Victoria's Stone
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Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
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Date d'inscription : 07/07/2010
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- Pas mal du tout, monsieur Owen. J'adore quand on m'apporte ce que je veux sur un plateau d'argent.

Neill sourit méchamment et poussa un homme dans la chambre de sa mère, ce dernier tomba à genoux par terre. Le vicomte n’y prêta aucunement attention, s’étant déjà tournée vers Unity qui avait remit sa perruque.

- Logan, je vous présente Irina, elle avait très envie de vous voir, ne soyez pas impolie, saluez là.

L’homme misérable obéit, et fit un signe de tête alors qu’il ne cherchait même pas se relever. Son visage trahissait son effroi, et il semblait supplier du regard les deux personnes présentes (Elinor et Unity) de le sauver, de faire quelque chose, de ne pas le laisser avec Neill. Ce dernier n’y prêta pas attention et enleva son manteau et le tendit à Elinor :

- Tu peux aller le ranger, je m’occupe de tout.

Sa sœur fronça les sourcils, regardant la manche de son frère déchiré et son bras d’où s’écoulait du sang, mais lui-même ne semblait même pas s’en rendre compte :

- Alors qu’attends-tu ?
- Tu es blessé Neill
- Oui c’est vrai, ce n’est rien, tu peux aller ranger mon manteau et nous laisser.


Elinor n’avait pas l’air de vouloir obéir, mais son frère continuait à tendre son manteau et elle finit par faire ce qu’il voulait, sortant de la pièce et refermant la porte derrière elle.
Neill sortit alors un pistolet et le pointa sur la tête de Logan :

- A nous maintenant.

***

Comment Neill connaissait la cachette de Logan ? Rien de plus facile, il l’avait fait suivre par des sbires, il fallait toujours garder un œil sur les gens qu’on embauchait (ou alors avoir un sacré moyen de pression sur eux). Bref il se rendit dans une ruelle sombre de Londres, et s’arrêta devant une maison en plus que mauvais état et complètement abandonnée. Il enleva une planche à l’entrée et s’y faufila comme une souris, puis il se départit de son manteau et le posa à côté de la porte (si jamais il devait se battre il aurait plus facile pour bouger sans celui-ci).
Il n’avait pas fait deux pas à l’intérieur de la maison qu’il entendait un déclic, le même bruit que fait un pistolet quand on enlève le cran de sureté, il se tourna vers la droite et tomba sur Logan, même s’il faisait sombre dans la maison, on voyait assez bien.

- Monsieur le vicomte, j’espérais que vous ne viendriez pas.
- Allons, vous n’allez quand même pas me tirer dessus, ne soyez pas ridicule, Logan.
- Cela dépend, pourquoi donc êtes-vous ici ?
- Je voudrais que vous veniez avec moi.
- Où ça ?
- Dans mon manoir.
- Pour quoi faire ?


Neill sourit et s’approcha :

- Pour jouer.
- Je ne vous suivrai pas.
- Alors vous allez tirer ?
- Vous ne m’en croyez pas capable vicomte ?
- Je me demande si vous réussirez à me tuer, allez tirez pour voir, tirez.


Le vicomte avait les bras écartés et attendait le coup de feu qui ne venait pas, Logan serrait les dents mais il hésitait. Neill avait l’air tellement sûr de lui qu’il lui semblait que s’il tirait, l’autre réussirait à s’en sortir, c’était sûrement un piège.
Owen continua à s’avancer et finalement son torse toucha l’arme.

- Qu’attendez-vous ? Pourquoi ne tirez-vous pas ?

Mais c’était trop tard maintenant, Neill tenait le pistolet entre ses doigts et l’arracha des mains de Logan, puis l’accrocha à sa ceinture.

- Tant pis pour vous, maintenant suivez-moi.

Mais il refusait de suivre ce démon, parce qu’il sentait que l’autre ne lui voulait que du mal, ça se lisait dans ses yeux, sur son visage, son sourire. Heureusement il avait plusieurs armes sur lui, on doit tout prévoir contre un démon. Il sortit un poignard et tenta de blesser le vicomte, mais celui-ci était plutôt agile et il avait déjà fait un pas de côté, Logan ne réussit qu’à entailler son bras, profondément certes, mais pas assez pour que Neill s’arrête. Le vicomte lui retourna un coup de pied dans l’estomac, puis attrapa son cou et le serra, de l’autre il attrape le couteau et l’appuya sur le torse :

- Préférez vous mourir de suffocation ou alors en voyant votre sang s’écouler ?

Logan essayait de se débattre, secouant la tête, il était sûrement plus fort que Neill, mais ce dernier avait un regard de glace et alors qu’il était blessé il n’avait même pas l’air de s’en rendre compte. Et l’homme avait trop peur pour réagir vraiment.

- Sinon vous pouvez me suivre sans faire d’histoire.

Il ne pouvait pas acquiescer, mais Neill savait que c’est ce que ses yeux disaient. Et doucement le vicomte le relâcha, sans pour autant baisser le couteau.

- Pour plus de sûreté, je vais garder ça dans les mains, si jamais vous tentez quoi que ce soit, je vous tues. Et ne croyez pas que je ne le ferai pas parce qu’il y a du monde autour…

Oh ça non, il ne le croirait pas, parce que Neill n’hésiterait pas à le tuer c’était certain, peu importe qu’on le voit ou pas, le pire c’est qu’il arriverait sûrement à se faire pardonner pour cette acte. Il était assez malin pour y arriver, et de toute façon Logan tenait trop à la vie pour tenter quoi que ce soit.

Le vicomte récupéra son manteau à l’entrée, et tous les deux se dirigèrent donc vers la demeure de Neill Owen. L’un tout content, l’autre forcé…

***

- Irina, où préférez vous que je tire en premier ?

Logan poussa un gémissement, lui qui avait souvent tué sans regret, aujourd’hui comprenait le sort de ses victimes.

- S’il vous plaît vicomte, je peux encore vous êtres utile.
- La ferme, ce n’est pas à vous que je cause.


Il allait mourir c’était sûr, il allait être tué ici, comme un chien, ou même moins que ça. Le pire était que personne ne remarquerait sa disparition, parce qu’il n’avait personne au monde. Ni femme, ni enfants. Quelques amis, mais des gens comme lui qui vivaient leur vie sans vraiment faire confiance à qui que ce soit.
Il savait que s’il parlait encore, Neill allait s’énerver de nouveau, mais il ignorait ce qu’il aurait pu faire d’autres.

- S’il vous plaît… Je tuerai tous ceux qui se mettent sur votre chemin et…

Neill lui donna un coup de pied au visage, et il tomba à la renverse. Logan le regarda essayant de le supplier avec ses yeux, c’est là qu’il remarqua que le vicomte se fichait complètement de lui, il n’en avait que pour cette femme assise sur le lit.
Qui était-elle ? Il l’ignorait. Mais apparemment c’était pour elle qu’il voulait le tuer, ce n’était pas croyable, il allait mourir à cause d’une pétasse brune. Logan en fut dégoûté, mais retrouva là dedans la force de continuer ses plaintes.

- Vicomte, vous n’allez quand même pas mettre fin à votre jeu dans Londres en me tuant ? Surtout pour une femme, c’est une idée stupide ne croyez vous pas ?

Il cru avoir réussit quand Neill se retourna vers lui et le regarda.

- Ne faites pas ça, réfléchissez. Ne tombez pas pour une femme, c’est parfaitement ridicule non ?

Le vicomte l’écoutait, il avait même l’air de réfléchir, peut-être que finalement Logan avait une chance de s’en sortir, ayant plus d’assurances il se lança à nouveau :

- Votre jeu est un plan de génie, alors que des pétasses il y en a partout.

Neill lui écrasa le visage contre le plancher avec son pied. Logan avait dit le mot de trop, et avait foutu le vicomte en colère contre lui. Il aurait sans doute mieux fallu qu’il se taise.

- Tu te prends pour qui pour parler d’elle comme ça ? Tu n’es personne, un misérable assassin de seconde zone, un pauvre type sans rien.


Finit le vouvoiement. Neill enleva son pied, et le souleva pour le lancer au pied du lit.

- Alors Irina, dites-moi où voulez-vous que je tire ? Le bras ? La jambe ? Ou directement entre les deux yeux ?

Neill fixait la femme sérieusement, il attendait une réponse, comme s’il était prêt à faire ce qu’elle dirait, peu importe ce que ce serait. Logan ne chercha même plus à le convaincre que cet acte était stupide. Pourquoi le tuer pour une femme ? Il ne pensait pas que ce démon pourrait un jour s’abaisser à obéir aux ordres de quelqu’un d’autre. Mais apparemment il s’était trompé. Il changea donc de stratégie, plutôt que de supplier Neill, il chercha à obtenir le salut de la part de cette Irina.

- Irina, épargnez moi…

Il attendit un coup de la part de Neill mais celui-ci ne vint pas.

- Irina choisissez, mais je ne l’épargnerai pas, vous pouvez en être sûr.

Et mince. Maintenant tout dépendait de la femme, mais de toute façon il semblait que Logan mourrait quand même, peu importe ce qu’elle dirait. Neill lui attendait juste la réponse, le pistolet toujours pointé vers l’homme, ne se préoccupant même pas du sang qui s'écoulait de son propre bras.
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
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Date d'inscription : 21/05/2010
Un homme tomba à genoux. Vu l'air misérable qu'il abordait, aucun doute là-dessus : il s'agissait bien de Logan. Comparé à Neill, il n'avait pas l'air d'un criminel, mais plutôt d'une victime. A cela, rien d'étonnant : il avait sans doute compris ce que le vicomte comptait faire et avait perdu la superbe propre à ceux qui tirent les ficelles. A le voir ainsi, on aurait eu bien du mal à croire qu'il ait pu mettre en place le jeu macabre selon les règles de Neill et assassiner de sang-froid. Pourtant, Unity savait à quoi s'en tenir. Lui aussi méritait de payer, comme Neill, mais n'avait pas non plus le droit à la mort.
« Logan, je vous présente Irina, elle avait très envie de vous voir, ne soyez pas impolie, saluez là. »
Quel homme cruel, ce vicomte. Il était évident que Logan n'avait pas la moindre envie d'être là et, s'il avait en possession de ses moyens, il ne l'aurait sans doute même remarquée, croyant avoir affaire à une autre victime de Neill - quoiqu'il n'avait pas entièrement tort - et lui aurait plutôt ri au nez. Mais comme elle, il savait à quoi s'en tenir. Il la salua de la tête, et elle lui répondit par un « Bonjour » très poli qui avait au moins le mérite d'être sincère. Unity était une personne très polie, quoiqu'on en pense. Quelle supplique dans son regard ! Évidemment, il ignorait qu'elle n'avait pas l'intention de le tuer, qu'elle était le fameux détective pour lequel Neill avait tout orchestré et qu'elle prévoyait de l'envoyer en prison, où il risquait bien sûr la peine de mort. S'il avait su, peut-être aurait-il repris espoir. Peut-être ne se serait-il pas montré aussi... ridicule, comme toute victime. Cette humiliation dégoûtait Unity bien plus que sa possible mise à mort. A force, les crimes, on en voit tellement qu'on n'y est plus aussi sensible, c'est le reste qui fait mal.
Neill enleva son manteau et le tendit à Elinor. Unity remarqua que son bras saignait, et pas qu'un peu. Alors, ce Logan avait fait un peu de résistance ? Voilà qu'il remontait dans son estime. Quand on se veut meurtrier, on ne s'effondre pas face à plus fort que soi. Ça, c'était une des règles qu'elle avait apprise il y a bien longtemps, et elle savait que Neill ne pouvait qu'approuver.
« Tu peux aller le ranger, ordonna-t-il, je m’occupe de tout. »
Ou comment renvoyer la petite sœur. Sauf que celle-ci avait remarqué la blessure et n'avait pas tellement envie de lui obéir. Neill semblait ne pas remarquer qu'il avait besoin de soins, et son entêtement fut tel qu'Elinor finit par s'en aller avec le manteau. Dès qu'elle referma la porte, Neill sortit un pistolet. Unity contempla l'arme avec une expression songeuse. Autrefois, elle en avait un, qu'elle avait d'ailleurs pas mal utilisé, lorsque ses couteaux ne suffisaient plus. Elle se revoyait presque face à ses victimes, inconsciente de ce qu'elle faisait et... non, elle ne lui permettrait pas de plonger dans le passé. Elle était du bon côté, à présent, et cela devait rester ainsi.
« A nous maintenant. » : annonça-t-il en pointant le canon sur la tête de l'assassin.
Unity resta de marbre, n'ayant pas tellement envie de lui montrer que cela la gênait qu'il se comporte ainsi devant elle. Elle n'avait pas envie qu'il connaisse ses actes, pourtant, elle avait envie de s'emparer de l'arme et de... non, elle devait se contrôler. La maîtrise de soi serait essentielle si elle voulait sauver la vie de cette loque.
« Irina, où préférez vous que je tire en premier ? » : lui demanda le vicomte.
Oh ! quelle attention charmante, il lui demandait son avis ! C'était presque mignon, comme scène, on aurait vraiment dit qu'il faisait tout cela pour elle... A la réflexion, c'était peut-être le cas. Cela devait l'amuser, bien sûr, mais n'était-ce pas elle qui lui avait demandé de tuer Logan ? Voilà où cela les menait. Elle n'était pas triste pour Logan, se doutant bien qu'il était un peu comme Neill, c'est-à-dire que personne ne faisait attention à lui ; si elle voulait le sauver, c'était surtout parce qu'elle voulait rendre justice aux familles des victimes, qui attendaient des réponses. Le moins que l'on puisse faire, c'était leur présenter le cerveau apparent. Le véritable organisateur, évidemment, ne serait pas inculpé pour cet acte, mais c'était une autre histoire.
Logan intervint avant qu'elle ait pu répondre. Il avait vraiment l'air paniqué.
« S’il vous plaît vicomte, je peux encore vous être utile.»
Supplier Neill ? Pourquoi pas, mais Unity se doutait bien que ses pathétiques tentatives seraient vouées à l'échec. Enfin, qu'il essaie toujours.
« La ferme, ce n’est pas à vous que je cause. »
Tiens ? Monsieur le vicomte joueur ne trouvait même pas cela amusant ? Décidément, il avait vraiment de lui prouver à elle qu'il pouvait tuer quelqu'un de sang-froid, comme si elle l'ignorait. Et cela, juste pour elle ? Vraiment, il allait trop loin. Le prétexte ne justifiait plus de tels actes. Nouvelle supplication de Logan, et cette fois, l'homme finit à terre. Elle aurait presque eu envie de dire à Neill que ce n'était pas la peine de le traiter aussi mal. Presque. C'était un criminel, après tout, et la seule personne qu'elle pourrait vraiment faire payer dans toute cette histoire - du moins, pour l'instant, le tour du vicomte viendrait. Logan finit par se rendre véritablement compte de sa présence. Il devait avoir compris pourquoi Neill agissait ainsi : parce qu'elle était là, et qu'elle le lui avait "demandé". Elle se douta qu'il ne devait pas vraiment l'apprécier. Pauvre type. C'était aussi elle qui allait sauver sa peau.
« Vicomte, vous n’allez quand même pas mettre fin à votre jeu dans Londres en me tuant ? Surtout pour une femme, c’est une idée stupide ne croyez vous pas ? »
Tout à coup, tout cela devenait beaucoup plus intéressant. Et dangereux, d'une certaine manière. Logan venait de pointer le doigt sur la futilité du geste de Neill. Allait-il lui faire comprendre qu'il s'était fait avoir en beauté ? Si c'était le cas, il aurait presque tout compris de la situation. Neill se retourna vers sa victime. Elle aurait payé cher pour savoir ce qu'il pensait à cet instant précis. Elle se doutait bien qu'il n'appréciait pas trop l'adjectif "stupide", qui était particulièrement indélicat. Logan ne savait pas comment monnayer son droit de vivre, il avait juste de la chance d'avoir raison. C'était parfaitement stupide de la part de Neill.
« Ne faites pas ça, réfléchissez. Ne tombez pas pour une femme, c’est parfaitement ridicule non ? »
C'est ça, Logan, enfonce-toi. Il n'avait pas tort, c'était aussi ridicule. Qui aurait attendu un comportement aussi étrange de la part du plus maléfique de tous les vicomtes ? Elle était ravie que pour une fois, ce n'était pas elle qui lui balançait toutes ces vérités à la figure, et que Logan était encore capable d'être courageux. Un autre bon point pour lui.
Jusqu'à ce qu'il ruina tout.
« Votre jeu est un plan de génie, alors que des pétasses il y en a partout. »
Personne n'aime être insulté. Aucune femme ne supporte qu'on la traite de pétasse, encore moins quand on ne s'adresse même pas à elle, comme si elle n'était pas là. Unity vit soudainement rouge. Et elle voulait le sauver, cet imbécile ! Si Neill n'avait pas été plus rapide qu'elle, elle se serait sans doute jetée sur lui et aurait tenté de l'étrangler.
Mais le vicomte avait réagi instantanément. Le visage de Logan s'écrasa contre le sol avec violence. Visiblement, Neill non plus n'avait pas apprécié cette insulte. Elle se demanda si cette attaque qui s'apparentait énormément à un réflexe était le fruit d'un calcul du cerveau de Neill. Peut-être pas, c'était justement un peu trop précipité pour cela. Curieusement, elle fut ravie de cette réaction (même si elle ne l'aurait jamais avoué). Elle n'aurait jamais pensé qu'il puisse avoir envie de prendre sa défense de façon aussi virulente, mais elle appréciait, c'était sûr. Peut-être n'était-il pas irrécupérable... ? Sans doute que si, vu qu'elle avait l'intuition qu'il n'aurait pas agi ainsi si Logan avait insulté quelqu'un d'autre.
« Tu te prends pour qui pour parler d’elle comme ça ? »
Avait-elle bien entendu ? Oui. Neill en rajoutait une couche, et manifestement, il était très en colère. C'était assez drôle, on aurait dit qu'il s'arrogeait le droit de l'injurier et de se moquer d'elle... ce qui était sans doute le cas. Mon dieu qu'il était possessif. Elle espérait vraiment qu'il n'approuvait pas secrètement Logan.
« Tu n’es personne, un misérable assassin de seconde zone, un pauvre type sans rien. »
Possessif... et arrogant, il ne fallait pas l'oublier.
Il jeta Logan au pied du lit et, continuant de viser sa victime, lui demanda :
« Alors Irina, dites-moi où voulez-vous que je tire ? Le bras ? La jambe ? Ou directement entre les deux yeux ? »
Elle était prête à lui répondre, mais encore une fois, Logan intervint :
« Irina, épargnez-moi... »
Étonnée, elle le regarda dans les yeux. Il ne manquait franchement pas de culot. D'abord il l'insultait, ensuite il la suppliait ? Était-il stupide à ce point ? Si quelqu'un réclamait votre mort, vous croyez vraiment qu'il va vous épargner, d'autant plus si vous venez de le qualifier de "pétasse" ? Il avait encore de la chance qu'elle avait justement prévu de lui laisser la vie sauve, sinon, elle n'aurait pas levé le petit doigt pour lui.
« Irina choisissez, mais je ne l’épargnerai pas, vous pouvez en être sûr. » : affirma Neill.
Lui aussi avait compris le raisonnement de Logan. Comme quoi, il n'était pas si bête.
Vu qu'apparemment, les deux idiots avaient fini de parler et la laissait enfin s'exprimer - décidément, ces hommes, tous des goujats - elle décida... de faire durer le suspense, comme si elle réfléchissait. Eh oui. Unity savait comment se faire désirer, même si ce n'était pas une compétence à laquelle elle excellait ; l'essentiel, c'était bien qu'elle était capable de se débrouiller. Toujours ce petit sourire satisfait flottait sur son visage, en dessous de ses yeux vides et insensibles.
« Oh non, monsieur Owen, répliqua-t-elle doucement. Je ne crois pas que vous allez le tuer. »
Avant qu'il ait le temps de répondre, elle se tourna vers Logan et le toisa. Elle avait presque l'air méprisante. Presque, elle n'était pas comme ça.
« Et vous, monsieur Logan, continua-t-elle. C'est franchement osé de votre part de quémander mon aide alors que quelques minutes auparavant, vous m'avez insulté. Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai envie de vous aider ? »
S'il n'était pas idiot, il comprendrait tout de même qu'elle allait le faire, qu'elle ne laisserait pas Neill le tuer aussi sauvagement. S'il était intelligent, il remarquerait aussi qu'elle n'en avait pas envie mais qu'elle s'y forçait. Évidemment, elle ne comptait pas trop sur la deuxième option. Par contre, le vicomte le saurait peut-être.
« En attendant, ajouta Unity d'une voix glaciale, la pétasse est bien plus rusée que vous. Si vous aviez eu une once de bon sens, vous vous ne vous retrouveriez pas ici à attendre que le vicomte daigne vous tirer dessus. Lui aussi n'attend que ça, mais tant que je ne dirai rien, il ne va rien faire. Étonnant, n'est-ce-pas ? »
Et hop, le petit sourire satisfait revint au galop. Et le pire, c'est qu'elle n'avait rien de charmeur, ça non. Tout cela, c'était plutôt dû à une bonne dose d'humour noir mal interprété et une prétendue manipulation. Rien à voir avec la séduction.
« Et ne croyez pas que je ne sais pas me défendre. Nous règlerons ce petit différend plus tard. »
Et pour l'instant, elle seule savait ce qu'elle avait en tête. Elle se retourna vers Neill, qu'elle avait fait patienté jusque là pendant qu'elle s'adressait à Logan. Le temps de bien ruminer ce qu'elle lui avait dit. Hélas pour lui, ce n'était pas fini. Le plus désagréable était à venir.
« Monsieur Owen... comme je pense que si je vous l'annonce comme ça, vous refuserez de le croire, je vais vous poser une question. Si je ne vous avais pas demandé de tuer Logan, l'auriez-vous amené ici ? »
Eh oui, voilà à quoi elle pensait. C'était bien comme cela qu'elle voulait lui montrer qu'elle pouvait le manipuler. Parce que la réponse était évidemment non. La balle serait encore dans son camp à lui, et il en aurait sans doute profiter à fond avant d'enfin lui proposer une aide concrète. Autrement dit, elle y serait restée encore longtemps et aurait été désavantagée. Tandis que là... eh bien, dès qu'elle l'avait proposé, il avait couru répondre à ses exigences. N'était-ce pas la preuve qu'elle aussi savait comment le contrôler ? Elle ignorait qu'elle avait un réel pouvoir sur lui, aussi tout cela dépassait ce qu'elle avait imaginé.
« Et voilà. Vous avez compris où je voulais en venir. » Elle se tourna vers Logan. « Vous voyez ? Même lui peut être manipulé, il suffit de savoir comment s'y prendre. Monsieur Owen n'aurait jamais accepté si je n'étais pas entrée dans son jeu. »
Elle se détourna complètement de lui, fixant Neill droit dans les yeux. Elle espérait qu'il comprendrait ce qu'elle lui faisait passer dans ce regard. Que ce n'était pas de sa faute à lui, et qu'elle n'avait pas l'intention d'en profiter.
« Alors, monsieur Owen, vous voyez ce que l'on peut faire quand on est au bord du gouffre ? »
Cela, Logan ne pouvait pas le savoir, il venait d'arriver. Un peu comme Neill, elle le considérait aussi comme un pion sur son échiquier. Elle eut soudain peur que le vicomte n'en fasse qu'à sa tête et lui tire quand même dessus, juste pour lui prouver qu'il n'était pas un bon petit soldat bien obéissant. Si c'était le cas, elle était très très mal barrée et aurait intérêt à se suicider vite fait.
« Vous voulez toujours le tuer ? Allez-y donc. Prouvez-moi que vous êtes tombé dans mon piège. »
Neill Owen
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C’était au tour d’Unity de parler, mais si Neill avait su tout ce qu’elle avait à dire, il ne l’aurait sûrement pas laissé faire. Il avait pensé à deux choses : qu’elle le supplie de laisser en vie Logan (ça aurait été drôle), qu’elle lui donne un endroit où tirer (il aurait trouvé ça amusant aussi), à la place elle fit tout un discours qui ne plu absolument pas au vicomte. Elle avait d’abord commencé en disant qu’elle ne croirait pas que Neill le tuerait. Ah bon ? En quel honneur ? Cela lui semblait pourtant si facile d’appuyer sur la détente, là maintenant. Il avait juste à enfoncer son doigt et …

- Et vous, monsieur Logan. C'est franchement osé de votre part de quémander mon aide alors que quelques minutes auparavant, vous m'avez insulté. Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai envie de vous aider ?

