraiment plaisir que tu fasses des efforts. Parce que ta présence me coûte beaucoup, tu ne peux même pas t'imaginer. J'apprécie au moins le fait qu'on est deux à se faire violence. »
Être deux... c'était une notion vraiment bizarre, surtout concernant Neill. Le vicomte était tellement solitaire et tellement méprisant envers autrui qu'on avait du mal à l'imaginer former un duo avec quelqu'un. Et ce n'est pas comme si elle avait envie d'être cette personne... pourtant elle savait qu'elle devait le sortir de sa solitude hautaine et lui faire voir ce que les autres pouvaient lui offrir.
« Tu ne peux vraiment pas te mettre à notre niveau ? »


Neill Owen
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Il y avait des années de ça, tellement que Neill avait du mal à s’en souvenir, il y avait eut une nourrice pour lui répéter les mots de politesses à dire. S’il vous plait, pardon, merci, merci beaucoup, au revoir, bonne journée, désolé. Il les avait récités comme un bon petit garçon et en était resté là.
Merci. Désolé. S’il vous plait. Il n’y aurait pas de prison s’il suffisait de dire « pardon » pour être pardonné. Ni de désirs si on avait tout ce qu’on voulait avec des « s’il vous plait, merci ».
« S’il te plaît papa regarde moi, merci », si ça avait marché ne serait-ce qu’une seule fois, Neill aurait alors peut-être cru au pouvoir de ces mots, mais son père avait bien plus important à faire.
Et maintenant c’était des :
« S’il vous plaît vicomte laissez moi vivre », la bonne blague. Ou des :
« Je suis vraiment désolé de vous avoir trahis monsieur Owen », quelle idée ridicule.

Aujourd’hui prononcer ces simples mots étaient une torture pour le vicomte. Oh bien sûr il pouvait les user encore et encore quand c’était de ses manières hypocrites, dans son rôle de gentleman, mais là il les avait dit avec sincérité et c’était comme si un couteau était passé à travers de son œsophage en même temps que ces mots.

Mais ceux-ci eurent une sorte d’effet, puisqu’Unity s’approcha de lui, le regardant fixement, et finalement posant sa main sur son épaule, pour lui parler comme s’il était à nouveau un gosse de cinq ans.

- Non, Owen. Non, tu ne t'abaisses pas à dire "s'il te plaît" ou "désolé". Il n'y a pas de raison, on ne va certainement pas se moquer de toi pour ça, au contraire. Tu crois peut-être que ça ne sert à rien, que cela t'humilie, mais je t'assure que non. C'est juste la moindre des choses. Tu as une représentation des autres faussée : si tu prenais la peine de descendre de ton piédestal, tu verrais qu'à la base tu n'es pas différent de nous. Il n'y a que ton attitude qui change.

Peut-être, mais dans son monde, on n’obtenait rien avec des s’il vous plait et des désolé, si on voulait quelque chose il fallait le prendre, quand à se faire pardonner c’était une chose quasi-impossible.
Neill écoutait Unity, et se demandait pourquoi il devrait descendre du haut de sa tour, pourquoi il devrait rejoindre les autres qu’il détestait tant ? Pourquoi il devrait se mettre à leur niveau, alors qu’on n’avait rien à lui offrir ? Certes aujourd’hui il était un être solitaire, seul à se battre contre le vent, où même la présence de sa petite sœur ne suffisait pas contre ce combat. Descendre de son piédestal c’était donner la place à un autre, et c’était pour lui hors de question de perdre cette place qui lui offrait tellement de pouvoirs et d’amusements. La solitude ça se comblait.
Mais Unity lui sourit alors et continua à lui parler :

- Je t'assure, ça me fait vraiment plaisir que tu fasses des efforts. Parce que ta présence me coûte beaucoup, tu ne peux même pas t'imaginer. J'apprécie au moins le fait qu'on est deux à se faire violence.

Elle se faisait violence aussi, sa présence lui coûtait beaucoup, aucune personne ne s’était fait violence pour lui. Dire que n’importe qui d’autres se serait damné pour le quart de ce qu’il offrait à Unity. Il pouvait avoir le monde entier, n’importe qui d’autre, et c’était par elle qu’il se sentait bien malgré lui attiré, quelle ironie. Et pour ça il était prêt à se faire violence également, comme tout à l’heure.

- Tu ne peux vraiment pas te mettre à notre niveau ?

Non.

