Victoria's Stone
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Ven 10 Sep - 20:17
« Bien sûr que oui. » : répondit Neill, ne prenant même pas la peine de réfléchir. « N’oublie pas qui je suis. »
Évidemment. Il fallait bien s'attendre à une affirmation aussi stupide de sa part. Unity se renfrogna, la tête toujours dans les mains, se demandant comment il était possible d'être aussi idiot. Aussi insensible. Non, elle n'oubliait pas qui il était. La question lui avait juste échappé, comme si elle avait en elle l'espoir secret de s'être trompé sur son compte. Mais bien sûr, pas de surprise : c'était bien un monstre, et il n'y avait pas de raison que cela change.
« Je trouve ça tellement drôle de faire souffrir les autres, ajouta Neill en continuant son macabre exposé, de les voir regretter tout ce qu’on détruit chez eux, de prier pour qu’on les laisse tranquille, de se demander pourquoi eux, ça me donne envie de recommencer et de faire encore plus mal. »
Elle releva la tête et le fixa, le regard grave et écœuré. Était-il vraiment possible d'apprécier ces choses-là, non, carrément d'en rire ? C'était franchement inhumain. Elle, elle avait déjà vu ce qui arrivait à ceux qui tombaient dans les griffes des mauvaises personnes, et ce n'était pas tellement beau à voir. Et pour que lui jouisse de cette destruction, des gens perdaient tout, et des personnes comme elle était là pour contempler les dégâts et faire le nécessaire pour leur apporter un peu de justice. Non, décidément, ils avaient des opinions divergentes sur ce sujet.
« Les autres sont comme des marionnettes, et il suffit que tu casses un de leur fil pour qu’ils dépérissent. Et si tu coupes tout, alors ils plongent dans le désespoir. En fait, si tu finis par enlever à quelqu’un toutes les choses qu’il aime, c’est lui-même qui finira par te supplier pour l’achever. C’est marrant, ceux là j’ai tendance à les laisser en vie, c’est plus drôle. »
Et puis ce rire, moqueur, cruel, insupportable, retentit dans la pièce. Unity sentit son sang se glacer dans les veines et son cœur louper un battement. C'en était trop pour elle, elle ne pouvait le voir ainsi, avec son sourire méchant, par alors qu'elle venait juste de s'endormir contre lui. C'était comme s'il s'était éveillé, comme s'il avait réussi à l'embrouiller jusque là pour qu'elle croit qu'il pouvait être autre chose. Et il fallait un sacré courage pour se laisser aller face à quelqu'un comme lui. Sauf qu'elle, elle ne s'en sentait pas capable. Alors pendant qu'il se redressait, elle détourna le regard, ne le fixant nulle part, contemplant le vide. Il exultait trop, alors qu'elle-même n'en était que plus consternée. Elle sentit le doute et la peur s'insinuer en elle comme des poisons.
« Tu viens de me rassurer, pendant un moment j’ai cru que je m’étais perdu. Mais finalement, je peux être plus ou moins honnête avec toi et rester le même. C’est agréable à savoir. »
Ah, mais quel honneur. Pas sûr que c'était agréable pour elle, elle le préférait largement lorsqu'il était plus sympathique, plus vivable. Franchement, il aurait pu rester perdu un peu plus longtemps, attendre de s'en être allé pour s'en rendre compte. Là, il était proprement effrayant, à débiter des propos aussi choquants sur les différentes manières de détruire un individu.
« Je ne pensais pas que tu faisais à ce point attention de comment je te voyais, affirma Neill, je pensais que ça n’avait aucune importance puisque tu ne m’aimes pas. »
Elle releva les yeux, les dardant sur lui, ne sachant plus exactement quoi penser. Il était vrai qu'elle ne se souciait pas de savoir s'il l'appréciait ou non, vu que dans le cas contraire, cela l'arrangerait même vu que ce serait réciproque. Maintenant, personne n'aime être un jouet, et c'était une idée qui l'avait travaillée bien trop longtemps. Ça par contre, cela avait de l'importance. Elle n'arrivait pas à supporter l'idée que quelqu'un puisse ajouter un nouveau frein à son existence, un boulet de plus qui s'ajoutait à sa lourde de chaîne. Et puis, encore plus si elle n'aimait pas la personne ! Jusque là, elle en était parvenue à tolérer Neill, mais à ce rythme, ça allait de nouveau repartir dans l'autre sens.
« Mais Unity si tu veux tout savoir oui j’avoue tu n’es plus simplement un jouet, je ne sais pas vraiment comment le dire, mais je crois que c’est comme si j’étais dans un manège géant remplis de poupées partout. Que j’ai tellement l’habitude d’en voir que je t’ai pris pour un jouet aussi, mais que finalement je me suis rendu compte que toi aussi t’étais une personne. Une vraie personne. »
Les mots rêvés n'avaient même plus de sens dans son cerveau. Comme s'il y avait un blocage qui disait : "Donnée corrompue, attention, ceci n'est pas compatible avec la donnée Vicomte Owen". A son tour d'être complètement perdue. Sauf qu'elle avait peur que, en demandant de l'aide à Neill, elle risquait de tomber sous son emprise. Comment savoir comment fonctionnait cette petite tête ?
« Je ne sais pas trop ce que ça apporte, et où ça va m’emmener. Mais comme toi tu es différente pour moi, ça ne me fait pas plaisir de te voir souffrir. »
Il l'observait dans les yeux, et elle soutint son regard, vide, paumée. Désorientée. Comme elle aurait voulu pouvoir le croire, être sûre de sa sincérité ! mais quand quelqu'un trahit votre confiance, c'est bien dur de la lui accorder de nouveau. Avec lui, c'était pareil, elle n'osait plus lui accorder de nouveau le bénéfice du doute.
« J'aimerais te croire. Mais... »
Mais quoi ? pourquoi y avait-il forcément un "mais" ? Et surtout, qu'est-ce qui clochait dans cette affaire pour qu'elle ait envie d'émettre de telles réserves ? Et puis, en réfléchissant, elle trouva le problème.
« Tu as remarqué que tout tourne quand même autour de toi ? "Où ça va m'emmener..." "Ça ne me fait pas plaisir...". C'est très bien, si tu me voies comme une personne, c'est un vrai progrès, mais ça ne va pas plus loin. Une personne... on dirait que pour toi, c'est juste au dessus du rang de jouet, mais ça ne vaut pas encore le tien. »
Le rang dont elle voulait parler, c'était le rang "être humain à part entière, doué de pensée et de sentiments, qui a besoin qu'on le respecte et en a le droit", un rang qu'il n'avait sans doute jamais attribué à personne d'autre que lui-même. Il n'était pas question de lui disputer le titre de manipulateur ou de super-méchant, elle s'en passait bien volontiers.
« Alors désolée si je reste sceptique, enchaîna Unity, et elle s'étonna de sa propre témérité, son calme face à cette situation où elle avait plutôt envie de tout faire exploser. Mais tu ne peux pas me voir comme une personne si tous les autres n'en sont pas. »
Voilà qu'elle faisait l'apologie des autres humains, aussi bien les bébés que les personnes âgées, les criminels comme les victimes ! malheureusement, c'était bien le cas. Ils n'avaient rien de poupées, sinon, le monde serait beaucoup plus simple à gérer.
« Tu as pensé à tous ceux qui comptent pour moi ? Je ne suis pas si différente qu'eux, j'ai juste une grande gueule. Et eux, tu les vois comme des... poupées ? répéta-t-elle en insistant avec dégoût sur le mot. Owen, tu me fais plaisir, c'est vrai, mais en même temps, tu me consternes. Tu veux que je fréquente des poupées ? Que je sois élevée par des poupées ? Que j'aime des poupées ? »
Elle sentait à nouveau la colère s'investir, balayant le doute et la peur. En apparence, elle resta calme, mais à l'intérieur, elle sentait le feu qui couvait, impitoyable, prêt à et même désireux de faire des massacres. Comment pouvait-il lui dire ça ? Qu'il la connaissait mal ! elle pensait aux autres, elle, elle ne pouvait pas accepter d'être différenciée de ceux auxquelles elle tenait. Pas question d'être identifiée à lui, tout de même !
« Tu n'as encore rien compris. Pourquoi est-ce que tu ne cherches pas à me faire du mal ? Allez, vu tout ce que je t'ai fait, tu devrais répliquer. Tu n'aurais laissé personne d'autre que moi te traiter comme ça. Pourquoi moi, au juste ? Ça ne te vient pas à l'esprit que je t'ouvre les yeux sur un monde que tu as choisi d'ignorer ? »
Rage froide, tout juste contenue, rejaillissant dans la dureté glaciale de son ton, sur ses paroles acides. Ses yeux orangés tournaient au rouge sombre, obscurcis par cette colère foudroyante.
« Owen... prouve-moi seulement que tu me considères vraiment comme une personne, si tu veux que je te croie. »


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Ven 10 Sep - 22:31
Toutes ces paroles préméditées qu'on a lancées pour se servir.
Égo système civilisé
Qui n'a pas peur de faire souffrir

Ce ne sont que des mots
qui ne sont que des sons
ce ne sont que des mots
qui tournent en rond


- J'aimerais te croire. Mais...

Evidemment, croire un menteur ne serait pas des plus faciles. Pourtant il le pensait vraiment, pour une fois. Ce n’était même pas pour manipuler et se mettre la personne dans la poche.

- Tu as remarqué que tout tourne quand même autour de toi ? "Où ça va m'emmener..." "Ça ne me fait pas plaisir...". C'est très bien, si tu me voies comme une personne, c'est un vrai progrès, mais ça ne va pas plus loin. Une personne... on dirait que pour toi, c'est juste au dessus du rang de jouet, mais ça ne vaut pas encore le tien.

Bien sûr qu’il ne pensait qu’à lui, toute sa vie il n’avait agit que pour lui-même. Peut-être qu’une personne n’était qu’un rang au dessus de jouet et alors ? Personne n’avait encore eut ce grand honneur. Bon sauf peut-être Elinor, mais elle ne comptait pas, elle partageait son sang et puis lui servait bien. Unity n’allait tout de même pas croire que soudainement il la verrait comme une reine ou un truc dans ce genre là, et qu’il penserait à elle avant de combler ses propres désirs ? Il ne faut quand même pas exagérer.

- Alors désolée si je reste sceptique. Mais tu ne peux pas me voir comme une personne si tous les autres n'en sont pas.

C’était comme dire à une montagne « bouge », à moins de s’appeler Merlin et encore, ce serait bien étonnant que la montagne obéisse. Elle se contenterait sûrement de rester tranquillement où elle était, ignorant ce petit humain stupide qui pense pouvoir avoir un pouvoir sur la nature. Ben les paroles qu’Unity disait à cet instant là, faisait le même effet sur Neill. Voir les autres comme autre choses que des jouets ? Euh…

- Tu as pensé à tous ceux qui comptent pour moi ? Je ne suis pas si différente qu'eux, j'ai juste une grande gueule. Et eux, tu les vois comme des... poupées ? Owen, tu me fais plaisir, c'est vrai, mais en même temps, tu me consternes. Tu veux que je fréquente des poupées ? Que je sois élevée par des poupées ? Que j'aime des poupées ?

Oui ? Quel était le problème ? Ils avaient sûrement une importance pour Unity, tant mieux pour elle, mais pourquoi est-ce que Neill devrait leur accorder un quelconque intérêt ? N’était-ce pas lui en demander beaucoup trop ?
A son avis, combien de personne avant elle avait eut la chance d’être sauvé par Neill ? Combien avait eut le droit à l’honnêteté de Neill ? A combien il avait dit « je te vois comme une vraie personne » ?
Elle avait déjà beaucoup, et en désirait encore plus (le problème de l’être humain en général), bien sûr elle avait le droit, puisque lui-même était terriblement capricieux, mais Neill n’était pas du genre à changer, ni donner facilement. Encore moins voir les autres comme des personnes.

- Tu n'as encore rien compris. Pourquoi est-ce que tu ne cherches pas à me faire du mal ? Allez, vu tout ce que je t'ai fait, tu devrais répliquer. Tu n'aurais laissé personne d'autre que moi te traiter comme ça. Pourquoi moi, au juste ? Ça ne te vient pas à l'esprit que je t'ouvre les yeux sur un monde que tu as choisi d'ignorer ?

Un monde qu’il a choisi d’ignorer ? Ce monde plein de niaiseries, minable, inutile ? Quelle importance que de s’y intéresser, est-ce qu’il était aussi formidable ? Est-ce qu’il méritait qu’on se tue pour le préserver ? Répugnant. Neill préférait le sien, où il se battait pour survivre, où il utilisait son génie pour être le maître, où il s’amusait souvent et où le but était de vivre le plus longtemps possible et non pas d’aller se suicider pour punir les méchants.

- Owen... prouve-moi seulement que tu me considères vraiment comme une personne, si tu veux que je te croie.
- Alors très bien ne me crois pas. Je suis un menteur de toute façon, sans doute que depuis le début je ne fais ça que pour mieux te détruire. Même te sauver fait partit d’un plan machiavélique mis en œuvre pour te faire souffrir.

Ce n’était que des mensonges bien sûr, oui il était un menteur, mais il avait été honnête. Il ne voulait pas la détruire plus, il ne voulait pas la faire souffrir, il ne l’avait pas sauvé pour un quelconque plan machiavélique. Peut-être que pour elle c’était impossible de l’imaginer, mais il préférait mille fois la voir sourire ou l’entendre rire, qu’en colère comme maintenant.

Elle lui demandait une preuve ? Mais quelle preuve pourrait-il lui donner ? N’importe quel geste pouvait être mensonger, n’importe quelles paroles pouvait être inventé, il était un manipulateur depuis tellement longtemps que quoi qu’il fasse, cela pourrait être interprété comme étant faux, ou joué.

- Je pense à moi avant tout le monde, oui. Je ne vois les autres que comme des jouets et encore il y en a que je ne vois même pas. Unity, je ne changerai pas, même si tu le désires. Je ne peux pas voir tes amis, ta famille, ton copain (air dégouté) comme des personnes.

Il se rallongea et poussa un soupire :

- Bon sang tu m’avais dit que mon honnêteté te suffirait, mais bien sûr tu veux des preuves. Comment un menteur pourrait-il dire la vérité de toute façon ? Comment est ce que je pourrais être sincère alors qu’il est impossible de me croire.

Habituellement il s’en fichait, mais cette fois-ci il aurait bien voulu que pour une fois on se contente juste de croire ce qu’il disait. Parce qu’il n’avait pas manière de prouver qu’il disait vrai.

- Pourquoi toi ? Ça n’a rien à voir avec ton monde. Sinon n’importe qui d’autre aurait fait l’affaire. J’en ai rencontré des gens qui osaient me défier, au moins un peu, ils n’ont pas fait long feu. Tu m’apparais différemment c’est tout. Peut-être que toi tu te places au niveau des autres et ne te vois pas différente, mais moi j’ai une autre vision des choses, c’est tout. Enfin ça non plus tu n’es pas obligé de le croire.

Il resta silencieux un moment, réfléchissant, cherchant ce qu’il pourrait dire de plus convainquant, il n’avait pas vraiment d’idée, pourtant il se lança à nouveau :

- Tu as dit que ton contact me troublait… Crois-tu honnêtement que quelqu’un que je ne verrai que comme un jouet pourrait me troubler ?

C’était ce qu’il avait trouvé de mieux, mais c’était le seul geste réellement sincère qu’il pouvait faire puisque c’était la seule réaction qu’il n’avait jamais eut. Mais ce ne serrait sans doute pas suffisant… Seulement voilà il lui paraissait complètement impossible de prouver ses paroles…
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Ven 10 Sep - 23:46
« Alors très bien ne me crois pas. »
Elle sourit tristement. Voilà, elle le savait, il n'en serait pas capable. Il n'avait pas l'habitude sans doute qu'on exige de lui une preuve.
« Je suis un menteur de toute façon, sans doute que depuis le début je ne fais ça que pour mieux te détruire. Même te sauver fait partit d’un plan machiavélique mis en œuvre pour te faire souffrir. »
Bon, c'était un peu gros quand même, l'histoire du plan machiavélique. Personne n'aurait l'idée de monter sur pied un plan ultra-subtil juste pour la détruire, elle. Il était beaucoup plus facile et beaucoup plus efficace d'emprunter la voie directe et d'enfoncer son armure à la massue jusqu'à la briser. Un coup par-ci, un coup par-là. Surtout que Neill ne pouvait pas savoir qu'elle avait prévu de se tuer, après tout.
Ah, si seulement il ne s'était pas enfoncé dans le bourbier du mensonge...
« Je pense à moi avant tout le monde, oui. Je ne vois les autres que comme des jouets et encore il y en a que je ne vois même pas. Unity, je ne changerai pas, même si tu le désires. Je ne peux pas voir tes amis, ta famille, ton copain comme des personnes.  »
Mots durs pour Unity, qui se sentit pâlir pendant que le vicomte se rallongeait. Curieusement, pour elle, ne pas voir ses proches comme des personnes, c'était ne pas la considérer comme un être vivant. Elle était construite à partir de ces relations, qui faisaient partie d'elle : renier leur humanité, c'était renier une partie de la sienne. Il n'avait rien compris de ce qu'elle avait voulu lui dire : tout ça, ce n'était que des mots, du vent. Personne, c'est presque comme jouet, ça n'a pas de valeur. C'était d'autant plus blessant pour elle, parce que ça lui donnait l'impression d'être une poupée de luxe. Rien de plus. Elle avait le visage fermé, contrôlé pour ne pas exploser de fureur et le rouer de coups.
« Bon sang tu m’avais dit que mon honnêteté te suffirait, mais bien sûr tu veux des preuves. Comment un menteur pourrait-il dire la vérité de toute façon ? Comment est ce que je pourrais être sincère alors qu’il est impossible de me croire. »
Et paf ! voilà qu'il trouvait ses failles et rejetait sur elle chacun de ses défauts. Si elle avait été debout, elle aurait presque reculé, sous le choc. Ses yeux s'étaient sensiblement agrandis tandis qu'elle se rendait compte de sa bêtise. Évidemment que c'était impossible. C'était bien pour cela qu'entre eux, c'était incompatible. Même les preuves ne servaient à rien. Il avait raison : il aurait du mal à le lui prouver. Pourtant, ne ressentait-elle pas cette sincérité, si différente de la moquerie habituelle du vicomte ? Était-ce aussi le cas avant ?
« Pourquoi toi ? Ça n’a rien à voir avec ton monde. Sinon n’importe qui d’autre aurait fait l’affaire. J’en ai rencontré des gens qui osaient me défier, au moins un peu, ils n’ont pas fait long feu. Tu m’apparais différemment c’est tout. Peut-être que toi tu te places au niveau des autres et ne te vois pas différente, mais moi j’ai une autre vision des choses, c’est tout. Enfin ça non plus tu n’es pas obligé de le croire. »
Pourquoi, à mesure qu'il parlait, se sentait-elle d'autant plus consternée ? Pourquoi avait-elle l'impression d'être face à un être obtus, confiant en lui et foncièrement égoïste ? Et surtout, pourquoi prenait-elle la peine de l'écouter, elle qui trouvait qu'il allait trop loin pour être encore fascinant, trop loin pour qu'elle puisse accepter ce qu'il lui disait ? Unity ressentait sur le coup une désagréable sensation d'être prise au piège. Et pourtant, elle n'était pas décidée à bouger de lui. C'était à lui de faire le premier pas.
« Tu as dit que ton contact me troublait… Crois-tu honnêtement que quelqu’un que je ne verrai que comme un jouet pourrait me troubler ? »
Là, c'en était trop. Parce qu'elle était forcée de reconnaître qu'il avait raison.
« Non... » : chuchota-t-elle en guise de réponse, sous le choc.
Lentement, elle se sentit glisser, glisser inexorablement. Et elle ne parvenait même pas à se retenir. Elle était trop abasourdie, trop dégoûtée pour réagir. Elle ne remarqua même pas qu'elle était de nouveau elle aussi allongée, tout simplement abattue.
« C'est pas juste. Tu ne sais même pas ce que ça veut dire. Comment tu peux trouver la preuve ? » : murmura-t-elle dans son oreille.
Elle resta là, un instant, en silence, à contempler le plafond de ses yeux semblant morts. Elle détestait absolument cette situation. Même chez elle, il fallait encore qu'il gagne. Tout cela, c'était trop désespérant. Visiblement, elle n'avait plus la moindre chance de victoire. A quoi cela servait-il de s'égosiller encore, de se débattre en vain s'il était trop coriace ?
« J'abandonne. »
Ce simple mot voulait à la fois tout et rien dire. Le ton était neutre, lui aussi peu représentatif de ce qu'elle pensait vraiment.
« J'en ai marre, je te l'ai déjà dit. J'ai pas envie de passer mon temps à lutter contre toi alors que j'ai d'autres choses à faire. D'autres personnes à voir, des personnes qui, elles au moins, comprennent le sens des mots "discussion" et "respect", parce qu'on ne peut pas dire que ce soit ton cas. »
Et pourtant, elle ne se relevait pas. Elle n'en avait plus la force, elle était trop lasse, trop fatiguée pour cela. Et puisqu'elle se laissait aller, autant y aller jusqu'au bout.
« Désolée, mais on ne pourra pas s'entendre. Tu t'es seulement entendu ? Pour moi, t'es un monstre, et je ne fréquente pas les monstres. »
N'ayons plus peur des mots, allons-y franco et avec sincérité.
« Tu me pousses à bout, là, Owen. Et tu surestimes mes capacités. Là, j'ai atteint mes limites, et je n'irai pas plus loin. Après, tu fais ce que tu veux, mais j'ai dit que j'abandonnais. Énerve-toi autant que tu veux, ou au contraire rigole, bref, je m'en fous. J'en ai marre. »
Et sur ces mots, elle ferma les yeux.