Neill sourit et relâcha son doigt, bien fait, fallait pas insulter son jouet. Ce que Logan en pensait, le vicomte s’en fichait, il avait l’air de regarder Irina cherchant un sens à ses paroles ou peut-être pas, quand on est désespéré on est prêt à croire tout et n’importe quoi de toute façon, et à imaginer qu’on va nous venir en aide même si on vous dit le contraire.
Cependant le vicomte imaginait qu’Unity ne voudrait pas le laisser être exécuté comme cela, après tout elle était aussi Seth, un détective. Mais il l’avait quand même insulté, après tout on n’insulte pas une femme, surtout pas une avec ce caractère.

Elle continua d’un ton glacial, qui ne choqua pas tellement Neill, ce qui le dérangea le plus était ce qu’elle disait.

- En attendant, la pétasse est bien plus rusée que vous. Si vous aviez eu une once de bon sens, vous vous ne vous retrouveriez pas ici à attendre que le vicomte daigne vous tirer dessus. Lui aussi n'attend que ça, mais tant que je ne dirai rien, il ne va rien faire. Étonnant, n'est-ce-pas ?

Etonnant oui. Neill aurait presque tiré pour prouver le contraire, mais il attendait de savoir ce qu’elle avait d’autre à dire. Sa curiosité était plus forte que l’envie de tuer cet homme (en plus il pourrait le tuer n’importe quand, alors qu’Unity ne dirait plus rien s’il le faisait maintenant).
Elle expliqua qu’il ne fallait pas croire qu’elle ne savait pas se défendre, mais qu’ils régleraient ce petit différend plus tard. Le vicomte savait cela, qu’elle pouvait se défendre seule, elle lui avait prouvé une fois en lui balançant une tasse de thé au visage, mais il avait également envie de la protéger et se gênait pas pour le faire.

Finalement Unity se retourna vers lui, cessant de s’adresser à Logan. Alors allait-elle lui donner un endroit où tirer, ou au contraire lui demander de ne pas le faire ? Aucun des deux en fait.

- Monsieur Owen... comme je pense que si je vous l'annonce comme ça, vous refuserez de le croire, je vais vous poser une question. Si je ne vous avais pas demandé de tuer Logan, l'auriez-vous amené ici ?

Hein ? Pourquoi cette question ? Si elle ne lui avait pas demandé il n’aurait même pas eu cette idée, et s’il s’était débarrassé de Logan ça aurait été plus tard à la fin du jeu. A vrai dire il n’y aurait même pas pensé. A la rigueur il aurait dit à Unity où le trouver puis c’est tout. Est-ce qu’elle voulait dire qu’elle l’avait manipulé ? Qu’il avait fait ce qu’elle désirait elle et non pas ce qu’il désirait lui ?
C’était exactement ça en fait, elle disait « tue le » et il le ramenait, et maintenant il attendait qu’elle lui donner l’ordre de tirer.
Il était entrain d’obéir à quelqu’un d’autre qu’à lui-même. Cette pensée le dégoûta.

- Et voilà. Vous avez compris où je voulais en venir.

Un peu trop même. Puis s'adressant à Logan elle continua :

- Vous voyez ? Même lui peut être manipulé, il suffit de savoir comment s'y prendre. Monsieur Owen n'aurait jamais accepté si je n'étais pas entrée dans son jeu.

Le regard de Neill se fit plus froid, plus dur, et si Logan n’avait pas été occupé à regarder Irina, il aurait pu flipper un peu plus. Unity ne s’occupa plus de l’homme par terre et fixa le vicomte dont le visage affichait de plus en plus de colère. Pas forcément contre elle, mais plutôt contre lui-même, de s’être laisser avoir ainsi, de l’avoir laissé prendre les commandes de SON jeu.

- Alors, monsieur Owen, vous voyez ce que l'on peut faire quand on est au bord du gouffre ?

Peu importait, elle n’avait pas le droit de faire ça… Tiens, mais peut-être le prenait-elle ce droit, tout comme lui. Sans doute que Logan avait eut raison, il était parfaitement ridicule de faire tout cela à cause d’une femme, même si cette femme est Unity, qu’elle est différente des autres, et sacrément amusante. Même si elle fait naître en lui des sentiments bizarres et perturbants, qu’elle peut le rendre malade, qu’elle peut réveiller quelque chose d’enfouit si profondément que Neill lui-même ignorait pouvoir ressentir ce genre de trucs.
Il se mordit les lèvres.

- Vous voulez toujours le tuer ? Allez-y donc. Prouvez-moi que vous êtes tombé dans mon piège.

Il se fichait de Logan, complètement, à cet instant il ne savait qu’un truc, qu’il fallait qu’il mette un terme à ce jeu avant que le jeu se retourne contre lui. Il était déjà allé trop loin, il ne devait pas franchir une limite de plus où il semblait qu’il ne pourrait plus revenir en arrière…

Il leva donc son arme, changeant de trajectoire, il pointa Unity.

Neill ne se rendait même pas compte de ce qu’il faisait, c’était juste son corps qui avait bougé tout seul, sans doute avait-il un instinct de survie en fait. Quelque chose en lui qui essayait de remettre sa vie en place avant qu’il ne soit trop tard, quelque chose qui voulait éliminer ce qui le gênait et Unity était un sacré cailloux dans la chaussure. Certes elle était amusante, mais cet « instinct de survie » savait qu’elle devenait trop dangereuse pour Neill, il fallait donc mettre un terme à sa vie.

- Vous avez raison Irina, je suis tombé dans votre piège, maintenant je vais arrêter de jouer.

Son doigt enfonça doucement la détente, sans l’appuyer complètement.

- C’était drôle j’avoue, je me suis bien amusé, j’espérais pouvoir continuer un peu, mais cela a déjà assez duré.

Oui cela avait beaucoup trop duré, maintenant il allait tirer. Alors qu’il allait appuyer sur la gâchette, son bras le rappela à l’ordre. Après tout depuis tout à l’heure le sang s’en écoulait et il ne se faisait pas soigner, s’il ne l’avait pas ressentit, cela n’empêchait pas son corps de ne pouvoir aller trop au delà des limites d’un être humain. Alors trop faible, la main relâcha l’arme et le bras de Neill retomba sur le côté, le pistolet tomba à terre et pour éviter que Logan cherche à s’en emparer, le vicomte posa le pied dessus.
De toute façon aurait-il vraiment tiré ? Sûrement, mais sans doute aurait-il fait exprès de rater Unity. Parce que son instinct de survie n’était pas assez élevé, parce qu’il n’avait pas envie de vivre sans elle, l’impression que cela aurait été vraiment trop ennuyant.

Parce que Neill pouvait avoir tout ce qu’il voulait, il finissait par ne plus rien désirer, et enfin pour une fois il sentait que cela serait plus difficile à obtenir et que ça valait le coup.
Il ne pouvait plus bouger son bras de toute façon maintenant, mais l’autre était en parfait état, il ramassa le pistolet et le tendit à Unity.

- Tenez Irina, je vous le donne. Vous n’avez qu’à le tuer vous-même.

Qu’elle le prenne ou pas il s’en fichait, alors il le jeta sur le lit devant elle puis alla s’asseoir juste à côté. Il déchira sa chemise avec le bras encore en bon état et l’enroula autour de sa blessure comme il put et chercha à faire un nœud sans franchement y arriver, le tissu glissant chaque fois qu’il essayait. Pas facile d’agir avec un seul bras. Mais il ne s’occupait plus de ce qui se passait.

Unity l’avait peut-être manipulé c’était vrai, mais il lui rendait l’arme, si elle voulait que Logan meurt elle le tuerait, sinon elle l’épargnerait, ça lui était égal dorénavant, ça ne le concernait plus.
Il se fichait de ce type, et il n’avait pas envie de jouer avec lui. Et si elle avait réussit à lui faire faire ce qu’il voulait, tant pis, ça ne lui plaisait pas mais il savait maintenant qu’il ne pourrait pas la tuer, ni maintenant, ni jamais. Alors quitte à jouer, autant franchir toutes les limites même celles qui l’effrayaient le plus, autant se laisser couler une bonne fois pour toute, parfois il ne servait à rien de chercher à rester à la surface coûte que coûte. Autant s’enfoncer et s’enfoncer encore.

- Vous voulez être maître du jeu ? Allez-y, montrez-moi ce que vous pouvez faire. Puisque vous êtes si futée, j’ai hâte que vous me le montriez.

Au final ça ne le dérangeait pas d’échanger les rôles, tant que ça l’amusait, tant qu’il pouvait en rire et se sentir vivant, un peu. Il ne craignait même pas qu’elle se serve de l’arme contre lui, sinon elle l’aurait déjà tué depuis longtemps, puisqu’elle avait son couteau.

Logan, lui, chercha juste à se redresser, et resta assit. Il avait presque l’air soulagé, l’air de penser qu’Irina lui laisserait la vie sauve. Il avait peut-être raison, Neill n’en savait rien, il ne cherchait même plus à essayer d’imaginer ce qu’elle ferait puisque chaque fois elle le surprenait. Pour l’instant il ne se préoccupait plus que du tissu qu’il n’arrivait pas à faire tenir sur son bras, le reste ne dépendait plus de lui.
Unity Violett
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Et Neill mordit à l'hameçon.
Certes, ce fut d'une manière surprenante à laquelle elle ne s'attendait pas. Il cessa bien de viser Logan ; mais il s'était trouvé une nouvelle victime, en l'occurrence, elle. C'était vraiment bizarre de le voir ainsi, mains crispées sur l'arme pointée vers elle. Elle se demanda un instant s'il aurait vraiment le cran de tirer. Oh, tuer ne devait pas lui faire peur, bien des personnes avaient succombé sous ses balles, et Logan aurait dû en faire partie. Mais il restait là, lui, qui l'avait attirée dans ce manoir, qui s'était moquée d'elle mais l'avait quand même soignée, lui qui voulait la défendre face à un type dont elle n'aurait fait qu'une bouchée. Étrange mélange de contradictions, entre sincérité et comédie, estime et raillerie, appréciation et haine. Tout ne pouvait pas se terminer ainsi, aussi subitement, d'une façon aussi simple et radicale, pas alors que tout ne faisait encore que commencer. Cela dit, Unity ne ressentait pas la moindre peur. Un calme inébranlable l'avait envahie, elle ne craignait même pas qu'il passe à l'acte. Pourtant, son plan, si elle mourrait maintenant, aurait bien plus de mal à fonctionner si personne ne l'activait. Et d'un autre côté, entre mourir maintenant et dans quelques jours, cela ne faisait pas une grande différence, juste que le vicomte ne connaîtrait pas la prison. Il ne restait qu'à espérer que ce qu'elle avait pris pour un jeu particulièrement réussi était en fait un moment de pure sincérité - qu'il ne supporte pas l'insulte de Logan à son égard était plutôt révélateur - et qu'il regretterait ce geste jusqu'à la fin de ses jours. A part cela, elle n'avait pas peur de quitter ce monde ignoble où elle peinait à trouver une place.
« Vous avez raison Irina, lança-t-il je suis tombé dans votre piège, maintenant je vais arrêter de jouer. »
C'est ça, imbécile, enfonce-toi plus dans le piège. Et tire donc, si tu es un homme.
Elle le pensa, mais n'en dit rien. Elle continuait de le fixer, de ce même regard lourd de sens. Pourquoi souriait-elle si doucement, si sincèrement, comme si elle était heureuse qu'ils en soient arrivés là, comme si elle était contente d'enfin rencontrer le vrai Neill ? Lui, elle et un pistolet ; Logan ne comptait plus. Au fond, peut-être la vérité était-elle là. Peut-être était-ce là ce qui les attendait : un avenir violent, où ils se battraient sans cesse pour être le maître ? Heureusement qu'elle avait pris l'initiative de se tuer avant. Elle n'aurait jamais la force, ni même la volonté, de lutter contre lui chaque jour, et n'avait pas la moindre envie de le voir gagner.
« C’était drôle j’avoue, je me suis bien amusé, j’espérais pouvoir continuer un peu, mais cela a déjà assez duré. »
Mais la fête ne fait que commencer, Neill. S'il trouvait que cela avait déjà trop duré, il aurait quand même pu attendre un peu, cela se serait de toute façon terminé quelques jours plus tard.
Unity attendit donc qu'il tire.
Et il ne le faisait toujours pas. A ce moment-là, elle comprit que quelque chose clochait. Qu'il n'aurait pas le courage de la tuer, sinon, il n'aurait pas tant retardé le moment de passer à l'acte. Le temps parut très long pour la détective, comme s'il s'allongeait exprès juste pour qu'elle ressente toutes les implications de ce moment, pour qu'elle perçoive cette hésitation inavouée. Et puis le doigt de Neill commença à appuyer et...
Rien.
Enfin, pas dans le sens où l'entend. Unity ne reçut aucune balle, ne tomba pas raide morte sur le lit, par conséquent il ne s'était rien passé. Par contre, si l'on prend le point de vue de Neill... il venait de lâcher le pistolet à cause de sa blessure. Unity était persuadée que d'une certaine façon, cela l'arrangeait. Elle aussi était contente. D'une certaine manière, cela ressemblait à une confrontation dont elle sortait gagnante. Encore que dans l'autre sens, elle n'aurait pas songé à tirer du tout. Elle ne se considérait pas comme une meurtrière.
Un petit instant, puis Neill ramassa l'arme qu'il avait gardé sous son pied et la lui tendit. Logan ne bougeait pas, obnubilé par l'étrange scène qui se déroulait sous ses yeux. Visiblement, il ne comprenait rien à la nature de leurs rapports et c'était mieux ainsi. Elle-même n'aurait pu lui expliquer.
« Tenez Irina, je vous le donne. Vous n’avez qu’à le tuer vous-même. »
Merveilleux. Il lui offrait même l'objet dont elle avait besoin. Tout se passait comme elle l'avait prévu. Il n'avait pas tiré sur Logan et lui laissait décider de l'issue finale. En gros, il venait de lui tendre la victoire, celle dont elle avait toujours rêvé. En ce moment précis, elle ne voulait que cela : écraser Neill, lui montrer qu'il s'était trouvé un adversaire à la hauteur de l'enjeu et qu'elle pouvait aussi faire comme lui, se jouer de lui avec facilité. N'est-ce-pas l'ironie, qu'il se fasse avoir par une femme qu'il a presque détruite ?
« Vous voulez être maître du jeu ? Allez-y, montrez-moi ce que vous pouvez faire. Puisque vous êtes si futée, j’ai hâte que vous me le montriez. »
Elle aussi, elle avait hâte de lui montrer.
Lentement, elle s'abaissa pour récupérer l'arme, et la contempla, songeuse. Son visage n'exprimait plus qu'une intense concentration. Elle l'étudia soigneusement, avec une expérience visible, oubliant presque la présence de ces deux hommes dérangeants dans la pièce. Joli objet. Apparemment, les armes à feu, c'est comme le vélo pour nous : ça ne s'oublie pas. Elle comprit tout de suite qu'elle saurait s'en servir. Parfait. S'il escomptait qu'elle se ridiculise avec, il allait être déçu. Et en même temps, ça allait sans doute le ravir de voir que son jouet savait tirer à l'arme à feu. Tant pis, on ne peut pas tout avoir.
« Vous voulez que je vous dise ? Vous êtes encore tombé dans le panneau. »
Sauf que là, il n'était plus question de lui reprendre l'arme. Elle l'avait empoignée solidement, sans la moindre crainte, comme s'il faisait partie d'elle-même. Elle aurait préféré utilisé un couteau bien sûr, mais n'allait certainement pas gâcher l'excellente lame de Neill sur un minable de la trempe de Logan. Et puis, tout cela avait une symbolique particulière qui ne lui déplaisait pas.
« Voyez-vous, mon plan comportait une grosse faille. C'était vous qui teniez l'arme. Par conséquent, un dérapage et vous auriez tué Logan, ce qui ne me convient pas du tout. Il suffit que je vous mette au défi de tirer, et voilà que vous n'en avez plus la moindre envie. »
Malheureusement pour ce "pauvre" Neill, Unity n'avait pas du tout fini sa démonstration. C'était d'autant plus dur à entendre qu'il y avait un témoin extérieur, et ce n'était pas la sœur de Neill qui l'aurait forcément soutenu, non, c'était sa victime, qui devait bien se réjouir du faux plan de la jeune femme - oui, parce que s'il pense encore une fois à pétasse, c'est moi qui vais le tuer... j'ai tous les droits, je ne suis pas un personnage mais un joueur, oui monsieur ! - et jubilait sans doute intérieurement.
« Je ne veux pas que Logan meure. Je ne suis pas une meurtrière, et notre ami commun ne serait sans doute pas ravi de voir qu'on a tué son suspect numéro un. Par conséquent... »
Oui, Unity, parle. Pendant qu'elle blablatait et enfonçait Neill, le mettant devant le fait accompli, elle se préparait discrètement à tirer, évaluant le recul que pouvait avoir cette arme et comment se placer pour le subir le moins possible, comment viser de façon optimale et comment tendre l'arme sans se faire mal. Tout cela avait une importance primordiale, ne serait-ce pour une question de crédibilité. Elle ne voulait pas qu'il connaisse ses erreurs de jeunesse mais, curieusement, elle avait envie de lui montrer qu'elle n'était pas innocente. Elle se serait sentie humiliée s'il se mettait à critiquer sa manière de tirer. Mais pour l'instant, elle n'y était pas encore. Le moment arrivait à peine.
« Je vais prendre un extra. »
BAM.
En un très court instant, elle avait visé le bras de Logan, s'était préparée et avait tiré. Elle avait tout juste bien calculé le recul et n'en souffrit pas trop. Tirer sur quelqu'un, en vrai, ça n'a rien à voir avec ce que l'on vous montre dans les films : il faut empoigner l'arme à deux mains, et l'explosion vous rejette en arrière. Si vous vous y prenez mal, la douille peut aussi gravement blesser votre main. Bref, ce n'est pas vraiment aussi facile que cela paraît l'être. Ajoutez à cela qu'il faut aussi du cran pour tirer, parce que vous pouvez faire mal, voire tuer quelqu'un avec. Unity savait tout cela à la perfection, c'est pourquoi elle n'hésita pas à projeter une balle dans le bras de Logan, exactement au même emplacement que la blessure de Neill. Quelle ironie, n'est-ce-pas ? Et elle en fut même ravie, simplement parce que tout se déroulait comme elle l'avait espéré.
Avec un calme dérangeant, elle posa sa main contre l'oreiller, sans pour autant lâcher l'arme.
« Ne vous inquiétez pas, vicomte. Vous restez bien plus haut dans mon estime que lui. »
Quelle étrange façon de consoler quelqu'un qui aime contrôler et à qui on vient de prouver qu'il était manipulable ! Logan en tout cas était abasourdi. Sans doute, quand elle avait tiré, il avait pensé que sa dernière heure était venue. Pas de bol, elle lui avait prévu pire sort.
« Évidemment, tout cela reste entre nous. »
Au moins, cela, le vicomte devait être capable de s'y tenir. Mais il allait certainement fouiller de plus belle dans ses affaires pour savoir pourquoi Unity ressemble à une tueuse lorsqu'elle tient une arme à feu. Elle se laissa aller contre le lit, toute souriante. Véritablement heureuse.
« Vous êtes ridicule, monsieur Owen. Approchez, je vais vous le faire ce nœud. Allez, je ne mords pas, et je ne vais pas vous tirer dessus. »
Elle garda pourtant l'arme à la main, ne visant personne et pourtant en alerte. A la voir, on n'aurait jamais dit qu'elle venait de s'en servir.
« Tant qu'à faire, nous déciderons également que faire de lui. » : ajouta-t-elle.
Elle fut la première étonnée en constatant qu'elle avait bien dit "nous", autrement dit, qu'elle lui laissait aussi le choix à lui. Et cela la troubla.
Neill Owen
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- Vous voulez que je vous dise ? Vous êtes encore tombé dans le panneau.

Non sans déc? En fait Neill ne réagit même pas, et continua à lutter avec son pauvre bout de tissu et son seul bras en bon état. Il essaya même de tenir le tout avec les dents, mais disons qu’il ne s’était jamais soigné de lui-même alors il peinait beaucoup.

- Voyez-vous, mon plan comportait une grosse faille. C'était vous qui teniez l'arme. Par conséquent, un dérapage et vous auriez tué Logan, ce qui ne me convient pas du tout. Il suffit que je vous mette au défi de tirer, et voilà que vous n'en avez plus la moindre envie.

Il l’aurait effectivement tué, et ne l’avait pas fait. Parce qu’elle lui avait sortit tout un blabla comme quoi elle le manipulait et qu’il faisait ce qu’elle voulait. En plus, apparemment, elle venait de lui prouver que c’était vrai. Il avait suffit qu’elle dise « tuez le parce que vous faites ce que je dis » pour qu’il perde toute envie de le tuer. Neill n’avait qu’une seule chose à faire, admettre qu’Unity était vraiment très douée.
Mais au lieu de le remettre en colère, il apprécia la chose. Voilà qu’elle devenait un adversaire plutôt qu’un jouet, et finalement rendait le tout encore plus amusant. Oui, elle le manipulait, mais au final il continuait à jouer, donc elle n’avait pas encore gagné.
Bah qu’elle fasse ce qu’elle veut, pour l’instant il aurait bien voulu que ce bout de tissu tienne en place. Il la laisse donc causer, il ne fait même pas gaffe à ce qu’elle fait alors qu’elle raconte qu’elle ne veut pas que Logan meurt, qu’elle n’est pas une meurtrière et que leur ami commun ne serait pas ravi qu’on tue le suspect numéro un.
Leur ami commun ? Ah oui… Seth.

