Shikeishuu No Jigoku

Contexte

[Japon, 2050. Le taux de criminalité ne cesse d’augmenter. Les condamnés à mort sont de plus en plus nombreux, le rythme est impossible à suivre. C’est pourquoi les exécutions se passent à présent de témoins. De plus, certaines familles ne retrouvent pas les corps de leur proche défunt. Mais que se passe-t-il ?]

[Comme tout un chacun le sait, le Japon est un archipel, constitué de plus de trois mille îles. Parmi celles-ci, il y a les quatre grandes (vous savez, celles qu’on apprend à l’école), et des centaines d’îlots si petits qu’on les perd rapidement de vue en prenant de la hauteur. Prenez une île non répertoriée sur les cartes, au beau milieu de l’archipel japonais. C’est une petite île, constituée de deux îlots reliés par un pont où la circulation est limitée. Cet endroit pourrait être un paradis, mais il se révèle être un enfer, l’enfer des condamnés à mort, "Shikeishuu no jigoku"]

[L’île en elle-même se compose donc de deux parties. La partie Nord, le laboratoire, Kenkyûjo. Les condamnés à mort y sont envoyés par avion et y subissent diverses expériences. Certains en meurent, d’autres survivent plus ou moins quelques temps, d’autres ne subissent aucun changement apparent. Ceux-là sont condamnés à mourir. Soit ils meurent par eux-mêmes, soit ils sont exécutés. Mais certains sujets changent, se métamorphoses, subissent des réactions à divers facteurs… Ceux-ci sont étudiés sous toutes les coutures. Ils obtiennent un numéro et leur identité est gommée, du moins, sur les papiers, parce qu’un humain, quel qu’il soit, connaît toujours sa véritable identité.
L’îlot Nord est relié à l’îlot Sud par un pont solidement gardé. On ne peut voyager que dans un sens, lorsqu’on est prisonnier : du Nord au Sud, il n’y a pas de retour. La partie Sud de l’île est surmontée d’une bulle de verre infranchissable, quelle que soit la technique utilisée pour. C’est là que se déroule la plus longue partie de l’expérience menée par les chercheurs : l’observation. Cette partie de l’île s’appelle Tochi, le terrain. Les condamnés ayant survécu à la première partie de l’expérience y sont menés et vivent comme ils l’entendent, entre eux ou en solitaires.
Il y a toutefois une possibilité de retour régulier sur l’îlot Nord. La technologie ayant avancé, il est possible d’effacer les souvenirs immédiats d’une personne. Il est alors proposé à chacun de jouer le rôle d’agent double sur le terrain, afin de compléter les données perçues par les milliards de micro-caméras placées un peu partout. Ceux qui acceptent disparaissent une fois par mois des yeux de leurs semblables et rentrent au laboratoire où ils expliqueront tout ce qui se passe sur l’îlot Sud aux laborantins. Pendant cette période de quelques heures, ils auront droit à un traitement de faveur : une douche, de la nourriture, un peu de repos en sécurité…
Des incursions au Sud sont parfois menées par des laborantins, toujours dans le but d’approfondir les recherches sur ces nouvelles espèces crées. Mais l’intrusion dans cet enfer est parfois chèrement payée. Les scientifiques ont parfois tendance à oublier les raisons de leur propres actes : pourquoi les sujets sont-ils isolés sur l’îlot Sud par une bulle indestructible si ce n’est parce que ce sont des monstres dotés de facultés inexplicables ?
Si cette île est appelée Shikeishuu no jigoku, n’est-ce pas pour la simple raison que des moyens plus grands que tout, plus considérables que la technologie elle-même, sont mis entre les mains des plus grands criminels ?]

STAFF

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