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Sam 11 Sep - 2:22
C'est pas ma faute
Si mes parents ont fait de moi
Ce que je suis ce que tu vois

- Non...

C’était chuchoté, mais cela répondait bien à la question de Neill. Non il n’aurait jamais pu être troublé pour un simple jouet. Même pas un qui avait réussi à atteindre la deuxième place. D’ailleurs seule Unity avait réussit un jour un tel exploit (de le troubler, pas d'être à la deuxième place), alors bon.

Doucement elle se rallongeait sur lui, ce n’était pas désagréable, mais sans comprendre pourquoi le vicomte ne trouvait pas cela agréable non plus. Il manquait quelque chose, peut-être son sourire ?

- C'est pas juste. Tu ne sais même pas ce que ça veut dire. Comment tu peux trouver la preuve ?

Il n’avait pas fait exprès, il l’avait pourtant cherché cette petite preuve, il y avait réfléchit, fouillant dans sa tête ce que cela pourrait être, et même après l’avoir énoncé il n’avait pas été sûr que cela suffirait. Pourquoi vouloir à ce point montré qu’il disait la vérité ? Juste pour elle, juste pour qu’elle le croit. Dire qu’il avait pensé lui faire plaisir et que maintenant elle paraissait si triste, qu’avait-il mal fait encore ? Tout. Parce que le mot « bien » il ne savait pas l’utiliser.

- J'abandonne.

N’était-ce pas comme une victoire ? Alors c’était quoi ce goût amer dans la bouche ? C’était quoi cette déception dans sa tête ? Et pourquoi Neill ne se mit pas à sourire de cela ? Il n’était pas du tout content du tour que prenaient les choses.

- J'en ai marre, je te l'ai déjà dit. J’ai pas envie de passer mon temps à lutter contre toi alors que j'ai d'autres choses à faire. D'autres personnes à voir, des personnes qui, elles au moins, comprennent le sens des mots "discussion" et "respect", parce qu'on ne peut pas dire que ce soit ton cas

Discussion et respect. Il les connaissait pourtant ces mots là, il les utilisait souvent avec hypocrisie, mais les femmes, les hommes, les enfants, les vieillards le trouvaient toujours très respectables, au moins jusqu’à ce qu’il leur montre le contraire bien sûr. Parler, il savait le faire, et s’ennuyait d’ailleurs souvent à devoir le faire. Si au moins les nobles savaient de quoi ils causaient, plutôt que de raconter leurs histoires si peu intéressantes.
Bref, elle n’avait pas envie de lutter avec lui, voulait bien dire qu’elle n’avait pas envie de rester avec lui.

- Désolée, mais on ne pourra pas s'entendre. Tu t'es seulement entendu ? Pour moi, t'es un monstre, et je ne fréquente pas les monstres.

Il était un monstre, oui oui oui oui. Il plussoyait. Il en était fier, content, heureux, alors si elle pouvait éviter de le rendre coupable de cet état de fait. Si elle pouvait… Ne pas utiliser ça pour dire qu’ils ne pourraient pas s’entendre, ni se voir.

- Tu me pousses à bout, là, Owen. Et tu surestimes mes capacités. Là, j'ai atteint mes limites, et je n'irai pas plus loin. Après, tu fais ce que tu veux, mais j'ai dit que j'abandonnais. Énerve-toi autant que tu veux, ou au contraire rigole, bref, je m'en fous. J'en ai marre.

Neill avala les paroles, comme on avalerait une vodka et le verre qui va avec, une chaise, le bar tout entier, disons que ça passait pas, que ça lui restait en travers, qu’en plus ça allait être dur à digérer. Il chercha même vite fait la dernière fois qu’il s’était sentit comme ça c’était quand ? Et ne trouva pas. Peut-être un jour, y avait vraiment très longtemps. Sans doute que quand on était un monstre ce n’était que ce qu’on méritait, qu’un jour on soit… C’était quoi le mot déjà ?
Blessé. Bien fait pour ta gueule, tiens prend toi ça, tu l’as bien mérité, il y a une justice sur cette terre. C’est bien la seule chose qu’on te doit Neill Owen, voilà ce qu’on gagnait à ne jamais rien donner, à toujours vouloir être vainqueur. Alors ça fait quoi de se retrouver à la place du perdant ?

Le vicomte ne s’énerva pas, il avait l’impression de ne pas en avoir la force, ni même l’envie. Il rigola encore moins. Alors qu’il existait quelque part en lui un feu, et une tornade, alors qu’il pouvait devenir fou, méchant, colérique, voilà qu’il avait l’impression qu’il ne restait plus que les cendres et à peine une petite brise, même pas de quoi rafraichir.
Doucement il posa ses mains sur les épaules d’Unity, puis la repoussa, se rasseyant en même temps qu’il la remettait assise. Ensuite il dégagea le reste de son corps de sous elle et s’assit sur le canapé.

- Je vois.

Il attrapa la couverture, se releva et la replia, puis la posa à côté d’elle.

- C’était plutôt sympa, ta façon de guérir ma fièvre.

Neill lui fit un petit sourire, quasiment forcée, il essayait de faire de l’humour mais s’en sentait bien incapable. Et maintenant ? Il se sentait de trop, d’ailleurs il avait d’autre chose à faire, puis peut-être que sa sœur l’attendait. Bien sûr que sa place n’était pas ici, un monstre n’avait rien à faire dans l’appartement d’un… De deux détectives. Lui il avait un manoir, son cher manoir, sa solitude adorable qu’il cajolait si bien...

- Bien… Je pense que je vais partir maintenant, je crois que je me suis déjà trop attardé.

Sûr qu’elle n’allait pas le retenir, elle lui ouvrirait même la porte elle-même et le pousserait à l’extérieur.

- Si tu pouvais… Éviter de te suicider. J’éviterai de venir te voir.

Neill n’avait pas non plus envie qu’elle refasse une bêtise de cette ampleur, pour rien en plus.

- La prochaine fois qu’on se rencontrera, je n’y serai pour rien.

Qu’elle croit ou non à ce qu’il disait, c’était vrai. Le vicomte venait de perdre l’envie de venir de lui-même. Pas celle de la voir, oh non, il savait même qu’il passerait les prochains jours, semaines, et peut-être mois à essayer de ne pas penser à elle. Mais ça ne servait à rien, ils ne s’entendraient jamais… Et lui ne la voyait plus comme un jouet, c’était comme une incompatibilité, ou alors une grosse blague. « Eh Neill, devient dépendant de ce qui t’es interdit, génial non ? ».
Exactement pour cette raison qu’il avait toujours détesté ces choses là, voilà maintenant il en avait la preuve, c’était trop destructeur, c’était ce qui faisait de notre vie qui était si fantastique jusque là… Une espèce de farce ridicule.

Cependant avant d’aller voir ailleurs s’il y avait des gens à torturer, debout devant Unity, il s’approcha :

- Unity… Bon je sais que tu vas détester ce que je vais faire mais… De toute façon, on ne se reverra sûrement plus avant longtemps, chouette non ?

Non.
Enfin bref, il continua à s’approcher et embrassa sa joue. C’était marrant, il avait déjà fait ça beaucoup de fois, avec beaucoup de personnes différentes, avec qui ça allait souvent bien plus loin, mais cette fois-ci seulement il en avait vraiment envie, et cette fois-ci seulement cela lui parut vraiment… Bien. Comme si la joue d’Unity avait quelque chose de différent, de magique, alors que ce n’était qu’une joue comme mille autres. Après ce geste il évita son regard, pas envie d’y voir son dégoût ou d’autres choses qui ne lui plairaient pas. Il se recula, se retourna, récupéra ses affaires à lui.

- Ah, je te ferai envoyer ces habits là.

Il parlait bien sûr de ceux qu’il avait sur lui, puisqu’elle l’avait changé. Il les ferait envoyer, parce qu’elle… Ne voudrait pas le voir. Il… Avança jusqu’à la porte, sans envie de partir, mais il savait qu’il le devait.
Sa main appuya sur la poignée, mais il ne pu plus faire un pas de plus. Attend ? Mais qu’est ce qu’il attendait là ? Qu’elle lui dise qu’elle avait changé d’avis ? Qu’elle pouvait essayer ? Essayer de le comprendre, de le voir autrement que comme le monstre qu’il était, essayer quand même de bien s’entendre avec lui même si c’était impossible ? Continuer à dormir contre lui, à lui parler, à lui passer la main dans les cheveux, à l’embrasser sur le front, à lui procurer ces mille sensations interdites, incompréhensibles, mais tellement bien.
Elle ne pourrait sûrement pas. De toute façon Neill lui-même le savait, il ne le méritait pas. Non, il ne LA méritait pas.

Neill avait envie de se retourner, de lui dire « c’est pas ma faute, c’est mon éducation, c’est mon père, c’est ma naissance, c’est pas ma faute, c’est la cruauté, l’hypocrisie, c’est l’humain, le monde, c’est pas ma faute, c’est les autres, c’est la haine… », mais il ne le fit pas, parce que c’était comme des supplications et ça ne lui ressemblait pas. Et puis en plus, c’était sa faute. S’il s’était sentit si coupable il aurait fait des efforts pour changer, pas accuser les autres, seulement il aimait ce qu’il était.
En tout cas c’était sûr, il ne pouvait pas tout avoir… Pas tout.

Mais cet idiot resta devant la porte comme s’il était devant un mur de deux mètres, et qu’il lui paraissait impossible de la franchir…
Et la seule chose qu’il se disait était dans le genre : promis, si elle me retient j’aide une grand-mère dans la rue, je tue personne pendant un mois, je fais un câlin à Elinor, je donne de l’argent à un clochard...
Se disant que de toute façon il ne prenait pas trop de risque.
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Sam 11 Sep - 23:15
Par chance, Neill ne réagit pas aussi mal que ce qu'elle attendait. Enfin, ce fut lui qui la releva et qui la fit s'asseoir. C'était un peu ce qu'elle avait entendu, qu'il rejette ce contact. Elle sourit intérieurement, bien que son visage gardait une expression triste. Maintenant, ils étaient assis l'un à côté de l'autre, et cela ne la gênait plus.
« Je vois. » Il se leva plia la couverture avec une attention qu'elle ne lui connaissait pas, et la posa sur le canapé. « C’était plutôt sympa, ta façon de guérir ma fièvre. »
Elle sentit qu'il essayait de se forcer à en rire, sans doute pour minimiser le choc, l'impact. Mais c'était raté, elle ne sourit pas, restant toujours aussi impassible. Surtout qu'en réalité, elle n'avait rien fait, il s'était guéri tout seul. Enfin, si ça pouvait lui être imputé, c'était toujours bon à prendre, n'est-ce-pas ?
« Bien… Je pense que je vais partir maintenant, je crois que je me suis déjà trop attardé. »
Elle ne répondit pas. Ce n'était pas qu'il s'était trop attardé, non, sa compagnie avait été plutôt agréable jusqu'à ce qu'il redevienne celui qu'il avait toujours été et gâche l'instant. Cela changeait de ce taciturne Ringalls qui, au fond, était imprévisible. C'était aussi plus attrayant, plus enivrant par l'impression de danger qu'il apportait. Pourtant, elle ne pouvait pas supporter sa manière d'être. La simple idée de manipuler quelqu'un lui donnait plutôt envie de vomir, alors face à un gigantesque manipulateur, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'elle soit mal à l'aise. Surtout si celui-ci s'en vantait. Non, elle ne pourrait pas le comprendre.
« Si tu pouvais… Éviter de te suicider. J’éviterai de venir te voir. »
Elle acquiesça, se demandant si elle l'avait vraiment touché en mettant fin à leur lutte. Peut-être se sentait-il blessé, malheureux... ? il l'avait cherché. Mais le suicide, non, cela ne servait plus à rien, d'autant plus s'il cessait de se mêler de ses affaires. Elle l'avait fait pour le précipiter vers sa chute, désormais ce serait inutile : elle estimait qu'elle lui portait ainsi un sacré coup. Mais c'était presque dommage qu'il ne s'acharne pas, qu'il se montre aussi docile - un adjectif qui pourtant est incompatible avec Neill Owen - et accepte simplement sa décision. Pire, qu'il ne recherche même pas le contact. D'un autre côté, jusque là, c'était toujours elle qui était venue vers lui, ou le hasard qui les avait réunis, donc on ne pouvait pas dire qu'il allait beaucoup changer son comportement...
« La prochaine fois qu’on se rencontrera, je n’y serai pour rien. »
Elle haussa les épaules. Et elle non plus n'y serait pour rien, vu qu'elle n'avait aucune raison d'aller lui courir après.
Elle le vit soudainement s'approcher.
« Unity… Bon je sais que tu vas détester ce que je vais faire mais… De toute façon, on ne se reverra sûrement plus avant longtemps, chouette non ? »
Qu'est-ce que... ? Avant qu'elle ait eu le temps de réagir, elle sentit ses lèvres posées contre sa joue l'embrasser. Elle se sentit rougir violemment, retenant à grand-peine le frisson qui ne demandait qu'à la parcourir. Quand il s'éloigna, Neill ne la regardait plus. Dommage, il aurait sans doute été étonné par ce qu'il aurait vu dans ses yeux. Il s'approcha de la porte.
« Ah, je te ferai envoyer ces habits là. »
Pourtant, il ne partait pas, et le silence s'installa entre eux, étrange, lourd. Unity sentit que c'était à elle de le briser. Parce qu'il restait là comme un idiot, sans bouger, sans savoir que faire. Il attendait peut-être quelque chose de sa part ? Pauvre petit. Elle l'avait peut-être malmené. Se couchant sur le canapé qu'il venait de quitter - retrouvant ainsi sa place favorite - elle le toisa un moment, avant de finalement lâcher :
« Non, tu ne les feras pas envoyer. C'est toi qui viendras nous les rendre, en personne. »
Elle ne voulait pas qu'il utilise encore quelqu'un dans ses sombres machinations. S'il croyait lui faire plaisir, c'était raté. Cela la mettait plutôt en rogne, comme s'il refusait de voir la vérité en face et qu'il préférait ne plus jamais la voir, pour ne pas admettre qu'elle ne voulait pas se battre contre lui.
« Owen, c'est quoi cette attitude défaitiste ? je ne te reconnais pas, tu n'es même pas capable de protester et tu... »
Elle s'arrêta net pour ne pas prononcer les mots fatidiques. "M'a embrassé sur la joue" sonnait trop mal face à lui. Et puis, le but, c'était de le faire réagir, pas de l'enfoncer en lui montrant comme il avait agi "normalement".
« Arrête de faire ton pauvre malheureux, tu l'as cherché quand même. »
Dans le sens où il n'avait pas compris qu'elle ne pouvait supporter quelqu'un comme lui, l'incarnation même de ce qu'elle combattait. Qu'il refusait encore de la voir comme étant sur un pied d'égalité avec lui. Des choses comme ça.
« Ne t'étonne pas si cela ne fonctionne pas avec moi. Sans vouloir t'offenser, je comprends pourquoi personne ne tient à toi. Tu n'as pas conscience que ce que tu dis peut être extrêmement blessant ? J'aimerais t'aider, pourtant. »
Voilà, c'était dit. Elle soutint son regard sans ciller, bien consciente d'avoir été assez dure dans ses mots et qu'il risquait de le prendre mal.
« J'avais espéré qu'à mon contact, tu serais plus ouvert à ces choses que tu méprises. Tu vois bien que j'appartiens à ce monde-là, et je ne crois pas que tu me méprises aussi. Tu ne te rends pas compte à quel point ta vie peut être vide et creuse, ça me fait mal au cœur. Et malgré ce que je sais de toi, petit monstre. Essaie au moins d'y réfléchir. »
Puis elle afficha enfin un sourire, sourire sincère et amusé. Parce qu'elle s'était malgré tout attachée à lui.
« Reviens quand même me voir, si tu crois que tu peux te maîtriser. »


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Dim 12 Sep - 1:39
- Non, tu ne les feras pas envoyer. C'est toi qui viendras nous les rendre, en personne.

Bon, elle ne le retenait pas, mais c’était comme lui demander de revenir. Juste pour lui rendre des habits, mais bon. Enfin… Peut-être qu’il ne la verrait même pas, tomberait sur Ringalls et devrait faire avec.

- Owen, c'est quoi cette attitude défaitiste ? je ne te reconnais pas, tu n'es même pas capable de protester et tu...

Il se retourna, ouvrant la bouche pour dire qu’il n’était pas défaitiste, juste qu’il n’avait plus envie de jouer. Il ne la voyait même plus comme un jouet, alors le jeu n’avait plus aucun sens, ça servirait à quoi de rester alors qu’elle n’avait pas envie de le voir, qu’il ne pourrait jamais s’entendre. C’était comme se battre contre le vent, c’était inutile et blessant. Si la première raison n’était pas une excuse, la deuxième était la preuve que tout ce qui lui restait à faire c’était de partir. Mais il se tut, parce qu’il ne savait pas comment exprimer cela.

- Arrête de faire ton pauvre malheureux, tu l'as cherché quand même.

Neill ne faisait pas son pauvre malheureux, c’était simplement qu’il… N’allait pas sauter de joie c’est tout. Oui il le méritait et l’avait cherché, c’était sa punition, trop cool. Il aurait sans doute préféré qu’on lui tape dessus, qu’on lui tire dessus, qu’on le jette en prison et qu’on le pende devant des gens qui applaudiraient. Qu’on lui demande c’était quoi sa dernière volonté. La mort, il y faisait face constamment, mais pas la dépendance. Et c’était sans doute parce que mourir ne lui ferait rien que ce n’était pas comme ça qu’on le punissait.

- Ne t'étonne pas si cela ne fonctionne pas avec moi. Sans vouloir t'offenser, je comprends pourquoi personne ne tient à toi. Tu n'as pas conscience que ce que tu dis peut être extrêmement blessant ? J'aimerais t'aider, pourtant.

Il se fichait qu’on ne l’aime pas, bien au contraire. Neill n’avait jamais cherché ce genre de sentiments envers personne, s’il séduisait les autres ce n’était que l’histoire de quelques semaines, à peine. Alors pourquoi est ce qu’il cherchait à ce qu’Unity l’apprécie ? Un vrai mystère. Et bien sûr qu’il avait conscience d’être blessant, pourtant il était sincère. Alors même en disant la vérité, de sa bouche ne sortait que du poison.

*M’aider pour quoi ?*

C’était la question. Il n’avait pas besoin d’aide, d’ailleurs s’il en avait eut besoin il serait allé s’enfermer dans un asile, en compagnie de son cher frère.

- J'avais espéré qu'à mon contact, tu serais plus ouvert à ces choses que tu méprises. Tu vois bien que j'appartiens à ce monde-là, et je ne crois pas que tu me méprises aussi. Tu ne te rends pas compte à quel point ta vie peut être vide et creuse, ça me fait mal au cœur. Et malgré ce que je sais de toi, petit monstre. Essaie au moins d'y réfléchir.

Mais pourquoi s’ouvrir ? Quel intérêt à ce monde vraiment ? Regardez ces gens qui se détruisent même sans son aide, voir leur visage sourire d’hypocrisie, qui font semblant d’aimer, ou côtoyer des femmes qui se marient pour l’argent de leur futur. Il méprisait tout cela, il ne supportait pas leurs mots, leurs délires, leurs rêves, leurs envies, leurs drogues… Ou la seule chose qui vaut le coup soit leur littérature, alors qu’ils ne la reconnaissent qu’à peine. Qu’est ce qu’il avait de si chouette son monde hein ? Un monde où il fallait qu’elle se fasse passer pour un homme pour être prise au sérieux en tant que détective.
Et puis surtout quel intérêt à la famille, quand on voyait la sienne ?
Alors oui, peut-être que sa vie était vide et creuse, mais il ne voulait pas qu’on ait mal au cœur pour lui, au moins il vivait de ce qu’il voulait, se rendant heureux à sa manière. Pitié qu’on n’ait aucune pitié pour lui. C’était donc déjà tout réfléchis d’avance, il continuerait à mépriser ce monde, et laisserait sa vie comme elle était.

- Reviens quand même me voir, si tu crois que tu peux te maîtriser.

Elle lui souriait, mais Neill ne lui rendit pas.

- Tu veux m’aider, tu as mal au cœur parce que ma vie est vide et creuse, tu veux me faire découvrir à quel point le monde est merveilleux. Tu sais, achète un moule et met moi dedans, je deviendrai peut-être comme tu le désires.