- Par conséquent… Je vais prendre un extra.

Le coup de feu ne le fit même pas sursauté, à peine réagir, comme si la scène se passait à des kilomètres de là. Il avait l’habitude d’entendre ce genre de bruit, sauf que c’était plus souvent lui qui tenait l’arme qu’une femme assise à côté de lui. Il releva tout de même la tête, après tout Unity avait tiré d’elle-même, elle n’avait pas tué Logan, juste visé le bras, mais c’était un geste très équivoque.

Neill sut immédiatement que ce n’était pas la première fois qu’elle tirait sur quelqu’un. On ne peut pas avoir un air si sûr de nous après un tel geste. Même pas lui, la première fois qu’il avait tenu un pistolet et qu’il s’en était servit sur une personne, il en avait tremblé pendant une bonne minute. Il se souvenait encore de la sensation de peur qu’il avait ressentit à ce moment là, mais aussi les sentiments qui en avaient découlé comme l’impression de détenir le pouvoir sur la vie et la mort.
C’était si facile d’ôter la vie à quelqu’un que la vie elle-même en avait perdu toute sa valeur. L’être humain était fragile, et lui Neill ne devait pas être aussi fragile, il devait être fort, il devait être celui qui tue et pas celui qui est tué. C’est comme ça qu’il avait pensé à ce moment là. C’est peut-être aussi pour cette raison qu’il avait si peu de pitié envers ses victimes.
Bref, Unity avait donc déjà utilisé une telle arme, et peut-être même qu’elle avait déjà tué quelqu’un.

Aussitôt l’excitation se réveilla. Il abandonna presque le bout de tissu, il avait l’impression d’avoir mille questions à lui poser et qu’elle ne répondrait à aucune. Il devait en apprendre plus sur elle, sur ce qu’elle avait fait, sur son passé et son présent. Il devait savoir.

- Ne vous inquiétez pas, vicomte. Vous restez bien plus haut dans mon estime que lui.

Alors si c’était le cas, elle devait vraiment mépriser Logan, alors qu’il n’avait rien fait finalement, à part l’insulter. Ce n’était pas plus mal, il préférait être au dessus de ce type idiot (même s’il devait reconnaître qu’il était un bon assassin, pour Neill tous les gens étaient idiots, sauf Unity sans doute).

- Évidemment, tout cela reste entre nous

Evidemment, un cadeau pareil il n’allait surtout pas l’ébruiter, il voulait garder son jouet pour lui, jamais il n’irait divulguer tous ses secrets, pour rien au monde (bon sauf si elle le dénonçait bien sûr, comme juste retour des choses).

Cependant là où elle le surprit vraiment (encore une fois) c’est quand elle l’aida à bander la plaie correctement. Il pensait qu’elle le haïssait, non elle le haïssait c’était certain mais pourtant elle l’aidait quand même à se soigner. Elle avait toujours le pistolet dans les mains mais elle fit le nœud correctement au moins. Neill la regardait faire et eut envie de passer ses doigts sur les siens et de faire passer ça pour un hasard. Mais il se retint et à la place serra le poing, quelle était cette drôle d’idée qui l’avait effleuré ? Sûrement rien, il suffisait de ne plus y penser.

- Tant qu'à faire, nous déciderons également que faire de lui.

Nous ? Là était toute la différence entre elle et lui, là où Neill aurait dit moi, elle disait nous. C’était certain le vicomte était un bien meilleur maître du jeu qu’elle. Mais après tout, elle n’aimait pas jouer alors…
Que ferait-il de Logan ? Il suffisait de le tuer et de le faire disparaître non ? De toute façon personne ne viendrait s’occuper de sa disparition. Il trouvait cela très simple, si elle ne pouvait pas le faire, lui le ferait, sans hésitation aucune.

- Logan, tu as vu, elle te laisse une chance de t’en sortir, mais voilà qu’elle veut décider avec moi de ton sort. Devine ce que j’en pense ?

Logan ne le savait que trop bien, suffisait de regarder les yeux de Neill pour comprendre que lui le tuerait, qu’il ne se contenterait pas d’une balle dans le bras. Il aurait bien voulu se lever et s’enfuir, il était encore temps, son bras lui faisait horriblement mal mais pas ses jambes. Pourtant il n’en avait pas la force, la peur le pétrifiait.

- Tuons-le, ça sera plus simple.

L’homme en aurait presque pleuré, à la place il s’approcha de Neill et d’Irina :

- Ne me tuez pas, je vous en supplie.

Minable. Le vicomte retrouva soudainement son ennuie, l’excitation du moment était retombé aussitôt que ce type le supplia. Il regarda donc Unity qui avait toujours l’arme à la main et s’approcha d’elle pour lui souffler à l’oreille :

- Tu as commencé, alors tu finis, débrouille toi, ce type n’a aucun intérêt pour moi.

Logan qui n’avait rien entendu se mit à paniquer, se demandant ce qu’il avait bien pu dire.

- Vicomte, Irina, épargnez moi…

C’est ça, Neill se laissa tomber le dos sur le lit et regarda le plafond, bon sang que les gens n’étaient pas drôle, où juste un moment. Pas étonnant qu’il s’en débarrassait si vite. Maintenant il était presque heureux d’avoir Unity, au moins elle, elle était vraiment amusante.

- Logan, supplie donc Irina, c’est elle qui va décider si elle te tire dans l’autre bras, ou pas.

Et ce pauvre type obéit, se mettant à genoux au pied du lit, priant la jeune femme qu’elle le laisse vivre.
Répugnant.
Neill préféra fermer les yeux.
Unity Violett
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Par contre, elle fut vraiment en colère par la suite. Contre elle-même, qui par un curieux hasard n'avait même pas la force de le manipuler jusqu'au bout ; contre Logan qui l'obligeait involontairement à déployer des efforts inimaginables ; contre Neill surtout, pour tous les ennuis qu'il pouvait lui causer, pour le monstre qu'il était. Le vicomte en effet ne semblait pas avoir compris pourquoi elle avait dit "nous". En fait, il se comporta comme un parfait idiot et cela l'énerva plus que tout.
« Logan, tu as vu, elle te laisse une chance de t’en sortir, mais voilà qu’elle veut décider avec moi de ton sort. »
Unity leva les yeux au ciel. Il y avait une différence entre son sort, qui était déjà réglé - il allait finir en prison, et serait peut-être même exécuté - et ce qu'ils allaient en faire dans l'immédiat. Mais évidemment, tout à son jeu, Neill ne comprenait pas. Elle lui tendait la main, comme pour se faire pardonner, sans s'en rendre compte, et il la dédaignait. Mine de rien, c'était plutôt douloureux de constater qu'il avait un tel comportement.
« Devine ce que j’en pense ? » : ajouta Neill.
Tout comme Logan, elle savait très bien ce qu'il voulait. Quel monstre, surtout que pour ça, elle ne lui demandait pas son avis : elle l'épargnait, et c'était non négociable. Il ne voulait pas s'embarrasser de l'assassin ? Pourtant, il allait devoir. Tout à coup, elle comprit que ce serait à elle de décider, et tant pis si le vicomte n'était pas content - non, tant mieux même. Logan ne saurait sans doute pas relier la mort d'une certaine Unity Violett avec la jeune femme qui lui avait tiré dessus, mais Neill saurait. Ça non plus, cela ne lui plairait pas : preuve qu'elle se fichait bien de lui faire plaisir.
« Tuons-le, ça sera plus simple. »
Elle lui jeta un regard empli de dégoût et de... déception ? Elle était donc déçue que le vicomte se comporte comme un imbécile ? Qu'il soit aussi obtus et ne pense qu'à ses petites solutions expéditives, tel le monstre qu'il était ? Bizarre. Pourtant, ça n'aurait pas dû l'étonner, il n'avait pas de pitié et ne changerait jamais. Inconsciemment, le canon de l'arme qu'elle tenait toujours s'était pointé sur sa tempe à elle. Une fausse manipulation et elle se tirait dans la tête. Le pire dans toute cette histoire, ce fut peut-être qu'elle ne remarqua même pas ce qu'elle faisait. N'étant pas d'une nature prudente lorsqu'il s'agissait de sa propre vie, si elle s'en était rendue compte, sans doute n'aurait-elle pas du tout dévié l'arme, peut-être se serait-elle encore approchée de son crâne. Ce qui pouvait passer pour un manque d'expérience ou de l'inconscience était bien plus un désintérêt pour sa propre existence. Seules comptaient les identités.
Logan recommença à supplier le vicomte, qui tout à coup sembla perdre toute joie. Unity aurait pourtant juré qu'il aimait bien qu'on l'implore, qu'on s'écrase comme ça devant lui. D'un autre côté, sa propre résistance semblait le ravir, peut-être était-ce finalement ce qu'il préférait des deux cas. Ce ne serait pas étonnant, personne n'avait dû chercher à s'opposer farouchement à lui. Elle ne vit même pas Neill s'approcher, bien qu'elle ne faisait que le fixer de son regard méprisant. Elle n'entendit qu'une phrase chuchotée dans son oreille.
« Tu as commencé, disait la voix du vicomte, alors tu finis, débrouille toi, ce type n’a aucun intérêt pour moi.  »
Bah voyons. C'était facile de se décharger de cette affaire sur elle, comme ça. C'était même un peu lâche, alors qu'elle lui avait demandé de s'y impliquer. Mais s'il voulait qu'elle se débrouille, pas de problèmes, elle n'était pas trop stupide et était capable de supporter ces abrutis gênants. Le vicomte s'éloigna d'elle, et Logan, comprenant sans doute qu'il ne lui avait pas parlé de la pluie et du beau temps, se remit à les prier de plus belle. Les ? eh oui, hélas, elle entendait son faux prénom, "Irina", prononcé avec désespoir par l'homme. N'avait-il pas compris qu'elle allait l'épargner ? Décidément, il ne savait pas écouter. Pas étonnant qu'il se soit compromis avec le vicomte, et qu'il ne s'en arrangeait pas aussi bien qu'elle-même. En parlant de l'aristocrate, celui-ci s'était tranquillement allongé sur le lit, comme ça, à côté d'elle. Elle le toisait toujours, ne le quittant pas des yeux, avec la même expression. Le pire, c'était peut-être que ses yeux ne mentaient pas. Elle était vraiment déçue de son attitude puérile.
« Logan, supplie donc Irina, c’est elle qui va décider si elle te tire dans l’autre bras, ou pas. »
Si elle l'avait pu, si elle l'avait osé... elle lui aurait tiré une balle en plein cœur.
Mais Unity n'était pas une meurtrière, et n'avait plus rien d'une délinquante en manque de repères. Elle ne tuait pas les gens pour un oui ou pour un non ; d'ailleurs, elle ne tuait pas tout court. Sa conscience la retenait, sans compter qu'elle n'avait pas la moindre envie de lui ôter la vie. Il méritait pire, une longue chute telle qu'elle lui en avait préparé une. Et puis, malgré sa haine, elle le préférait à Logan. Peut-être parce qu'au moins, il assumait ce qu'il était, il ne cherchait pas à lui faire croire qu'il était un saint. Logan dégageait une impression de faiblesse immense qui semblait déplacée pour un assassin notoire, même manipulé par le vicomte. Et il l'avait insulté, ne l'oublions pas.
D'ailleurs, il l'implorait, elle, à genoux, désespéré. En tournant la tête vers lui, elle se sentit brusquement pâlir. Certes, il était coupable, même s'il n'avait jamais rencontré le vicomte, il l'était. Pourtant, était-ce une raison de le réduire à cet état de larve humaine ? Elle ressentait du dégoût, oui, mais pas pour lui, pour Neill. C'était ce dernier le responsable, même s'il ne semblait pas en tirer plaisir, pour lui c'était normal ; en plus, il avait fermé les yeux. Une idée tellement insupportable qu'instinctivement, sans s'en rendre compte, elle flanqua un coup de crosse à Neill, violent, juste à côté de la blessure qu'il avait reçue de Logan. Elle n'y avait pas réfléchi, c'était venu comme cela, tout seul. Elle n'avait pas particulièrement envie de lui faire du mal, mais il fallait qu'elle évacue cette haine, et mieux valait un sursaut d'animosité non contrôlé mais ne faisant pas tellement de dégâts, qu'un tir maîtrisé sur le vicomte qui figurerait sans doute dans son dossier de preuves à charge - qui, s'ils tombaient entre certaines mains, pouvait stopper net sa carrière, et peut-être sa vie. Pourtant, ce devait être douloureux, vu qu'elle avait frappé fort, plus que ne l'aurait fait en temps normal une femme, et à un endroit déjà fragilisé. Et encore, elle aurait pu frapper juste sur le nœud. Unity pouvait se montrer violente, parce qu'elle était attirée par l'agressivité de sa nature humaine.
Et la colère l'avait quittée dès que la crosse avait touché le bras de Neill. Désormais, elle n'était habitée que par une froide détermination. Dégoût et déception restaient.
« Déjà que vous êtes buté, affirma-t-elle, et d'une cruauté sans égale, il faut en plus que vous soyez lâche. Ouvrez les yeux, imbécile. Je ne vais pas le tuer. »
Mais elle ne lâchait toujours pas l'arme, qui avait repris sa place initiale, pointée inconsciemment vers sa propre tête. Avec calme, elle s'éloigna de Neill, sans pour autant quitter le lit. Elle ne tenait pas encore bien debout et, parfois, sa tête recommençait à la tirailler, comme si de temps en temps, une aiguille s'enfonçait dans sa chair jusqu'à atteindre son cerveau. Une aiguille de douleur capable de transpercer les os comme du beurre. Sans compter les bosses, marques de ses cognements contre le sol, qui la brûlaient encore. Malheureusement, elle avait besoin de l'aide de Neill et allait devoir s'y prendre doucement pour arriver à ses fins.
Elle se détourna de lui et, d'une voix caressante et rassurante, elle parla à Logan.
« Relevez-vous, ordonna-t-elle. Je vous ferai soigner si vous acceptez de me suivre. »
Une autre facette d'Unity remontait à la surface, les parties douces de son âme, plus féminines, plus sensibles. Elle ravalait sa colère et sa répulsion pour révéler toute sa générosité, la beauté intérieure dont elle pouvait être capable. C'était une Unity lumineuse, sympathique et apaisante, bien loin de son côté noir, envoûtée par les couteaux et rompue au tir à l'arme à feu. Deux contradictions, mais elle n'était pas l'une sans l'autre, et au lieu de s'opposer, les deux parties se fondaient en elle, l'une ressortant plus que l'autre en fonction des évènements. Sans sa lumière, elle n'aurait jamais cessé ses erreurs de jeunesse. Sans son ombre, elle n'en aurait pas commises. Sans l'alliance de ses deux faces d'elle-même, elle ne serait jamais devenue détective, devenant plutôt une banale femme au foyer sans intérêts. Voilà pourquoi Unity est un être complexe, et non manichéen.
Logan, en tout cas, était si effrayé qu'il ne pouvait qu'accepter sa proposition. C'était l'assurance de rester en vie, d'échapper aux griffes du vicomte, de voir le cauchemar enfin s'arrêter. Pouvait-il faire confiance néanmoins à cette femme qui pouvait aussi bien l'aider que l'enfoncer ? Il y serait obligé, pourtant. Unity, de plus, était un être de confiance, aussi n'avait-elle rien proposé à la légère. Elle était prête à le faire soigner, ça oui. Mais pas ici.
Elle lui sourit en voyant qu'il se laissait calmer.
Et elle se retourna vers le vicomte. Sa chaleur se glaçait quand elle le regardait, elle n'avait plus rien de rassurant, comme si tout s'était figé lorsqu'elle avait croisé son regard. Comme si cette partie-là d'Unity lui était inaccessible, la seule partie qui accepterait de lui ébouriffer encore les cheveux. Cela se voulait volontairement blessant, et elle était presque peinée d'avoir à en arriver à de telles extrémités. Même si elle le haïssait et détestait son attitude de super-vilain, elle se montrait trop tolérante, elle acceptait qu'il soit ainsi... Franchement, c'était bizarre.
« J'aurais besoin de votre aide. » : annonça-t-elle de but en blanc, de sa voix douce teintée d'une légère froideur.
Il avait raison. Elle était imprévisible, parce qu'elle jonglait parfaitement entre ce qu'elle était et ce qu'elle n'était pas. Pourtant, ce qu'elle n'était pas révélait toujours quelque chose qu'elle était. Elle changeait de masque d'un instant à l'autre, comme elle changeait d'humeur. L'instant d'avant, elle le traite de lâche, celui d'après, elle lui réclame son aide. Elle était semblable à Logan, en agissant ainsi. Aussi s'empressa-t-elle d'ajouter :
« De toute façon, je ne vous demande pas votre avis. »
Ce qui allait sans doute faire rire Neill, qui allait se moquer en silence d'elle. Et alors ? Tant qu'il n'exprimait pas ses sarcasmes à voix haute, elle pourrait le supporter.
« Logan doit être amené au bureau, expliqua-t-elle, où il sera interrogé. Évidemment, j'attends de sa part des aveux "sincères", c'est-à-dire incomplets. Il ne vous met pas en cause, et il évite de parler de moi. En échange, Seth s'arrange pour lui éviter la condamnation à mort. »
Elle parlait bien plus à Logan qu'à Neill, aussi avait-elle fini par se tourner de manière à les avoir tous les deux dans son champ de vision. Ce qu'elle allait faire de Logan n'intéressait pas le vicomte, pourtant, il fallait qu'il sache, qu'il comprenne qu'elle tenait à son rôle de détective. Que c'était une des choses essentielles de sa vie, que sans elle, elle ne serait qu'une banale dame sans le moindre courage. Que tout cela n'avait rien d'un jeu. Et que pour lui, ou plutôt pour son silence, elle était prête à sortir des sentiers de la légalité. Elle était corruptible.
« S'il trahit cet engagement, il n'aura plus beaucoup à vivre. »
Elle ne précisa pas qu'elle préférait largement que ce ne soit pas elle qui s'en charge. Elle préférait se tuer elle-même que donner la mort aux autres. De toute façon, s'il dénonçait le vicomte, celui-ci aurait sans doute bien envie de lui régler son compte. Si ce n'était pas le cas, il lui faudrait mettre en place une identité temporaire pour assassiner Logan, sans que Ringalls ne s'en rende compte. Pour une fois, ses identités la protégeaient. Même si quelqu'un faisait le rapprochement avec une Irina aux couleurs de cheveux différents, elle pouvait toujours la sacrifier. En espérant que Logan n'ait rien remarqué de la couleur étrange de ses yeux.
Elle était même prête à trafiquer des preuves pour l'inculper et persuader Londres qu'il était le seul cerveau de cette histoire. Évidemment, c'était lui accorder beaucoup d'importance, faire de lui un être machiavélique à souhait, mais cela valait mieux que d'accuser le vicomte... pour l'instant. Elle réservait à Neill une bien autre surprise. De toute façon, les preuves, un bon détective sait toujours en créer, même s'il ne le fait pas forcément. Ringalls y excellait, encore qu'il ne voulait pas trop se servir de ce don, non par abus de conscience mais juste par la loi l'interdisait ; il n'empêchait qu'il lui avait transmis ce savoir douteux et que, par conséquent, elle n'aurait pas de honte à s'en servir pour protéger son secret jusqu'à sa mort proche.
Lorsqu'elle vit que Logan avait parfaitement compris son message, elle l'oublia et se concentra sur le vicomte. Elle approcha son visage du sien et lui parla à voix basse :
« C'est là que j'ai besoin de ta contribution volontaire, très cher. »
Pourquoi dire "très cher" à quelqu'un que l'on hait ? D'abord, parce que cela rime avec volontaire, au contraire de "Owen" ou de "vicomte" ; et tout le monde sait que les rimes donnent un petit côté classe à vos paroles, une classe dont elle ne manquait pas tant qu'elle ne sombrait pas dans la violence. Ensuite, il faut savoir qu'Unity n'y mettait pas le moindre sentiment : pour elle, "très cher" signifiait aussi bien "mon ami" que "mon ennemi". C'était une expression comme une autre, sauf qu'elle semblait aller avec la circonstance. Enfin, il y avait une connotation assez amusante derrière tout cela. "Très cher", parce qu'il était dur de s'offrir ses services. Ici, cela renvoyait plutôt au côté coûteux de la chose, à l'argent. (Pardonnez ce petit commentaire littéraire, mon cerveau ne peut s'empêcher d'analyser les différentes interprétations d'un texte)
« Tu tapes fort, tu sais. Je ne serai pas capable de me rendre au bureau seule. »
Loin d'être accusatrice - même si, il est tout à fait vrai, elle lui en voulait encore de l'avoir plaqué au sol avec une telle indélicatesse - elle ne faisait qu'un simple constat. Inutile bien sûr d'enfoncer un clou qui ne ferait même pas souffrir le vicomte.
« Tu veux bien m'aider à m'y rendre, s'il te plaît ? Je veux dire, sans profiter de ta position et sans te moquer de ma faiblesse à tout bout de champ ? »
Ah, cette chère Unity, quelle profiteuse. L'aide ne suffisait pas, il fallait aussi qu'il respecte sa demande. En fait, elle lui demandait surtout d'être normal. Elle n'avait pas pensé qu'après toute cette manipulation, elle aurait pensé à se rendre au bureau, qui était fermé alors que Ringalls traînait sans doute dans leur appartement commun. Mais bon, elle ne marchait pas très bien, c'était un fait, elle avait besoin d'aide.
Sa main se tendit vers les cheveux de Neill et les caressa l'espace d'une seconde, d'un geste rapide et protecteur. Elle ne sut pas pourquoi elle devait faire cela : elle savait juste que c'était ce qu'il fallait faire, sur l'instant, cela lui avait paru approprié. Tout s'était passé si vite qu'elle eut à peine l'impression de le faire, tant sa main libre revint vite se poser près de son corps. L'arme était toujours pointé sur sa tempe à elle, inconsciemment, imprudemment.
Et elle savait que dire. Parce qu'elle avait finalement compris qu'elle ne s'était pas trompée. Il devenait bien dépendant d'elle.
« Si tu refuses, j'y vais quand même. Seule avec lui. Si tu acceptes, je resterais avec toi plus longtemps. »
Et elle ne se rendait pas compte du pouvoir qu'elle pouvait avoir, ne comprenant pas que tout allait plus loin que ce qu'elle croyait, que si quelqu'un d'autre avait agi comme elle, il n'aurait sans doute pas hésité à le tuer et n'accepterait jamais de se laisser mener par le bout du nez. Elle ne savait même pas qu'il adorait sentir sa main à elle dans ses cheveux, elle avait juste senti que c'était le moment opportun. Et elle n'avait rien fait par séduction : une partie de elle-même, très profondément enfouie, avait eu envie de le faire, envie de se montrer tendre avec lui, de lui offrir une part d'humanité qu'il avait reniée depuis longtemps.
« Et désolée pour le coup. Ça m'a vraiment échappé. »
Elle était plus désolée de n'avoir pas pu se contrôler entièrement que de lui avoir fait mal, mais cela, il n'était pas obligé de le savoir, il le comprendrait bien. Mais elle n'était pas un monstre, elle avait un cœur et reconnaissait volontiers que toute cette violence n'était pas nécessaire. Elle n'avait pas à le frapper, elle ne voulait pas devenir un peu comme lui, une personne évoluant dans ce climat. Alors qu'elle avait une nature agressive, voire corrosive, et qu'avec l'expérience et le changement d'identité, elle pouvait maîtriser ses sautes d'humeur. C'était devenu trop dur face à lui.
Elle était dangereuse pour lui ? Mais... lui l'était bien plus pour elle.
Neill Owen
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Le pouvoir de la pierre:
Il avait l’impression de flotter, comme si le monde autour de lui avait disparu. Fermer les yeux c’était mettre un terme à tout ce qui l’entourait, à ce monde ennuyant. Neill en aurait presque oublié où il l’était jusqu’à ce que la douleur lui transperce le bras et réveille tous ses sens, il ouvrit les yeux de force et serra les dents. Unity lui avait donné un coup et maintenant le fixait froidement, Neill la regarda sans savoir comment réagir à cela.