- A ton niveau je veux bien, mais pourquoi devrais-je accepter d’être au même niveau que le reste du monde ? Si Ringalls pouvait mourir d’entendre et de voir tout ça, j’en serais très satisfait, tu vois ?

Son ton n’était ni méchant, ni moqueur, ni même sûr de lui. Juste sincère, comme un gosse qui explique les raisons de sa bêtise, espérant qu’on le comprenne et qu’on arrête de l’engueuler pour avoir cassé le vase préférée de maman. Enfin, quelque chose dans ce genre là.

- Il n’y a que toi que je veux faire entrer dans mon monde, ça me ferait très mal de m’aplatir pour cela. Mais si je dois descendre de mon piédestal je peux le faire, seulement… Je n’ai pas envie de devoir le faire devant témoin.

Devoir se rabaisser était déjà un enfer pour lui, mais savoir que quelqu’un d’autre qu’Unity pouvait le surprendre à ce genre de gestes le tuait. Il avait mis trop longtemps à construire son château, à s’élever au dessus de tout, à vivre fièrement et à se nourrir d’assez de moqueries pour ne plus jamais être atteint par le monde extérieur, que le détruire juste pour les beaux yeux d’une femme n’était pas dans ses cordes.
Ouvrir une porte, pourquoi pas, d’accord. Mais seulement pour elle.

- Je ne peux pas me permettre de tout perdre, je ne suis même pas sûr d’obtenir quelque chose en échange. Je voudrais que ce soit facile pour toi de me fréquenter, même simplement de supporter ma présence, mais en public je serai toujours le vicomte Owen, hypocrite de son espèce.

Il ne retira aucune fierté de ce qu’il dit à ce moment là. D’ordinaire il se serait gargarisé d’être un hypocrite gentleman, d’être si fort dans ce rôle, mais pas maintenant. Il avait plutôt envie qu’on le pardonne d’être ce qu’il était, que c’était dans son éducation, dans son sang, et que changer serait se renier complètement. Et puis quelqu’un disait : chassez le naturel, il revient au galop.

- Peut-être que ma représentation des autres est fausse, peut-être pas. Les nobles se vêt d’hypocrisies, et j’en suis un, nous ne sommes pas si différents, les uns des autres. Si je me sens supérieur, c’est uniquement parce que moi je sais les manipuler et user des mes charmes, beaucoup mieux en tout cas que nombreux de ces imbéciles.

Neill s’était enflammé sur la dernière phrase, c’était vrai, il était beaucoup mieux que tous ces crétins inutiles. Pourquoi devrait-il s’abaisser à leur niveau de bêtises ? Ces personnes qui jacassaient de tous les potins, espérant que ça les rendent plus intelligents, ces personnes qui sont prêt à vendre père et mère pour avoir une pierre, ces personnes qui abandonneraient tout ensuite pour avoir la vie sauve.
Les pauvres étaient parfois moins stupides, mais ils étaient pauvres et c’était un grand défaut.

- Mais si je ne suis peut-être pas si différent des autres, je suis sûr d’une chose, c’est que toi tu l’es. Rien que parce que tu as su te montrer intéressantes à mes yeux, c’est peut-être un fardeau pour toi, mais ça prouve pour moi que tu es à un autre niveau. Je descendrai à ton niveau, je me mordrai la langue pour te dire s’il te plait, merci, désolé. Mais seulement à toi.