Ce n’était vraiment pas sympa de dire ça, mais c’était aussi un peu l’impression que tout cela lui donnait. Pour plaire aux autres il fallait être comme ils le désiraient et non pas comme on était, voilà pourquoi il n’avait aucun désire de plaire réellement à quelqu’un et ne s’attachait à personne.

- Tu sais… Tu vas encore dire que je pense à moi en premier, mais… Moi, je veux être avec toi, même quand tu me jettes une tasse de thé à la figure, quand tu me donnes un coup de poing, quand tu me montres à quel point je suis horrible, quand tu me fais prendre conscience à quel point je suis seul et à quel point je n’ai rien. Quand je découvre que tu es différente de moi, quand je n’ai aucune importance pour toi, quand je ne fais partit que de ta vie professionnelle et encore. Je veux être avec toi même en sachant que toi t’as un copain, des amis, une famille, ou pire quand tu me montres que tu peux me manipuler. En fait je veux être avec toi même en sachant que tu me détestes. Alors oui je suis un monstre c’est totalement vrai, je suis horrible, je suis méchant, et en plus j’en suis fier, je suis le pire de tous les gens que tu pouvais rencontrer, mais… Je ne t’ai pas demandé de changer pour moi, d’être mieux, d’être moins bien, d’être différente. A la limite je me fichais bien que tu continues de ne pas m’aimer tant que je pouvais te voir…

Il reprit sa respiration après son discours, pourtant il n’avait pas finit :

- Alors, ne m’aide pas, ne me change pas. Tu n’y arriveras pas, tu te fatigueras pour rien, continue juste à me détester comme je suis. Si je devenais différent, ce ne serait pas moi que tu apprécierais, mais le type que tu rêverais que je sois.

Neill se tut une minute, juste le temps que les paroles s’enregistrent bien dans la tête d’Unity, qu’elle les comprenne, qu’elle y réfléchisse, ou qu’elle les oublie.

- Je ne veux pas être blessant avec toi, je suis juste content de ce que je suis Unity. Oui, je sais, c’est horrible. Ne t’en fais pas, je ne vivrai pas longtemps.

Parce que quelqu’un comme lui mourrait dans un règlement de compte, dans une ruelle, ou pendu pour la justice, plus tôt sans doute qu’on ne le croyait. Ça n’avait aucune importance de toute façon.

- Pourquoi vouloir que je revienne maintenant alors que tu abandonnes ? Alors que tu sais qu’on ne s’entendra jamais ? J’ai envie de te voir, de te revoir, de rester avec toi, mais toi ? Je pensais que moins tu me voyais mieux tu te portais, il vaut alors mieux que je ne revienne pas.

Neill pensait avoir cette fois-ci finit, pourtant il ne put s’empêcher d’ajouter :

- Et ne crois pas que je suis défaitiste ou que je fais mon pauvre malheureux, que je ne persévère pas. Pour l’instant je dis que je m’en vais, mais si un jour on se revoit, on se recroise, alors qui sait ce que je ferai. Surtout si j’ai beaucoup essayé de ne pas penser à toi pendant longtemps.

Le vicomte retrouva alors seulement son sourire, pas méchant, ni moqueur, juste simple. Il n’avait pas fait ni un pas en avant, ni en arrière, il était dos à la porte, mais avait eut soudainement tellement de choses à dire qu’il n’avait plus pu se retenir. Et puis ça n’avait aucune importance, au point où il en était avec Unity franchement. Après tout, tant qu’il n’était plus blessé, ce n’était pas si mal de dire ce qu’il pensait, ce qu’il avait dans la tête, et peut-être même sur le cœur (vu qu’il en avait un qui pouvait s’arrêter).
Ce n’était pas vraiment qu’il changeait, simplement qu’il montrait un autre côté de lui-même assez peu connu, vu qu’il ne s’était jamais attaché réellement à quelqu’un. Ce n’était pas un côté désagréable finalement, peut-être qu’il devrait apprendre à mieux le connaître, et l’apprivoiser. Bien sûr il ne le garderait que pour quelques rares occasions, ou pour Unity, qu’elle le déteste ou pas, qu’ils ne s’entendent jamais comme elle le disait ou finalement si, un jour.
Parce que c’était certain ils se reverraient, sinon aujourd’hui Neill n’aurait pas été là pour la sauver…
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Dim 12 Sep - 23:14
Bien évidemment, comme il fallait s'en douter, Neill ne le prit pas très bien.
« Tu veux m’aider, tu as mal au cœur parce que ma vie est vide et creuse, tu veux me faire découvrir à quel point le monde est merveilleux. Tu sais, achète un moule et met moi dedans, je deviendrai peut-être comme tu le désires. »
Elle secoua la tête. Elle n'avait pas envie de le modifier, de le modeler à l'image des autres, non, elle voulait juste lui faire voir ce qu'il ratait en reniant cet autre univers. Pouvait-on lui reprocher de vouloir lui ouvrir les yeux ? Après tout, elle connaissait aussi bien son monde à lui, elle en avait même fait partie à un moment donné. Et elle le fréquentait toujours, d'une certaine manière. Si elle avait estimé que cela valait le coup d'en sortir...
« Tu sais… Tu vas encore dire que je pense à moi en premier, mais… Moi, je veux être avec toi, même quand tu me jettes une tasse de thé à la figure, quand tu me donnes un coup de poing, quand tu me montres à quel point je suis horrible, quand tu me fais prendre conscience à quel point je suis seul et à quel point je n’ai rien. Quand je découvre que tu es différente de moi, quand je n’ai aucune importance pour toi, quand je ne fais partit que de ta vie professionnelle et encore. Je veux être avec toi même en sachant que toi t’as un copain, des amis, une famille, ou pire quand tu me montres que tu peux me manipuler. En fait je veux être avec toi même en sachant que tu me détestes. Alors oui je suis un monstre c’est totalement vrai, je suis horrible, je suis méchant, et en plus j’en suis fier, je suis le pire de tous les gens que tu pouvais rencontrer, mais… Je ne t’ai pas demandé de changer pour moi, d’être mieux, d’être moins bien, d’être différente. A la limite je me fichais bien que tu continues de ne pas m’aimer tant que je pouvais te voir… Alors, ne m’aide pas, ne me change pas. Tu n’y arriveras pas, tu te fatigueras pour rien, continue juste à me détester comme je suis. Si je devenais différent, ce ne serait pas moi que tu apprécierais, mais le type que tu rêverais que je sois. »
Elle sentit son cœur se serrer en entendant ça. Allez lui répondre, après un tel récit... décidément, il était vraiment attaché à elle, et ça, ça la culpabilisait. Parce que s'il se rendait bien compte de sa solitude, c'était encore pire, elle avait l'impression de lui retirer le dernier lien qui le rattachait à ce monde, à un semblant de bonheur. Elle se mordit la lèvre violemment, se retenant de ne pas aller lui dire de rester. Non, ça pas question, il reviendrait une autre fois s'il le voulait, mais pas aujourd'hui.
Et puis Neill reprit :
« Je ne veux pas être blessant avec toi, je suis juste content de ce que je suis Unity. Oui, je sais, c’est horrible. Ne t’en fais pas, je ne vivrai pas longtemps. »
Mais justement, elle ne voulait pas qu'il meure, cet imbécile ! Avec tout ce qu'il lui avait fait, et tout ce qu'elle avait investi, il n'allait certainement pas finir bêtement sa vie, quand même, et dans les prochains mois ou années ? C'était trop horrible à envisager. Et puis, ça rappelait Lara aussi. Elle n'avait pas envie qu'il aie le même destin que ce personnage fictif...
« Pourquoi vouloir que je revienne maintenant alors que tu abandonnes ? Alors que tu sais qu’on ne s’entendra jamais ? J’ai envie de te voir, de te revoir, de rester avec toi, mais toi ? Je pensais que moins tu me voyais mieux tu te portais, il vaut alors mieux que je ne revienne pas. Et ne crois pas que je suis défaitiste ou que je fais mon pauvre malheureux, que je ne persévère pas. Pour l’instant je dis que je m’en vais, mais si un jour on se revoit, on se recroise, alors qui sait ce que je ferai. Surtout si j’ai beaucoup essayé de ne pas penser à toi pendant longtemps. »
Elle le regarda sourire, un étirement si simple qu'il en devenait étrangement attirant. Mine de rien, quand il était ainsi, il était bien plus agréable, et puis, il lui montrait qu'elle n'avait pas entièrement raison. Cela la rendait heureuse malgré elle.
« Qu'est-ce que tu veux que je te réponde ? Tu n'as pas tort, moi non plus, et je ne veux pas me disputer avec toi. Maintenant, je t'ai dit que tu ne devais pas avoir peur de revenir. J'ai dit que je ne voulais pas lutter contre toi, pas que je refusais que tu viennes me voir et... »
Elle s'interrompit brusquement lorsqu'elle entendit quelqu'un frapper à la porte. Elle fronça les sourcils, se demandant qui ça pouvait bien être. Certainement pas Neill, elle voyait bien qu'il ne l'avait pas fait. Elle se leva du canapé, passa devant le vicomte et déverrouilla la porte, qu'elle ouvrit avec précaution. Le visage de Ryan lui sauta aux yeux, être aimé qui avait apparemment décidé de lui faire une surprise, et qui profita de sa surprise béate pour lui voler un baiser.
« Bonjour, Unity. » : la salua-t-il de sa voix agréable. Elle lui répondit.
Il aperçut Neill, sourit en l'apercevant et demanda :
« C'est lui, ton ami ?
- Encore un autre, répondit Unity. Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je suis passé chez toi, mais comme il n'y avait personne, je me suis dit que tu étais peut-être ailleurs, expliqua-t-il. Bonne pioche, non ? »
Elle lui sourit, et l'invita à s'asseoir. Puis elle se tourna vers Neill.
« Euh... qu'est-ce que tu veux faire alors ? »


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Lun 13 Sep - 0:06
On ne peut pas dire que les choses se passaient super bien, mais bon au moins Neill était seul avec Unity, c'était déjà ça. Même s’il était sur le point de partir.

- Qu'est-ce que tu veux que je te réponde ? Tu n'as pas tort, moi non plus, et je ne veux pas me disputer avec toi. Maintenant, je t'ai dit que tu ne devais pas avoir peur de revenir. J'ai dit que je ne voulais pas lutter contre toi, pas que je refusais que tu viennes me voir et...

Et des coups à la porte. C’était là que les choses allaient empirer, en tout cas pour le vicomte. Il attendit qu’elle ouvre la porte, se demandant qui cela pouvait être et ne tardant pas avoir la réponse quand l’homme qui était derrière l’embrassa. Neill ne cacha pas une grimace, mais de toute façon personne ne la remarqua. Comment expliquer ce qu’il ressentit à ce moment là ? Un profond dégoût bien sûr, tant d’étalage d’amour, ça lui faisait toujours le même effet. Mais il y avait autre chose… Une pointe d’énervement, mais sacrément grande la pointe.

- Bonjour, Unity.

Il le détestait. C’était clair, net, précis, sans appel et sans retour possible. Enfin, de toute façon Neill n’aimait personne, mais là c’était pire. Si ça ne tenait qu’à lui, il lui aurait cogné la porte dans le nez avant de le jeter dans les escaliers. Mais… Il savait qu’Unity le mépriserait encore plus s’il faisait une chose pareil, alors il se retint, serrant les poings jusqu’à ce que les jointures de ses doigts deviennent blanche, enfonçant ses ongles dans sa paume quasiment jusqu’au sang. Cependant quand l’autre lui sourit, il lui rendit. Bien sûr c’était faux et totalement hypocrite, mais bon c’était mieux que l’assassiner sous les yeux d’Unity.

- C’est lui ton ami ?

Oui, enfin non, ils n’étaient pas amis, mais casse toi t’es pas le bienvenue.

- Encore un autre

Fut la réponse d’Unity. Un autre ? Un ami ? Menteuse. Oui, bon en même temps elle n’allait pas lui dire « non ce type est le méchant vilain qui m’a sauvé du suicide, et toi quoi de neuf ? »

- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je suis passé chez toi, mais comme il n'y avait personne, je me suis dit que tu étais peut-être ailleurs. Bonne pioche, non

Hélas.
Unity l’invita à s’asseoir puis finit par se retourner vers Neill :

- Euh... qu'est-ce que tu veux faire alors ?

Si quelques secondes plus tôt il avait prévu de partir, de la laisser seule et tranquille, maintenant la donne changeait, il était impossible qu’il fasse un pas en dehors de cet appartement alors que ce type était là. C’était hors de question.

- Je reste.

Catégorique, et ne lui laissant pas le temps de le mettre à la porte, il alla s’asseoir lui aussi. Puis décidant de jouer le noble adorable, gentleman, mielleux, bref le genre de type qu’on adorerait avoir comme ami, il s’adressa à …. C’était quoi son nom ?

- Enchanté monsieur… ?
- Switfz, Ryan Switfz.
- Monsieur Switfz. Je suis le vicomte Owen, Neill Owen.


Il tend la main en signe de salue, l’autre la prend et la sert. C’est un peu comme serré la main d’un monstre non ? Si on en croit ce que disait Unity. Mais Ryan n’en sait rien, il ne connaît pas ce vicomte, il ne sait rien de lui et si l’autre joue au vicomte parfaitement aimable, il y croira sûrement.

- Vous êtes donc le fiancé d’Unity, quel honneur de vous rencontrez. Elle m’a tellement parlé de vous.

Ce n’était très certainement pas réciproque, mais il s’en fichait, pour l’instant ce qui comptait c’était de devenir l’ami de ce Ryan. Mettez vous votre ennemi dans la poche, ça sera beaucoup plus facile pour s’en débarrasser, tels étaient les préceptes que Neill utilisait pour le moment.
Il connaissait toutes les bonnes manières sur le bout des doigts, les bonnes paroles, les flatteries en tout genre, pour faire croire qu'il était une personne fantastique et agréable, à qui on pourrait confier sa vie.

- Sans doute n’a-t-elle pas eu le temps de vous parler de moi encore, nous ne nous connaissons que depuis peu. A vrai dire, je connais plus notre amie commune, j'ignore si vous la connaissez ? Une femme magnifique. Et comme justement elles sont amies, je lui demandais des conseils... Car voyez-vous… Je suis amoureux de cette femme, et voudrais réussir à la conquérir.

Neill réussit même à rougir pour donner du vrai à toutes ses paroles menteuses. Bien joué non? En tout cas pour lui. Il enlevait tout soupçon quand à sa présence ici, et en plus montrait son attachement pour une autre femme que celle qui était la copine de Ryan. (Même si ce dernier ignorait qu'Unity et Irina étaient en fait la même personne).

- Oh mais pardonnez moi, voilà que je m’emporte. Mais puisque vous êtes là, peut-être pourrez vous m’aider ? Avoir l’avis d’un autre homme est toujours une chose importante n’est ce pas ?

C’est ça, fait semblant de t’intéresser à ce que pourrait dire ce type. S’il pouvait lire les pensés de Neill il verrait à quel point il le déteste, et à quel point le vicomte rêve de le tuer, mais là tout ce qu’il peut voir c’est un homme vraiment bien, un peu bavard certes, mais pas franchement méchant.

- J’aimerais que vous et Unity me racontiez votre rencontre, monsieur Switfz dites moi comment avez-vous fait pour la séduire? Cela me donnera peut-être des idées pour Irina.

Comme s’il avait besoin de son aide, non mais n’importe quoi. S’il avait voulu séduire une femme, il n’aurait demandé à personne et se serait débrouillé seul, par lui-même, parce que c’était à nous même seulement qu’on pouvait faire confiance, et puis aussi parce qu’il était certain d’être un bien meilleur séducteur que ce… Ryan Switfz.

- Je sais… Que c’est peut-être abrupt demandé comme cela alors que nous venons à peine de nous rencontrer, mais s’il vous plaît écoutez la prière d’un homme amoureux.

N’importe quoi, quels âneries… Mais bon… C’était juste un jeu, voilà, un jeu distrayant et utile en plus. S’il réussissait à gagner l’amitié de ce garçon, il pourrait peut-être en faire quelque chose et s’en débarrasser plus facilement que prévu.
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Ven 17 Sep - 0:57
Apparemment, Neill avait repris du poil de la bête, et Unity n'était pas sûr que c'était une bonne chose. Il affichait un sourire qui à ses yeux était totalement faux, mais que quelqu'un comme Ryan croirait sincère, et semblait bien décidé à ne pas vouloir lui laisser le choix. Il choisit de rester - comme c'était étrange, elle n'aurait jamais deviné - et s'était tout bonnement installé sur le canapé, sans lui demander sa permission. Pourquoi pas, après tout... mais elle n'avait pas la moindre envie de s'asseoir à côté de lui, aussi se laissa-t-elle tomber sur la chaise qu'elle avait quitté tout à l'heure, levant les yeux au ciel devant son comportement puéril de gamin jaloux. Ils commencèrent à échanger des banalités, et Unity ne leur prêta pas beaucoup d'attention, se doutant bien que tout cela était trop artificiel et que Neill n'oserait pas s'en prendre à Ryan alors qu'elle les observait. Par contre, elle devait bien faire attention à ne pas les laisser seuls, on ne savait jamais ce qui pouvait se passer quand elle avait le dos tourné. Soudain, une phrase attira son attention.
« ... Elle m’a tellement parlé de vous »
Elle tourna les yeux vers Neill, l'air méfiante. Elle détestait cet air de confiance sur le visage de Ryan, surtout quand elle le savait trompée par le vicomte. Cela dit, il fallait lui reconnaître qu'il savait manipuler la vérité : elle ne lui avait pas vraiment parlé de son fiancé. Au contraire, si elle avait pu éviter le sujet, elle l'aurait fait, ne serait-ce que pour protéger l'avocat. Néanmoins, il valait mieux que le vicomte soit au courant, surtout maintenant que les deux hommes étaient face à face.
« Sans doute n’a-t-elle pas eu le temps de vous parler de moi encore, nous ne nous connaissons que depuis peu. A vrai dire, je connais plus notre amie commune, j'ignore si vous la connaissez ? Une femme magnifique. Et comme justement elles sont amies, je lui demandais des conseils... Car voyez-vous… Je suis amoureux de cette femme, et voudrais réussir à la conquérir. »
Unity se demanda comment on pouvait croire que le vicomte pouvait être amoureux d'une femme. Ou alors c'était parce qu'elle savait qu'il n'était pas ce qu'il semblait être. Ryan l'ignorait, et par conséquent, était bien plus sensible à son discours. Elle ne put s'empêcher d'apprécier les talents d'acteur de Neill. Après tout, c'était convaincant. Bon, sans doute pas aussi bien que ce qu'elle-même faisait, mais ça avait du mérite. Il avait même pensé à rougir. Bon point pour lui.
« Oh mais pardonnez moi, voilà que je m’emporte. Mais puisque vous êtes là, peut-être pourrez vous m’aider ? Avoir l’avis d’un autre homme est toujours une chose importante n’est ce pas ? J’aimerais que vous et Unity me racontiez votre rencontre, monsieur Switfz dites moi comment avez-vous fait pour la séduire? Cela me donnera peut-être des idées pour Irina. »
Elle faillit s'étrangler en entendant le prénom. Mais oui, c'était logique qu'il ait envie de séduire Irina... sauf que c'était elle-même. Encore heureux que Ryan n'ait pas envie de croire qu'elle puisse travailler, sinon, il aurait compris ce qu'était Neill, ou alors il aurait enfin cru au talent de sa fiancée. Elle trouvait cela très logique d'introduite Irina dans la conversation... et aussi un peu angoissant, comme si elle le surprenait en train de demander des conseils pour la séduire, elle. Ridicule.
« Je sais… Que c’est peut-être abrupt demandé comme cela alors que nous venons à peine de nous rencontrer, mais s’il vous plaît écoutez la prière d’un homme amoureux. »
Elle faillit bailler, cette fois.
« Voyons, monsieur le vicomte, rétorqua très poliment Ryan, un homme de votre envergure ne devrait pas avoir du mal à séduire une femme. Cela dit, j'avoue ne pas comprendre pourquoi rechercher une union morganatique. »
C'était une façon de rappeler qu'Irina était (censée être) une domestique, donc, pas vraiment de la même classe sociale de Neill. Dans son aveuglement, il avait au moins le mérite de se rendre compte de cela. Peut-être était-ce pour cela après tout qu'elle l'aimait. Son manque de compréhension qui lui en faisait voir plus que les autres. Et son éloquence d'avocat, bien évidemment, qui tranchait net avec le semi-argot d'Unity.
« Unity et moi nous nous connaissons depuis l'enfance. » : raconta-t-il. Cela gênait énormément Unity que son amant se mette à dévoiler une partie de sa vie qu'elle aurait préféré cacher à Neill. Ce n'était pas parce que le vicomte s'intéressait à son passé qu'il avait le droit de tout savoir. « Je ne sais plus ce qui était le plus frappant chez elle. Peut-être que c'était son côté un peu hautain qu'elle affichait envers ceux qui la méprisaient, ou sa manière originale de voir les choses. C'est elle qui m'a tendu la main, vous savez. Je n'aurais jamais osé aller vers elle. »
Elle jeta un regard lourd de sens à Neill, du genre "on ne se moque pas". Elle avait sur les lèvres un de ces sourires fins, à peine esquissés, si peu visibles qu'on hésite à leur donner une signification. Amusement léger, petit sourire forcé ou joie simple, on ne pouvait pas trop savoir ce qu'elle y mettait, et c'était justement le but. Elle l'employait juste pour que son visage ne soit pas trop sévère.
« Nous avons longtemps été amis, d'ailleurs. Ce n'est que lorsque je l'ai retrouvée, grâce à monsieur Stutfied, que je me suis rappelé à quel point elle était merveilleuse. Sans doute pensez-vous pareil de votre chère Irina. C'est notre volonté de nous rapprocher après l'absence qui a conduit à notre amour. »
Ryan sourit, et cette fois, Unity le lui rendit, le regard soudainement radouci.
« Le meilleur moyen, ce n'est pas de la séduire, monsieur le vicomte. C'est de l'aimer, tout simplement. »
Elle se sentit approuver de la tête, en silence.
La discussion reprit un instant, Ryan ajouta quelque chose qu'elle n'entendit pas, perdue dans ses pensées. Et puis, soudain, elle en eut assez de faire office de tapisserie. Un peu sèchement, elle intervint :
« Dîtes, ça ne vous embêterait d'arrêter de parler de moi comme si je n'étais pas là ? C'est vraiment énervant, la manie que vous avez tous de me considérer comme quantité négligeable. »
Bien qu'elle ne comprenait pas Ryan là-dedans, elle estimait que c'était parfaitement justifié. Surtout pour Ringalls et pour Owen.