- Déjà que vous êtes buté, et d'une cruauté sans égale, il faut en plus que vous soyez lâche. Ouvrez les yeux, imbécile. Je ne vais pas le tuer.

Il poussa un soupire, ce n’était pas de la lâcheté, simplement de l’ennuie. Qu’elle le tue ou pas, il avait l’impression que cela ne le concernait pas, comme s’il avait été étranger à toute cette histoire. Neill se rassit doucement sur le lit en silence, mais ne chercha pas à participer plus. Ces yeux furent juste attirés par le pistolet, qui ne visait ni lui, ni Logan, mais celle qui l’avait à la main. Elle ne semblait même pas s’en rendre compte, mais le vicomte ne lâcha plus du regard l’arme, comme si celle-ci venait de devenir sa pire ennemie, comme s’il voulait réussir à le faire changer de direction simplement en le fixant.

Finalement Unity s’adresse à Logan, d’une voix douce, rassurante, une voix que Neill détestait. Pas parce qu’elle lui paraissait niaise, juste parce qu’elle l’utilisait pour parler à ce minable. Elle lui demandait de se relever, et qu’elle saurait le soigner s’il acceptait de la suivre. C’était bien la meilleure celle là, pourquoi soigner un type aussi inutile et ennuyant ? Surtout quand on vient de lui tirer dessus. Qu’est ce qu’il pourrait bien apporter ? Neill ne voyait pas, pour lui il n’était qu’une pièce sur un échiquier géant, une qui avait perdu tout son intérêt. M’enfin, qu’elle fasse ce qu’elle avait envie.
Ce qui énerva Neill, ce fut qu’elle perdit toute douceur pour s’adresser à lui. D’accord il ne la méritait pas, mais il était pourtant mieux que ce type, tous les deux étaient des enfoirés de première, juste que le vicomte était plus doué et moins pleurnichard.

- J'aurais besoin de votre aide.

Il eut soudainement envie de l’envoyer balader, qu’elle se débrouille, qu’elle s’occupe elle-même de Logan, qu’elle le soigne, qu’elle prenne soin de lui et qu’elle lui passe même la main dans ses cheveux si elle voulait, qu’elle fasse ce qu’elle voulait, mais sans lui. Les mauvaises langues diraient que sa réaction ressemblait fort à de la jalousie, et sans doute que c’était cela en fait. Il était jaloux, parce qu’elle était son jouet et celui de personne d’autre, et que c’était énervant de la voir s’occuper de ce moins que rien de Logan, plutôt que de lui.

- De toute façon, je ne vous demande pas votre avis

Et il ne comptait pas lui donner. Mais voilà qu’elle avait besoin de son aide et qu’elle ne lui laissait pas le choix. En fait, bien sûr qu’il l’avait, s’il n’avait pas envie de l’aider il ne le ferait pas. Tout ça pour ce Logan, que c’était énervant, oui vraiment énervant.

- Logan doit être amené au bureau où il sera interrogé. Évidemment, j'attends de sa part des aveux "sincères", c'est-à-dire incomplets. Il ne vous met pas en cause, et il évite de parler de moi. En échange, Seth s'arrange pour lui éviter la condamnation à mort. S'il trahit cet engagement, il n'aura plus beaucoup à vivre.

Neill ne craignait rien, même si ce type parlait de lui personne ne le croirait, et au pire si on le croyait on ne pourrait rien prouver. Car il était le seul à avoir mouillé dans l’affaire, Neill se contentait de tirer des ficelles invisibles. Mais si jamais il parlait d’Irina et la mettait en péril, là c’était certain que le vicomte allait se faire un plaisir de terminer le travail et de lui faire goûter une mort lente et atroce. Cependant, Neill n’avait toujours pas envie d’aider Unity. Jusqu’à ce qu’elle approche son visage du sien, et ses yeux dans les siens lui réclama sa contribution :

- C'est là que j'ai besoin de ta contribution volontaire, très cher. Tu tapes fort, tu sais. Je ne serai pas capable de me rendre au bureau seule.

Alors elle était blessée à ce point ? Sans doute n’aurait-il jamais du la jeter par terre de cette manière, maintenant il était obligé de lui venir en aide et tout ça pour ce minable de Logan, alors qu’il suffisait de le tuer là sur le plancher et d’enterrer son corps dans le jardin des voisins. Il était bien prêt à l’envoyer se faire voir, mais elle n’avait pas finit :

- Tu veux bien m'aider à m'y rendre, s'il te plaît ? Je veux dire, sans profiter de ta position et sans te moquer de ma faiblesse à tout bout de champ ?

Non et non, il ne voulait… pas. Elle avait recommencé, passer sa main dans ses cheveux, c’était rapide, trop rapide, mais Neill s’était à nouveau sentit à l’envers. Tout à coup il avait envie de dire oui, et c’était énervant, frustrant, incompréhensible. Pourquoi est ce qu’un simple geste comme celui là le rendait dingue, lui faisait faire n’importe quoi, déglinguait son cerveau ?

- Si tu refuses, j'y vais quand même. Seule avec lui. Si tu acceptes, je resterais avec toi plus longtemps.

L’imaginer seule avec ce Logan le foutait en colère, rien que de se dire qu’elle pourrait user de son ton tout gentil avec ce minable l’énervait, et puis qu’elle reste avec lui plus longtemps il voulait bien, il ne dirait pas non.

- Et désolée pour le coup. Ça m'a vraiment échappé.

Et sans doute l’avait-il mérité, parce que des coups il en prenait pas assez pour tout le mal qu’il faisait. Doucement il posa sa main sur celle d’Unity, celle qui tenait l’arme et fit changer celle-ci de direction. Il n’aimait pas qu’elle soit ainsi visée par ce pistolet, parfois un coup était si vite partit.

- D’accord je vais t’aider.

Il avait accepté finalement, lui qui était persuadé de refuser quelques secondes plus tôt.

- Je vais t’aider mais pas pour lui, juste pour toi.

Évidemment, puisqu’il se fichait complètement de ce Logan misérable et inutile, qui l’ennuyait au plus haut point et de plus en plus. Le vicomte se disait qu’il n’aurait pas dut aller le chercher et juste continuer à discuter avec Unity.

- Et pour le coup, ne crois pas que je te pardonne.

En fait il s’en fichait, c’est parce qu’on ne pardonne pas quelqu’un à qui on en veut pas qu’il disait ça, et puis aussi un peu parce qu’il ne se voyait pas faire « oh ce n’est pas grave voyons ». Ça ne lui ressemblait pas.

- Bon occupons nous de lui.

Neill se leva alors du lit, relâcha Unity et attrapa un des cordons qui maintenait les rideaux du lit baldaquins. Puis il choppa les deux mains de Logan et le força à les mettre derrière son dos où il les attacha, sans se priver de serrer le plus possible espérant lui faire bien mal. Ça c’était parce qu’il n’avait pas le droit de gagner la gentillesse d’Unity.

- Essaie de t’enfuir et je te plante ton couteau dans les jambes.

Logan de toute façon n’avait aucunement l’intention de s’enfuir. Neill se retourna et près du lit il tendit la main à Unity (celle dont le bras n’était pas blessée):

- Irina, accrochez-vous à moi.

Après tout elle lui avait demandé de l’aide et lui avait accepté, alors il la tiendrait, il l’empêcherait de tomber si elle se sentait mal, et cela même avec un seul bras, mais il fallait qu’elle veuille bien se tenir près de lui.
En même temps il tendit l’autre bras ignorant la souffrance qui le tiraillait et tira le cordon qui appelait les domestiques afin qu’on leur emmène leur manteau.

- Laissez moi prendre soin de vous jusqu’au bureau.

Il avait un petit sourire satisfait de sa phrase, pas forcément moqueur, mais presque. Après tout elle demandait de l’aide au pire homme possible et lui-même voulait bien prendre soin d’elle. Seulement ce n’était pas sûr qu’elle lui fasse confiance, et ce n’était pas un tort. Même si en fait il ne pensait à rien d’autre qu’à réellement l’aider à marcher et la soutenir.
Et puis il n’était pas obligé de le faire gratuitement, il pouvait lui demander quelque chose en échange, même s’il ne savait pas encore quoi.

- Si vous ne craignez pas de m’être redevable bien sûr.

De toute façon il aurait bien le temps de réfléchir à ce qu’il pourrait lui demander…
Unity Violett
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La main de Neill se leva et se posa sur la sienne. Unity fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il avait en tête ? Pas grand-chose, à vrai dire. Elle sentit qu'il déplaçait sa main, pour qu'elle arrête de se viser elle-même. En constatant ça, elle ne put s'empêcher d'être surprise. Ah donc, c'était cela qui le gênait, qu'elle ne fasse même pas attention à sa propre vie ? Il croyait quoi, qu'elle allait perdre le contrôle et se tirer accidentellement dessus ? C'était mal la connaître. Lui-même agissait si doucement qu'elle aurait presque cru qu'il avait peur pour elle. Alors ça, c'était risible. Neill avoir peur pour sa vie, on aura tout vu. Elle se faisait des histoires, bien sûr, seule sa propre pomme l'intéressait.
Et puis, de la même voix basse, la réponse lui parvint. Juste celle qu'elle attendait.
« D’accord je vais t’aider. »
Youpi ! Elle en fut si ravie qu'un sourire sincère apparut subitement, sa joie simple illuminant son visage. C'était surtout qu'elle était contente de l'avoir fait plier, alors qu'elle savait bien qu'il aurait dû refuser. Bon, maintenant, elle allait devoir rester avec lui encore un moment, elle qui ne rêvait que de s'en débarrasser et de vivre sa vie tranquillement, mais c'était secondaire. De toute façon, elle aurait bien eu besoin d'aide pour rentrer chez elle ; et lui plus qu'un autre, qu'est-ce que cela faisait ? Dans quelques jours, elle ne serait plus rien et aurait tout oublié de cette aventure.
« Je vais t’aider mais pas pour lui, juste pour toi. » : ajouta le vicomte.
Elle ne savait pas trop comment prendre cette phrase. D'une certaine manière, elle était consciente que Logan ne valait rien pour lui - ce qui la mettait en rogne, elle qui pensait que chaque être humain avait sa valeur (par conséquent, cela impliquait que Neill aussi, mais elle préférait ne pas y réfléchir) - et qu'il avait envie de la voir. Maintenant, qu'il l'avoue aussi clairement, c'était étrange. Surtout qu'elle était persuadée qu'il ne se rendait compte de rien, il ne savait pas qu'il devenait dépendant et qu'il avait besoin d'elle. Enfin... c'était toujours un début. Toujours est-il que cela la ravit étrangement.
« Et pour le coup, ne crois pas que je te pardonne. » : précisa Neill.
Oh, tant mieux alors. Il risquait d'y en avoir beaucoup d'autres. D'une nature violente, elle n'aurait certainement pas de remords à en donner quelques uns à ce vicomte diabolique.
Puis Neill redevint sérieux et se décida à s'occuper de Logan. Il se leva, et Unity se sentit légèrement soulevée par le poids qui venait de s'envoler subitement. Haha, il était plus lourd qu'elle ! (oui, j'en conviens, ce n'est pas drôle) En même temps, il la lâcha, et elle fut heureuse de ne plus sentir sa peau contre la sienne. Le pistolet ne la pointait plus, et elle se forçait à ne pas le bouger : elle n'avait pas envie que le vicomte intervienne encore, qu'il essaie encore de détourner l'arme de sa cible préférée. Elle la rangea, bien qu'elle n'ait pas de poches spéciales, et l'arme disparut subitement des regards tant elle avait eu l'habitude d'en cacher. Le seul indice qu'elle en portait une ? Un imperceptible renflement, au niveau de la hanche, et il fallait vraiment s'y connaître pour le remarquer. Ce qui devait être le cas de Logan et de Neill, mais elle pouvait se balader dans la rue sans crainte.
Le vicomte était en train d'immobiliser les mains du tueur derrière son dos, et les liait avec un cordon. Elle ne put s'empêcher de penser que si elle avait su, elle aurait apporté quelque chose de plus efficace. Quoique, il se débrouillait bien, comme s'il avait l'habitude de ligoter les gens : il avait même un peu trop serré la corde, ce devait être douloureux et ça allait sans doute couper la circulation de ce pauvre Logan. Enfin, si cela pouvait l'empêcher de bouger, c'était l'idéal, et elle préféra n'en rien dire.
« Essaie de t’enfuir et je te plante ton couteau dans les jambes. » : menaça le vicomte.
La première chose à laquelle pensa Unity, c'était qu'elle avait de la chance qu'il ne se comportait pas ainsi envers elle. D'ailleurs, s'il était si dur avec Logan, pourquoi ne l'était-il pas avec elle ? Elle ne le croyait pas capable de sensibleries juste parce qu'elle était une femme. Peut-être parce qu'il voulait vraiment qu'elle continue à s'opposer farouchement ? Il était vrai que s'il avait commencé à lui sortir ce jeu, elle aurait été bien plus prudente. Et moins amusante, sans s'en rendre compte.
« Irina, accrochez-vous à moi. » : fit-il en lui tendant le bras.
Encore songeuse, elle le regarda sans rien dire. Il était une contradiction vivante, aussi dur avec Logan et doux avec elle ; il s'énervait contre elle avant d'être plus galant ; et c'était ainsi pour de nombreuses choses. Vraiment, elle ne savait plus qu'en penser, elle se sentait perdue.
Elle le vit appeler les domestiques de son autre bras, tandis qu'il continuait :
« Laissez moi prendre soin de vous jusqu’au bureau. »
Elle faillit rire. Elle n'avait pas besoin qu'on prenne soin d'elle, elle avait besoin qu'on l'aide à marcher, point barre. Il en faisait vraiment trop, ce n'était pas la peine, elle savait bien qu'il n'avait rien d'un gentleman. Enfin, si cela l'amusait.
« Si vous ne craignez pas de m’être redevable bien sûr. »
Incorrigible Neill. Bien sûr qu'elle craignait de lui être redevable, c'était normal, vu comme il se comportait. Personne n'a envie d'avoir une dette envers un monstre, certainement pas elle. Mais de toute façon, si elle lui serait reconnaissante - eh oui, sacrée politesse - elle estimait qu'il serait déjà suffisamment dédommagé par le prolongement de sa présence. Cependant, Unity n'était pas une peureuse, elle, et elle se leva à son tour avant de lui prendre la main. C'était... bizarre. Elle l'avait déjà touché bien sûr, mais dans une période trop prolongée, et à vrai dire, elle appréhendait ça. Elle n'avait pas envie de trébucher, de le sentir la soutenir, de sentir sa force la retenir avec autant de facilité que si elle ne pesait rien. Pour l'instant, ça allait.
On apporta les manteaux, et Unity enfila le sien avec facilité, du moins, autant que lui permettait ce fichu mal de crâne qui empoisonnait son corps. Elle faillit tomber sur Neill, mais se retint juste à temps. Elle espérait grandement qu'il n'avait rien remarqué. C'était trop horrible de se sentir faible face à son pire ennemi, de devoir lui demander de l'aide...
« Allons-y. »

Comme elle se rendait tous les jours à son bureau, c'était elle qui menait la marche. Logan avait cette tête désespérée, misérable qu'arboraient souvent les suspects appréhendés. Elle s'efforçait de ne pas le remarquer. Tout cela aurait presque paru normal s'il n'y avait pas la présence gênante de Neill Owen à ses côtés.

Elle les fit rentrer dans le petit immeuble situé dans un beau quartier, le genre de bâtiments où les loyers sont excessivement chers et les appartements réservés à une certaine classe de la population. C'était l'endroit idéal pour y installer le cabinet d'un célèbre détective et de son nouvel associé. Unity en tant qu'Irina n'y était pas souvent allée ; cette femme aux cheveux noirs n'avait par contre jamais été aperçue dans la rue. Mais Seth y venait tous les jours, par conséquent, elle connaissait les lieux comme sa poche. Elle ouvrit la porte et pénétra dans le petit appartement. Les bureaux étaient censés inoccupés, mais ce n'était pas un problème : un secrétaire, accessoirement informateur, avait pour tâche de refouler les clients et de leur donner un rendez-vous (en ce temps là, le téléphone était encore en cours d'élaboration).
« Évite de toucher à quoi que ce soit. » : avertit Unity en chuchotant dans l'oreille de Neill.
Puis elle se dirigea vers le secrétaire, lentement, toujours appuyée sur Neill. Ses yeux avaient été précautionneusement cachés par la lourde frange noire et il était impossible d'en deviner la couleur. Bien qu'elle n'ait pas la moindre envie de dévoiler les secrets du réseau au vicomte, il fallait bien qu'elle passe son message. Elle parla à voix basse avec le secrétaire, lui demandant d'envoyer à Ringalls un message pour qu'il vienne immédiatement : elle avait un suspect dans l'Affaire. L'employé-informateur acquiesça silencieusement, promettant de s'en occuper - dès qu'Owen et Logan ne pourraient voir comment - et Unity mena les deux hommes dans le bureau de son patron.
« Ce n'est pas le mien. » : avoua-t-elle à Neill, toujours en murmurant.
Et cela se voyait : la pièce avait cette atmosphère stricte, trop ordonnée pour Unity, qui caractérisait le détective. Pourtant, elle ne manquait pas de chaleur, avec ses couleurs orangées plutôt joyeuses, sa douce odeur de fleurs fraichement coupées, et sa lumière à la fois éclatante et tamisée. Elle avait tendance à tranquilliser les clients, et Logan lui-même eut l'air apaisé par l'endroit. Pas Unity, qui le connaissait trop pour s'émerveiller encore de sa magie. Logan fut installé sur une chaise où il fut entravé. Puis, Unity emmena Neill dehors et referma le bureau de Ringalls à clé. Le secrétaire avait mystérieusement disparu.
« Tu veux voir chez moi ? » : proposa-t-elle d'une voix neutre.
Sans attendre sa réponse, elle le mena jusqu'à l'autre porte, où brillait la plaque "Seth Stutfied", et la déverrouillant, pénétra dans le bureau. Celui-ci n'avait rien à voir avec celui de Ringalls : il était beaucoup plus impersonnel, beaucoup plus froid, en parfaite concordance avec le placide caractère de Seth. Une pièce aux couleurs plutôt marron, avec un cachet certain et une organisation étrange, impossible à un cerveau normal d'en comprendre l'ordre. Il n'y avait que deux éléments plus personnels, installés là plus par accord avec la personnalité d'Unity que celle de Seth : un petit cadre trônait sur le bureau, tourné vers la chaise du détective, représentant elle et sa famille, une des premières photographies, qu'elle avait installée pour se rappeler qui elle était ; Seth ressemblait tant à son propre père que tout le monde croyait que c'était vraiment lui. Dès qu'elle arriva, elle enleva le cadre et le mit hors de vue de Neill : pas question que le vicomte se mêle trop de sa vie privée. La deuxième, c'était un cadeau de Ryan, une délicate sculpture en verre représentant un serpent. Elle le laissa tranquille, la symbolique de celle-ci étant plus profonde et plus cachée. Elle s'installa sur la chaise de Seth sans se gêner et invita Neill à l'imiter.
« On ne critique pas, le prévint-elle. Même si c'est dans mes goûts, cela plaît surtout à Seth. »
Neill Owen
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Unity avait prit sa main, on avait mis les manteaux, et ils étaient partit. Durant le trajet, Neill se sentait tout content, pas forcément parce qu’il prenait l’air frais du dehors, ça il l’avait déjà fait en allant chercher Logan l’inutile, juste parce qu’il aidait la jeune femme à marcher. Oh bien sûr elle se débrouillait très bien toute seule, et ne semblait pas vouloir plus d’aide qu’il ne lui en apportait, mais le peu que Neill servait lui suffisait à lui pour se sentir supérieur. Il avait toujours envie d’être plus puissant, plus fort, et maître de toute chose, surtout de son jouet attitré. Alors forcément qu’il soit là près d’elle à faire le trajet, il en tirait une énorme satisfaction, oubliant presque où ils allaient, pour qui et pourquoi.

Ils arrivèrent dans un immeuble plutôt pas mal (bon rien du tout à côté du manoir de Neill bien sûr, mais il entendait par là que ce n’était pas complètement délabré). Le vicomte continuait à suivre la jeune femme qui savait où elle se dirigeait, et haussa les épaules quand elle lui chuchota d’éviter de toucher à quoi que ce soit. Ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait, de farfouiller et de découvrir quelques secrets par ci par là. Il la laisser arranger ses affaires avec le secrétaire, et surveillait Logan du coin de l’œil, au cas où. Il ne semblait pas vouloir s’enfuir, mais on ne sait jamais, des fois les gens ont des réactions plus que stupides. Et finalement Unity les mena dans un bureau, précisant à Neill que ce n’était pas le sien. Le vicomte l’observa tout de même, même si l’effet tranquillisant de celui-ci n’eut aucun effet sur lui, ce n’était pas ce genre d’atmosphère qui le calmait en fait.
Bref Logan fut attaché à la chaise, puis le vicomte et la jeune femme quittèrent la pièce qui fut fermée à clé.

Neill ne se préoccupa pas vraiment de la disparition du secrétaire, et se demanda ce qu’ils allaient faire maintenant. En fait dans un sens il n’avait plus vraiment de raison de rester puisqu’il avait aidé Unity à arriver jusqu’ici et qu’elle ne reviendrait sûrement jamais dans son manoir, dommage. Heureusement il n’eut pas à réfléchir trop longtemps puisque Unity lui proposa de lui montrer son bureau. Ça c’était une drôlement bonne idée, il avait hâte de voir à quoi pouvait ressembler l’antre de Seth Stutfied. Il n’eut pas à attendre longtemps puisqu’elle le conduisit à l’autre porte, la déverrouilla, l’ouvrit et ils pénétrèrent tous les deux dans la pièce.