Son regard montrait à quel point il était sérieux, prêt à faire des concessions, mais à une certaine limite. Ses doigts grattaient la table, nerveux parce qu’il savait que Ringalls était là, et également parce que sa main la démangeait. Il serait bien allé remettre une mèche de cheveux de la jeune femme en place, mais depuis qu’elle s’était énervée pour le baiser sur la joue, il n’était pas bien sûr de ce qu’il devait faire ou pas pour éviter qu’elle explose à nouveau.
Unity Violett
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Neill semblait vraiment vouloir contourner la difficulté. Il n'arrêtait pas de donner de nouveaux arguments, juste pour protester contre ce qu'elle disait. Il n'avait pas envie de faire des efforts... sauf en ce qui la concernait. Unity devenait une sorte de personne privilégiée, et ce n'était pas vraiment pour lui plaire. Elle était déjà suffisamment singulière comme ça, elle aspirait à la normalité. Alors forcément, quand on lui disait qu'elle n'y arrivait pas, qu'elle était différente... c'était flatteur, certes, mais aussi très désespérant. Mais finalement, il acceptait de faire des concessions... juste pour elle. Et pas n'importe lesquelles.
En souriant, elle se releva, gardant les yeux fixés sur lui. Son visage avait une expression malicieuse qu'elle arborait rarement.
« Ah. C'est gentil en tout cas de faire cet effort. Rien que pour moi... » Elle s'arrêta un instant, pensive. « Je suppose que c'est un bon début. Mais... »
Elle le regarda soudain avec un air féroce.
« T'as vraiment mordu à l'hameçon. Non, mais franchement, je vais descendre à ton niveau, blablabla... j'ai presque cru que t'allais me tourner ça de façon à ce que je ne me vexe pas. Mais non, tu continues, faut croire que oui, c'est vraiment descendre au niveau des gens. Je te parle d'un piédestal, je ne te parle pas de supériorité mais toi, tu confonds les deux. T'as l'impression que tout cela te rabaisse. »
Quel crétin, ce Neill. Oser croire que oui, il y avait vraiment une position supérieure aux autres, pire qu'il l'occupait. Ne même pas oser la contredire sur ce point, alors que c'était ce qu'elle attendait. Était-ce de l'hypocrisie ? sans doute pas, et c'est cela qui l'énervait encore plus. Qui rendait le tout encore plus grave. Elle aurait adoré... adoré le frapper, le secouer, le faire tomber, le massacrer, le rouer de coups de pied, le gifler. Elle voulait qu'il prenne conscience, bon sang, rien que ça c'était trop demandé ? qu'il se rende compte qu'avec une telle attitude il n'allait pas pouvoir avancer, qu'un jour ça retomberait sur elle ?
Il croyait quoi, qu'elle le lui demandait juste pour son plaisir ? Elle connaissait son monde, pas la peine de l'utiliser comme argument, elle savait comment ça marchait. Mais là on était en dehors, l'excuse n'était plus valable. Et le dehors était parfois plus impitoyable que le monde criminel, elle le savait aussi. Et lui n'y était pas aussi bien préparé que ce qu'il pensait. Il pouvait se débrouiller avec des nobles et avec des criminels. Mais tous les autres, eux... ils ne feraient qu'une bouchée de lui, sans qu'il le sache. Alors pour une fois qu'elle faisait attention à sa maudite petite tête... !
« Ça suffit les excuses ! Si tu as un ego sur-dimensionné, à tel point que tu ne peux pas le mettre au placard, je vais m'en occuper. Et tu verras que finalement, t'étais rien et que tu t'es cru important. Môssieur se croit supérieur parce qu'il sait manipuler et séduire. Mais ça, mon vieux, c'est à la portée de n'importe quel imbécile qui veut bien prendre le temps d'apprendre à le faire ! Franchement, je ne vois pas ce que tu as de plus qu'un autre, je ne vois que ce que tu as en moins. C'est grave quand même qu'on en arrive là ! »
Même si elle pensait la quasi-totalité de ce qu'elle disait, elle exagérait volontairement pour que ses mots fassent plus mal... parce qu'elle savait qu'il était sensible à ses paroles. Elle voulait qu'il soit blessé par cela, blessé dans son fichu orgueil mal placé. Après tout, qu'avait-il vraiment de plus que les autres ? Certains diraient la noblesse, mais ça, ça n'intéressait pas du tout Unity. D'autres auraient dit son trafic de pierre, ses activités illégales. Et alors ? quelle importance s'il ne pouvait même pas les exhiber au grand jour ? D'aucuns pencheraient pour la richesse. Mais c'était uniquement matériel. Parce qu'au fond, qu'avait-il de plus ? Rien. Il avait en fait autant que les autres, intérieurement. Rien de plus, rien de moins. Pas de quoi se vanter, en tout cas. Des qualités comme des défauts. Un petit égoïsme que tout le monde a, parce qu'on s'intéresse à sa propre personne - même, et surtout, elle. Des désirs et des dégoûts. Des connaissances et des domaines d'ignorance. Bref, rien qu'un humain banal quoi.
Mais il n'était pas prêt à l'accepter. Tant pis, parce qu'Unity était prête à le lui rabâcher sans arrêt.
« Mets-toi bien ça dans le crâne. Tu te mordras la langue s'il le faut pour faire preuve d'un peu de civilité, mais ne crois pas que c'est pour cela que tu auras une bonne place dans mon estime. Je t'apprécie, oui, mais pour moi tu ne vaux pas mieux qu'un autre... »


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La première réaction d’Unity plu à Neill, c’était gentil, selon elle, de faire un effort. Gentil, rien que ce mot lui donnait la nausée, mais bon au moins elle reconnaissait qu’il faisait des efforts et que c’était un bon début. Mais bientôt, elle changea d’air et lui balança ses quatre vérités, comme elle avait l’habitude de le faire, ce qui plu beaucoup moins au vicomte.