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Ven 17 Sep - 1:59
- Voyons, monsieur le vicomte, un homme de votre envergure ne devrait pas avoir du mal à séduire une femme. Cela dit, j'avoue ne pas comprendre pourquoi rechercher une union morganatique.

Oh ? Et pourquoi pas ? Neill se fichait du rang, du statut et de toutes ces conneries instaurés par l’homme. Bon certes, il n’avait pas vraiment pour habitude de se tarder sur les domestiques, mais un jouet marrant pouvait bien se trouver chez une comtesse, la reine elle-même, ou alors des pauvres dans la rue. Car ne l’oublions pas, tant que c’était amusant cela avait le mérite d’intéresser Neill, au moins pour un temps.
Ryan était terriblement ennuyant.

- Unity et moi nous nous connaissons depuis l'enfance. Je ne sais plus ce qui était le plus frappant chez elle. Peut-être que c'était son côté un peu hautain qu'elle affichait envers ceux qui la méprisaient, ou sa manière originale de voir les choses. C'est elle qui m'a tendu la main, vous savez. Je n'aurais jamais osé aller vers elle.

Mais au moins lui révélait-il des choses passionnantes. Pas sur lui-même, mais sur Unity. Des amis d’enfance hein ? Comme c’est merveilleux l’amitié, et voilà que cela se transformait en amour ? Pfouah, à vomir. Bref, le plus intéressant là dedans était le petit côté hautain facile à imaginer… Quand à sa manière originale de voir les choses, et bien Neill se disait qu’elle n’avait peut-être pas tellement changé.
Pour le reste il aurait bien roulé des yeux et rit, mais il resta statique. Il fallait tromper ce type, et donc ce n’était pas le moment de se moquer de lui. Et puis en plus Unity lui lança un de ses regards qui lui interdisait un tel acte. Neill lui sourit de toutes ses dents, oubliant pendant un instant la présence de l’autre crétin, pour s’y « intéresser » de nouveau quand ce dernier continua son histoire.

- Nous avons longtemps été amis, d'ailleurs. Ce n'est que lorsque je l'ai retrouvée, grâce à monsieur Stutfied, que je me suis rappelé à quel point elle était merveilleuse. Sans doute pensez-vous pareil de votre chère Irina. C'est notre volonté de nous rapprocher après l'absence qui a conduit à notre amour.

Monsieur Stutfied hein ? Sa première rencontre de la demoiselle. Oh qu’elle était ingénieuse, elle s’était retrouvé elle-même grâce à un détective qu’elle était en fait.
Quand à la chère Irina, une fois encore elle n’était qu’Unity. L’autre réussissait à parler de la même personne en utilisant trois de ses identités sans même le savoir. Neill se sentit supérieur à lui, il avait un avantage, et pas n’importe lequel.
De plus il disait avoir retrouvé Unity, donc il l’avait perdu de vue, il ignorait donc sûrement qu’elle savait tenir une arme et tirer avec un pistolet aussi. Peut-être même qu’il ne savait pas que son objet préféré était le poignard ?
Neilll avait donc plusieurs avantages…

- Le meilleur moyen, ce n'est pas de la séduire, monsieur le vicomte. C'est de l'aimer, tout simplement.

Bien sûr. Comme c’était beau et dégoulinant. Répugnant. En tout cas on ne pouvait pas lui retirer le fait d’être un… Romantique.
Neill le détesta un peu plus, oui c’était possible.

- Aimer hein…
- N’êtes-vous pas d’accord ?

Non. Il ne l’était pas. Jamais. L’amour n’existait que chez les faibles et les minables, chez les perdants. L’amour n’était de toute façon fait que de trahison et de mensonges. Tiens, prenez ce joyeux couple par exemple, admirable n’est ce pas ? Ryan semblait aimer Unity et cela paraissait réciproque. A se demander ce qu’il penserait de tout ça si on lui révélait que sa jolie femme avait d’autres identités, oh et que quelques minutes avant son arrivé elle dormait sur un autre homme. Tiens que dirait-il si Neill lui avouait qu’elle avait cherché à se suicider, juste pour lui nuire. Il aimerait bien voir le visage de ce type se décomposer, et voir comment son « amour » s’en porterait après ça. Mais il se tut, et de toute façon Unity reprit la parole :

- Dîtes, ça ne vous embêterait d'arrêter de parler de moi comme si je n'étais pas là ? C'est vraiment énervant, la manie que vous avez tous de me considérer comme quantité négligeable.
- Pardonnez mon impolitesse mademoiselle Unity, voilà que mon amour envers Irina me fait perdre toutes bonnes manières. Vous savez bien que je ne vous vois pas comme une quantité négligeable, et que comme vous êtes une amie, s’il le fallait je sauterais dans la Tamise pour vous sauvez. Bien que je ne sache pas nager, je le regrette.

Oui, Neill était un enfoiré, c’était dans sa nature faut pas l’oublier, et après tout elle avait dit elle-même qu’il n’était qu’un monstre. Il lui souriait bêtement comme un pauvre idiot, et retourna rapidement son attention vers… Ryan.

- Je sais que l’envie d’une union avec quelqu’un bien inférieur à mon rang peut surprendre, mais sachez que l’amour n’a rien à voir avec un quelconque rang. Si une femme est belle, drôle, intelligente, incroyablement intéressante, tellement… Tellement… Surprenante, si par hasard son bien le plus précieux est le même que le votre, je pense que cela serait dommage de s’arrêter à un simple statut. Irina n’est certes qu’une servante, mais elle a bien des secrets qui peuvent rendre fou n’importe quel homme. Qu’en pensez-vous Unity ? Croyez-vous que j’ai tort et que je devrais m’intéresser à une femme, certes un peu moins bien, mais qui aurait le même rang que moi ?

Peut-être qu’il ne s’agissait pas d’amour, mais Neill pensait ce qu’il disait. Les gens se montraient romantiques, parlaient d’amour, et l’étalaient si facilement, et pourtant la plupart se mariaient pour une question de nom, de dot, ou d’argent. Même ce Ryan qui parlait si bien de l’amour ne comprenait pas l’engagement d’un vicomte pour une simple servante.
Même si en vérité, il n’y avait aucun engagement.

- Et j’ai aussi tendance à croire que les femmes ne sont pas inférieures aux hommes… Peu importe les statuts.

Bon certes, c’est parce qu’il plaçait tous les hommes et toutes les femmes au même niveau : à celui de jouet potentiel, d’amusement possible, de poupée éventuel…
Mais c’était une idée quand même super évoluée pour l’époque.

- Ah… Monsieur Switfz, pardonnez d'afficher ainsi mon opinion. Vous savez je juge assez bien les gens au premier abord, et je suis certain que vous, vous êtes…

Minable, stupide, inutile, idiot, inintéressant, chiant à mourir, absolument pas fait pour Unity, détestable, bientôt mort (ou pas), un parfait imbécile qui n’avait rien à envier aux autres imbéciles de son espèce.

- Quelqu’un de bien et d’instruit, qui comprendra sûrement mon avis. Vous avez fait un très bon choix Unity, je ne suis pas surpris que monsieur Switfz soit exactement comme je me l’imaginais.

Ce n’était pas un compliment, mais Ryan semblait content de cela, tant mieux. Après tout il l’insultait odieusement et l’autre en était ravis, leur « amitié » allait sans doute bien marcher. C’était même trop facile, en fait.
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Dim 19 Sep - 23:46
Et bien sûr, ce vicieux de Neill conserva son adorable masque d'homme amoureux et distinguer. Ça, c'était vraiment écœurant. Elle avait envie de le frapper pour qu'il vole en éclats et que sa vraie nature ressorte. Elle détestait le voir manipuler Ryan comme ça, et qui plus est, de sans doute s'amuser comme un petit fou. Pauvre type. Il ne comprenait vraiment pas que quand on aime une personne, on ne peut pas tout lui révéler d'un coup, il faut y aller progressivement. Ça ne servait à rien de la mettre devant le fait accompli, il fallait qu'il l'accepte. On voyait bien qu'il n'était jamais tombé amoureux, celui-là.
« Pardonnez mon impolitesse mademoiselle Unity, voilà que mon amour envers Irina me fait perdre toutes bonnes manières. »
Elle faillit lui rétorquer qu'il ne savait pas ce qu'était vraiment les bonnes manières. Lui n'avait que des automatismes, la conviction nécessaire y était absente.
« Vous savez bien que je ne vous vois pas comme une quantité négligeable, et que comme vous êtes une amie, s’il le fallait je sauterais dans la Tamise pour vous sauvez. Bien que je ne sache pas nager, je le regrette.
- C'est ça. »
Elle le foudroya du regard, furieuse contre lui. Qu'il arrête de sourire bêtement, il avait une tête d'imbécile ! Par chance, il se retourna vers Ryan - enfin, ce n'était pas très positif non plus - et déclama un discours digne d'un dramaturge médiocre.
« Je sais que l’envie d’une union avec quelqu’un bien inférieur à mon rang peut surprendre, mais sachez que l’amour n’a rien à voir avec un quelconque rang. »
Comme s'il en savait quelque chose.
« Si une femme est belle, drôle, intelligente, incroyablement intéressante, tellement… Tellement… Surprenante, si par hasard son bien le plus précieux est le même que le votre, je pense que cela serait dommage de s’arrêter à un simple statut. Irina n’est certes qu’une servante, mais elle a bien des secrets qui peuvent rendre fou n’importe quel homme. Qu’en pensez-vous Unity ? Croyez-vous que j’ai tort et que je devrais m’intéresser à une femme, certes un peu moins bien, mais qui aurait le même rang que moi ? »
Elle se mordit les lèvres de dépit. Là dessus, il n'avait pas tort, et c'était dur de devoir l'admettre. De toute façon, il devait bien se douter qu'elle ne désapprouvait pas ce qu'il disait. Elle ne dit rien, se contentant de le fixer d'un regard glacial. Ouais, bon, tu as raison, et alors ? Ne compte pas sur moi pour le dire à voix haute et intelligible.
« Et j’ai aussi tendance à croire que les femmes ne sont pas inférieures aux hommes… Peu importe les statuts. »
Elle vit Ryan acquiescer. Et elle maudit silencieusement Neill devant tant d'hypocrisie. Bien sûr, vu que le monde entier est inférieur à lui-même, qui irait se soucier ensuite de la hiérarchie en dessous de lui ? Ah, quel homme détestable.
« Ah… Monsieur Switfz, pardonnez d'afficher ainsi mon opinion. Vous savez je juge assez bien les gens au premier abord, et je suis certain que vous, vous êtes… Quelqu’un de bien et d’instruit, qui comprendra sûrement mon avis. Vous avez fait un très bon choix Unity, je ne suis pas surpris que monsieur Switfz soit exactement comme je me l’imaginais. »
Trop, c'était trop. Elle se leva brusquement, le teint blanchi par la colère, les yeux orangés brillants. Ryan, qui connaissait son caractère un peu impulsif, sursauta à peine. Il ne comprenait pas trop ce qui lui prenait, mais finalement, cela ne le surprenait pas, vu qu'elle était, comment dire... susceptible ? Mais sur le coup, elle n'avait d'yeux que pour le vicomte.
« MAIS TU VAS ARRÊTER OWEN ! »
En tout cas, elle hurla assez fort pour que Ringalls se précipite à la porte pour voir ce qui se passait. En constatant que personne ne menaçait personne et qu'elle n'en était pas venue aux mains, il en fut soulagé. Apercevant Ryan, il le salua de la main, celui-ci répondit avec le même ton blasé. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'ils la voyaient ainsi.
« Un très bon choix ? Mais franchement, ça ne va pas la tête ? T'aurais mieux fait de te barrer, oui. Tu comptes vraiment la séduire ? Alors vas-y, essaie seulement. Sauf qu'elle a un peu plus de plomb dans la tête que ce que tu le croies. Oh, et puis non, en fait, tu sais très bien ce qu'elle en pense. Ce que j'en pense. »
Elle se força à se calmer, à baisser la voix. D'un ton plutôt plat, presque neutre, elle ajouta :
« Je vous l'ai tous dit. Je n'aime pas qu'on m'ignore. Je n'aime pas qu'on se moque de moi. Il fallait vous y attendre. »
Et là dessus, elle poussa Ringalls dans le salon et alla s'enfermer dans la chambre, bien décidée à ne plus intervenir dans cette histoire ridicule.


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Lun 20 Sep - 1:05
Neill en voyant Ryan avait eut deux choix, soit jouer son rôle d’adorable vicomte bien élevé, soit le tuer. Il avait choisit la première option, parce qu’il savait que la deuxième ferait souffrir Unity. Okay, il était un enfoiré et tout et tout, mais voilà pour lui c’était un effort monstrueux, ne pas tuer ce type qu’il détestait. Alors qu’il aurait été si facile de le buter sur le pas de la porte…
Donc il avait décidé de devenir son « ami », pour le manipuler bien sûr, mais également pour ne pas avoir à l’assassiner.
Alors se faire hurler dessus par Unity lui fit écarquiller les yeux. A quoi s’attendait-elle bon sang ? C’est vrai tout était de la faute de Neill qui aurait dut partir au lieu de jouer, mais… Mais il n’y pouvait rien. Il lui avait dit qu’il était jaloux, elle le savait, et tout le monde sait que la jalousie ne fait pas faire des choses intelligentes, utiles, ni même sympa.

Elle lui avait demandé d’arrêter, mais arrêter quoi ? D’être méchant ? Aha…
En plus comme si Ryan ne suffisait pas, Ringalls était de retour. Neill en fut exaspéré, qu’il aurait aimé que ces deux types disparaissent d’un coup, comme ça, en claquant des doigts.

- Un très bon choix ? Mais franchement, ça ne va pas la tête ? T'aurais mieux fait de te barrer, oui. Tu comptes vraiment la séduire ? Alors vas-y, essaie seulement. Sauf qu'elle a un peu plus de plomb dans la tête que ce que tu le croies. Oh, et puis non, en fait, tu sais très bien ce qu'elle en pense. Ce que j'en pense.

Il aurait mieux fait de se barrer, elle avait raison, même lui le pensait. Ce qui aurait été mieux c’est qu’il ne rencontre jamais Seth. Comme ça il n’aurait jamais lancé ce jeu stupide, et ne serait pas devenu dépendant de la seule femme qui pouvait lui crier dessus sans se faire étrangler. Il n’aurait pas non plus été jaloux de Ryan, et se serait fichu de faire souffrir ou non Unity.
Et il ne savait que trop bien ce qu’elle en pensait…
Puis si elle croyait qu’il la prenait pour une imbécile c’est qu’elle n’avait vraiment rien compris. Il savait qu’elle n’en était pas une, après tout n’avait-il pas décrit exactement ce qu’il pensait d’elle : belle, drôle, intelligente, incroyablement intéressante et tellement surprenante. Des choses pareils il les avait dit des milliards de fois, mais cette fois-ci il le pensait vraiment.

Belle : certes elle n’était pas une beauté fatale comme certaines femmes qui vous mettent le cœur à l’envers d’un seul regard, mais lui la trouvait bien plus belle que toutes ces femmes futiles et inutiles. Elle avait ce petit quelque chose en plus qui lui plaisait à lui.
Drôle : il n’y pouvait rien si malgré lui, malgré elle, il continuait de la trouver amusante. Mais bon sang elle lui criait dessus alors qu’il était un assassin quoi, quel caractère incroyable… et amusant.
Intelligente : une femme qui réussissait à le manipuler et à avoir tant de rôles sans s’y perdre, ne pouvait pas être une idiote.
Incroyablement intéressante : voir à belle, drôle, intelligente et surprenante
Tellement surprenante : et incompréhensible, différente… Il en perdait ses moyens et ne savait pas comment agir avec elle, encore maintenant d’ailleurs.

Et plus calme elle ajouta :

- Je vous l'ai tous dit. Je n'aime pas qu'on m'ignore. Je n'aime pas qu'on se moque de moi. Il fallait vous y attendre.

Sur ce repoussant Ringalls dans le salon, elle alla s’enfermer dans ce qui devait être sa chambre. Neill regarda les deux hommes et poussa un soupire. Il se releva et s’approcha de Ryan :

- Je vous dois des excuses, je ne vous ais pas tout dit. En vérité, Unity me déteste, me méprise, me hait. Je dois en savoir trop sur elle, ou alors elle n’aime pas ma manière de vous parler, elle ne supporte pas l’idée que je puisse dire que j’aime Irina j’imagine, ce qui est légitime puisque je ne sais même pas ce que le mot amour veut dire. Mais bon puisque nous avons ici, réunis dans la même pièce le fiancé d’Unity, et celui d’Irina, je me sens l’envie de me moquer de vous. Comme il est drôle que d’un côté nous ayons un monsieur Switfz qui ignore tout de sa dulcinée et qui dit l’aimer, et de l’autre un monsieur Ringalls qui en sait beaucoup trop mais qui se fait rejeté. Vous êtes tellement amusants mes chers. Au moins, j’échappe à ce sentiment qui vous fait paraître si ridicule.

En fait, Neill se sentait très mal, c’était lui le centre de l’attention maintenant. Il avait autour de lui deux hommes qu’il détestait. L’un parce que c’était un détective fouineur et l’autre parce qu’il était proche d’Unity, plus proche que lui ne le serait sans doute jamais. Mais il était plus facile pour lui de jouer son rôle d’enfoiré méchant plutôt que de garder tête baissée. Il fit semblant de rire, et chercha à s’échapper vers la pièce où Unity gardait porte fermée.

- Vous devriez partir de chez moi vicomte.
- Hors de question ! Poussez-vous de mon chemin.


Et ignorant le détective, il quitta le salon qu’il ferma et bloqua avec une porte, ça lui laissait un peu de temps, pas beaucoup, mais un peu.
Il s’approcha de la pièce où Unity s’était enfermée, sans même savoir quoi faire, taper à la porte, la défoncer, rester planter devant ? Il n’avait pas beaucoup de temps, alors il devait faire vite. Il parla donc juste assez fort pour qu’elle l’entende :

- Unity, je ne te prends pas pour une idiote crois moi. J’aurais pu le tuer ton Ryan, j’aurais pu le tuer dès que je l’ai vu, tu le sais. J’ai mille raison de le faire, il m’énerve, il est d’un ennuyant à mourir, il est stupide au point de croire à tous mes mensonges, et puis surtout je suis vraiment jaloux de lui.

Il appuya sa main sur la porte, alors que de l’autre côté Ringalls essayait de débloquer celle du salon.

- J’aurais pu le tuer, mais je ne l’ai pas fait, parce que je ne veux pas te faire souffrir. Je sais que tu détestes mes manières, mes mensonges, mais j’aurais du faire quoi Unity ? Lui dire la vérité ? Que je le détestais ? Qu’il n’était qu’un crétin qui parlait d’amour si facilement alors qu’il ne sait même pas qui tu es ? Que peut-être que c’est ton ami d’enfance mais qu’il n’est même pas au courant que tu sais très bien te servir d’un pistolet ? Que je t’ai sauvé la vie d’un suicide idiot parce que je suis …

S’il disait ce qu’il allait dire, cela deviendrait vrai, complètement vrai, et même si Unity devait déjà s’en douter, elle en serait dorénavant sûre, et Neill aussi. Mais merde, ce n’était pas le moment de réfléchir, alors d’une voix étranglée mais assez forte pour qu’elle entende :

- … Dépendant de toi.