Il ne semblait n’y avoir rien dans ce bureau qui pourrait lui en apprendre plus sur Unity, trop impersonnel en fait, presque décevant. Pas qu’il s’attendait à ce qu’entrer ici lui apprendrait tout sur la jeune femme, mais quand même un peu plus.
De plus elle sembla pressée d’enlever à sa vue un cadre, sûrement quelque chose de personnelle, et cela piqua encore plus la curiosité de Neill, évidemment cachez quelque chose et c’est cette chose là en particulier qu’on voudra voir.

La jeune femme s’assit et invita Neill à faire de même, donc il ne s’en priva pas.

- On ne critique pas. Même si c'est dans mes goûts, cela plaît surtout à Seth.

Neill ne répondit pas tout de suite et scruta des yeux un peu tout et n’importe quoi, comme si il allait tomber quelque chose du plafond qui en dirait plus sur Unity. Mais à part la sculpture en verre représentant un serpent, il n’y avait franchement rien d’intéressant.

- Je ne vois pas ce que je pourrais critiquer, il n’y a vraiment rien à voir.

Cela en soit était déjà une critique, exprimant un peu la déception de Neill. Bon, mais inutile de se plaindre, au moins il avait la chance de rester un peu plus longtemps et puis comme ça il avait vu de lui-même à quoi ressemblait le bureau de Seth.

- C’est dans tes goûts, mais cela plaît surtout à Seth, c’est bizarre de dire cela, comme si toi et Seth étiez deux personnes à part. Alors que finalement il n’y a que toi et puis c’est tout.

Oui, il fallait qu’elle se tienne à toutes ses identités, mais finalement celles là ne restaient que des déguisements, des noms, ça n’avait rien à voir avec ce qu’elle était vraiment, son caractère, ses envies, ses goûts. Ce bureau plaisait sûrement à Seth, franchement tant mieux pour lui, mais comment aurait-il été si Unity était toujours Unity et qu’elle avait fait ce bureau pour elle.

- J’aimerais bien voir ce qui te plaît à toi, je me demande à quoi cela aurait ressemblé. Mais peut-être que tu m’aurais tout caché pour que je ne puisse rien voir.

Il faisait bien sûr référence au cadre qu’elle avait dissimulé de son regard, sûrement parce qu’il était la chose la plus personnelle qu’elle possédait ici et qu’elle n’avait pas envie qu’il fouine dans ses affaires. C’est dommage pour elle, c’était déjà ce qu’il faisait. Le méchant était devenu le fouineur, et le détective celui qui devait tout planquer.

- Je suis sûr de préférer Unity à Seth

Comme il était certain de préférer Unity à Irina (peu importe laquelle) ou à toutes ses autres identités. Parce qu’elle était vraie, elle était elle même, et que les rôles ne sont jamais que ce qu’ils sont : des personnages inexistants, une carapace, du toc.

- Et puis je me pose des questions, par exemple ceci, il montra la sculpture du doigt, est-ce à toi ou à Seth ? Un cadeau ou juste un achat ? Une signification particulière ? Ou c’est simplement là parce que c’est sa place ?

Il avait choisit cet objet là, parce qu’il n’y en avait pas d’autres d’intéressants. Il n’allait pas se mettre à parler des dossiers, ou du bureau, ni même des murs, ça n’avait vraiment rien de passionnant.
Unity pouvait lui répondre que ça ne le regardait pas, elle n’aurait pas eu tort, c’était la stricte vérité, il n’avait absolument pas à se mêler des affaires de la jeune femme, mais lui se fichait que ça le regarde ou pas, il avait juste envie de savoir. Pour en faire quoi ? Avoir plus de pouvoir sur son jouet ? Pas sûr. Seulement parce que c’était amusant ? Un peu oui. Accumulé des infos sur Unity aurait toujours son utilité, peu importe ce qu’il en ferait plus tard.
Unity Violett
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« Je ne vois pas ce que je pourrais critiquer, fit remarquer Neill, il n’y a vraiment rien à voir. »
Bien vu. C'était à peu près ce qu'elle comptait sur ce bureau : qu'on ne puisse deviner la présence d'une femme derrière le manteau de Seth. C'était tout le génie de cette décoration : cette impersonnalité ne pouvait plaire à une femme, elle paraissait neutre et s'accordait avec la placidité de Stutfied. Un endroit froid, mais accueillant, sans excès de luxe bien que cela coutât trop cher pour les salaires d'une famille modeste. Un mélange d'élégance hautaine et d'absence de caractère. Oui, il n'y avait rien à voir, et c'était justement pourquoi Unity estimait que son bureau était réussi. Et il lui plaisait malgré tout.
Cependant, si elle l'avait aménagé à ses goûts, l'ensemble aurait sans doute été plus sombre, plus oppressant. Quelque chose qui ne plaisait pas aux clients.
« C’est dans tes goûts, mais cela plaît surtout à Seth, c’est bizarre de dire cela, comme si toi et Seth étiez deux personnes à part. Alors que finalement il n’y a que toi et puis c’est tout. »
Il n'avait pas tort, c'était toujours elle qui était derrière tout ça ; et Seth avait certains côtés d'elle-même, en particulier son envie de se fondre dans la masse, de rester simple, mêlé à d'autres critères qu'elle ne possédait pas : son calme olympien à toute épreuve, qu'elle ne pouvait conserver que lorsqu'elle enfilait le masque du détective, ou son goût raffiné. Unity venait pourtant d'une famille bourgeoise - quoique, en comparaison de Neill, ils ressemblaient à des miséreux - mais elle s'arrangeait pourtant des choses simples. Elle travaillait, mais pas pour l'argent, juste pour le plaisir ; si elle avait voulu avoir un meilleur train de vie, elle aurait suivi le chemin tout tracé des jeunes filles traditionnelles. Quel rapport avec ce Seth, cette classe glaciale et intouchable, qui certes ne s'intéressait pas non plus à l'argent, mais qui avait lui suivi un chemin linéaire, sans embûches ? Voilà où je veux en venir : bien que ce soit toujours elle l'auteur des rôles, ainsi que l'acteur, elle n'est pas eux. Ce sont des identités qui vivent à part ; ou plutôt, mortes tant qu'elle ne les endosse pas ; et quand elle en prend une autre, même endormies, on a l'illusion qu'elles sont réelles. Mêmes sans vie, elles continuent de se frayer un chemin indépendant de la volonté d'Unity ; et elle s'accommode toujours de leur avancée lorsqu'elle les reprend. Oui, il n'y avait qu'elle ; mais comme elle n'était pas Seth, c'était bien comme si deux personnes cohabitaient. Pas étonnant qu'avec cette farandole d'identités complexes, avec leur caractère profond, leurs rêves et leurs peurs, qu'elle craigne de s'y perdre, qu'elle confonde toutes ces vies. Elle avait donc besoin de repères.
« J’aimerais bien voir ce qui te plaît à toi, poursuivit le vicomte, je me demande à quoi cela aurait ressemblé. Mais peut-être que tu m’aurais tout caché pour que je ne puisse rien voir. »
Le cadre ? Sans doute ; il l'avait bien sûr remarqué. Si cela avait ressemblé à ce qu'elle aimait, elle ne l'aurait même pas laissé entrer dans le bureau, se contentant de le faire attendre dans le hall, comme n'importe quels banals clients qu'ils n'étaient pas. Ce qu'elle était, oui, elle le lui aurait caché : c'était comme si elle mettait son âme à nu, une sensation extrêmement désagréable. (que j'éprouve, moi-même, lorsque je fais lire mes écrits à quelqu'un) Le cadre, il le verrait sans doute un jour ; elle savait bien qu'il fouillait dans ses affaires et qu'il aurait tôt fait de déterrer les secrets de son passé, ce que même sa famille ignorait ; ce jour-là, elle n'aurait plus rien d'important à cacher, vu qu'il connaîtrait l'essentiel de ce qui la compose. Mais, par bonheur, ce n'était pas encore le cas ; et malgré son instinct qui la poussait à agir comme une délinquante face à lui, elle n'avait pas la moindre intention de lui faciliter le travail.
Elle resta ainsi, silencieuse, à le regarder en hochant la tête. Il adorerait ce qu'elle cachait.
« Je suis sûr de préférer Unity à Seth » : précisa-t-il, et elle convint dans sa tête que ce n'était pas difficile, pour lui ; il préférerait sans doute l'éclatante et turbulente jeune femme qui résistait sans cesse à ses attaques, que l'homme trop calme, trop conciliant qu'elle pouvait aussi être. Elle ne pensa même pas qu'il puisse apprécier sa véracité, lui qui vivait aussi de faux semblants. « Et puis je me pose des questions, par exemple ceci, est-ce à toi ou à Seth ? »
Il désigna du doigt la sculpture de Ryan. Elle se sentit légèrement rosir, comme souvent lorsqu'elle pensait à lui ou lorsqu'on évoquait quelque chose de lui. Pourquoi fallait-il qu'il s'intéresse à ça... ? Sans doute parce qu'il n'y avait rien de plus passionnant.
« Un cadeau ou juste un achat ? insista Neill. Une signification particulière ? Ou c’est simplement là parce que c’est sa place ?
- C'est sa place. » : rétorqua-t-elle vivement.
Elle tendit la main vers le serpent de verre, et se mit à le caresser rêveusement, oubliant presque la présence du vicomte. Ça, c'était ce qu'il y avait de plus précieux ici, à égalité avec le cadre, non à cause du prix matériel mais de sa valeur sentimentale. Et même si elle rompait un jour avec Ryan, ce qu'elle n'espérait pas, il aurait toujours sa place sur le bureau de Seth. Elle l'avait mis là, au lieu de chez elle, parce qu'elle passait tous les jours ici, même si ce n'était que quelques minutes ; ainsi, elle le voyait régulièrement, et son cœur s'envolait. Pas question d'introduire cet objet chez Ringalls, pas alors qu'elle dormait chez un autre homme ; ni chez Tareth, car Irina avait un autre fiancé ; ni dans son véritable appartement, car elle n'y allait presque pas. Et voilà que le vicomte l'avait remarqué...
Elle aurait pu en rester là, ne pas en dire d'avantage ; mais elle prit conscience que la vérité ne lui plairait pas, lui qui était si possessif, c'est pourquoi elle prit la peine de répondre à sa question, joyeuse.
« C'est un cadeau. De mon copain. » : avoua-t-elle en riant ; voilà qui piquerait la jalousie du vicomte, surtout qu'elle ne lui mentait pas. « Évidemment que cela a une signification. Il a fait un choix judicieux en choisissant le serpent, je ne suis même pas sûre qu'il s'en rende bien compte. Ne m'en demandez pas plus, ça ne vous intéresse pas. »
N'est-ce donc pas cruel ? De lui en dire juste assez pour éveiller sa curiosité, avant d'achever brutalement en lui demandant de s'occuper de ses affaires ? Surtout que la révélation était de taille. Elle eut presque peur qu'il ne réagisse mal ; il pouvait saccager chez lui autant que cela lui chantait, mais ici, c'était chez Seth, et les dégâts, c'était le cabinet de détectives qui les payeraient. Autrement dit, même si c'était une affaire rentable, ils n'avaient pas assez d'argent pour se permettre de refaire tout un bureau, ce serait ruineux ; et comment payer les salaires de tous les employés si tout passait à la réparation ? Aussi s'empressa-t-elle d'enchaîner.
« Si vous voulez vraiment savoir à quoi ressemblerait ce bureau s'il avait été conçu pour Unity - et cela, je pense, vous plairait sans doute de savoir... »
Hop, un autre renseignement donné, et de taille : ses goûts en matière de décoration. Unity avait toujours pensé que la plus anodine information sur nous peut être extrêmement révélatrice, ce qui l'obligeait à construire ses rôles avec profondeur ; le plus souvent, elle y travaillait pendant des mois : par conséquent, elle n'avait pas tellement envie de parler de cela, mais supposait que le vicomte n'irait pas jusqu'à chercher des interprétations saugrenues à sa description.
« Tout aurait été pire. J'aurais peint les murs en noir ou en gris sombre pour obscurcir la pièce ; ou alors d'un marron plus foncé que celui-là, car j'adore le brun. »
Pourquoi le noir, le foncé ? Parce qu'elle aimait les couleurs sombres, industrielles, considérées par certains comme déprimantes ; elle y aurait trouvé le calme et la tranquillité voulue. Hélas, cela n'aurait pas plu aux clients, qui préféraient quelque chose de plus vif, plus joyeux, plus agressif ; hors elle était déjà suffisamment agressive comme ça. Du pastel lui aurait bien plus aussi, étant aussi apaisant que le sombre ; sauf qu'elle trouvait cela trop fragile, trop féminin pour elle.
« Je n'aurais pas décoré plus, je trouve que pour un bureau, il doit y avoir de l'impersonnalité, je n'ai pas envie d'exposer ma vie privée aux clients. »
Autrement dit, il aurait quand même été déçu : elle tenait à ne pas mélanger vie privée et vie professionnelle. Quant à savoir ce qu'elle aurait mis comme décoration si cela avait été chez elle, c'était une autre histoire. Il se demandait bien à quoi ressemblerait le bureau d'Unity, pas son appartement. De toute façon, tout aurait été surtout très symbolique, et cela ressemblerait fort au logement qu'elle partageait avec Ringalls.
« J'aurais mis des meubles en fer, tout simples, sans décoration. Une table métallique, avec des chaises assorties. Quelque chose de sobre, en fait. »
Là encore, elle aimait la sobriété, l'austérité. Et le fer, matériau novateur et industriel, avait ce côté minimaliste, sévère même ; si spartiate que cela ne pouvait que lui plaire, elle qui ne cherchait pas le luxe.
Elle continuait encore de caresser le serpent quand la porte s'ouvrit sur une silhouette familière. Ringalls, bien sûr. Elle ne s'étonnait pas de la rapidité du message, elle s'étonnait plutôt qu'il soit là aussi vite. Il devait déjà être prêt, et avait sans doute couru. Il remarqua le vicomte, et son visage s'assombrit. Bon. Pas la peine de faire les présentations, ils devaient sans doute se reconnaître.
« Alors comme ça, tu as trouvé le suspect ? » : s'enquit-il en guise de bonjour.
Il referma la porte et s'installa à son tour sur une chaise, insensible à la présence de Neill. Unity lâcha le serpent et lui sourit froidement, comme si elle était contente d'avoir été plus maline que lui. Elle lui résuma rapidement la situation, omettant toutefois de raconter ce qui c'était passé entre Neill et elle. Si le vicomte ne voulait pas s'en mêler, elle non plus. De toute façon, en quoi cela regardait Ringalls ? Le détective l'arrêta lorsqu'il apprit qu'elle avait tiré sur Logan.
« Tu es folle ? s'écria-t-il. Il peut retourner cela contre toi et prétendre qu'il a agi sur la menace.
- Mais c'est le cas, précisa Unity sans se départir de son calme inhabituel. Et dis-moi, comment va-t-il retrouver cette Irina aux cheveux noirs, hein ? Quel rapport avec Seth, ou avec moi ? »
Le détective serra les dents, en réfléchissant longuement. Il n'avait pas envie d'avouer qu'elle avait raison, et qu'elle avait réussi à faire fonctionner son intelligence une fois de plus. Bon, elle ne s'était pas vantée d'avoir manipulé Neill, surtout que ce n'était pas vraiment le cas. Mais qu'elle ait pensé à tout... Ringalls n'avait pas peur de se mêler d'affaires louches ; selon lui, plus on est au courant du jeu des ennemis et qu'on connaît leurs règles, mieux on s'en sort. Mais cette fois, qu'Unity y fonce droit devant, cela ne lui plaisait pas. Pourtant, elle se voulait rassurante. Elle exposa les conditions fixées à Logan, en lui précisant bien de paraître être hors de l'affaire. Elle avait quasiment oublié que Neill était là, et agissait avec un naturel déstabilisant.
« Et les preuves ? fit remarquer Ringalls.
- Quoi, les preuves ? objecta Unity, moqueuse. On trouvera toujours quelque chose, non ? C'est toi le spécialiste. »
Par cela, elle entendait de fausses preuves, si besoin était, et Ringalls le comprit parfaitement. L'air grave, il acquiesça. Elle continua donc en l'informant qu'ils devaient lui éviter la peine de mort ; en effet, de bons détectives comme eux respectaient toujours leurs promesses.
« Hum... ça peut marcher, admit Ringalls.
- Okay, alors tiens-toi à ton rôle et laisse-moi le reste. » : conclut la jeune femme.
Ils se jaugèrent un instant du regard, puis Ringalls partit interroger le suspect, sans saluer le vicomte. Ce ne fut que lorsque le silence revint qu'elle se rappela qu'il était là. Mince. Il allait sans doute imaginer que tous les détectives étaient corruptibles, que c'était leur manière de faire habituelle, alors que non ; il y avait urgence, et elle et Ringalls étaient tombés d'accord pour tout faire pour éviter que Neill soit écroué. Cette affaire-là venait de prouver qu'aucun des deux n'étaient prêts à reculer tant ils voulaient protéger ses identités. Il faudrait qu'elle lui fasse part de son plan... mais plus tard, quand la victime ne serait plus là.
« Les affaires. » : lança-t-elle en haussant les épaules, blasée, bien qu'il était visible qu'elle se sentait épanouie dans son métier.
Elle fouilla du regard son bureau, se demandant où pouvait bien être le dossier associé à cette affaire. Ah oui, elle l'avait laissé à l'appartement, et Ringalls ne le lui avait pas apporté. Tant pis. Elle reporta son attention sur Neill, lui adressant un sourire enjoué.
« Eh bien... merci pour votre contribution, vicomte, remercia-t-elle sincèrement. Vous ne pouvez même pas imaginer tout ce que vous avez fait pour moi. »
Oh, non, cela devait dépasser son entendement. Comment pouvait-il comprendre qu'en plus de son assistance bienheureuse dans cette affaire, il l'avait aidée à y voir plus clair dans sa vie, à y mettre de l'ordre ?
Neill Owen
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Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:
Mais il a de façon étrange
Cette force de séduction
Cette assurance qui dérange
Cette envie qui ne veut pas mourir
Que tout doit lui appartenir

Neill ne sut pas ce qui le dérangea le plus, qu’Unity lui dise que la sculpture était à sa place ou qu’elle ait l’air d’y tenir autant. Éprouver de l’attachement pour un objet comme celui-ci était parfaitement stupide selon le vicomte. Quel intérêt pouvait avoir cette sculpture ?
Il ne tarda pas à avoir la réponse.

- C'est un cadeau. De mon copain.

Neill n’eut pas l’impression qu’elle parlait de Ringalls, non elle faisait référence à quelqu’un d’autre, un quelqu’un d’autre qui ne l’obligeait pas à jouer sa fiancée.

- Évidemment que cela a une signification. Il a fait un choix judicieux en choisissant le serpent, je ne suis même pas sûre qu'il s'en rende bien compte. Ne m'en demandez pas plus, ça ne vous intéresse pas.

Non ça ne l’intéressait pas, comment aurait-il pu être passionné par la signification de cet objet qui venait d’un copain ? Peu importe qui était ce type, il se fichait de lui complètement. Mais qu’il fasse partit de la vie privée d’Unity l’énervait sans qu’il n’arrive à comprendre exactement pourquoi. Sans doute parce qu’elle était son jouet, et qu’il ne supportait pas que ce qui lui appartenait puisse appartenir à d’autres.
Il avait envie de prendre ce « cadeau » et de le briser, comme ça il perdrait sa signification, il ne pourrait plus représenter, il ne serait plus qu’un amas de verre brisé bon à jeter et puis c’est tout. Mais Unity attira son attention sur autre chose, commençant à lui parler de comment elle aurait fait son bureau, elle.

- Si vous voulez vraiment savoir à quoi ressemblerait ce bureau s'il avait été conçu pour Unity - et cela, je pense, vous plairait sans doute de savoir...

Évidemment.

- Tout aurait été pire. J'aurais peint les murs en noir ou en gris sombre pour obscurcir la pièce ; ou alors d'un marron plus foncé que celui-là, car j'adore le brun.

Au moins avait-il des points communs à ce niveau. Neill aimait les couleurs sombres, le noir c’était parfait (et d’ailleurs c’était plutôt visible vu comme il s’habillait), et le brun lui allait bien également.

- Je n'aurais pas décoré plus, je trouve que pour un bureau, il doit y avoir de l'impersonnalité, je n'ai pas envie d'exposer ma vie privée aux clients.

Neill pouvait bien comprendre cela, mais il le regrettait, déjà parce qu’il n’était absolument pas un client et puis parce que lui ce qu’il voulait c’était en savoir plus sur sa vie privée justement. Puisqu’il fallait séparer la vie professionnelle et la vie privée, il voulait entrer dans celle qui lui paraissait plus intéressante, et pas dans un simple bureau impersonnel.
Pourtant la seule chose privée ici, il l’avait détesté et le détestait toujours autant, cette sculpture le narguait et semblait lui dire qu’elle, elle existait pour Unity, et sans doute le type qui lui avait offert aussi.
Écœurant.

- J'aurais mis des meubles en fer, tout simples, sans décoration. Une table métallique, avec des chaises assorties. Quelque chose de sobre, en fait.

En l’écoutant, Neill pouvait très bien s’imaginer à quoi la pièce aurait ressemblé. Même si c’était resté impersonnel, il y a quelque chose qui fit retrouver le sourire au vicomte, c’est qu’Unity lui décrive les lieux selon ses propres goûts. Il savait bien qu’il ne pourrait pas tout découvrir d’elle en une fois, et c’était aussi ça l’intérêt, en apprendre petit à petit, jusqu’à tout savoir. Alors il la maîtriserait sûrement à ce moment là. Il en était là dans ses pensés alors qu’il n’avait pas émis un son quand Ringalls entra.

Aussitôt Neill changea du tout au tout, il se tint droit tranquillement sur sa chaise, il sourit faussement et joua l’idiot qui n’était au courant de rien. Il laissa Ringalls et Unity parler et arranger leurs affaires, faisant celui qui n’écoutait pas, qui se contentait juste d’être là et c’est tout. Il grinça tout de même un peu des dents quand il entendit l’homme traiter la femme de folle, mais ce fut si bref qu’ils ne le remarquèrent sûrement pas. De toute façon ils étaient trop occupés à causer.
A être là comme s’il n’existait pas, il avait presque envie de siffloter tranquillement, mais se retint bien sûr, il se contenta de regarder droit devant lui comme si le mur d’en face avait quelque chose de passionnant à lui révéler. Ses yeux s’attardèrent un instant sur la sculpture, le faisant jurer quelque part à l’intérieur de sa tête, puis finalement il détourna le regard. Ses oreilles captèrent alors quelque chose d’intéressant parmi tout le blabla des deux personnes présentes.
Au sujet des preuves. Apparemment ils n’en avaient pas pour inculper Logan, mais cela ne sembla pas déranger Unity, d’après elle ils trouveraient toujours quelque chose, après tout Ringalls était un spécialiste.
Spécialiste dans le genre « créateur de preuves » ? N’était-ce pas complètement interdit ce genre de choses ?
Comme quoi les gens pouvaient bien se targuer de faire le bien, ils ne restaient que de mignons hypocrites. Lamentable. Mais Neill était bien pire que cela alors ça n’avait guère d’importance que des gens s’amusent à créer des preuves pour arrêter des suspects, et puis Logan était coupable, c’était vrai, ça serait drôlement bête de le laisser en liberté parce qu’on ne peut pas le prouver. Surtout bête pour lui, parce qu’une fois libre, Neill se dépêcherait de mettre un terme à sa vie.