- T'as vraiment mordu à l'hameçon. Non, mais franchement, je vais descendre à ton niveau, blablabla... j'ai presque cru que t'allais me tourner ça de façon à ce que je ne me vexe pas. Mais non, tu continues, faut croire que oui, c'est vraiment descendre au niveau des gens. Je te parle d'un piédestal, je ne te parle pas de supériorité mais toi, tu confonds les deux. T'as l'impression que tout cela te rabaisse.

Evidemment que cela le rabaissait. Sa fierté était peut-être mal placée, mais ceux qui abandonnaient toute fierté n’était pas beaucoup mieux que lui non plus.

- Ça suffit les excuses ! Si tu as un ego sur-dimensionné, à tel point que tu ne peux pas le mettre au placard, je vais m'en occuper. Et tu verras que finalement, t'étais rien et que tu t'es cru important. Môssieur se croit supérieur parce qu'il sait manipuler et séduire. Mais ça, mon vieux, c'est à la portée de n'importe quel imbécile qui veut bien prendre le temps d'apprendre à le faire ! Franchement, je ne vois pas ce que tu as de plus qu'un autre, je ne vois que ce que tu as en moins. C'est grave quand même qu'on en arrive là

Ce qu’il avait de plus ? C’était pourtant simple à comprendre. Si manipuler et séduire étaient à la portée du premier venue, réussir ne l’était pas. Franchement si tout le monde était doué dans ce domaine, alors le monde aurait été rempli de génie machiavélique et tout le monde s’ennuierait parce que personne n’aurait de pions à bouger.

- Mets-toi bien ça dans le crâne. Tu te mordras la langue s'il le faut pour faire preuve d'un peu de civilité, mais ne crois pas que c'est pour cela que tu auras une bonne place dans mon estime. Je t'apprécie, oui, mais pour moi tu ne vaux pas mieux qu'un autre...

Neill eut un geste de la main montrant qu’il était exaspéré.

- Comment veux-tu que je fasse mon travail si je me dis que je suis à égalité avec les autres ?

Comment pouvait on être méchant et se dire « on est tous au même niveau, on est tous pareil ».

- Je ne vaux pas mieux qu’un autre ? A tes yeux peut-être, mais pas aux miens. Je suis peut-être rien, mais tant que je me croirai important alors ça sera bien suffisant. J’ai pas envie de cracher sur ma fierté, j’ai pas envie de me dire que je suis comme les autres. Parce que je ne les supporte pas. Ca serait comme finir par me détester moi-même.

Il s’arrêta un instant, mangea ce plat qu’il trouvait de plus en plus moyen. Il reprit au bout d’une minute, le temps de bien mâcher et d’avaler.

- Il y a une chose de sûre, je suis bien meilleur cuisinier.

Neill prit un petit sourire, il pensait vraiment ce qu’il avait dit, mais en même temps c’était un peu comme une pointe d’humour parmi tout ça. Il était peut-être rien, mais il était meilleur dans quelque chose.

Il retourna cependant au sujet premier :

- C’est marrant tout de même cette conversation, tu essaies de me dire que je suis comme tout le monde, mais avant tu disais que j’étais un monstre. Peut-être que je suis un peu des deux, je suis un monstre qui ressemble à tout le monde.

Son ton était légèrement ironique, chassez le naturel il revient au galop.

- Je suis un idiot avec un égo démesuré, une fierté mal placée, je suis moqueur et je suis méchant, c’est vrai, mon cas paraît incurable. Je suis tellement habitué à ce qu’on se pâme devant moi et à obtenir tout ce que je désire que je j’ai du mal à faire des efforts. Mais je continue à vouloir exister dans ta vie.

Neill poussa un soupire avant de continuer :

- Je sais pas pourquoi, je sais pas comment, et j’ignore ce que ça va m’apporter, mais pour l’instant c’est ce que je veux. Tu peux être ennuyée à cause de ça, je sais que je suis capricieux mais… j’avais jamais fais d’effort pour personne…

Il ne voulait pas qu’elle se sente flatter par ça, il était sûr que ce serait pas le cas, il cherchait juste à montrer l’importance qu’elle avait prise dans sa vie. Même si elle ne voulait sûrement pas avoir cette place.
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