Ringalls continuait de s’acharner sur la porte, mais Neill s’en fichait, il venait d’appuyer son autre main sur la planche de bois qui le séparait d’Unity. Il avait l’air désespéré, surtout parce que ça y est il l’avait dit et que ça lui avait fichu un sacré coup, lui qui s’était toujours vanté de n’être dépendant de rien du tout.
Pourtant il eut la force d’ajouter :

- Et si tu ne me crois pas, demande-toi pourquoi est ce que je suis là à parler à cette porte fermée alors que tu m’as certifié qu’on ne s’entendrait jamais ? Pourquoi je cherche encore à ce que tu m’apprécies alors que tu m’as encore fait comprendre à quel point c’était impossible ? Ou même pourquoi est ce que Ryan est encore en vie ?

Puis dans un souffle, sans être certain qu’elle puisse l’entendre il finit :

- Je veux te revoir Unity, encore et encore, quitte à devenir encore plus fou…

La chaise avec laquelle il avait bloqué l’autre porte tomba, et dans quelques secondes Ringalls allait l’ouvrir et le jeter dehors. Neill en serait parfaitement humilié, surtout qu’il devrait repasser devant ce Ryan… Mais au moins, il avait dit … à la porte … ce qu’il avait à dire.
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Mar 21 Sep - 0:15
Une fois qu'Unity fut seule, elle alla s'allonger sur le lit, encore tremblante de rage, respirant de longues goulées d'air histoire de se calmer complètement. Elle n'aurait pas dû s'énerver comme ça, mais c'était plus fort qu'elle, elle était trop colérique pour laisser passer cela. Cela quoi ? mais cette manière évidente de se moquer, de mépriser ceux qu'elle aimait (ou du moins, pour l'un, supportait) ! Il ne fallait pas s'étonner si, en jouant ce jeu-là face à quelqu'un de très susceptible qui vous prend vite à la gorge pour des broutilles, vous vous retrouviez soudain avec une furie sur les bras. Et avec elle, tout aurait pu déraper... Neill étant très imprévisible, qu'est-ce qu'il aurait bien pu inventer ? Tout raconter à Ryan ; ça l'aurait forcément mis en situation délicate face à lui, mais après tout, ce n'était pas comme si elle essayait de lui faire comprendre ce qu'elle était. Lui faire du mal ; peut-être pas, peut-être qu'il se retenait pas égard pour elle ? en tout cas, c'était le meilleur moyen de se voir définitivement refuser l'accès à sa vie, voire de se prendre un bon coup de poignard. Lui faire du mal, à elle ? elle en connaissait deux qui auraient mal réagi. Envisageable, vu qu'il l'avait déjà fait. Ou pire encore, quelque chose qu'elle ne pouvait même pas imaginer tant ce serait tordu, alambiqué, et surtout trop douloureux... ?
Se sentant un peu mieux après cet examen mental, maintenant convaincue que la situation aurait pu être bien prise, Unity se releva et s'assit, adossée contre la tête de lit, les yeux clos, et un étrange sourire aux lèvres. Au loin, elle entendait quelques paroles étouffées, incompréhensibles, mais les voix s'étaient échauffées, même si, il fallait l'avouer, l'acoustique n'était pas brillante dans l'appartement. Un très léger claquement de porte, quelques pas, et ensuite des sons imprécis, inconnus - Ringalls essayant d'ouvrir l'autre porte, sauf qu'elle ne le savait pas - qu'elle n'écouta pas vraiment. Enfin, près de la porte, une voix familière lui parvint. Celle de Neill.
« Unity, je ne te prends pas pour une idiote crois moi. » : affirma-t-il.
Ben voyons. Il n'aurait plus manqué que cela, qu'il la prenne pour une idiote. Ça, par chance, elle l'avait plus ou moins supposé. Ou espéré, alors ? Non, sans doute pas. Elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait attendre de lui, de toute façon. Et puis, si avec tout ce qu'elle lui avait sorti, il n'avait pas remarqué qu'elle n'était pas totalement stupide, il y aurait effectivement eu un problème.
« J’aurais pu le tuer ton Ryan, j’aurais pu le tuer dès que je l’ai vu, tu le sais. J’ai mille raison de le faire, il m’énerve, il est d’un ennuyant à mourir, il est stupide au point de croire à tous mes mensonges, et puis surtout je suis vraiment jaloux de lui.  »
Elle se mordit la lèvre pour ne pas lui répondre. Mine de rien, elle se sentait blessée par ces mots, blessée parce qu'à ses yeux, l'être le plus merveilleux selon elle ne valait rien. Le simple fait d'associer deux mots qui n'allaient pas ensemble, le verbe honni "tuer" avec son prénom, cela lui faisait l'effet d'un poignard en plein cœur. Elle n'aimait pas être "obligée" de se sentir "reconnaissante" parce que le vicomte n'était pas passé à l'acte... non, mais franchement, le meurtre, ce n'était jamais justifié, elle était bien placée pour le savoir ! Ses victimes à elle n'avaient pas éprouvé le besoin de mourir, et elle n'avait pas une seconde réfléchi au pourquoi de son acte. Mais au fond, il existe d'autres moyens de s'arranger avec quelqu'un, pourquoi utiliser la méthode expéditive, qui plus est définitive ?
Mais ce qui était marrant, c'était que Neill soit jaloux de lui. Ah, donc, monsieur le vicomte supérieur reconnaît qu'il est jaloux d'un "moins que rien", d'un "objet" ? Quelle nouveauté ce devait faire, dommage que la détective n'avait pas la moindre envie de lui enfoncer le clou. Il ne pouvait même pas savoir si elle écoutait vraiment ; en ne répondant pas, il pouvait imaginer tout et n'importe quoi. Alors, elle préférait le laisser son petit discours, après tout, il avait un accent très appréciable de sincérité.
« J’aurais pu le tuer, mais je ne l’ai pas fait, parce que je ne veux pas te faire souffrir. »
Ouais... bah merci quand même. C'était moitié réconfortant, de voir qu'il faisait attention à elle, à ce qu'elle pouvait ressentir. Et ça ne l'était pas, parce que pour lui, une vie comme ça était quantité négligeable, sacrifiable à tout moment si le besoin s'en fait sentir, ou juste parce qu'on en a envie. Il existait toujours cette dualité en Neill, cette apparence de courtoisie, cette étrange manière de réagir face à elle, et en même temps sa cruauté inébranlable, qui toujours se rappelait à sa mémoire.
« Je sais que tu détestes mes manières, mes mensonges, mais j’aurais du faire quoi Unity ? Lui dire la vérité ? Que je le détestais ? Qu’il n’était qu’un crétin qui parlait d’amour si facilement alors qu’il ne sait même pas qui tu es ? Que peut-être que c’est ton ami d’enfance mais qu’il n’est même pas au courant que tu sais très bien te servir d’un pistolet ? Que je t’ai sauvé la vie d’un suicide idiot parce que je suis … »
En y réfléchissant bien... A première vue, elle aurait dit non, déjà parce que c'était mélanger vie professionnelle et vie privée, parce que Ryan ne pourrait comprendre si on ne lui en donnait que certaines parties préalablement choisies pour être les plus étranges, contradictoires, parce que c'était à elle de le faire, parce que Neill n'avait pas de véritables raisons de le détester, parce que, parce que, et encore des justifications par-ci par-là. Mais maintenant, elle se disait que oui, il aurait quand même mieux valu jouer franc jeu. Elle ne lui avait jamais menti, techniquement parlant, elle n'avait fait qu'omettre ce qu'il ne pouvait comprendre tant qu'il n'aurait pas saisi le sens de sa volonté de travailler. Que Neill s'y mette, et d'une certaine manière qu'elle en devienne complice - parce qu'elle ne pouvait le démentir sans que le vicomte rétorque à son désavantage - cela la gênait trop. Elle avait peur de perdre Ryan à cause de toute cette histoire...
Mais au fait... qu'est-ce qu'il était ?
« … Dépendant de toi. » : termina une voix un peu étranglée.
De surprise, Unity en ouvrit les yeux. Le fait en soit n'était pas étonnant, non, cela, elle l'avait déjà deviné. Qu'il l'admette ainsi, même s'il ne la voyait pas et que c'était plus facile comme ça, mais qu'il l'admette quand même, là par contre, c'était une tout autre histoire. Cela ne collait pas avec l'image qu'elle avait de lui, trop fier pour oser avouer une dépendance, trop solitaire pour avoir envie de partager ses pensées. Bref, c'était un peu pour elle un choc de l'entendre de vive voix, de la sienne qui plus est. Elle nageait dans un étrange brouillard, tout perdait un peu de son sens après une telle déclaration.
« Et si tu ne me crois pas, demande-toi pourquoi est ce que je suis là à parler à cette porte fermée alors que tu m’as certifié qu’on ne s’entendrait jamais ? Pourquoi je cherche encore à ce que tu m’apprécies alors que tu m’as encore fait comprendre à quel point c’était impossible ? Ou même pourquoi est ce que Ryan est encore en vie ? »
Questions très pertinentes auxquelles elle ne trouvait pas de réponses acceptables. Non, en fait, elle les connaissait les réponses, ce qui n'était pas valable, c'était ses arguments à elle contre ce rapprochement. Elle ne s'interrogeait pas sur les mêmes choses que lui, voilà tout. Au fond, elle aussi avait cette dimension narcissique, ces interrogations tournant autour d'elle. Elle n'en avait pas envie, elle aimait quelqu'un d'autre et ne voulait pas voir sa relation détruite à cause de cela, elle en avait assez de se battre. C'était toujours elle qui fermait la porte. Et ce qui était le plus paradoxal, c'était que n'importe qui d'autre, à sa place, l'aurait gardée grande ouverte. Ah ah ah, il est dépendant de moi, oh que oui je vais en profiter, il va en baver le salaud ! ... non, elle n'était pas comme ça, elle était la seule personne qui avait cette chance et n'en voulait pas. Bien sûr que non, elle ne voulait pas être dans la position commune, l'objet, le jouet, un être sans valeurs. Maintenant, être l'objet d'une dépendance, c'était plutôt difficile à gérer. Après tout, comment concilier toutes ces vies en en ajoutant une supplémentaire ? Toujours le même problème, sauf qu'il revêtait de nouveaux aspects...
« Je veux te revoir Unity, encore et encore, quitte à devenir encore plus fou… » Au loin, elle entendit une chaise tomber.
« Alors entre, rétorqua-t-elle, c'est ouvert. »
C'était peut-être le plus marrant dans tout ça. Elle n'avait pas verrouillé la porte.
Elle le fixait d'un regard orange, plutôt neutre en fait, et faussement calme. En vérité, elle était troublée et ne savait plus très bien où elle en était. Et elle était presque sûre qu'il pourrait le deviner. Tant pis. Il fallait qu'elle maintienne une apparence olympienne pour retrouver un semblant d'ordre en elle. Elle ne l'invita pas à s'asseoir, encore moins à la rejoindre : il savait prendre suffisamment d'initiatives pour en être capable sans lui demander sa permission, tout de même.
« Je te crois, pourtant. » : continua-t-elle sur un ton plutôt plat.
Elle entendit une porte s'ouvrir. Oh, ce devait être Ringalls, elle supposait qu'il devait être sacrément énervé. Lui sur les nerfs, c'était tout aussi imprudent qu'elle-même furieuse, bien que les implications soient totalement différentes. Dangereux, mais moins destructeur.
«T'inquiètes pas, j'ai compris ce que tu voulais dire, enchaîna-t-elle. Désolée. »
Enfin, qu'il ne s'habitue pas trop non plus à la voir s'excuser. Habituellement, face à quelqu'un de dominateur, ce n'était pas son genre. Mais bon, il fallait bien aplanir la situation - et donc, plus ou moins le satisfaire - pour qu'il ne fasse pas trop de dégâts importants. Bref, c'était à ce moment-là que commençait la véritable manipulation.
« Tu sais, je crois que c'est aussi moi qui refuse le contact, expliqua-t-elle. Mais bon, c'est un peu normal quoi. Tu es énervant, impossible de discuter avec toi dans le calme et, en plus, tu chamboules tout autour de moi. Tu aurais été prêt à tout dire à Ryan ? J'ai pas envie de le perdre, c'est pour ça que j'y vais progressivement. Il en sait plus que tu ne le croies, et il y a aussi des choses qui sembleraient évidentes mais qu'en fait il ignore. Il a conscience que je ne suis pas une sainte et que j'ai fait de sacrées bêtises dans ma vie, ça oui. Il a toujours deviné... »
Elle se tut brusquement, un instant plongée dans ses souvenirs. Elle se rappelait sa période un peu plus sombre, quand elle le voyait très peu. Elle avait perçu ses regards inquiets. Après tout, il n'était pas aveugle, il avait bien remarqué telle étrange blessure, ou une brusque lueur inquiétante dans l'œil. Il le niait, cependant. Et voulait continuer ainsi.
« Si tu pouvais quand même éviter de le critiquer devant moi, précisa-t-elle froidement. Tu pourras dire tout ce que tu veux, t'es quand même jaloux de lui. »
Et tiens, prend toi ça Neill.
Ce fut à ce moment-là que Ringalls débarqua dans la chambre. Lui non plus n'était pas idiot : pièce déserte plus des bruits de conversations dans la chambre égal Neill l'a rejointe. Le détective avait l'air particulièrement enragé, ce qui, comme je l'ai déjà dit, était mauvais signe. Pas de quoi inquiéter sa collègue néanmoins.
« Il faut qu'il s'en aille, commanda-t-il de son habituel ton autoritaire.
- Et pourquoi ? s'enquit-elle, avec un désintérêt non feint.
- Enfin, Unity ! il parle de séduire ma prétendue fiancée devant Ryan, je ne peux quand même pas le laisser faire sans réagir !
- Mouais. » Elle étouffa un bâillement. « Écoute, tu sais quoi, tu n'as qu'à dire à Ryan de venir. » Puis, voyant qu'il allait protester : « Je ne te laisserai pas seul avec Owen, pas un peu fou non ? »
Ringalls, curieusement, acquiesça. Sans doute parce que Neill était là. Ouais, génial, voilà qu'elle avait trouvé une utilité au vicomte... pathétique. En attendant, il les quitta, se précipitant au salon pour y inviter le jeune homme qui devait tout à coup se sentir abandonné. Un répit de choix pour Unity. Cela lui laissait une minute, deux s'ils étaient longs... cela dit, le petit appartement n'avait rien du manoir de Neill, on le traversait vite.
« Bref. Admettons qu'on puisse au moins se supporter. Enfin, que j'y arrive quoi. Pourquoi est-ce que je devrais accepter de te permettre de me revoir... comment, tu as dit, déjà, encore et encore, quitte à en devenir encore plus fou ? »


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Mar 21 Sep - 1:56
À celui qui en veut
À toutes choses heureuses,
et caresse avec joie
les malheurs qu'il provoque
souriant bêtement
des abîmes qu'il creuse
et ne sachant trop plus
ce qui fait rire ou choque


Neill entra puisqu’elle lui donnait la permission, puis referma la porte derrière lui. Que Ringalls fasse ce qu’il veut maintenant, il s’en fichait puisqu’il perdait ses yeux dans ceux d’Unity, souriant presque. C’était de l’auto-destruction, il le savait, ou tout du moins le sentait, comme s’il avait une arme braquée sur lui et qu’il se mettait à rire au lieu de s’enfuir, rire et s’avancer. Et plus ça allait, plus il s’en fichait, il avait l’habitude de tout détruire de toute façon, alors que ce soit lui-même plutôt qu’un autre ça n’avait strictement aucune importance… Tant qu’il s’amusait.

- Je te crois, pourtant.

C’était toujours ça, au moins elle réussissait à croire certaines choses dans tout ce qu’il disait. Et depuis quand ne lui avait-il pas mentit de toute façon ? A croire qu’à force de dire la vérité à quelqu’un, on finissait par s’y habituer et à continuer. Au moins à elle. Les autres il s’en fichait.

- T'inquiètes pas, j'ai compris ce que tu voulais dire. Désolée

Si Neill avait mille raisons de s’excuser, il ne le faisait pas lui, faut pas rêver non plus, présenter ses excuses ? Puis demain devenir un bon samaritain ? Euh… Non. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle le fasse, ça avait quelque chose d’agréable, vraiment.

- Tu sais, je crois que c'est aussi moi qui refuse le contact. Mais bon, c'est un peu normal quoi. Tu es énervant, impossible de discuter avec toi dans le calme et, en plus, tu chamboules tout autour de moi. Tu aurais été prêt à tout dire à Ryan ? J'ai pas envie de le perdre, c'est pour ça que j'y vais progressivement. Il en sait plus que tu ne le croies, et il y a aussi des choses qui sembleraient évidentes mais qu'en fait il ignore. Il a conscience que je ne suis pas une sainte et que j'ai fait de sacrées bêtises dans ma vie, ça oui. Il a toujours deviné...

Le vicomte se mordit les lèvres, bon sang il détestait de plus en plus ce type, c’était viscéral, c’était dans sa peau, dans ses organes et ça empoisonnait son sang. Qu’est ce qu’il pouvait avoir de si bien en plus ? Neill le trouvait incroyablement ennuyeux, certes c’était sans doute un type intelligent, un avocat tout ce qu’il y a de plus correct, quelqu’un qui lui savait parler à Unity, et qui en plus en savait plus qu’il n’aurait fallu, mais pour le vicomte il ressemblait à tous les autres. Lui, il n’avait jamais désiré vivre avec quelqu’un et se foutait de l’amour, mais si on l’avait forcé, s’il avait été obligé de le faire, il aurait choisis quelqu’un capable de changer son quotidien, de lui apprendre des choses qu’il ignorait, une personne avec qui il aurait été sûr de vraiment s’amuser, quelqu’un de pas forcément beau mais quelqu’un qui lui plaisait, pas spécialement riche mais qui avait quelque chose à lui apporter, et s’il avait eut Ryan devant les yeux il se serait plutôt suicider que de devoir être avec. Bon tout le monde se fichait bien de son avis, mais pour lui ce n’était qu’un type platonique comme 98 mille autres, c’était tout.
Quitte à choisir l’amour, on pouvait faire un meilleur choix non ?
Mais peut-être que comme pour Neill les autres ne représentaient pas grand-chose, personne n’aurait été assez bien pour Unity.

- Si tu pouvais quand même éviter de le critiquer devant moi. Tu pourras dire tout ce que tu veux, t'es quand même jaloux de lui.

Il éviterait si c’est ce qu’elle voulait, enfin en tout cas il ne le ferait pas à voix haute et pas devant elle, mais ça n’empêchait pas qu’il n’en pensait pas moins. Et oui il était jaloux, bon sang, alors que ce type était tellement … Inutile et ennuyant et lassant et rébarbatif. Le genre de type où on finit par bailler au bout de deux heures avec lui et encore. Evidemment tout cela était vu à travers les yeux de Neill, ne l’oublions pas. Il n’était pas jaloux de Ryan pour ce qu’il était, mais pour ce qu’il avait. Pas son métier, pas son intelligence, pas son argent, il s’en foutait. Mais Unity. Ouais voilà pourquoi il était jaloux.

Neill aurait pu tenter de lui expliquer, mais Ringalls vint les déranger, forcément il voulait le mettre dehors. Qu’il essaie pour voir, le vicomte ne se laisserait pas faire. Unity demanda pourquoi il devrait partir, et l’autre répondit :

- Enfin, Unity ! il parle de séduire ma prétendue fiancée devant Ryan, je ne peux quand même pas le laisser faire sans réagir !

Ah oui ? Et pourquoi pas ? Après tout c’était bien sa prétendue fiancée seulement. Unity sembla s’en fiche et lui dit juste de faire venir Ryan. Qu’elle ne laisserait pas seul avec Owen. Heureusement pour lui, parce que le vicomte aurait bien été capable de lui dire ses quatre vérités, ou de se moquer de lui. Enfin bon, Ringalls obéit, et s’éloigna. La femme reprit la parole alors qu’ils étaient de nouveau seuls :

- Bref. Admettons qu'on puisse au moins se supporter. Enfin, que j'y arrive quoi. Pourquoi est-ce que je devrais accepter de te permettre de me revoir... comment, tu as dit, déjà, encore et encore, quitte à en devenir encore plus fou ?

Pourquoi ? Qu’avait-il à lui donner ? Beaucoup d’argents, à son avis ça ne l’intéressait pas. Des cadeaux par centaines ? Non plus. Des fleurs ? Aha ridicule. Franchement il pouvait lui offrir énormément de choses, mais il avait bien l’impression qu’aucune d’entre elles ne suffirait. Et puis c’était bien de rester là à réfléchir, mais il n’avait pas tellement de temps, Ringalls était sûrement déjà entrain de proposer à Ryan de venir ici, et ensuite il traverserait l’appartement et… Oui bon, ce n’était pas le moment.