Bref après ces discours, Ringalls quitta le bureau, les laissant de nouveau seuls. Neill garda son masque de gentleman, plus par habitude que parce qu’il le voulait. Il le perdit quand Unity s’adressa à lui :

- Eh bien... merci pour votre contribution. Vous ne pouvez même pas imaginer tout ce que vous avez fait pour moi.

Ses yeux scrutèrent la femme et il sourit moqueur :

- Comme si c’était gratuit.

Bien sûr que ça ne l’était pas, pourquoi viendrait-il en aide à quelqu’un sans rien en échange ? Ça serait stupide, même si c’était Unity, il ne voyait pas pourquoi il ferait ça.

- C’est sans doute parce que j’ai toujours tout eu, que j’en veux toujours plus.

Au moins le reconnaissait-il, qu’il agissait comme un enfant gâté, enfant il ne l’était plus depuis longtemps, mais gâté ça c’était certain qu’il l’était, gâté et capricieux, possessif en plus. A se demander s’il avait quelque chose de bien en fait.

- Je me demande ce que je pourrais demander et prendre en échange, ce serait stupide de croire que ta présence est suffisante.

En vendant Logan il mettait un terme à son jeu, et c’était bien dommage, cela devait se rembourser.

- Il faut que le jeu en vaille la chandelle, peut-être que je devrais t’enlever quelque chose auquel tu tiens.

Neill se releva sur ses paroles et prit du bout des doigts la sculpture, et la regarda d’un air dégoûté. Il n’avait qu’à la détruire, la lancer contre le mur, en finir avec ce à quoi elle tenait parce que ça l’écœurait, parce qu’il n’arrêtait pas de penser à celui qui lui avait offert ce cadeau et parce qu’il ne comprenait pas pourquoi cela l’énervait autant.
Qu’est ce qu’elle avait bien pu lui faire pour qu’il fasse toutes ces choses insensées ?

- Alors comme ça tu as un copain, en plus d’être fiancée à Ringalls sous une autre identité. Je me demande s’il sait tout cela. Ou alors est ce que tu lui mens comme à tous les autres ? C’est plutôt amusant.

Dire ces paroles lui faisaient plaisir à lui-même, au moins il avait quelque chose que les autres n’avaient pas. Il reposa donc la sculpture finalement, qu’est ce qu’un objet pourrait contre lui franchement ?

- Il semblerait que même en amour et en amitié il n’y a pas d’honnêteté.

Neill, tout en disant cette phrase, regarda Unity avec l’air de celui qui était dégoûté des mensonges, alors qu’il était le premier menteur lui.

- Finalement je crois que j’ai déjà prit assez de chose, au pire je pourrai toujours venir les chercher directement.

Pourquoi changer d’avis ? Pourquoi finalement ne plus rien réclamer ? Neill se disait que de toute façon il finirait par tout avoir, tout obtenir, jusqu’à ce que son jouet lui appartienne complètement. Ça ne servait à rien de se presser, et de trop en prendre.
Et puis est ce que détruire cette sculpture ne serait pas pire finalement ? Il ne ferait que briser Unity un peu plus, et se faire haïr encore. Puis il fallait qu’il ait confiance, il ne perdrait pas ce jeu, il ne pouvait pas le perdre…

- Unity, je suppose qu’en plus tu ne viendras plus me demander mon aide ?

Sûrement que non, sûrement qu’une fois lui avait suffit. Bah… Ça serait lui qui viendrait alors.
Unity Violett
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« Comme si c’était gratuit. »
Unity plissa les yeux en entendant cette remarque déplacée. Ah, donc, tout cela, cela ne lui suffisait pas, il fallait qu'il en redemande ? C'était franchement gonflé de sa part, à tel point qu'elle se promit de ne plus jamais lui demander de l'aide... sauf en cas d'extrême nécessité qui ne comportait pas le sauvetage de sa vie. Elle trouvait déjà que c'était trop, mais la suite acheva de l'atterrer.
« C’est sans doute parce que j’ai toujours tout eu, que j’en veux toujours plus. »
Elle se sentit brusquement en colère. Ah ah, c'était bien drôle de l'enfoncer de la sorte, sans la moindre délicatesse. Parce qu'elle ne se retrouvait pas du tout, dans cette phrase : elle n'avait pas eu ce qu'elle voulait, et ce qu'on lui offrait comme vie ne lui convenait pas. Et elle était bien satisfaite d'en être arrivée là, elle. En demander plus, elle en avait conscience, ce serait trop exiger de la vie. Cette attitude, de toujours vouloir plus, elle avait bien du mal à comprendre ; juste que cela ne l'étonnait pas de la part de Neill. Elle avait remarqué qu'il avait des côtés de gamin paumé, mais fallait-il donc rajouter à cela qu'il était aussi extrêmement gâté ? Il fallait supposer qu'il avait toujours obtenu ce qu'il l'intéressait, vu qu'il avait pris sa vie en main à dix ans en tuant ses parents... ah non, c'est vrai, ce n'était qu'un accident, et personne n'avait jamais été suspecté. C'était mal penser de sa part... bah voyons. Comme elle aurait eu envie de lui montrer ce que c'était, que de se battre pour ne réaliser qu'une partie de ses rêves, de savoir qu'on ne pourra jamais exaucer tous ses vœux et qu'il faut faire des choix dans la vie.
« Je me demande ce que je pourrais demander et prendre en échange, compléta-t-il, ce serait stupide de croire que ta présence est suffisante. »
Si elle ne s'était pas contrôlée, elle l'aurait baffé. Pour une personne normale, non, il avait raison, elle aurait donné plus. Pas à lui. Il ne demandait qu'à violer son intimité, à connaître ce que le monde ne devait pas savoir, et ce, sans bien sûr lui demander son consentement. Alors sa présence, il devrait s'en contenter, elle n'avait pas l'intention de lui en donner plus : il n'avait qu'à se servir, puisqu'il voulait forcer sa muraille... elle n'allait pas lui prêter main forte. Et elle refusait catégoriquement de lui payer quoique ce soit.
« Il faut que le jeu en vaille la chandelle, peut-être que je devrais t’enlever quelque chose auquel tu tiens. » : déclara Neill, et sur ces mots, il prit dans ses mains la sculpture de Ryan.
Le cœur d'Unity manqua un battement. Tout à coup très pâle, elle regardait l'objet de verre, porté par les doigts les plus abjects du monde, ceux qui ne méritaient pas de le toucher. Neill la toisait avec répulsion, et si elle n'avait pas eu peur de casser son bien, elle le lui aurait reproché. Étrange, comme on pouvait la réduire au silence aussi facilement. Mais elle ne dit rien, n'ayant pas l'intention de prononcer le moindre mot. S'il détruisait le serpent, il détruisait une partie de son cœur ; il ne ferait que renforcer la haine qu'elle éprouvait pour lui.
« Alors comme ça tu as un copain, en plus d’être fiancée à Ringalls sous une autre identité. »
Eh bien, oui. Elle lui avait dit de ne pas mélanger ses vies, elle avait parfaitement le droit d'aimer quelqu'un. Mais la manière dont il ramenait le sujet sur le tapis était étrange, on aurait presque dit qu'il était... jaloux ? Une hallucination, sans doute... mais non, on dirait bien que cela le dérangeait. Pauvre Neill... il allait devoir se faire à l'idée qu'elle n'était pas à lui, et qu'elle se partageait avec ceux qu'elle voulait.
« Je me demande s’il sait tout cela. Ou alors est ce que tu lui mens comme à tous les autres ? C’est plutôt amusant. Il semblerait que même en amour et en amitié il n’y a pas d’honnêteté. »
Coup dur pour Unity, qui, elle, ne trouvait pas cela tellement amusant. Mais ça ne le regardait pas, ce qu'elle disait à ses amoureux ! ... bon, d'accord, Ryan n'était pas tout à fait au courant de tout, elle préférait y aller doucement. Il ne la croyait même pas lorsqu'elle disait qu'elle travaillait, vu qu'il était de notoriété publique dans le quartier de son véritable appartement qu'elle était femme au foyer. Mais tout de même, c'était y aller un peu fort, sur le coup, surtout que le vicomte n'était pas un parangon de vertu : au contraire, il n'y avait pas plus menteur que lui ! D'un autre côté, si cela l'aidait à perdre ses illusions sur elle-même, tant mieux. Elle n'aimait pas qu'on la croit parfaite, ou absolument pure, comme une vierge ingénue.
Mais par chance, il venait de reposer la statuette. Intacte.
« Finalement je crois que j’ai déjà prit assez de chose, au pire je pourrai toujours venir les chercher directement. »
Et elle était censée réagir comment, sauter de joie ? Elle ne voulait PAS qu'il vienne chercher ce qui lui était cher. Elle offrait, mais elle ne voulait pas être volé. Un tel comportement de sa part, si agressif envers ses secrets, ne pouvait que la fermer comme une huître. Neill s'y prenait si mal, au fond : on ne force pas les gens à faire des confidences, on les amadoue, on cherche à les leur extirper de la manière la plus délicate et implicite possible. Elle n'était pas si différente des autres, s'il essayait, elle n'aurait pas l'ombre d'une chance. Au lieu de cela, il lui montrait l'évidence et elle n'avait pas confiance en lui. Un grand manipulateur comme lui devait pourtant savoir comment s'y prendre. Enfin, tant mieux pour elle, elle pouvait ainsi se défendre.
« Unity, je suppose qu’en plus tu ne viendras plus me demander mon aide ? »
La jeune femme, qui avait repris des couleurs, le regarda sans ciller. Pendant un instant, elle resta comme ça, à attendre qu'il réponde lui-même à cette question stupide. Mais non, il s'était tu, il s'attendait à ce que ce soit elle qui s'en charge. S'il avait envie d'entendre une vérité blessante, libre à lui. Elle lui laissa encore trente secondes. Trente secondes qu'il ne saisit pas. Alors elle lâcha sa bombe.
« Non. »
Parfois, les mots courts, simples, sont aussi les plus définitifs, et par conséquent, ceux qui font le plus mal. Un "non" sec fait plus de dégâts qu'un "je regrette, mais par ton attitude déplorable, blablabla, je me vois contrainte de refuser cette proposition". Et c'était ce qu'elle voulait produire comme effet.
Une minute plus tard, elle enchaîna sur les explications :
« C'est logique, vu la manière exécrable dont tu me traites... attends que je résume. »
Elle se demandait surtout par quoi commencer. Ce qu'elle lui reprochait, c'était bien facile à trouver.
« Alors déjà, tu es complètement imprévisible. C'est limite si j'ose en placer une, parfois, parce qu'en plus, t'es effrayant. Tu es un menteur complet, et après tu me le reproches. Tu es exigeant, arrogant, égocentrique, et tu crois en plus que tout t'est dû. Sans compter que tu m'as plaquée au sol avec violence, que tu te fiches des seules valeurs qui m'importe et, le pire ! tu crois que je t'appartiens. Hé, redescends sur terre, Owen, comment tu veux que je fasse confiance à un crétin pareil ? »
C'était limite si elle n'avait pas hurlé, mais elle s'était retenu : l'acoustique n'était pas excellente, aussi aurait-on pu parfaitement l'entendre du bureau de Ringalls. Que Logan et son despote de patron entende ce qu'elle avait à lui dire, cela n'avait pas d'importance. Mais elle n'avait pas envie de perdre ses moyens devant Neill. Cela se jouait entre lui et elle.
« Tu es insupportable, voilà le mot, compléta-t-elle plus doucement, et tu es incapable de te tenir. Je veux bien faire des efforts de mon côté, Owen, mais tu dois aussi en faire. Je ne suis pas un jouet, je suis une personne à part entière. Enfin, je suppose que c'est trop te demander. »
Elle soupira, s'enfonça dans le dossier, légèrement boudeuse.
« Tu t'y prends si mal. Je sais ce que tu veux, je l'ai bien compris. Ce n'est pas comme ça que tu l'auras. Il te faudrait un peu plus de doigté, et une délicatesse sincère dont tu es parfaitement dénué. Tu t'efforces à être brutal, tu veux tout prendre par la force. Laisse-moi te donner un bon conseil : revoie ta stratégie si tu veux que je revienne te rendre visite, un jour, ou abandonne. »
Bien évidemment, il ne connaissait rien de son plan. Il ne pouvait pas savoir qu'elle n'avait pas l'intention de le revoir, plus jamais de cette maudite vie.
Et puis, elle se rappela quelque chose. Sourire malicieux sur les lèvres.
« Au fait... tu ne serais pas un peu jaloux, toi ? »
Neill Owen
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Neill n’avait aucunement l’illusion qu’Unity lui dirait « si si je reviendrai, avec plaisir », il n’était pas stupide à ce point. Alors il ne réagit pas vraiment à son « non », aussi brut soit-il. Elle ne viendrait plus, il se déplacerait alors, puis voilà. Quand ? Quand il en aurait envie tout simplement. Demain comme dans deux semaines, peu importait, pour lui il était évident qu’il la reverrait, parce qu’il en avait envie.
Honnêtement il se serait très bien contenté de ce non, puis tant pis merci quand même au revoir, à la prochaine.
Mais Unity avait d’autres choses à lui dire, et donc ne s’arrêta pas là.

- C'est logique, vu la manière exécrable dont tu me traites... attends que je résume.

Neill, cet idiot, se mit à sourire bêtement, parce qu’il croyait que tout ce qu’elle avait à lui dire le ferait juste marrer, après tout il le savait déjà qu’il était méchant.

- Alors déjà, tu es complètement imprévisible. C'est limite si j'ose en placer une, parfois, parce qu'en plus, t'es effrayant. Tu es un menteur complet, et après tu me le reproches. Tu es exigeant, arrogant, égocentrique, et tu crois en plus que tout t'est dû. Sans compter que tu m'as plaquée au sol avec violence, que tu te fiches des seules valeurs qui m'importe et, le pire ! tu crois que je t'appartiens. Hé, redescends sur terre, Owen, comment tu veux que je fasse confiance à un crétin pareil ?

Imprévisible ? Pourquoi pas. Effrayant, ça c’était certain. Menteur tout le temps, et s’il le reprochait ce n’était pas vraiment à elle en particulier, plutôt à tout le monde. Exigeant, arrogant, égocentrique, tout à fait. Et oui, tout lui était dû, pourquoi pas après tout ? Il l’avait bien plaqué au sol avec violence, oui c’était mal et méchant, mais de toute façon c’est ce qu’il était. Et il ne se fichait pas de ses valeurs, disons juste qu’il les trouvait ridicules, l’amour et l’amitié, il n’en avait vu que des désastres après tout.
Et…
Elle lui appartenait. Qu’elle le veuille ou non, il avait décidé qu’elle était à lui, qu’elle serait à lui. Il se fiche qu’elle lui fasse confiance ou pas, et qu’elle le traite de crétin. Il la voulait c’était tout.
Elle lui avait jeté ces mots à la figure, pas en hurlant mais presque, et Neill l’avait regardé sans bouger, encaissant le tout sans rien dire, sans même remuer un cil. Son sourire pourtant, son maudit sourire ne faisait plus tant le fier, il se faisait même plus petit.

- Tu es insupportable, voilà le mot et tu es incapable de te tenir. Je veux bien faire des efforts de mon côté, Owen, mais tu dois aussi en faire. Je ne suis pas un jouet, je suis une personne à part entière. Enfin, je suppose que c'est trop te demander.

Une personne à part entière ? Qu’est ce que ça signifiait exactement ? Comment devait-il la voir pour qu’elle soit satisfaite ? Elle était amusante, aussi marrante qu’un jouet, alors elle devait se contenter d’en être un. Parce que Neill se refusait de la voir autrement, parce qu’il ne voulait pas comprendre que de toute façon c’était sûrement trop tard.

- Tu t'y prends si mal. Je sais ce que tu veux, je l'ai bien compris. Ce n'est pas comme ça que tu l'auras. Il te faudrait un peu plus de doigté, et une délicatesse sincère dont tu es parfaitement dénué. Tu t'efforces à être brutal, tu veux tout prendre par la force. Laisse-moi te donner un bon conseil : revoie ta stratégie si tu veux que je revienne te rendre visite, un jour, ou abandonne.

Plus de sourire du tout, plus rien en fait. Neill, juste là debout, à la regarder, l’écouter, avaler ses paroles et essayer de les caser quelque part.
De la délicatesse, du doigté, il n’en manquait pas, suffisait de voir comment il parlait aux autres, elle voulait ça alors ? C’était simple, il pouvait très bien y arriver, lui montrer l’homme qu’il était avec celles qu’il voulait déshonorer, ce ne serait qu’un mensonge de plus. S’il était trop brutal, il suffisait qu’il fasse semblant de ne pas l’être, de ne rien vouloir puis de se servir quand on lui donnerait. Si c’était aussi simple, pourquoi n’agissait-il pas comme cela depuis le début ?
Que ce soit avec Seth, avec Irina, ou avec Unity, il avait toujours montré à un moment où à un autre la crevure qu’il était vraiment, elle ne marcherait jamais dans le jeu du type délicat…
Mais il n’abandonnerait pas, il ne comprenait pas encore pourquoi, mais il savait qu’il voudrait la revoir, c’était certain.

Finalement elle termina avec un sourire malicieux, lui demandant quelque chose qui le fit écarquiller les yeux :

- Au fait... tu ne serais pas un peu jaloux, toi ?

Comment devait-il répondre ? Il y avait pleins de manière, en étant moqueur par exemple « jaloux de quoi ? Comme si quelqu’un pouvait voler mon jouet », ou sur la défense « non pas du tout, je ne vois pas pourquoi tu dis ça », ou encore séducteur « bien sûr que oui puisque tu me plais », cherchant à savoir ce qui marcherait le mieux et ayant l’impression que rien ne fonctionnerait.

D’ailleurs était-il jaloux ? La jalousie c’était quelque chose qui rendait dingue, qui faisait perdre les moyens et faire n’importe quoi, et après tout c’était exactement comme cela qu’il réagissait, surtout en apprenant qu’elle avait un copain, qu’il lui avait offert quelque chose. Ou même en la voyant gentille avec Logan par exemple, cela l’énervait tellement.
En fait oui, il était jaloux, sans en comprendre la raison. Sûrement parce qu’il voulait que son jouet ne soit qu’à lui, tout simplement.
Si on avait enclenché le bouton « sincérité » quelque part en lui, il aurait admis qu’il était jaloux pour d’autres raisons, dans le genre qu’il était entrain de devenir ou même qu'il était déjà dépendant d’Unity, ou qu’il aurait bien voulu qu’elle n’ait pas de copain.

Il finit par baisser la tête, un peu perdu que tout aille de travers, que tout soit tellement différent que ce qu’il avait imaginé. Puisqu’il ne savait pas quel masque prendre, puisqu’il ignorait ce qui fonctionnerait avec elle, il décida d’agir comme il ne le faisait jamais parce que c’était quelque chose de complètement prohibé et encore plus dangereux pour lui-même, il se contenta de dire ce qui lui passait par la tête, de dire la vérité.

Était-il jaloux ?

- Oui.

Elle lui avait répondu non, il répondait oui. Il n’y avait rien de plus à rajouter à ce sujet.

- Et… Je ne suis pas quelqu’un de bien. Je ne sais pas à quoi tu t’attends avec moi, tu me sors tout un discours sur ce que j’ai fais de mal et pas comme il faut, sur ce que je devrais faire et comment agir. En t’écoutant j’ai presque l’impression que tu regrettes que je n’agisse pas comme je le fais d’habitude avec les autres femmes.

Il releva les yeux à ce moment là, et changea du tout au tout.

- Unity veuillez pardonner mon comportement d’idiot, jusqu’ici je n’ai fais que vous blessez, j’aimerais tellement vous montrez à quel point je peux changer pour vous, à quel point vous me troublez. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’agis si bêtement, parce que je ne sais pas comment vous dires que pour moi vous êtes celle que je…

Il ne termina pas sa phrase et prit un air dégoûté.

- C’est ce que tu veux ? Alors je peux le faire, je peux te montrer à quel point je peux être délicat. Mais tu vas me dire que non, que ce n’est pas ça, que c’est autre chose. Tu sais que je suis quelqu’un de mauvais mais on dirait que tu attends de moi que je te prouve le contraire.

Il avait légèrement haussé le ton lui aussi, parce qu’il se sentait perdu et énervé de tout ça, et qu’en plus il était entrain de dire des choses qu’il pensait vraiment.

- Je sais que tu ne viendras pas me voir, que tu n’en as même jamais eu envie à aucun moment. Mais moi, tant que j’aurai envie de te voir je serai là à trouver un moyen pour cela.

Neill se tut, il avait l’impression d’en avoir trop dit, comme quoi se laisser aller à tout dire ce qui vous passe par la tête était une très mauvaise idée, surtout si on ne s’arrêtait pas au bon moment. Le pire c’est qu’après même pas une minute de silence, il reprit tout doucement.

- Alors oui, je suis jaloux, mais est-ce que cela change quelque chose ?