- Tu n’as aucune raison d’accepter. Tu peux juste refuser, ce serait même le plus judicieux. Tu sais j’ai toujours obtenu ce que je désirais, mais pour la première fois de ma vie j’ai l’impression que ça en vaut vraiment la peine et je commence à penser que je ne l’obtiendrai jamais. Le droit de te voir.

Il poussa un soupire, allez vite vite :

- Tu as Ryan, et je n’arrive pas à comprendre ce que tu lui trouves de si bien. Même si tu passais des heures à m’expliquer, je ne verrais toujours qu’un type ennuyant à mourir. Mais peu importe ce qu’il est, parce qu’il a quelque chose de précieux, vraiment. Enfin quelqu’un. Et je l’envie juste pour ça. Bon sang, il a tout les droits sur toi, juste parce que quoi ? Parce que vous vous connaissez depuis si longtemps, parce qu’il est un type bien, parce qu’il sait parler et dire les choses sans mentir, parce qu’il est capable d’aimer, parce qu’il est mon total opposé. Il peut te toucher, te voir quand il veut, il sait même comment te faire sourire je suis sûr, il est là, tellement parfait, à tout bien faire comme il faut… Il a tout de toi, sauf peut-être toute la vérité, mais ça viendra sûrement…

Il entendait encore Ringalls parler à Ryan, sûrement devait-il lui expliquer tout cet embrouillamini dans lequel il venait de se retrouver. Mais le temps filait :

- Mais moi, je n’ai droit à rien. Parce que pas de bol je suis le plus méchant des types que tu pouvais rencontrer, parce que je ne suis pas comme tu le désires, parce que même si j’ai quelque chose de fascinant je ne regrette pas mes actes. Je t’attire mais je te fais peur, je chamboule tout ce qui filait droit dans ta vie, je te fais faire des choses que tu ne devrais pas faire, et en même temps je te répugne parce que je fais des choses horribles avec le sourire et que je ne considère les autres que comme des objets. Je sais que tout ce que je mérite c’est ton mépris et ton absence. Et voilà que je désire exactement le contraire…

Il trépignait sur place comme s’il avait encore quarante millions de choses à dire et plus que quelques secondes, il fallait qu’il trouve les bons mots, qu’il fasse court, qu’il trouve en même temps ce qu’il pourrait lui proposer :

- Bien sûr je pourrais t’offrir des bijoux, des robes, des fleurs, des couteaux aussi, de l’argent, un nom, une maison et même le pouvoir d’une pierre, n’importe quoi qui s’achète, mais bien sûr tu n’en veux pas. Mes promesses seraient veines puisque je suis un menteur. Et sans doute que tout ce qui se rapporte à un contact quelconque te répugnerait. Ce qui fait que je veux te voir et je n’ai rien à te proposer en échange. Rien du tout.

Les pas dans le couloir se rapprochait, cette fois-ci le temps impartit était finis et il n’avait rien trouvé, rien du tout. Une image qui lui parut horrible s’imposa un instant à son esprit, mais il préféra ne même pas y songer et l’enfouit dans son esprit, espérant que plus jamais une telle idiotie lui reviendrait en tête.

- En fait, à part que je devienne gentil du jour au lendemain ce qui est totalement impossible, je ne sais même pas ce que tu attends de moi.

A peine ces paroles là terminées, que Ringalls suivit de Ryan entraient dans la pièce. Neill s’éloigna de quelques pas d’eux, comme si être trop proche d’eux l’empoisonneraient. Le monsieur Switfz semblait un peu perdu et tantôt regardait Unity la questionnant du regard, tantôt fixait Neill d’un air surpris. Ah oui hein ? Tu ne t’attendais pas à ce que ce vicomte Owen qui parlait si bien soit aussi terrible en fait ? D’ailleurs que savait-il de lui ? Hormis ce qu’il en avait vu ? Rien.

- Monsieur Switfz, je vais vous dire quelque chose, vous avez beaucoup de chances, et ne me dites pas « oh oui je sais » parce que vous ne savez pas. La chance qu’on a on ne s’en rend compte que quand on la perd, ou quand on ne l’a pas. J’espère au moins que vous connaissez la valeur de ce que vous possédez.

Pauvre type que ce Ryan, pauvre minable détestable, oh si seulement il avait pu prendre feu là maintenant devant les yeux de Neill…
En souhaitant ça, le vicomte ressentit un picotement sur le côté, il comprit immédiatement, les pierres se trouvaient dans la poche et il venait de désirer pouvoir …
Jamais il n’aurait une pierre, il préférait encore l’humiliation. Donc il respira un bon coup, après tout il n’avait pas besoin d’un de ces cailloux, Ryan ne devait pas prendre feu sinon Unity lui en voudrait encore plus, et de toute façon s’il l’avait vraiment voulu il aurait été très facile de butter ce type. Donc pas de soucis, il n’allait pas se retrouver avec un pouvoir dont il ne voulait pas.
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Mar 21 Sep - 23:58
Neill se mit ¢ r←fl←chir. Apparemment, la question lui posait probl│me, et pour cause : qu'est-ce qu'elle accepterait de sa part pour qu'il puisse avoir cette fameuse autorisation de la revoir ? Ce n'←tait pas jou← d'avance, au contraire, cela se promettait laborieux et elle ←tait curieuse de voir ce qu'il pouvait bien lui sortir comme argument. Et puis il encha○na assez rapidement, avalant presque ces syllabes pour aller plus vite. Bonne id←e, les autres reviendrait bien vite.
ᆱ Tu nメas aucune raison dメaccepter. Tu peux juste refuser, ce serait m↑me le plus judicieux. ᄏ
Ah. Mais en voil¢ enfin, une pens←e raisonnable dans sa petite t↑te ! quelque chose sur laquelle tous les deux tombaient d'accord. Elle aussi, elle pensait que c'←tait le plus judicieux, d'ailleurs, c'←tait m↑me la seule conclusion ¢ laquelle elle arrivait.
ᆱ Tu sais jメai toujours obtenu ce que je d←sirais, mais pour la premi│re fois de ma vie jメai lメimpression que ￧a en vaut vraiment la peine et je commence ¢ penser que je ne lメobtiendrai jamais. Le droit de te voir. ᄏ
Ouais. Mais comme ￧a, c'←tait plut￴t un argument contre, non ? Qu'il d←couvre enfin, dans son propre int←r↑t, ce que c'←tait que de se voir refuser quelque chose. De se battre avec acharnement pour l'obtenir, mais sans jamais y r←ussir. Conna○tre le got de l'←chec, tout simplement, que quelqu'un s'oppose ¢ lui et r←siste. Mais non. Ce droit se m←rite, surtout apr│s toutes les petites catastrophes que sa pr←sence engendrait. S'il la consid←rait comme une personne, il fallait aussi qu'il consid│re que ce qui lui arrivait ¢ elle pouvait arriver ¢ lui. Autrement dit, que lui aussi pouvait se voir refuser quelque chose. Par d'autres personnes, et m↑me des pr←tendus objets.
ᆱ Tu as Ryan, et je nメarrive pas ¢ comprendre ce que tu lui trouves de si bien. M↑me si tu passais des heures ¢ mメexpliquer, je ne verrais toujours quメun type ennuyant ¢ mourir. ᄏ
Ennuyeux ¢ mourir ?! quand m↑me, il exag←rait. Comment voulait-il la convaincre s'il se mettait ¢ critiquer son fianc← ? D←cid←ment, il manquait de logique, ou il s'emportait peut-↑tre. Mais la situation pouvait se retourner : m↑me si lui passait des heures ¢ lui expliquer ce qu'il trouvait d'ennuyeux en lui, elle n'arriverait pas ¢ compendre. Ryan, ce n'←tait pas qu'un type bien. Tout cela, c'←tait trop r←ducteur, le m←chant vicomte face ¢ l'amant gentil, non, tout ←tait plus subtil. Il avait aussi des d←fauts, tout comme - m↑me si elle r←pugnait ¢ l'admettre - Neill avait ses qualit←s. M↑me si elles ←taient assez particuli│res.
ᆱ Mais peu importe ce quメil est, parce quメil a quelque chose de pr←cieux, vraiment. Enfin quelquメun. Et je lメenvie juste pour ￧a. Bon sang, il a tout les droits sur toi, juste parce que quoi ? ᄏ
N'exag←rons rien, elle ne lui donnait pas TOUS les droits sur elle quand m↑me. Elle ←tait un peu trop fi│re m↑me pour lui en donner autant que ce qu'un homme recevait habituellement d'une femme - comprenez la douce femme au foyer bien ob←issante et incapable de penser par elle-m↑me, ainsi que tout ce qui en d←coule. Alors oui, il pouvait plus que les autres, plus que Neill aussi, mais pas tout non plus. Elle ne lui permettrait jamais de l'insulter, ou de la maltraiter sous pr←texte qu'elle ne voulait pas le perdre. D'ailleurs, cela ne lui viendrait m↑me pas ¢ l'esprit, et en admettant que ce soit le cas, il se prendrait ensuite une correction m←morable.
ᆱ Parce que vous vous connaissez depuis si longtemps, parce quメil est un type bien, parce quメil sait parler et dire les choses sans mentir, parce quメil est capable dメaimer, parce quメil est mon total oppos←. ᄏ
Encore une fois trop r←ducteur. Cela dit, il n'avait pas tort, sauf sur le point "total oppos←". Elle n'avait pas du tout pens← ¢ Neill quand elle l'avait choisi. Et, pour ↑tre honn↑te, il ←tait impossible qu'il soit son total oppos←, vu qu'elle avait dit qu'un criminel comme Neill pouvait ↑tre fascinant. Quoi apr│s, elle n'y avait pas vraiment r←fl←chi.
ᆱ Il peut te toucher, te voir quand il veut, il sait m↑me comment te faire sourire je suis sr, il est l¢, tellement parfait, ¢ tout bien faire comme il fautナ Il a tout de toi, sauf peut-↑tre toute la v←rit←, mais ￧a viendra srementナᅠ ᄏ
Si pour lui, cela signifiait "tout d'elle", elle allait encore moins le laisser la revoir. Soyez logique, si quelqu'un que vous n'appr←ciez pas vous dit que vous voir et vous toucher, c'est avoir tout de vous, vous n'↑tes pas particuli│rement enthousiaste ¢ cette id←e. Donc, c'←tait aussi le cas d'Unity, qui sentait encore plus se renforcer sa d←termination ¢ ne plus le voir.
ᆱ Mais moi, je nメai droit ¢ rien. Parce que pas de bol je suis le plus m←chant des types que tu pouvais rencontrer, parce que je ne suis pas comme tu le d←sires, parce que m↑me si jメai quelque chose de fascinant je ne regrette pas mes actes. Je tメattire mais je te fais peur, je chamboule tout ce qui filait droit dans ta vie, je te fais faire des choses que tu ne devrais pas faire, et en m↑me temps je te r←pugne parce que je fais des choses horribles avec le sourire et que je ne consid│re les autres que comme des objets. ᄏ
Eh oui, on en arrivait toujours au point qui f¬che. Ce que elle-m↑me ressent. Et c'←tait l¢ que le b¬t blessait, l¢ o elle se rendait compte de toutes les contradictions de son jugement. Bon, ←videmment, cela ne changeait rien au fait qu'elle d←sapprouvait ce qu'il faisait, et surtout de la mani│re dont il le faisait. Mais d'un autre c￴t←, elle ne pouvait pas condamner des actes qu'elle avait fait sans trop se soucier de son bien-fond←. Ce qui la g↑nait, c'←tait qu'il avait raison lorsqu'il disait qu'il n'←tait pas celui qu'elle d←sirait. Eh bien, oui, c'←tait le cas, et alors ? Il n'←tait pas ce qu'elle attendait de quelqu'un qu'elle ←tait amen←e ¢ fr←quenter, voil¢ tout. On ne pouvait pas lui reprocher de ne pas l'app←rcier quand m↑me !
ᆱ Je sais que tout ce que je m←rite cメest ton m←pris et ton absence. Et voil¢ que je d←sire exactement le contraireナ ᄏ
Que Neill d←sire la lune, le soleil, qu'il veut retenir le temps de ses mains, ￧a aurait toujours ←t← plus facile que de la persuader qu'il m←ritait autre chose. En m↑me temps, il est extr↑mement honn↑te avec elle, c'←tait un ←norme effort qu'il faisait sur lui-m↑me. Oui, il la convainquait de lui refuser ce privil│ge, mais en m↑me temps, ne faisait-il pas preuve de plus de sinc←rit← que d'autres dans la m↑me situation ? Que c'←tait compliqu←...
ᆱ Bien sr je pourrais tメoffrir des bijoux, des robes, des fleurs, des couteaux aussi, de lメargent, un nom, une maison et m↑me le pouvoir dメune pierre, nメimporte quoi qui sメach│te, mais bien sr tu nメen veux pas. Mes promesses seraient veines puisque je suis un menteur. Et sans doute que tout ce qui se rapporte ¢ un contact quelconque te r←pugnerait. ᄏ
Bah, ce qu'il pourrait lui offrir, ce ne serait jamais que des choses mat←rielles ou physiques. Il ne lui venait m↑me pas en t↑te de lui proposer quelque chose de moins concret, plus spirituel : lui faire remarquer qu'il lui d←voilait ces pens←es, chose qu'il n'avait jamais faite ? ou alors, qu'il n'avait pas envie de la faire souffrir ? Des choses si basiques que ￧a ne pouvait pas servir d'arguments selon lui. Comme il se trompait... Les bijoux, les robes, les fleurs, ces attributs purement f←minins, n'avaient pas d'importance pour elle, leur seule utilit← ←tant de l'aider dans la construction de ses r￴les ; les couteaux, elle en avait, et puis, elle avait r←alis← son r↑ve, gr¬ce ¢ lui, elle n'avait rien de plus ¢ lui demander ; l'argent, si elle en avait voulu, elle n'aurait jamais suivi la sombre voie de d←tective, pr←f←rant se ranger ¢ l'avis de ses parents et se marier vite fait bien fait ; un nom, sauf que le sien lui convenait tr│s bien, ainsi modifi←, elle n'←tait pas forc←ment faire de sa parent← mais apr│s tout, c'←tait le sien depuis toujours, et une des derni│res choses ¢ laquelle se raccrocher, en changer ce serait comme se renier ; une maison, alors qu'elle n'utilisait m↑me pas son propre appartement ? pas vraiment utile ; m↑me une pierre, ce ne serait qu'une source d'ennuis suppl←mentaires. Et puis, elle ←tait quand m↑me d←tective, elle ←tait au courant pour les sombres actes de la Milice. Trop dangereux de se promener avec un caillou incrust← dans la peau.
ᆱ Ce qui fait que je veux te voir et je nメai rien ¢ te proposer en ←change. Rien du tout.ᅠ ᄏ
Voil¢ une conclusion comme elle l'aimait. Cela voulait dire que c'←tait lui qui demandait, et qu'elle pas : donc, elle ←tait en position de force par rapport ¢ lui. Et, face au vicomte, c'←tait un avantage vital.
ᆱ En fait, ¢ part que je devienne gentil du jour au lendemain ce qui est totalement impossible, je ne sais m↑me pas ce que tu attends de moi. ᄏ
Devenir gentil... C'←tait une id←e tellement ridicule qu'elle se mit ¢ rire. A ce moment, Ryan et Ringalls entr│rent dans la chambre, l'un un peu d←sempar←, l'autre enferm← derri│re un masque de col│re ¢ peine contr￴l←e.
ᆱ Monsieur Switfz, je vais vous dire quelque chose, vous avez beaucoup de chances, et ne me dites pasᅠᆱ oh oui je sais ᄏᅠparce que vous ne savez pas. La chance quメon a on ne sメen rend compte que quand on la perd, ou quand on ne lメa pas. Jメesp│re au moins que vous connaissez la valeur de ce que vous poss←dez.ᅠ ᄏ
Bon, on ne pouvait pas dire de Neill qu'il ne savait pas parler, c'←tait ind←niable. M↑me ainsi, il y avait une dimension de non-dit palpable, du moins pour les oreilles attentives d'Unity.
Ensuite, je tiens ¢ vous rappeler que Ryan est quand m↑me avocat, donc pas compl│tement stupide. Et j'esp│re que vous ne m'en voudrez pas si je le fais un peu jouer sur les mots... si ? Peu importe, c'est moi qui d←cide, non mais ! Donc Ryan r←pondit d'un ton assez moqueur (oui, j'ai bien dit moqueur, pourquoi ? parce que je l'ai d←cid← ainsi !) :
ᆱ D'accord, je ne m'en rends pas encore compte. Soit. Mais vous devriez savoir qu'on ne poss│de pas quelqu'un... ᄏ
Il eut ensuite ce sourire assur←, tellement craquant pour la jeune femme qui se sentit soudainement ravie de le voir entrer dans sa phase "je r←plique". Ouais, maintenant qu'il savait qu'Unity ne l'appr←ciait pas, il pouvait bien se permettre de r←pondre sans la froisser.
ᆱ L¢-dessus, je m'←tonne qu'elle ne vous ait pas saut← ¢ la gorge.
- Ah, ￧a..., fit-elle d'un ton vague.
- En tout cas, si vous vous comportez toujours ainsi, je ne m'←tonne pas qu'elle puisse vous m←priser, monsieur Owen. Vous avez au moins conscience qu'elle n'est pas un morceau de viande ? ᄏ
Encore un peu et Unity aurait applaudi. En fait, c'←tait un peu le m↑me genre de r←ponse que ce qu'elle aurait pu faire... en mieux, cependant, vu que lui ne connaissait pas le point de vue particulier de Neill. Eh oui, vous croyiez vraiment que je la ferai tomber amoureuse d'un imb←cile de romantique ? Dans vos r↑ves.
ᆱ Ryan, intervint-elle, c'est un peu r←ducteur de dire que je le m←prise, tu sais ?
- C'est ce qu'il a dit, souligna-t-il. Quand tu n'←tais pas l¢. ᄏ
Elle haussa les ←paules.
ᆱ Disons que c'est un peu plus compliqu← que ￧a. A la base, ce n'←tait qu'une relation professionnelle o j'essayais de rester neutre, tu sais... ᄏ
Elle vit ses yeux s'←tr←cir l←g│rement, signe qu'elle s'aventurait sur un terrain glissant. Elle le connaissait bien, elle savait qu'il avait du mal ¢ accepter qu'elle ait envie de travailler. Enfin, ce n'←tait pas le moment de commencer une pseudo-dispute avec lui, aussi lui fit-elle signe qu'ils en parleraient plus tard. Il acquies￧a, et reporta donc son attention vers Neill :
ᆱ Monsieur Owen, quoiqu'en pense Unity, et quoique vous en pensiez, je suis ravi de faire votre connaissance. C'est toujours pour moi un plaisir de rencontrer de nouvelles personnes. ᄏ Puis, se retournant vers elle : ᆱ Je voulais te demander, quelle est ta r←ponse ? ᄏ
ᅦa, c'←tait une affaire priv←e qui ne concernait que Ryan et elle.
ᆱ Ouais, ￧a me va. ᄏ
Aussi impr←cis que lui.
ᆱ Ah, Neill. Je suis d'accord pour un essai. Mais ce n'est pas dit que ￧a continuera. ᄏ

(pardon pour les carrés, je corrige ça demain. oO)
Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Mer 22 Sep - 1:10
Tous les désirs tous les plaisirs je les connais tant
Je suis un amant excellent
Les blondes, les brunes, toutes sauf une
La seule qui compte

Neill laissait Unity se moquer de lui, ou lui balancer des tasses de thés, mais c’était uniquement parce que c’était elle. N’allez pas croire que ceux qui auraient essayés s’en seraient sortis aussi bien qu’elle, juste parce que le vicomte se serait dit « en c’est amusant quelqu’un qui me tient tête ». Il y avait toujours une manière de le faire, un moment également. Et il y avait bien plus chez Unity que le pouvoir qu’elle avait par rapport aux autres sur Neill.
Aussi quand Ryan osa se moquer de lui, Neill se vit entrain de lui arracher la bouche, et les tripes. Ses yeux montrèrent sûrement à quel point à ce moment là il était haineux. Si ce n’était pas pour Unity, ce type serait mort depuis longtemps dans les plus atroces des souffrances, et il n’était pas entrain d’arranger son cas.

- D'accord, je ne m'en rends pas encore compte. Soit. Mais vous devriez savoir qu'on ne possède pas quelqu'un...

Il y avait quelque chose que Neill ne supportait pas dans son ton, ni dans ce qu’il disait, c’était qu’il le prenait pour un idiot. On ne possède pas quelqu’un, mais le vicomte lui possédait le monde s’il le désirait, en tout cas le reste du monde. Cette envie de lui cracher au visage, de toutes ses forces, un bon gros tas de salives bien dégueulasse pour le faire taire.

- Là-dessus, je m’étonne qu'elle ne vous ait pas sauté à la gorge.

Elle l’avait fait non ? Peut-être pas de cette manière, mais d’autres façons parfois plus implicites.

- Ah, ça…
- En tout cas, si vous vous comportez toujours ainsi, je ne m’étonne pas qu'elle puisse vous mépriser, monsieur Owen. Vous avez au moins conscience qu'elle n'est pas un morceau de viande ?