Non, rien du tout. Parce qu’il était toujours égocentrique, arrogant, exigeant, parce qu’il avait encore du sang sur ses mains, et qu’il n’arrêterait pas juste pour ça de tuer des gens, de jouer, de trafiquer, d’être méchant. Au final, il avait ressentit ça pour rien, c’était tellement inutile.
Il fit un pas en arrière comme s’il voulait se fuir lui-même et surtout tout ce qu’il venait de dire. C’était effroyable de se laisser aller à ce point, il ne fallait plus qu’il le fasse, plus jamais. C’était bien mieux de calculer chacune de ses paroles, au moins on se sentait moins à découvert. Même s’il n’avait rien dit de vraiment compromettant en fait, cela le dérangeait, comme si soudainement il était observé de l’intérieur et pas au travers de ses apparences. Il avait envie de dire ou faire autre chose, juste pour qu’elle ne tienne pas compte de tout ce qu’il venait de lâcher, mais il ne trouvait pas quoi, alors il était juste bloqué là, à la regarder, guetter sa réaction, espérant qu’elle le mette juste dehors en lui disant qu’il n’était qu’un sale type et que sa jalousie ne changeait rien, qu’elle n’ait rien remarqué…
Unity Violett
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Cette question sembla décontenancé Neill, qui ne savait plus comment réagir. Tête basse, il semblait réfléchir, comme s'il ne savait pas quelle réaction conviendrait à Unity. De la sincérité, voyons. Même s'il lui riait au nez et se moquait d'elle, si c'était franc, elle le supporterait. Parce qu'elle le voyait mal avouer la vérité : il l'était, c'était indéniable, il était trop possessif pour que ce ne soit pas le cas, et s'était mis en tête qu'elle était à lui. Ridicule, n'est-ce pas ?
« Oui. »
Oh surprise, il avouait ! Alors ça, c'était un effort immense de sa part. Et comme c'était exactement ce qu'Unity voulait entendre, la vérité, elle se sentit immédiatement radoucie et ravie. Elle pensa un instant que c'était peut-être un moyen de l'embobiner ; et puis, elle trouva sa paranoïa un peu trop développée et s'astreignit à écouter posément Neill, sans se poser de questions.
« Et… Je ne suis pas quelqu’un de bien. »
Non ?! elle n'avait franchement pas remarqué cela... C'était bien plus étonnant de voir qu'il l'admettait. Impossible de ne pas se poser des questions, alors : l'écoutait-il enfin et laissait-il tomber vraiment le masque l'espace de quelques minutes ? Pourvu que ce soit ça.
« Je ne sais pas à quoi tu t’attends avec moi, tu me sors tout un discours sur ce que j’ai fais de mal et pas comme il faut, sur ce que je devrais faire et comment agir. En t’écoutant j’ai presque l’impression que tu regrettes que je n’agisse pas comme je le fais d’habitude avec les autres femmes. »
Intelligent, Neill. Oui, c'était le cas : elle le regrettait presque. Le seul problème, c'était qu'il ne lui avait pas laissé la moindre illusion sur sa nature, et qu'elle n'y croirait pas. Mais, comme tout le monde, elle aimait quand on la respectait, qu'on lui parlait de façon civilisée et qu'on ne s'acharne pas à lui arracher ses secrets. C'était normal, non ? on attend ce genre de conduite de tout le monde, alors pourquoi pas du vicomte... ? Mais non, pour lui, ce devait être un signe de faiblesse que de vouloir qu'on s'adresse à elle avec politesse.
« Unity veuillez pardonner mon comportement d’idiot, jusqu’ici je n’ai fais que vous blessez, j’aimerais tellement vous montrez à quel point je peux changer pour vous, à quel point vous me troublez. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’agis si bêtement, parce que je ne sais pas comment vous dires que pour moi vous êtes celle que je… »
Elle faillit vraiment se taper le front devant tant de niaiserie. Il ne comprenait pas. La forme était plus ou moins correcte, vu que c'était celle que chaque être civilisé emploie envers les autres. Il en était capable. Le fond était en fait ce qui la gênait, et ce pour quoi ils étaient en désaccord : elle demandait de la véracité, mais pas de tomber dans un registre nounouille. Le plus troublant, pour elle, c'est qu'elle devinait qu'il ne mentait pas, qu'il était sincère ; simplement, il en faisait trop, beaucoup trop, à tel point que cela devenait irréel. Parce qu'elle avait bien conscience qu'elle le troublait, oui : il suffisait de voir sa manière de réagir lorsqu'elle lui avait ébouriffé les cheveux, ou le plaisir qu'il prenait à être avec elle. Et elle savait bien qu'il était blessant, elle l'avait oublié dans son résumé mais c'était le cas. Quant à agir bêtement ! n'en parlons même pas, c'était exactement ça. Nous avons bien vu qu'il ne sait même pas comment lui dire ce qu'il voudrait et qu'il agit avec stupidité pour l'obtenir. Bref, elle avait l'intime conviction qu'il exprimait ce qu'il pensait réellement. Comme cela était dérangeant...
« C’est ce que tu veux ? »
Non. Mais elle le pensa, elle ne le dit pas. Neill enchaîna :
« Alors je peux le faire, je peux te montrer à quel point je peux être délicat. Mais tu vas me dire que non, que ce n’est pas ça, que c’est autre chose. »
Bien sûr que c'était autre chose. Elle, ce qu'elle voulait, c'était qu'il agisse toujours ainsi, comme il lui parlait à cet instant précis ! C'était pourtant d'une simplicité enfantine, essayer d'être sincère envers quelqu'un que l'on veut fréquenter. Mais pas pour lui : plus encore qu'elle, il baignait dans le mensonge, il ne connaissait que ça. Et il devait aussi penser que c'était le lot de l'humanité, alors que c'était lui accorder une caractéristique trop réductrice. Il y a des menteurs comme des gens honnêtes ; et si lui n'avait rencontré que des représentants de la première catégorie, rien d'étonnant, vu le métier qu'il s'était choisi.
« Tu sais que je suis quelqu’un de mauvais mais on dirait que tu attends de moi que je te prouve le contraire. »
Il semblait légèrement en colère, et elle sentit encore plus l'extraordinaire sincérité qu'il avait mis dans ses propos, pour une fois. Quel raisonnement manichéen de sa part ! Le monde ne se divise pas entre les méchants et les gentils ; de même, un homme ne peut être que foncièrement mauvais. Elle avait bien conscience qu'il était mauvais, ça oui, pas besoin de la détromper ; mais il avait forcément de bons côtés, sinon, il ne l'aurait jamais aidée, il ne lui aurait pas offert le poignard de ses rêves en l'autorisant à s'en servir sur lui s'il rompait son serment, il n'aurait pas accepté de ne pas se moquer d'elle en public. Il devrait ouvrir les yeux : il n'était pas qu'un mauvais garçon qui suivait un chemin ténébreux, il était aussi un homme, un être humain - pour qu'Unity y pense... - et par conséquent, ses instincts communautaires pouvaient le trahir.
« Je sais que tu ne viendras pas me voir, que tu n’en as même jamais eu envie à aucun moment. Mais moi, tant que j’aurai envie de te voir je serai là à trouver un moyen pour cela. »
Elle se sentit presque coupable. Presque. Elle ne pouvait pas culpabiliser parce qu'elle n'appréciait pas quelqu'un, quand même ! Sa manière de se comporter était ignoble, donc, il ne fallait pas s'étonner qu'Unity n'ait pas la moindre envie de lui rendre visite... Et puis, après ça, elle ne le verrait plus. Il en aurait envie, mais ne le pourrai plus, vu qu'il n'y aurait plus de moyens disponibles pour venir lui parler... si on exceptait les méthodes occultes, bien sûr. Heureusement qu'elle n'y croyait pas : ce serait horrible, d'être importunée par Neill même dans la mort ! Esprit d'Unity, es-tu là... ? Plutôt mourir...
« Alors oui, je suis jaloux, mais est-ce que cela change quelque chose ?
- Ça change tout. » : affirma-t-elle en souriant.
Enfin, pour elle ; c'était logique que pour lui, cela ne changeait rien. Elle voyait plus clair dans sa tête que lui, alors qu'on ne pouvait pas dire qu'elle le connaissait parfaitement. Le flair du détective, sans doute. On ne la lui fait pas, à elle.
Lentement, elle se leva de sa chaise, les jambes un peu tremblantes. Elle contourna le bureau en posant une main dessus pour s'équilibrer, sans le regarder lui, mais les yeux fixés dans le vague, ne voyant presque rien. Ses yeux orangés, brillants et apaisés. Elle s'installa sur la table, à un espace libre, juste en face de Neill ; elle était à quelques dizaines de centimètres de lui. Et elle souriait, elle souriait de la joie la plus pure, presque comme si elle était ravie qu'il soit jaloux. C'était tout autre chose.
« Tu n'as pas encore compris ce qui te trouble ? Tu es jaloux. Maintenant que tu as accepté cela, il faut que tu acceptes tous ces autres sentiments étranges, qui te semblent inconnus, si tu veux vraiment comprendre. Et, si tu veux aussi t'en débarrasser, ce qui me ferait le plus grand plaisir, cela t'aidera mieux si tu sais à quoi tu t'attaques. »
Elle l'observait avec une attention toute maternelle - ah ! voilà que cela la reprenait, cette fichue envie de l'aider à grandir, à progresser ! pourquoi était-il si jeune, ne pouvait-il pas avoir son âge ou être plus âgé ? Elle ne voyait pas la même chose que lui voyait en elle. Ils n'étaient vraiment pas sur la même longueur d'ondes, tous les deux.
« Et si tu veux savoir ce que j'attends de toi... je crois que tu as inconsciemment trouvé la réponse. Tu as agi exactement comme il fallait. J'ai senti que tu étais sincère, tu vois ; c'est dur de déceler le mensonge chez toi, malgré mon expérience, mais ta vérité, elle, a un goût unique. »
Que de paroles mystérieuses de la part d'Unity ! Tout cela avait un étrange côté cosmique, irréel, alors que c'était ainsi qu'elle ressentait les choses. Elle détectait la vérité, pas le mensonge. Mais quand l'autre personne n'était pas honnête, ce n'était pas forcément un mensonge : là était sa faille à elle.
« Ça te gêne, si je ne m'abuse ? »
Elle se demandait pourquoi est-ce qu'il aurait reculé autrement, s'il n'avait pas l'impression de s'être trop dévoilé. C'était mignon à voir, Neill qui avait peur d'en avoir trop dit, peur d'avoir été trop honnête envers elle. Alors qu'en réalité, il venait tout juste de percer une faille. Encore un peu, et elle risquait de regretter son futur geste.
« D'accord, tu es mauvais. En même temps, le contraire m'aurait étonné, je t'ai tout de suite remarqué à cause de ton air de sadique. »
C'était vrai. Quand elle avait pénétré dans la salle de fête, il y a bien longtemps, elle avait repéré son visage, parce qu'il avait tout l'air du méchant de l'histoire. Sauf que ce n'était pas lui le coupable ; elle avait obtenu son opinion sur l'affaire, sauf que cela lui avait coûté cher : il avait découvert que Seth était une femme. Quelle ironie. Depuis, à chaque fois qu'elle le rencontrait, tout partait de travers, tout allait de mal en pis.
« Sauf que tu n'es pas que ça. C'est ce que je veux découvrir, moi. Et de toute façon... »
Son visage prit soudain une expression étrange, un peu pensive, un peu amusée. Et elle allait lui dire ça, vraiment ! Qu'est-ce qu'il allait penser d'elle, n'était-ce pas un indice trop évident ? Oh, de toute façon, il y avait eu le coup de feu, il avait dû comprendre qu'elle savait trop bien manipuler une arme à feu. Comme dit mon papa, c'est comme le vélo... eh, vous ne suivez pas ? j'attendais que vous disiez "ça ne s'oublie pas", mais tant pis.
« De toute façon, les gens comme toi, je trouve ça fascinant, quand ça se montre un minimum respectueux. »
Ah oui ? Alors pourquoi ne le supportait-elle pas, lui ? Parce qu'il se moquait d'elle à tout bout de champ, ce qui avait le don de la faire enrager, ou plutôt parce qu'il réveillait un aspect de sa personnalité qui ne lui plaisait pas vraiment ? Elle n'avait pas envie de le protéger, mais d'un autre côté, elle voulait quand même prendre soin de lui. La bonne blague, c'était plutôt lui qui occupait ce rôle pour l'instant...
« Je sais que tu vas fouiller dans mon passé. Je pourrais t'aider : j'ai quelque part une copie d'un dossier qui t'avancerait beaucoup dans tes recherches. Mais je ne le ferai pas, et tu sais pourquoi ? »
Ses yeux s'assombrirent brusquement.
« Parce que tu vas adorer ce que tu vas trouver. »
Neill Owen
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- Ça change tout.

Neill releva les sourcils. Qu’est ce qui n’allait pas avec elle ? S’il suffisait de dire qu’il était jaloux, il l’aurait fait plus tôt, pas de cette manière néanmoins, c’était paraître trop faible, il ne supportait pas cela.

- Tu n'as pas encore compris ce qui te trouble ? Tu es jaloux. Maintenant que tu as accepté cela, il faut que tu acceptes tous ces autres sentiments étranges, qui te semblent inconnus, si tu veux vraiment comprendre. Et, si tu veux aussi t'en débarrasser, ce qui me ferait le plus grand plaisir, cela t'aidera mieux si tu sais à quoi tu t'attaques.

Il fut partagé entre l’envie de rire et de dire « pas moyen ». Il refusait de laisser ces sentiments se développer plus dans son esprit, quitte à se taper la tête contre un mur pour les faire disparaître, il refusait de les comprendre aussi parce qu’il avait l’impression que les accepter et les apprivoiser c’était s’y attacher et ne plus pouvoir s’en débarrasser. C’était devenir faible, c’était ne plus avoir ce dont il pouvait se vanter, c’était se transformer en perdant. La vie l’amusait très bien comme cela, il n’avait pas envie que ça change, il refusait que ça change.

- Et si tu veux savoir ce que j'attends de toi... je crois que tu as inconsciemment trouvé la réponse. Tu as agi exactement comme il fallait. J'ai senti que tu étais sincère, tu vois ; c'est dur de déceler le mensonge chez toi, malgré mon expérience, mais ta vérité, elle, a un goût unique.

Neill eut envie de se retourner et de s’en aller. Mais faire ça c’était une sorte de fuite, et il n’était pas lâche, puis sans doute que l’envie de rester avec Unity était encore plus forte. Il ne supportait pas qu’elle ait pu voir sa sincérité, même si ça lui avait plu. Même si grâce à cela elle semblait changer de comportement vis-à-vis de lui et que c’était peut-être de cette manière qu’il pourrait la manipuler, il ne voulait plus l’être.
Pourtant aurait-il le choix ? S’il voulait continuer à jouer il avait l’impression que seul le fait de dire ce qu’il pensait réellement sans artifice autour marcherait. Bon sang, pourquoi ça parmi toutes les possibilités ? D’habitude les autres se fichaient bien de sa sincérité tant qu’il leur disait des belles choses et se comportait comme l’homme élégant qu’il pouvait être.

- Ça te gêne, si je ne m'abuse ?

Sans blague ? Bien sûr que ça le dérangeait. Bon sang mais à quoi il pouvait ressembler ? S’il avait pu se voir il se serait sans doute foutu de lui-même, voilà que le méchant de l’histoire n’avait pas que pour but et désir de détruire le monde et de se marrer, mais qu’il était jaloux pour rien et qu’il éprouvait des sentiments. La bonne blague non ?
Quelle ironie, s’il avait su, ce matin il serait resté couché.

- D'accord, tu es mauvais. En même temps, le contraire m'aurait étonné, je t'ai tout de suite remarqué à cause de ton air de sadique. Sauf que tu n'es pas que ça. C'est ce que je veux découvrir, moi. Et de toute façon...

Pas que ça ? Bien sûr que si, bien sûr que si… Il n’était que ce qu’il montrait, voilà ce qui était, voilà ce qu’il voulait être pour les autres. Il ne la laisserait pas découvrir ça, il voulait bien qu’elle fouine dans sa vie, qu’elle voit ce qu’il pouvait faire, qu’elle soit au courant pour tous ses trafiques, mais pas ce qu’il pouvait être d’autre…

- De toute façon, les gens comme toi, je trouve ça fascinant, quand ça se montre un minimum respectueux.

Neill agrandit les yeux, avait-il bien entendu ? Elle le trouvait fascinant ? Bon il n’était pas vraiment respectueux, mais sinon…
Pourquoi bon sang est ce que ça lui faisait plaisir, pourquoi est ce que c’était le bordel dans sa tête en ce moment, sa folie était devenue incontrôlable et il ne faisait que se mentir pour ne pas voir la vérité.
Parce que s’il était content, c’était juste que si elle pouvait être fascinée par lui, elle serait plus manipulable, un point c’est tout.

- Je sais que tu vas fouiller dans mon passé. Je pourrais t'aider : j'ai quelque part une copie d'un dossier qui t'avancerait beaucoup dans tes recherches. Mais je ne le ferai pas, et tu sais pourquoi ?

Parce qu’elle le détestait ? Parce qu’elle avait peur de ce qu’il en ferait ? Parce que ce serait lui facilité la tâche ?

- Parce que tu vas adorer ce que tu vas trouver.

Neill sourit. Pas méchamment, pas avec son air moqueur, non un sourire sincère, encore. Mais il n’avait pas le choix, s’il voulait gagner de l’emprise sur elle il fallait qu’il dise la vérité. C’était absolument horrible, pas du tout amusant, il avait horreur de ça, si bien qu’il se demandait pourquoi il le faisait ?
Aurait-il envie malgré lui de lui plaire ?

- Ne crois pas que je vais accepter des sentiments stupides et inutiles, tu penses que si je les comprends je pourrai m’en débarrasser, mais rien ne me dit que si je les laisse s’installer j’aurai envie de les faire disparaître. Alors je préfère plutôt les laisser dehors. Et oui ça me gêne, oui je déteste ça, si je continue là maintenant c’est parce que je crois que c’est le meilleur moyen de jouer, mais ça ne me plaît pas.

Mais franchement quel intérêt à un jeu qui ne l’amusait pas…

- Et puis que tu me montres ou pas ton passé, je saurai le découvrir moi-même, Unity. De ce que j’ai vu et de ce que tu me dis je peux déjà en déduire des choses…

Il respira à fond et s’approcha d’elle qui s’était assise sur son bureau.

- Tu t’es déjà servie d’une arme Unity, et je suis quasiment sûr que tu ne t’es pas contentée de blesser les gens. Si tu dis que j’adorerais ton passé c’est sûrement parce que tu devais faire des choses peu recommandables. Ça, ça me plairait.

C’était totalement vrai, c’était jubilant d’imaginer Unity avec une arme et sans hésitation butter quelqu’un. Pas parce qu’il pouvait se moquer d’elle, mais parce qu’il trouverait le tableau magnifique. Il aurait presque envie de la prendre par la main et de l’emmener dans ce monde où le mal règne en maître, mais sûr qu’elle ne le suivrait pas si facilement.
Savoir cela n’arrangeait pas le cas de Neill, bien au contraire, alors qu’il avait déjà l’impression de ne plus pouvoir se détacher d’elle, voilà que maintenant il ne se contentait plus de le trouver amusante ou simplement intéressante. Oh non elle ne pouvait plus être un simple objet, un jouet dont il se lasserait, elle était bien plus que ça. Ce n’était pas la première fois qu’il rencontrait quelqu’un qui savait tenir une arme et tirer avec, bien sûr, mais bien la première que cette personne faisait naître en lui tant de sentiments, de contradictions, de folie.
Il savait depuis le début qu’il jouait à un jeu dangereux, qu’il risquait gros, et qu’il était entrain de se retrouver prit dans son propre piège, mais maintenant qu’il était là, pourquoi faire demi-tour ? Ce n’était déjà plus possible, autant s’enfoncer encore.

- Et j’ai encore plus envie de savoir ton passé maintenant. De tout savoir.

Puis se détestant déjà de ce qu’il allait dire, il s’approcha encore, ses jambes frôlant celles d’Unity, toujours assise :

- Tu es fascinée par les gens comme moi, et toi tu me captives, on est à égalité…
Unity Violett
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Alors que cette constatation la consternait plus qu'autre chose, elle sembla ravir Neill. Sans doute avait-il une petite idée de ce qu'il allait trouver. Cet avant-goût ne plaisait guère à la jeune femme.
« Ne crois pas que je vais accepter des sentiments stupides et inutiles, tu penses que si je les comprends je pourrai m’en débarrasser, mais rien ne me dit que si je les laisse s’installer j’aurai envie de les faire disparaître. »
Mais qu'est-ce qu'il se tracassait inutilement... D'abord, aussi stupide que soit un sentiment, il n'est jamais inutile, même si on ne voit pas en quoi : la nature est mieux faite que ce que l'on croit. C'est comme la peur : quand elle n'est pas paralysante, elle peut être une véritable aubaine pour celui qui la ressent. Unity comprenait que Neill était un novice dans cette matière, lui qui jouait pourtant avec les émotions des gens. Elle ne parlait pas de les laisser s'installer, juste d'en connaître la véritable nature, et d'en savoir la cause. C'était méthodique, et tout à fait dans son genre à elle.
« Alors je préfère plutôt les laisser dehors. Et oui ça me gêne, oui je déteste ça, si je continue là maintenant c’est parce que je crois que c’est le meilleur moyen de jouer, mais ça ne me plaît pas. »
Pauvre, pauvre Neill. Il fallait bien qu'il apprenne que la vie n'était pas un divertissement et qu'on n'a pas toujours ce que l'on désire. En cela, elle était au moins fière de jouer ce rôle. Piètre consolation, car quand elle ne serait plus là, qui s'en chargerait ? Qui pourrait dessiller les yeux du vicomte ?
« Et puis que tu me montres ou pas ton passé, je saurai le découvrir moi-même, Unity. »
Malheureusement.
« De ce que j’ai vu et de ce que tu me dis je peux déjà en déduire des choses… » Il s'approcha d'elle, lui qui s'était éloigné vers la porte, comme s'il ne voulait plus fuir. « Tu t’es déjà servie d’une arme Unity, et je suis quasiment sûr que tu ne t’es pas contentée de blesser les gens. »
Encore un peu et elle l'aurait applaudie. Mais elle resta là, grave, le regard faussement innocent, sans rien faire d'autre que de le fixer en silence. Qu'il le dise plus fort, certains n'avaient pas entendu... En effet, elle ne s'en était pas contentée. Mais tout cela, c'était du passé après tout, elle n'avait plus tué depuis près de dix ans. Et elle était sur la sellette, de toute façon, il suffisait d'un envoi du dossier pour lui valoir la prison à vie. D'accord, ce n'est pas un brillant passé pour une détective, sauf qu'elle n'avait pas tué pour le plaisir du meurtre, juste parce que c'était ainsi qu'on survivait dans sa bande de délinquants. Tuer ou être tué, il faut vite choisir ; et à cette époque, elle n'avait rien de bien précieux, alors sa vie lui était encore nécessaire. Plus maintenant.
« Si tu dis que j’adorerais ton passé c’est sûrement parce que tu devais faire des choses peu recommandables. Ça, ça me plairait. »
Peu recommandables... oui, bon, il faut avouer qu'à côté de ce que faisait Neill, c'était presque légal quoi, rien de bien terrible. Mais elle se rendit au moins compte qu'elle ne s'était pas trompée : il adorerait la voir en meurtrière... pauvre d'elle. Avec ses erreurs de jeunesse sur le dos, comment lui faire comprendre qu'elle s'était rangée, qu'elle était sincèrement dévouée à sa cause de détective et qu'elle agissait désormais comme tous les autres citoyens - avec quelques petites nuances, en fait. C'étaient des erreurs, rien à voir avec ce que lui faisait.
« Et j’ai encore plus envie de savoir ton passé maintenant. De tout savoir. »
Elle, c'était l'inverse : elle en avait encore moins envie. Mais, de toute façon, c'était inévitable : il saurait. Sa seule satisfaction dans cette histoire, c'était peut-être qu'elle ne l'aurait pas aidé. Ah non, il y en avait une deuxième : elle s'occupait aussi de fouiller dans son passé à lui ; sauf qu'elle ne l'informait pas de ses découvertes. Elle pourrait tout savoir qu'elle ne lui en aurait rien dit, faisant comme si elle ignorait tout. Elle emporterait ce savoir dans la tombe.
Il s'avança encore vers elle. Cette fois, Neill la touchait presque. C'était une situation troublante, et la déclaration fut en conséquence :
« Tu es fascinée par les gens comme moi, et toi tu me captives, on est à égalité… »
Elle resta un instant sonnée, se demandant si c'était bien sorti de la bouche de Neill. Neill, le vicomte maléfique, possessif, dominateur, arrogant, hypocrite. C'était bien lui qui avait prononcé ça ? Eh bien...
« Alors ça, c'est bien la seule fois où j'entends le mot "égalité" venant de toi. » : fit-elle remarquer, euphorique.
Elle lui aurait presque sauté dessus. Même si c'était assez anodin en apparence, elle ne s'y trompait pas : ce n'était pas un mot qui faisait partie de son vocabulaire. Elle se sentait radieuse, et cela l'étonna même, qu'elle puisse tenir compte de son opinion. Bref...
« Je sais que je te captive, continua-t-elle. Je vois bien comment tu réagis. »
Elle l'avait dit du même ton que si elle avait annoncé qu'elle voyait qu'il s'était mis à neiger. En hiver, rien de surprenant. Qu'elle remarque tout ce qui lui arrive n'avait, ainsi, rien d'étonnant : elle était quelqu'un d'observatrice, avait de la technique et avait pu se rôder pendant des années de pratique. Impossible de le lui cacher cela.
« Mais ne te monte pas la tête. Même si tu connais les faits, tu ne sauras pas forcément les circonstances. Je ne suis pas quelqu'un de mauvais, moi, je me suis juste cherchée. Et j'ai eu des dérives, avant d'arriver à bon port. »
Pourquoi tout à coup avait-elle envie de se justifier ?
Peut-être parce qu'elle ne voulait pas qu'il croie n'importe quoi à son sujet : elle se considérait comme quelqu'un de bien, malgré ses petits soucis ancestraux. Peut-être parce qu'elle ne supporterait pas d'être ainsi comparée à lui. Et surtout parce qu'une fois partie, plus personne ne pourrait le faire à sa place...
« Le passé, c'est le passé. Tu peux savoir, ça ne changera que ta perception de moi. Le temps passe, les gens changent. On a tous un côté de ténèbres et un autre de lumière. Même toi. Tout dépend de la partie qui domine chez toi. Moi, j'ai atteint un certain équilibre, désormais. Le rompre, ce serait me briser moi-même. »
A ce moment-là, elle lui prit la main. C'était censé représenter quelque chose de fort : pas la fin de la haine, non, celle-ci couvait encore au fond d'elle. Pas de l'amitié non plus : on n'apprécie pas quelqu'un du jour au lendemain juste parce qu'il fait des efforts pour lui plaire. Pourtant, c'était à ses yeux tout aussi important. Et qu'il se dérobe à ce moment précis, qu'il se moque d'elle à l'instant même, ce serait tellement humiliant qu'elle ne voudrait plus rien avoir à faire avec lui.
C'était un signe de paix.
« J'aurais peut-être pu t'apprécier, dans d'autres circonstances. » : ajouta-t-elle en plaisantant.
Neill Owen
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Neill n’aimait que lui-même. Si on avait fait une liste des personnes à qui il voulait vraiment faire plaisir, il n’aurait eut besoin que d’un petit bout de papier juste pour écrire son propre prénom et nom. Il avait vécu en ne voyant que sa propre petite personne, et la seule qu’il avait laissé entrer dans sa vie et à qui il faisait confiance était Elinor. Sa petite sœur était celle qui en savait le plus sur lui, ses envies, ses aspirations, ses méfaits, si elle n’avait pas été aussi fidèle envers lui il aurait sûrement eut quelques problèmes, car elle était la seule à pouvoir prouver tout le mal qu’il avait fait sans risquer de voir sa vie détruite. Il avait toujours pensé que dans un sens si elle était une force (parce que grâce à elle il pouvait faire beaucoup plus de choses que seul) elle était également une faiblesse (mais heureusement pour lui elle l’aimait trop pour détruire tout ce qu’il avait construit).
Mais maintenant, il avait l’impression que la donne changeait. Surtout quand il vit à quel point Unity parut contente qu’il utilise le mot « égalité », alors qu’elle ne l’en croyait pas capable. Il n’était pas encore à se dire qu’il voulait lui faire plaisir, mais… Disons qu’il était encore plus captivé par son sourire.

- Je sais que je te captive. Je vois bien comment tu réagis.

Touché. En même temps Neill se sentait de plus en plus transparent, et c’était bien énervant mais il était incapable de s’en empêcher. Bon il se rattraperait en étant méchant avec un type dans la rue, voilà.

- Mais ne te monte pas la tête. Même si tu connais les faits, tu ne sauras pas forcément les circonstances. Je ne suis pas quelqu'un de mauvais, moi, je me suis juste cherchée. Et j'ai eu des dérives, avant d'arriver à bon port.

Elle n’était pas mauvaise, les actes ne faisaient pas la personne, elle était bien différente de lui, et même s’il espérait toujours trouver quelque part en elle une ressemblance chaque fois elle lui montrait que non.

- Le passé, c'est le passé. Tu peux savoir, ça ne changera que ta perception de moi. Le temps passe, les gens changent. On a tous un côté de ténèbres et un autre de lumière. Même toi. Tout dépend de la partie qui domine chez toi. Moi, j'ai atteint un certain équilibre, désormais. Le rompre, ce serait me briser moi-même.

Et même ainsi, il avait quand même envie de savoir. Certains disaient facilement « peu importe le passé », Neill, lui, se disait qu’au contraire c’était important. Que les gens changent ou pas, il y avait quelque chose de merveilleux à connaître leur passé. Surtout quand on pouvait les faire chanter grâce à cela et les voir baver et regretter d’avoir commis tel ou tel acte et d’être tombé sur Neill…
Enfin pour Unity, c’était différent, peu importe ce qu’il apprendrait, c’était juste par pure curiosité.
Quant à ces histoires de ténèbres et de lumières… Neill était persuadé d’une chose c’était qu’il était dans le côté où y avait le plus d’ombre, et qu’il se servait de la lumière pour la créer.
Pour finir il y avait quelque chose d’attirant dans l’équilibre d’Unity, il se demandait ce qu’il se passerait réellement s’il l’entrainait du mauvais côté de la barrière, s’il rompait cette équilibre. Qu’est ce qu’elle ferait alors ? Est-ce que vraiment elle se briserait ?

Les questions s’effacèrent de sa tête parce qu’elle lui prit la main. Il baissa la tête pour regarder les doigts d’Unity tenir les siens et se sentit bizarre. Les autres fois c’était lui qui avait fait ce geste, que ce soit délicatement ou avec force, il n’aurait jamais pensé qu’elle le ferait elle. Et alors qu’il se demandait pourquoi elle agissait ainsi, une fois de plus elle le prit au dépourvu en annonçant en plaisantant quelque chose qui lui fit relever immédiatement les yeux :

- J'aurais peut-être pu t'apprécier, dans d'autres circonstances.

Il se mit à fixer Unity d’un air abasourdi, la bouche entre-ouverte, les sourcils relevés, les yeux écarquillés. Qu’est ce qu’elle avait en tête pour dire une chose pareil ? Et quelles étaient les autres circonstances ?
Si par exemple il l’avait rencontré plus tôt, dans son passé ?
Vite une machine à remonté le temps, à changer l’avenir… N’importe quoi, il n’avait pas pu penser ça, il n’avait pas pu avoir envie qu’elle l’apprécie. Certes il aurait sûrement trouvé ça marrant qu’elle l’aime bien, mais ça lui était égal qu’elle le déteste.

Complètement égal.

Pourtant doucement, avec hésitation et lenteur il referma ses doigts contre ceux d’Unity. Il agissait comme si s’il avait été trop brusque elle l’aurait relâché.

- Je…

Qu’est ce qu’il voulait dire ? Il avait ouvert la bouche sans réfléchir, sans même savoir ce qu’il avait en tête à cet instant. Franchement il était entrain de se demander s’il ne perdait pas complètement l’esprit. Où était le Neill sûr de lui, où était le type méchant qui aurait tourné toute cette situation à son avantage, où était celui qui se fichait des gens et surtout se moquait qu’on l’apprécie ou pas ? Il avait l’impression d’avoir été drogué et de ne pas pouvoir agir comme il le fallait. Pourtant même s’il le savait il avait refermé sa main pour tenir lui aussi celle d’Unity, et il continuait de la fixer en se demandant ce qui était entrain de lui arriver.

- Tu ne m’apprécieras jamais, parce que les circonstances ne changeront pas. Et ça m’est complètement égal.

Il avait réussi à dire ce genre de choses qui lui ressemblait beaucoup plus et pourtant sa voix n’était quasiment qu’un souffle comme s’il n’avait plus d’énergie.
A l’intérieur de lui-même c’était l’enfer, une véritable bataille entre des envies contradictoires, il avait l’impression qu’on lui hurlait aux oreilles de se reprendre par pitié, de ne pas se laisser avoir, de partir et d’oublier toute cette histoire, mais que l’autre partie de lui-même ne voulait pas se réveiller et fermait encore plus les yeux, en réclamant le silence : « tais toi, je dors, tais toi j’aime ce qui arrive, tais toi, je me sens trop bien là et tu me gâches le plaisir ».
Neill ignorait quelle partie de lui-même allait remporter la partie, il ne savait même plus pour quel côté il penchait.

- Je connaitrai ton passé, tant pis si tu as changé. Dans ce cas là je n’ai qu’à en apprendre plus sur ton passé et ton présent. Et puis je verrai ce que je fais des informations que j’aurai…

Du mal, il en fera du mal, il trouvera un moyen pour faire le mal avec c’était tout. Même si c’était Unity, c’était pareil. Il ne devait pas se détourner de sa route, sinon il risquait de se prendre un poteau...

- Je pense que je devrais partir maintenant…

Il devait retourner chez lui et remettre de l’ordre dans ses idées, tuer quelqu’un, torturer n’importe qui, faire du mal au premier venu, juste pour se souvenir de qui il était vraiment, de ce qu’il aimait le plus. S’amuser. Cependant même en aillant dit ça, il ne se reculait pas, ne lâchait pas la main d’Unity, et ne la quittait pas des yeux.

- Je vais vraiment partir.

C’était un ordre direct à ses jambes, son corps, mais personne ne semblait vouloir lui obéir, et il avait l’impression d’être complètement ridicule à dire qu’il s’en allait et à rester là. Il aurait voulu pouvoir sortir de son corps pour se pousser lui-même à la sortie. Mais il avait l’impression d’être planté là comme une statue, enraciné comme un arbre, incapable de faire le moindre geste, paralysé…
Unity Violett
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« Je… » : commença Neill, avant de s'interrompre, comme s'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait bien lui sortir.
C'était évident : elle avait encore réussi à le surprendre. Il avait refermé ses doigts sur sa main, un peu hésitant - hésitant, lui ! incroyable - comme s'il avait peur de la brusquer. En même temps, si elle lui prenait la main, ce n'était pas pour la retirer parce qu'il était trop entreprenant... Et il restait là, il ne savait plus comment réagir. Cela plut bien à Unity : il était quand même agréable lorsqu'il semblait perturbé. Au moins, il perdait son habituel air moqueur et son arrogante confiance en lui.
« Tu ne m’apprécieras jamais, parce que les circonstances ne changeront pas. Et ça m’est complètement égal. »
Il cherchait sans doute plus à se convaincre lui de cela. Elle, elle savait bien que ce n'était pas le cas, ne serait-ce parce que c'était pour lui le moyen de la voir plus souvent. Au fond de lui, il voulait que les circonstances changent. Et ça allait être le cas, oui, mais pas comme lui le désirait. Encore un peu, et elle allait regretter ce qu'elle allait faire. Qu'est-ce que c'était reposant de découvrir un Neill plus sincère et moins moqueur...
« Je connaitrai ton passé, continua le vicomte, tant pis si tu as changé. »
Tant pis, rien que ça ? Mais de son point de vue à lui, il allait la trouver beaucoup plus intéressante auparavant. Là, elle ressemblait à une mémère toute gentille - enfin, qui tirait sur les gens pour les blesser, mais gentille quand même - incapable de rester à la place qu'on lui avait préparée depuis sa naissance. Une mémère qui s'embête à pourchasser les méchants bonshommes et qui aime ça. Bref, bien moins intéressant qu'une délinquante qui s'essaie à toutes sortes de délits.
« Dans ce cas là je n’ai qu’à en apprendre plus sur ton passé et ton présent. Et puis je verrai ce que je fais des informations que j’aurai… »
Rien du tout, elle le savait bien. Il serait bien trop fier de tout savoir sur elle, son caractère possessif le ferait garder ça pour lui. Et si jamais il s'essayait à en parler à quelqu'un, qu'à cela ne tienne, elle avait aussi des choses à balancer sur lui, d'une manière par contre beaucoup plus implicite. Quant aux preuves, ce n'est jamais un problème, elle savait en créer. Enfin, tout cela n'arriverait pas, n'est-ce-pas ? Il était trop tard pour reculer, oui, trop tard. Cela n'arriverait jamais.
« Je pense que je devrais partir maintenant… »
Elle en fut presque déçue. Presque. N'avait-il pas conscience qu'il passait ses derniers instants avec elle ? Il ne devrait pas être aussi pressé de partir. D'un autre côté, cela l'arrangerait bien. Elle pourrait s'avancer dans son travail - pas dans le dossier principal, certes, l'affaire Logan et le jeu du vicomte, mais d'autres enquêtes moins urgentes et plus facile à résoudre. Elle pourrait l'oublier, penser à son plan et à la manière de le mettre en place sans que personne ne cherche à empêcher son suicide, régler ses affaires avant de mourir. Il y avait encore tant à faire...
Mais Neill ne bougeait pas.
« Je vais vraiment partir. » : répéta le vicomte.
Et une fois de plus, il ne lui vint pas à l'idée que pour cela, il devait lâcher sa main, s'éloigner d'elle et passer par la porte. Pauvre petit qui avait envie de rester, qui ne voulait pas quitter son jouet. Il restait immobile, malgré cet ordre répété deux fois. Il avait besoin d'un petit coup de pouce de la part d'Unity, sinon ils resteraient là jusqu'à la fin de la nuit - enfin, bon, peut-être pas autant, mais vous voyez ce que je veux dire...
Aussi détacha-t-elle doucement les doigts de Neill, les éloignant de sa main avant de la retirer purement et simplement. Elle afficha un air dur, sans sentiments, comme pour lui montrer que le moment était terminé. Et comme il restait encore trop proche d'elle, elle se glissa sur le côté et alla s'asseoir de l'autre côté du bureau. Ah, c'était malin, il avait vraiment l'air d'un gamin.
« Pars alors. »
Toujours cette manière concise de dire les choses, brutale et courte, histoire bien marquer le coup et de mettre un point final à cette conversation. Hé, quoi ? c'était lui qui l'avait voulu, il n'avait pas le droit de lui reprocher de l'éjecter de son bureau... Enfin, à supposer qu'il le fasse. Mais comme pour l'instant, il ne disait rien, c'était à elle de continuer.
« Je ne crois pas qu'on se reverra avant longtemps. Alors j'espère que ce moment t'a plu et que tu en as bien profité. »
Cette manière froide et impersonnelle de l'annoncer, sans même lui expliquer pourquoi. Longtemps voulait signifier jamais. Cela n'avait rien d'un adieu correct, et c'était tout ce qu'il méritait.
Elle pensa soudain qu'il allait se sentir frustré. Elle devinait plus ou moins à quoi il pensait, ce qu'il avait l'intention de faire lorsqu'il s'en irait.
« Évite de massacrer quelqu'un sur le pas de ma porte, s'il te plaît. Ça m'ennuierait que tu me donnes du travail supplémentaire. »
C'était une raison qu'il pouvait comprendre, plus qu'un moral "ce n'est pas bien de faire du mal !" ou une longue explication sur les répercussions que cela pouvait avoir sur sa santé mentale à elle, les risques de rechute à la vue de ce qu'elle s'interdisait parce qu'elle saurait que c'était lui le coupable, et que du coup cela rapprocherait trop l'acte d'elle-même, etc.
Et puis, pour qu'il comprenne que l'entrevue était terminée, elle commença à s'occuper de ses propres affaires. Elle fouilla parmi ses dossiers pour trouver quelque chose qui puisse l'occuper jusqu'à ce que Ringalls en ait fini avec Logan et puisse la ramener chez eux, sans trop lui casser la tête. Elle ne voulait pas le regarder quitter le bureau de Seth.
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Neill malgré ce que l’on pourrait s’imaginer était formé comme tout le monde, aussi quand il dormait il lui arrivait de rêver, et de se réveiller brusquement. Il connaissait cette impression de ne plus trouver ses repères et de se demander où on était et qu’est ce qu’on faisait là. Ce fut exactement qu’il ressentit quand Unity relâcha sa main, alla s’asseoir de l’autre côté du bureau et lui lança de partir. Le vicomte cligna plusieurs fois des yeux comme s’il venait de se réveiller et commença à se poser des questions, qu’est ce qui avait bien pu lui prendre ?
Il avait l’impression de sortir d’un rêve bizarre et irréel, pourtant ce qui s’était passé était sûrement la réalité. C’était un peu comme si Unity avait utilisé une quelconque sorcellerie pour l’hypnotiser, mais Neill ne croyait pas à la magie et il savait qu’il avait agit par lui-même.

- Je ne crois pas qu'on se reverra avant longtemps. Alors j'espère que ce moment t'a plu et que tu en as bien profité.

Oui ça lui avait plu, mais ça n’aurait pas du. Il cligna encore des yeux, essayant de se réveiller complètement alors qu’à aucun moment il n’avait été endormi. Pour un peu il se serait donné des baffes pour se remettre l’esprit droit. Allez reprend toi, qu’est ce qui t’arrive ? Regarde-la, elle se fiche de toi, alors fiche toi d’elle. Joue un peu puis rentre chez toi.
Il avait assez joué maintenant, il comprenait que s’il avait dit qu’il devait partir c’était parce qu’il allait sombrer dans la folie s’il restait plus. Avant de revoir Unity il devait remettre ses idées au clair, et semblait-il qu’il aurait le temps puisque d’après elle il ne se reverrait pas avant longtemps.
C’était ça longtemps, peu importait, il reviendrait de toute façon. Pour l’instant le plus important était de redevenir normal, le Neill qu’il était habituellement.

- Évite de massacrer quelqu'un sur le pas de ma porte, s'il te plaît. Ça m'ennuierait que tu me donnes du travail supplémentaire.

Un sourire moqueur se forma sur son visage, ses yeux retrouvèrent une lueur maligne et mauvaise. Tout cela n’avait peut-être pas été un rêve, mais il ferait comme si, ça n’avait été qu’une erreur qu’il ne ferait plus, c’était certain.
Plus de sincérité, plus de sentiment bizarre, plus d’envie dérangeante, plus rien de tout cela, il n’en voulait pas, il n’en avait pas besoin, il était très bien comme il était.

- J’attendrai d’être un peu plus loin pour le massacrer alors.

Ouais c’est ça, moque toi Neill, soit méchant et puis c’est tout. Va butter quelqu’un, n’importe qui, sous prétexte simple et banale que ça serait drôlement marrant. De toute façon Unity ne semblait plus vouloir ni le voir, ni l’écouter, alors il se retourna et commença à quitter la pièce, s’arrêtant devant la porte :

- Sois sûr qu’on se reverra Unity…

Puis il l’ouvrit et s’en alla. Neill la reverrait c’était sûr, peu importe s’il devait mettre le feu à Londres pour cela. Bien sûr il ignorait tout de ses plans à elle, donc c’est pour cette raison qu’il était aussi certain qu’il pourrait la revoir n’importe quand.

Il marcha dans la rue d’un pas rapide, évitant un peu tout le monde, avant d’arriver à son manoir. Sa sœur arriva immédiatement pour l’accueillir, lui enleva son manteau et le suivit jusque dans sa chambre où il se laissa tomber sur son lit.

- Neill, laisse-moi m’occuper de ton bras.
- Fais comme tu veux.


Il se retourna sur le dos, et laissa sa sœur soigner son bras correctement. Elle nettoya le sang et la plaie, puis fit un meilleur bandage. Pendant qu’Elinor s’occupait si bien de lui, Neill avait posé son autre main sur ses yeux et semblait s’être endormis.

Il ne faisait que réfléchir, à tout ce qui s’était passé et qui n’aurait pas du arriver, il cherchait à comprendre pourquoi il avait agit ainsi, mais aucune réponse ne lui venait. Sans doute était-il encore plus fou qu’il ne le pensait. Ou alors que tout cela n’était qu’un plan pour berner Unity, même s’il ne l’avait pas initialement prévu. Mais dans ce cas là pourquoi avoir pensé à elle comme autre chose qu’un jouet, pourquoi avoir autant voulu rester avec elle, pourquoi avoir été si bizarre juste parce qu’elle lui prenait la main ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

- Tu te sens mal Neill ?
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas, c’est mon pouvoir, j’ai l’impression que tu as mal.


C’était vrai, Elinor avait une pierre et grâce à elle pouvait savoir où se trouvait son frère, et s’il était en danger. Sans doute pouvait elle aussi ressentir ses tortures mentales.

- Ça va Elinor, ce n'est rien.


Elle n’ajouta rien, et continua à s’occuper de son bras.

Neill ne cessa pas de se torturer l’esprit, jusqu’à la tombée de la nuit alors qu’Elinor avait quitté la chambre depuis longtemps. Il devait trouver la réponse sinon il ne pourrait pas dormir. Neill avait l’impression qu’Unity agissait comme une drogue sur lui, il devenait dingue, n’agissait pas comme d’habitude, avait des sensations uniques et étranges, puis semblait voir les choses autrement. Pourtant il y avait une légère différence, la drogue qu’il avait prit étant jeune, c’était juste pour essayer, pour voir, mais il ne l’avait fait qu’une seule fois, n’avait jamais ressentit le besoin, ni l’envie d’en reprendre jamais… Mais Unity, il voulait la revoir, malgré ce qui était arrivé, il avait l’impression qu’il ne pouvait pas se passer d’elle si facilement…
Il n’avait jamais été dépendant de rien du tout, pas même de la drogue quand d’autres y sombrent après une seule fois, et voilà que maintenant…

Il avait sa réponse et il la détestait, il ne la supportait pas mais il savait qu’elle était vraie et qu’il n’y en avait pas d’autres. Il était dépendant d’Unity.
Et il ignorait bien comment on pouvait se désintoxiquer de ça.
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