Oh oui, il allait l’éviscérer, lui casser tous les doigts, lui arracher les yeux, et le laisser vivants dans sa souffrance. Neill s’en serait lécher les lèvres s’il avait vraiment pu le faire, à la place il essaya d’inspirer et d’expirer calmement pour ne pas craquer. Ses poings étaient si serrés qu’il ne sentait plus ses doigts, et il avait l’impression d’appuyer tellement fort sur ses pieds pour rester immobile qu’il était entrain de s’enraciner dans le sol. Son regard encore une fois trahissait sa colère.
Oui il avait conscience qu’elle n’était pas qu’un morceau de viande, combien de fois devrait-il répéter et expliquer qu’il la voyait différemment que tout ce petit tas d’humain inutile, bien différemment que Ryan lui-même.

Ce qui suivit acheva d’allumer le volcan qui était entrain de se réveiller en Neill.

- Ryan, c'est un peu réducteur de dire que je le méprise, tu sais ?
- C'est ce qu'il a dit. Quand tu n’étais pas là.
- Disons que c'est un peu plus compliqué que ça. A la base, ce n’était qu'une relation professionnelle où j'essayais de rester neutre, tu sais...

Une relation professionnelle, ah oui. Juste ça. Neill fit un pas en avant. Non deux. Il se sentait comme un tigre devant sa proie, prêt à sauter et à en faire de la chair à pâté.

- Monsieur Owen, quoiqu'en pense Unity, et quoique vous en pensiez, je suis ravi de faire votre connaissance. C'est toujours pour moi un plaisir de rencontrer de nouvelles personnes.

Crève, crève, crève, crève, crève. CREVE. C.R.E.V.E. Souffre, souffre, souffre et crève. Un pas de plus, qui le remarqua ? Puisque déjà les deux tourtereaux se parlaient d’un sujet rien qu’à eux. Peut-être Ringalls, allez savoir.

Quelle est ta réponse, ouais ça me va, qu’est ce que ça pouvait signifier, peu importe. Encore un pas et il était devant Ryan.

- Ah, Neill. Je suis d'accord pour un essai. Mais ce n'est pas dit que ça continuera.

Un essai pour quoi hein ? Pour la voir ? Depuis quand demandait-il l’autorisation à la personne de toute façon ? Il avait toujours fait ce qu’il voulait, toujours, et encore maintenant s’il voulait la voir il n’avait qu’à s’arranger pour cela. Sans doute que sa soudaine colère l’avait réveillé, ou venait d’endormir et d’enfouir quelque chose qui était entrain de naître, peut-être même de le détruire. Pour l’instant il ne pensait plus à ces conneries du genre « ne pas faire souffrir Unity », « protégé Unity », « prendre soin d’Unity », « Unity doit m’apprécier », non la seule chose présente à son esprit c’était « tuer, tuer, tuer, tuer ce Ryan, le charcuter, le faire souffrir, l’éliminer ».

Le vicomte leva donc la main et poussa Ryan, pas fort, mais pas d’un geste amicale non plus.

- Monsieur Switfz, vous jouez si bien de l’ironie, c’est un véritable talent cela.

Il le poussa de nouveau, cette fois-ci un peu plus fort :

- Vous semblez si malin, si drôle. Vous maniez la moquerie avec goût. Surtout le coup du morceau de viande, j’ai beaucoup aimé. Oh oui beaucoup aimé.

Son ton n’était plus qu’un souffle comme s’il se parlait que pour lui-même. Il baissa un instant les yeux et les releva pour ne montrer que plus de haine encore :

- Unity n’en est pas un, vous avez raison. Par contre vous…

Cette fois-ci Neill le poussa si fort que l’autre se retrouva dos au mur, et pas de la manière la plus douce. Ringalls essaya de le calmer en lui prenant le bras, en lui demandant de reprendre son calme, mais c’était peine perdue. Neill l’ignora et s’avança en récupérant son bras.

- Vous êtes un morceau de choix, de la viande bien fraiche mais putride, le genre qui se découpe facilement et qui pue comme votre ennuie.

Le vicomte n’avait pas de couteau sur lui, et c’est sûrement ça qui à cet instant sauva la vie à Ryan. Qui n’échappa pas au coup de poing de Neill, si fort que l’autre s’en retrouva le cul par terre, et qu’il essaie de se relever ne serait pas une bonne idée. Le vicomte guidé plus par la colère que par la logique déversa sa haine par paroles :

- Unity vous parle d’une relation professionnelle, mais …

Il se tourna vers la dénommée et la fixa :

- Est-ce qu’on caresse les cheveux d’une relation professionnelle, est ce qu’on l’embrasse, est ce qu’on lui dort dessus ? Tu as raison Unity, je suis un salop manipulateur, mais toi qui dit que tu ne veux pas profiter de moi ni me manipuler, tu es comme moi en fait, au moins sur ce point.

Neill était à bout, et ça se voyait, il avait l’impression qu’on avait joué avec lui, que lui qui avait toujours été un maître, n’avait été cette fois-ci que le jouet d’un autre.

- Tu dis qu’on ne s’entendra jamais, alors arrête de tendre la main vers moi. Si je ne suis rien pour toi, ignore moi simplement, jette moi des tasses de thés à la figure, mais ne pose pas tes lèvres sur mon front et quand je te dis que je ne viendrai plus ne me dis pas de revenir.

Il donna un coup de pied dans un meuble, avec un juron avant de continuer :

- Pourquoi crois-tu que je suis si sincère avec toi ? Pour le plaisir ? Non ! C’est parce que je me dis que ce n’est pas perdu puisque par moment tu as des gestes pour moi. Je te l’ai dis, je sais à quel point je ne te mérite pas et tout le tralala, dans ce cas crache moi dessus, jette moi dehors, poignarde moi, mais ne me dis pas que c’est d’accord pour un essai. Tu te mets en colère contre moi parce que je vois les autres comme des jouets, mais comment me vois tu hein ? Comme un type méchant de qui il est facile de se moquer, parce que pour une fois dans ma vie je suis dépendant de quelqu’un ?

Sa colère lui faisait révéler des choses devant deux autres personnes, mais il s’en foutait, il n’aurait qu’à les tuer une fois son discours finis.

- Tu sais pourquoi je me moque à ce point de l’amour et que je trouve minable de s’attacher à quelqu’un ? Exactement pour cette raison. Parce que quand on s’attache à quelqu’un elle croit bon de vous montrer à quel point vous êtes minables avec ce sentiment. Et c’est exactement ce que tu fais avec moi. Au lieu de me montrer que ça peut être agréable de considérer quelqu’un comme une personne, tu fais tout pour que je préfère plutôt continuer de les voir comme des jouets. Au moins comme ça je suis heureux et pas blessé.

Il se passa la main sur le visage, essayant de retrouver son calme, mais sa colère ne passait pas, et ses bras tremblaient, il semblait près à tout détruire autour de lui :

- Tu veux que je vois les autres autrement, et bien montre moi que ça vaut le coup alors ! T’as peut-être pas envie de tenir ce rôle, et bien fallait réfléchir à ça avant de me caresser les cheveux.

Et d’un coup, se rendant compte du ridicule de la situation, il éclata de rire :

- Dire que toutes les femmes sont à mes pieds, que même certains hommes se damneraient pour prendre ta place… Quelle situation ironique.

Puis passa la main dans ses cheveux, un peu plus calme, mais toujours fébrile, il ajouta :

- Tu dis que je fous le bordel dans ta vie, mais c’est toi qui mets le bordel dans ma tête… Regarde… Monsieur Switfz est encore vivant...
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Ven 24 Sep - 0:03
(Argh, je ressens l'influence de Naissance d'un pont. oO Et bon, désolé, retardé par l'orage.)

A peine prononça-t-elle ces quelques mots que le monde s'écroula comme un château de sable. Il vola en éclats comme le vicomte se levait et poussa de la main Ryan. Un geste très symbolique, dotant plus qu'il n'y était pas aller de main morte. Neill semblait en pleine crise, et tout à coup, Unity eut très peur que cela dégénère. Qu'est-ce qu'elle ferait si tout à coup il tuait l'avocat devant elle, comme ça, sans s'en rendre compte ? A peine le temps de se lever à son tour qu'il l'avait déjà poussé de nouveau après avoir dit :
« Monsieur Switfz, vous jouez si bien de l’ironie, c’est un véritable talent cela. Vous semblez si malin, si drôle. Vous maniez la moquerie avec goût. Surtout le coup du morceau de viande, j’ai beaucoup aimé. Oh oui beaucoup aimé. »
Unity s'approcha de la zone du conflit, méfiante, se doutant bien que tout risquait d'exploser d'une minute à l'autre. Elle ne savait pas trop ce qu'elle allait bien pouvoir faire, elle sentait que son emprise était en train de glisser et... ah, c'était bien sa veine de ne pas en avoir vraiment profité ! parce que Neill voyait rouge et l'atmosphère virait électrique. Ryan, éberlué, méfiant, fixait le vicomte sans trop comprendre pourquoi tout à coup il avait perdu tout sens de la courtoisie, tandis que Ringalls, un peu comme Unity, contemplait la scène à travers ses yeux mi-clos, conscient du danger qui se tramait, comme s'il espérait pouvoir intervenir au cas où cela dégénérerait complètement. Elle se plaça juste entre les deux hommes, histoire de pouvoir aussi bien retenir l'un que protéger l'autre.
« Unity n’en est pas un, vous avez raison. Par contre vous… »
Avant même qu'elle ait eu le temps de comprendre, Ryan se retrouva brutalement plaqué contre le mur, maintenu par un vicomte qui perdait visiblement ses moyens. Il tenta de le raisonner, de le calmer, mais c'était peine perdue, elle le devinait ; il ne parvint pas à attraper le bras de Neill, qui l'avait retiré avec brusquerie.
« Vous êtes un morceau de choix, de la viande bien fraiche mais putride, le genre qui se découpe facilement et qui pue comme votre ennuie. »
Unity, abasourdie, n'eut pas le temps de réagir, et Ryan était déjà par terre, victime d'un coup de poing magistral dont la jeune femme aurait pu s'extasier si la victime n'avait pas été son fiancé. Cela, accompagné de la terrible déclaration qui manquait clairement d'élégance, achevait de la rendre en colère. Mais face à la fureur de Neill, elle arrivait à se contrôler, à afficher cet air d'indifférence méprisante qu'elle endossait chaque fois qu'elle se trouvait impuissante. Tandis qu'elle s'approchait de Ryan, complètement sonné par tant de violence à son égard, Neill l'apostropha :
« Unity vous parle d’une relation professionnelle, mais… Est-ce qu’on caresse les cheveux d’une relation professionnelle, est ce qu’on l’embrasse, est ce qu’on lui dort dessus ? Tu as raison Unity, je suis un salop manipulateur, mais toi qui dit que tu ne veux pas profiter de moi ni me manipuler, tu es comme moi en fait, au moins sur ce point. »
Oh. Ça, ça faisait mal. Sourire détaché, voire même condescendant fixé aux lèvres, elle le regarda avec défi. Franchement, elle ne voyait pas en quoi elle profitait de lui. Une chose était sûre par contre, ses paroles avaient tendance à éveiller le côté le plus sombre d'elle-même. Celle qui ne se souciait pas des autres parce qu'elle n'avait pas peur de ce qu'ils pouvaient lui faire subir. Celle qui savait tirer à l'arme à feu et se battait au couteau comme si la lame faisait partie d'elle-même. Une partie impulsive et juvénile, somme toute, ses pires instincts se réveillaient. Et face à cette transformation, Ryan ne savait plus comment réagir, troublé par les révélations de Neill - Unity avait-elle vraiment fait cela ? cela semblait impossible - et par cette subite métamorphose, l'insensible provocation de ses yeux orangés, sa froideur et son amusement feint qui lui rappelait étrangement leur adolescence, cette période où elle avait sombré dans sa violence intérieure... Pauvre de lui, tandis que la détective se penche vers lui et, avec cette apparence de furie sur le visage, l'aide à se relever avec une véritable tendresse. Elle ne chercherait pas à le réconforter, ce n'était pas dans son genre : pas question qu'il croie qu'elle avait quelque chose à se faire pardonner. Parce que de toute façon, elle était bien partie pour assumer.
« Tu dis qu’on ne s’entendra jamais, alors arrête de tendre la main vers moi. Si je ne suis rien pour toi, ignore moi simplement, jette moi des tasses de thés à la figure, mais ne pose pas tes lèvres sur mon front et quand je te dis que je ne viendrai plus ne me dis pas de revenir. » Coup de pied dans un meuble, signe extérieur de sa rage, comme si ce n'était pas suffisant... « Pourquoi crois-tu que je suis si sincère avec toi ? Pour le plaisir ? Non ! C’est parce que je me dis que ce n’est pas perdu puisque par moment tu as des gestes pour moi. Je te l’ai dis, je sais à quel point je ne te mérite pas et tout le tralala, dans ce cas crache moi dessus, jette moi dehors, poignarde moi, mais ne me dis pas que c’est d’accord pour un essai. »
Oh la la, il en faisait vraiment tout un plat. Elle haussa silencieusement les épaules, comme si elle se fichait de sa petite crise. Quel extrémiste, ce vicomte, quand même, et elle qui était persuadée que ce serait justement réparer l'injustice qu'elle commettait envers lui... voilà qu'il n'était pas content ! Décidément, il méritait bien sa réputation d'imprévisible : elle n'aurait jamais cru quand lui laissant la possibilité de gagner ce qu'il désirait, il se mettrait aussi violemment en colère. Et ce pauvre Ryan qui les observait tous les deux comme s'ils étaient fous...
« Tu te mets en colère contre moi parce que je vois les autres comme des jouets, mais comment me vois tu hein ? Comme un type méchant de qui il est facile de se moquer, parce que pour une fois dans ma vie je suis dépendant de quelqu’un ? »
Là, c'en était trop : Unity leva les yeux au ciel, se demandant vraiment comment il pouvait croire une chose pareille. Bon, d'accord, pour le type méchant, elle plaidait coupable ; après, elle n'avait pas la moindre envie de se moquer de lui, déjà parce que c'était suicidaire, ensuite parce qu'au contraire, elle trouvait cela bien qu'il découvre cet état de dépendance. Pourquoi se moquer de quelque chose qui pourrait aussi bien lui à arriver à elle ? qui au final ne pouvait que se révéler positif ? C'était clair et net, ils n'avaient pas du tout la même vision de la situation. Elle était tout aussi énervée que lui, prête à lui sauter à la gorge s'il continuait sur cette voie.
« Tu sais pourquoi je me moque à ce point de l’amour et que je trouve minable de s’attacher à quelqu’un ? Exactement pour cette raison. »
Mais qu'est-ce qu'il lui parlait d'amour, maintenant ? Il n'y avait pas le moindre sentiment entre eux... enfin, à ses yeux à elle. Si elle avait été amoureuse de lui, rien ne se serait passé ainsi. Elle n'aurait jamais voulu qu'il s'en aille, ne se serait jamais énervée contre lui, préférant une discussion calme et sensée. Et surtout, elle n'aurait jamais osé dormir comme ça sur lui, ce qui est assez paradoxal car cela revient à dire que la seule personne qu'elle n'oserait toucher serait l'élu de son cœur. Mais comme elle ne ressentait rien de particulier pour lui, sinon qu'elle le détestait, elle ne considérait pas cet argument comme recevable.
« Parce que quand on s’attache à quelqu’un elle croit bon de vous montrer à quel point vous êtes minables avec ce sentiment. Et c’est exactement ce que tu fais avec moi. Au lieu de me montrer que ça peut être agréable de considérer quelqu’un comme une personne, tu fais tout pour que je préfère plutôt continuer de les voir comme des jouets. Au moins comme ça je suis heureux et pas blessé.  »
Ah, mais attends, qui a dit que ce serait forcément agréable ? Elle ne le lui a jamais fait remarqué cela. En fait, c'est tellement plus facile de croire que le monde est à votre disposition, et cela fait toujours plus plaisir que de savoir que les autres se fichent de vous. Elle ne lui rendrait certainement pas service si elle se comportait en 'jouet' alors qu'elle serait considérée comme 'personne'. Soyons honnêtes, une personne a ses intérêts personnels à cœur et pensera d'abord à elle. Le jouet, lui, ne voit que son maître. C'était tout à fait normal qu'il préfère sa vision première.
« Tu veux que je vois les autres autrement, et bien montre moi que ça vaut le coup alors ! T’as peut-être pas envie de tenir ce rôle, et bien fallait réfléchir à ça avant de me caresser les cheveux. »
Hmmm... il comprenait vraiment tout de travers. Le coup des cheveux, ça avait été un geste plus maternel que féminin. Au fond, c'était peut-être cela qui lui manquait, une mère plus qu'une autre personne. Bien sûr qu'elle voulait tenir ce rôle, elle voulait lui ouvrir les yeux ! mais bien sûr, il ne se montrait pas coopératif, il refusait de changer de vision. Alors qu'en fait, comme elle connaissait aussi bien son monde que le sien, elle savait de quoi elle parlait. Mais apparemment, cela échappait à Neill.
Le vicomte éclata de rire.
« Dire que toutes les femmes sont à mes pieds, que même certains hommes se damneraient pour prendre ta place… Quelle situation ironique. Tu dis que je fous le bordel dans ta vie, mais c’est toi qui mets le bordel dans ma tête… Regarde… Monsieur Switfz est encore vivant... »
Il y eut comme une sorte de déclic. Elle eut l'impression un instant d'être ressort qui se détendait vivement après avoir été mis sous pression trop longtemps. Tout à coup, elle retrouva brusquement l'usage de sa parole, et son indifférence se teinta bien vite de colère à peine contenue.
« Encore vivant ?! mais encore heureux qu'il soit vivant, imbécile ! Je t'aurais tué si ça n'avait pas été le cas. »
Sauf que ce n'était pas une menace en l'air, Unity était sérieuse. Aurait-il tué Ryan, qu'elle n'aurait pas hésité à se servir du poignard ouvragé qu'elle gardait toujours portée de main. "Encore vivant"... pourquoi cela la blessait-il tant d'entendre quelque chose d'aussi idiot ?
« T'as quand même remarqué que j'étais pas toutes les femmes, non ? Et même en homme, je ne fais pas partie de ces "certains". Alors, ouais, je suis peut-être la seule au monde qui ne se sent pas particulièrement flattée d'avoir réussi l'exploit de te rendre dépendant de moi. Mais non, Owen, quand je te dis que je ne profite pas, je ne mens pas, je ne fais pas exprès. T'avais besoin que quelqu'un ait le cran de s'opposer à toi, mais pas n'importe qui non plus, quelqu'un d'original, t'avais besoin de nouveautés. »
Elle le fixa droit dans les yeux, le mettant au défi de la contredire, de la faire taire. Essaie seulement, mais tu verras ce que tu t'attires.
« Tu ne veux pas que je te rejette, et quand je te laisse une dernière chance, parce que je me suis laissée convaincre par tes arguments, ça y est, tu exploses, tu frappes Ryan sous mes yeux et tu me hurles de te jeter. »
C'était dans ces moments-là qu'elle regrettait d'être une femme, de ne pas avoir la force nécessaire pour le prendre à la gorge et le traîner à terre, peut-même l'étrangler presque ou juste le forcer à la regarder. Mais elle ne pouvait pas, elle savait que même en étant plutôt costaude pour une femme, ce ne serait jamais suffisant. Et c'était dommage, parce qu'elle se sentait nettement désavantagée, n'ayant même pas l'argument de la force physique. Essayez d'être impressionnante si vous savez qu'un coup de poing de la part de votre adversaire est capable de vous envoyer valser dans les airs... Tellement dommage, tant elle brûlait d'envie de répliquer à la place de Ryan, de renvoyer les coups qu'elle n'avait pas reçus. Au lieu de ça, elle devait se contenter de mots, toujours de mots, sans pouvoir s'appuyer sur des actes révélateurs.
« Mais t'as quand même raison, remarque. Je ne me suis jamais comportée ainsi envers quiconque, c'est vrai que d'habitude, j'essaie d'être aussi respectueuse de l'autre qu'elle l'est de moi. Autant dire qu'avec toi, c'est pas facile. C'était surtout pas facile avant. Tu t'attendais à quoi, que je te montre des merveilles ? Mais t'as déjà choisi la solution de facilité, Owen, je ne peux pas t'offrir quelque chose de mieux, ou même d'équivalent. Bien sûr que c'est plus agréable de croire que tout t'est dû et que les autres sont à ta disposition, surtout quand personne ne fait rien pour te détromper. Ça l'est beaucoup moins lorsque tu découvres que non, que les autres sont indépendants de toi et que leur but dans la vie n'est pas de briller à tes yeux. Ouais, alors pardonne-moi si ça ne te plaît pas, mais tu sais, la réalité est toujours moins douce que le rêve. »
Et puis elle se retourna vers Ryan et Ringalls, se rappelant qu'eux aussi étaient là, sans doute éberlués par cette altercation qui à leurs yeux n'avaient pas de sens.
« Hum... oui, j'ai bien dit qu'au départ, seulement, c'était une relation professionnelle. Après, ça s'est un peu dégradé. Mais on en revient toujours aux mêmes points de discorde. Ryan, je ne te cacherai pas que tout ce qu'il dit est vrai, j'assume complètement. »
C'était presque inhumain de dire cela ainsi à celui qu'elle aimait.
« Maintenant, c'est vraiment une relation particulière. Si tu veux croire que je te trompe, crois-le. Mais vu que ce n'est pas le cas, je n'ai pas l'intention d'y faire attention. Tu n'avais qu'à me croire, toi, quand je t'ai dit que je travaillais. Tu as encore plein de choses à apprendre de moi, si seulement tu prenais la peine de le faire. »
Elle omettait complètement de dire que le vicomte, encore, était un peu trop débrouillard dans cette pêche aux informations. Il voulut répondre, mais elle le coupa doucement :
« On en parlera plus tard. »
Retour à Neill, donc. Et cet intervalle avec Ryan avait eu le don de la calmer.
« Ah. Donc si tu n'as pas envie pour laisser, je retire l'offre, ce n'est pas un problème. »


Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Ven 24 Sep - 1:37
La colère était une chose bien étrange, elle faisait perdre le contrôle, et les sens aussi. Si la vue a l’air d’augmenter, c’est l’ouïe qui semble disparaître. On a l’impression d’avoir une force incroyable mais on est incapable de maîtriser nos gestes. On parle fort, on crie, on hurle et on a l’impression que le monde autour refuse de bouger. Mais le pire, c’est les images que nous envoie notre cerveau, des chocs électriques de tout ce que vous désirez faire et que vous ne faites pas. Alors vous restez là debout, énervé, pleins de rages, prêt à tout casser et à tuer n’importe qui, mais la seule véritable envie bien accrochée à vos tripes, bien mise en évidence par votre cervelle, et bien celle là… Elle reste cloitrée dans votre tête, dans vos membres et est ignorée de tous. Neill ressentait un véritable désir, une envie comme jamais il en avait eut, et même si une majeur partie de lui était en train de lui hurler que c’était n’importe quoi, il n’arrivait pas à empêcher son cerveau de lui envoyer des films de son désir, cependant il ne le réalisa pas et personne ne se doutait ce qu’il pensait vraiment.
On ne vit alors en lui qu’un être colérique, capricieux, énervé, incapable de prendre sur lui ou d’être maître de lui-même, un monstre, un salop, un enfoiré…
S’il avait pu être quelqu’un d’autre, juste pour un instant, il n’aurait sans doute pas hésité à faire ce qui le travaillait, quitte à être un type banal comme … Ryan (pas possible, il n’avait pas pu penser vouloir être comme Ryan), mais il était Neill Owen et alors resta planté debout sans bouger, à encaisser ce que lui dit Unity.

- Encore vivant ?! mais encore heureux qu'il soit vivant, imbécile ! Je t'aurais tué si ça n'avait pas été le cas.

Non pas ça, ça c’était plutôt drôle en fait, ça lui donnait encore plus envie de butter ce minable, pour la voir perdre le contrôle et le tuer.

- T'as quand même remarqué que j'étais pas toutes les femmes, non ? Et même en homme, je ne fais pas partie de ces "certains". Alors, ouais, je suis peut-être la seule au monde qui ne se sent pas particulièrement flattée d'avoir réussi l'exploit de te rendre dépendant de moi. Mais non, Owen, quand je te dis que je ne profite pas, je ne mens pas, je ne fais pas exprès. T'avais besoin que quelqu'un ait le cran de s'opposer à toi, mais pas n'importe qui non plus, quelqu'un d'original, t'avais besoin de nouveautés.

C’était vrai, peut-être qu’à 19 ans il commençait à s’ennuyer vraiment et qu’il ne savait plus quoi inventer pour s’amuser. Il ne chercha donc même pas à la contredire, elle avait tout à fait raison. Mais ça le foutait en rogne quand même, pas qu’elle s’oppose à lui, pas qu’elle soit originale, pas qu’elle le sonde à ce point, juste que cela prouvait à quel point il était entrain de se perdre lui-même. Surtout dans ses yeux.

- Tu ne veux pas que je te rejette, et quand je te laisse une dernière chance, parce que je me suis laissée convaincre par tes arguments, ça y est, tu exploses, tu frappes Ryan sous mes yeux et tu me hurles de te jeter.

Ce Ryan l’avait cherché, on ne se moquait pas de Neill impunément c’était tout. Que croyait-elle ? Qu’il allait rester de marbre aux attaques de son copain ? Ça y est le vicomte se laissait aller à la dépendance d’une seule personne et on croyait que tout à coup il allait se montrer galant et gentleman avec le monde entier (ah non pardon ça il le faisait déjà), et qu’il n’allait pas répondre aux moqueries.

- Mais t'as quand même raison, remarque. Je ne me suis jamais comportée ainsi envers quiconque, c'est vrai que d'habitude, j'essaie d'être aussi respectueuse de l'autre qu'elle l'est de moi. Autant dire qu'avec toi, c'est pas facile. C'était surtout pas facile avant. Tu t'attendais à quoi, que je te montre des merveilles ? Mais t'as déjà choisi la solution de facilité, Owen, je ne peux pas t'offrir quelque chose de mieux, ou même d'équivalent. Bien sûr que c'est plus agréable de croire que tout t'est dû et que les autres sont à ta disposition, surtout quand personne ne fait rien pour te détromper. Ça l'est beaucoup moins lorsque tu découvres que non, que les autres sont indépendants de toi et que leur but dans la vie n'est pas de briller à tes yeux. Ouais, alors pardonne-moi si ça ne te plaît pas, mais tu sais, la réalité est toujours moins douce que le rêve.

Les autres avaient bien toujours fait ce qu’il voulait, et dans un sens il pensait qu’il pourrait encore, manipuler Unity, finir par l’emmener là où lui le voulait, peut-être que ce n’était pas si compliqué. Ce qui était difficile en fait c’était qu’il n’y arrivait tout simplement pas à cause de sa dépendance. Neill n’arrivait pas à réfléchir comme d’habitude, ni à faire les gestes qu’il aurait fait normalement, tout était tellement imprévisible qu’il n’arrivait pas à calculer ce qu’il devait dire ou faire. Et donc il pétait un câble, comme maintenant.

Ce qui suivit ne le concernait pas et il prit ces quelques secondes pour décrocher de la situation. Qu’aurait-il fait dans un autre lieu à un autre moment avec une autre femme ? Sûrement lui aurait-il dit tout ce qu’elle voulait entendre, pour mieux la piéger. Mais il ne voulait pas piéger Unity, il voulait juste qu’elle croit sa sincérité et qu’elle l’accepte, même s’il était un monstre comme elle le disait. Évidemment que c’était trop demander, et c’était pas Noël, mais Neill avait du mal à abandonner, il était le genre qui s’accroche jusqu’au bout s’il était sûr que ça valait la peine. D’ailleurs c’était pour cette raison qu’il s’accrochait rarement, mais cette fois-ci, c’était différent. En tout cas ces quelques secondes l’aidèrent à calmer sa colère, pas son désir mais ça tant pis. Il prit également une décision, qui ne le faisait pas décrocher, mais s'éloigner, au moins pour l'instant.

- Ah. Donc si tu n'as pas envie pour laisser, je retire l'offre, ce n'est pas un problème.

Neill sembla reconnecter ces neurones alors qu’Unity s’était de nouveau tourner vers lui. Ah ! Oui ! L’offre.

- Oui, tu peux la retirer. Je n’ai soudainement plus aucune envie de te voir.

C’était à la fois un mensonge et à la fois la vérité. Un mensonge, parce qu’il se sentait obsédé par cette envie, il voulait la voir c’était certain. Mais la vérité parce que pour l’instant il avait l’impression que ce qu’elle lui offrait n’était pas réellement ce qu’il désirait, la voir n’y changerait rien, sans doute même qu’ils continueraient à s’engueuler comme maintenant, à se prendre la tête et Neill ne cesserait de penser à Ryan en boucle dans sa tête.

- La première fois que je t’ai vu, je me suis dit que j’allais t’embêter un peu et m’amuser avec toi, c’est pour cette raison que je voulais te revoir. Maintenant c’est différent. Plus j’ai envie de te voir et plus je me perds. Avant j’aurais tué Ryan et j’aurais rigolé que tu me poignardes après, j’aurais trouvé ça jubilant de te voir avec un couteau et les mains pleines de sang, même si je devais mourir pour ça. Mais il est encore en vie, ça prouve à quel point quelque chose ne va pas chez moi.

Ce que voulait dire Neill plus exactement c’était que :

- J’ai besoin de me retrouver ou il est clair que je ne vais pas tarder à me faire flinguer. Le monde dans lequel je vis n’accepte absolument aucune faiblesse à aucun moment. Baisse un instant les yeux, et c’est celui qui les aura gardés le plus longtemps levé qui tirera le premier, enfin peut-être que tu connais déjà.

Il eut un petit rire :

- Sans doute que ça arrangerait bien les affaires de Ringalls, ou même de Ryan (coup d’œil aux deux intéressés) peut-être de toi. Enfin si je dis ça c’est juste pour me trouver une excuse, je me fous d’être flingué, mais pas de me sentir faible et incontrôlable. Et puis surtout il y a plus important…

Neill aurait bien voulu que les deux autres deviennent sourd l’espace d’un instant, mais bon il ferait avec :

- Si j’ai tellement envie de te voir, c’est parce que je trouve qu’avec toi la vie est drôle et intéressante. Mais ces dernières minutes je me suis senti plus blessé que je ne l’ai jamais été dans toute ma vie entière, même en accumulant. Je ne veux pas te voir pour avoir mal, je veux te voir pour continuer à être heureux. Mais ton offre là, ça dit exactement le contraire, c’est comme si on allait se voir pour que tu me dises que de toute façon on s’entendra jamais. Peut-être que je suis un monstre, mais je suis comme tout le monde sur un point, je cherche le bonheur, et cela même si ma manière ne te plaît pas.

Il s’approcha d’Unity, tout près de son oreille, parce que ce qu’il avait à dire ensuite il ne supportait pas que les deux autres puissent l’entendre.

- Mais si on se revoit un jour, et on se reverra, et bien j’espère que ça sera aussi bien que quand tu t’es endormi contre moi.

[tiens c'est marrant mais l'autre coup à forum yavait une femme qui cherchait ce bouquin :'D *adore les coïncidence*]
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Ven 24 Sep - 11:56
(Profitions de la salle e-Lorraine et écrivons notre petit rp ^^)

La réponse de Neill fut tout à fait surprenante. Peut-être parce qu’elle ne pouvait pas être sincère, pas après tout ce qu’il venait de lui sortir, sa dépendance, son envie de prouver sa sincérité. Pour Unity, il était évident qu’il était en train de mentir, qu’il avait abandonné cette idée de ‘’je lui montre que je suis honnête’’ et décide de rétablir son image dorée. Soit, c’était son choix. Et puis de toute façon, ce refus l’arrangeait bien.
«Oui, tu peux la retirer. Je n’ai soudainement plus aucune envie de te voir. »
Ouais, bien sûr, tout à coup il n’en avait plus envie. Comme si elle pouvait avoir perdu de l’intérêt à ses yeux juste en lui ayant dit ce qu’elle en pensait. Ou alors, c’était un menteur. En tout cas, elle afficha une joie sincère sur son visage, consciente de l’effet dévastateur que cela pouvait avoir. Comment le prendrait Neill, ne se sentirait-il pas blessé par ce rejet ? Ne risquait-il pas de replonger dans la colère et de faire du mal aux gens qu’elle aimait ?
«La première fois que je t’ai vu, je me suis dit que j’allais t’embêter un peu et m’amuser avec toi, c’est pour cette raison que je voulais te revoir. Maintenant c’est différent. Plus j’ai envie de te voir et plus je me perds. Avant j’aurais tué Ryan et j’aurais rigolé que tu me poignardes après, j’aurais trouvé ça jubilant de te voir avec un couteau et les mains pleines de sang, même si je devais mourir pour ça. Mais il est encore en vie, ça prouve à quel point quelque chose ne va pas chez moi. »
Ah ah ah. Mais de toute façon, rien n’allait chez lui, elle l’avait déjà remarqué. A part elle-même, personne n’est prêt à mettre sa vie en jeu pour obtenir ce que l’on veut. Même simplement s’amuser ! il était fou, c’était évident. Il n’y avait rien de jubilant à se faire massacrer par une amoureuse en détresse, non ? Enfin, elle, ça l’arrangeait vraiment qu’il se perde, vu que cela lui avait donné une protection pour Ryan. Pas sûr que lui cependant en pense la même chose.
« J’ai besoin de me retrouver ou il est clair que je ne vais pas tarder à me faire flinguer. Le monde dans lequel je vis n’accepte absolument aucune faiblesse à aucun moment. Baisse un instant les yeux, et c’est celui qui les aura gardés le plus longtemps levé qui tirera le premier, enfin peut-être que tu connais déjà. »
Bien sûr qu’elle connaissait, c’était pourquoi elle était sensible à cet argument, bien qu’elle n’ait pas envie d’en laisser paraître quelque chose. Surtout dans son cas à lui, l’inattention était mortelle vu qu’il était absolument impitoyable. Lara n’avait-elle pas fini six pieds sous terre à cause d’une ‘’erreur de jugement’’ ? D’une certaine manière, cela lui faisait peur, cette ombre de la Mort qui planait autour de lui sans qu’on sache si la prochaine victime, ce ne serait pas lui. Et elle n’en avait pas envie non plus, pas après tout ce qu’il avait fait, pas alors qu’elle entretenait l’espoir de l’aider. Elle ne pourrait jamais le sortir de ce milieu, non, et de toute façon, pas sûr qu’il en ait vraiment envie ; mais bon, c’était étrange, elle avait peur de le voir mourir aussi bêtement, stupidement, sans rien pouvoir faire. Comme c’était idiot de sa part…
« Sans doute que ça arrangerait bien les affaires de Ringalls, ou même de Ryan, peut-être de toi. Enfin si je dis ça c’est juste pour me trouver une excuse, je me fous d’être flingué, mais pas de me sentir faible et incontrôlable. Et puis surtout il y a plus important… » : ajouta-t-il en riant.
Elle ne répondit pas, parce qu’il n’avait rien compris. Jamais ça ne l’arrangerait, vu que cela ne lui ferait pas plaisir. Elle, ce qu’elle aurait voulu, c’était bien qu’il la laisse tranquille de son plein gré, sans violence ni effusions de sang. Ryan n’avait rien d’un criminel, au contraire, il ne pourrait s’empêcher de culpabiliser parce qu’il avait eu une mauvaise image de lui et regretterait de ne pas l’avoir connu. Ringalls, encore… sauf que lui regretterait plutôt de ne pas avoir pu exploiter la situation qu’avait obtenue Unity. Bref, on ne pouvait pas dire que cela les arrangerait. Maintenant, elle ne prétendait pas non plus qu’ils seraient tristes, ça, il fallait s’y attendre quand on traite les autres comme des moins-que-rien. Alors, non, il valait mieux qu’il soit faible et incontrôlable entre ses mains plutôt que flingué par un autre. Mais cela, pourrait-il le comprendre… ?
« Si j’ai tellement envie de te voir, c’est parce que je trouve qu’avec toi la vie est drôle et intéressante. Mais ces dernières minutes je me suis senti plus blessé que je ne l’ai jamais été dans toute ma vie entière, même en accumulant. Je ne veux pas te voir pour avoir mal, je veux te voir pour continuer à être heureux. Mais ton offre là, ça dit exactement le contraire, c’est comme si on allait se voir pour que tu me dises que de toute façon on s’entendra jamais. Peut-être que je suis un monstre, mais je suis comme tout le monde sur un point, je cherche le bonheur, et cela même si ma manière ne te plaît pas. »
Pauvre petit qui se plaignait parce que tout ne fonctionnait pas comme lui le voulait, parce qu’en fait, le monde ne tourne pas autour de lui. Elle voudrait bien faire un effort, si c’était si important que cela, mais pourquoi le rendre heureux si cela signifiait oublier son bonheur à elle ? Pourquoi devrait-elle supporter ses moqueries, ses réflexions grinçantes, juste pour lui faire plaisir ? S’il voulait qu’elle le voit comme quelqu’un de banal, ‘’comme tout le monde’’, il avait des efforts à faire.
Il s’approcha d’elle.
«Mais si on se revoit un jour, et on se reverra, et bien j’espère que ça sera aussi bien que quand tu t’es endormi contre moi. » : murmura-t-il dans son oreille.
Enfoiré.
« On verra ça, Owen, on verra, rétorqua-t-elle à voix basse. Mais je te rappelle que tu as refusé de me voir, pour moi c’est terminé. »
Le seul problème, c’était que là encore, ça manquait de conviction. Le vicomte saurait parfaitement se débrouiller pour la retrouver, et elle ne croyait pas qu’elle puisse faire quoique ce soit pour l’en empêcher. Dans son milieu, il était suffisamment influent pour en être capable. Et mince. La galère allait continuer.
« Bref, coupa-t-elle à voix plus audible, la discussion est terminée, dis au revoir à Ryan et à Mat et viens, je te raccompagne. »
Elle le poussa rapidement hors de la chambre, histoire de ne pas aggraver la situation, et referma la porte derrière elle. Elle le mena dans le salon à grande vitesse et, une fois qu’ils y arrivèrent, elle reprit la parole :
« Enfin, bref, merci pour l’ambiance, tu me donnes du plain sur la planche, là. Mais je suppose que c’est ta spécialité, non, faire travailler les autres… »
Elle se dépêcha d’aller ouvrir la porte, la déverrouilla, et ensuite alla s’installer sur le canapé. A lui de sortir.
« Allez, vas-y. Va t’amuser si tu es tellement sensible que personne n’ait le droit de te blesser. Va torturer les autres, fais ce que tu veux, je me fiche. Mais surtout, ne te fais pas flinguer, espèce d’imbécile. »



Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
Messages : 400
Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
Localisation : Quelque part où on s'amuse
Emploi/loisirs : Faire le mal et le faire bien
Humeur : Café vanille

Un peu plus sur toi !
Relations:
Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Ven 24 Sep - 14:22
- On verra ça, Owen, on verra. Mais je te rappelle que tu as refusé de me voir, pour moi c’est terminé.

Pour elle oui, pas pour lui. Et même s’il n’avait pas été dépendant d’elle, ça n’aurait pas pu se terminer comme ça, parce qu’elle détenait son arme, et que ce simple poignard restait son jouet préféré.

- Bref, la discussion est terminée, dis au revoir à Ryan et à Mat et viens, je te raccompagne.

Neill retrouva ses manières de gentleman, si rapidement qu’il était difficile de croire que quelques secondes plus tôt il était totalement différent. C’était à la limite du dédoublement personnalité, en tout cas il aurait fait un très bon acteur de nos jours. Il les salua de la tête avec un sourire qui se voulait tout ce qu’il y a de plus chaleureux. Il n’eut pas le temps pour plus, puisque Unity le poussait déjà vers le salon.

- Enfin, bref, merci pour l’ambiance, tu me donnes du plain sur la planche, là. Mais je suppose que c’est ta spécialité, non, faire travailler les autres…
- Tu n’as qu’a leur expliquer que je suis un fou échappé de l’asile, ça ne sera pas tout à fait faux.

Elle alla déverrouiller la porte et s’installa sur le canapé, il la regarda faire sans bouger, il n’avait pas plus envie de partir qu’avant, mais il n’avait plus le choix.

- Allez, vas-y. Va t’amuser si tu es tellement sensible que personne n’ait le droit de te blesser. Va torturer les autres, fais ce que tu veux, je me fiche. Mais surtout, ne te fais pas flinguer, espèce d’imbécile.
- Bien sûr que personne n’a le droit de me blesser, les autres devraient pouvoir vivre heureux mais pas moi ? Enfin disons que personne n’a le droit d’être blessé si tu préfères, c’est juste que je prends ce droit, sinon je m’ennuierais. Pour ce qui est de me faire flinguer ou non, ça dépendra surtout de celui qui tiendra l’arme. Et toi ne t’avise pas à te suicider bêtement.

Voilà tout était dit, Neill ouvrit la porte et s’en alla. Unity pouvait aller s’expliquer, ou s’amuser avec Ryan maintenant. Il préféra ne pas y penser et rentra chez lui, alors qu’il commençait à se faire tard et qu’il avait pas mal faim.

Une fois dans son manoir il se prépara à manger, parce qu’un de ses talents cachés étaient qu’il savait cuisiner, il ne voyait d’ailleurs pas pourquoi on octroierait ce droit qu’aux domestiques. Il mangea tranquillement se demandant où sa petite sœur pouvait être. C’est alors qu’il se souvint qu’il avait un invité, tiens un petit amusement après cette journée fatigante, ça lui ferait pas de mal.

Il se dirigea donc vers ce qu’il appellerait sa salle de torture personnelle, là il y trouva sa petite sœur entrain de tranquillement dormir sur un lit installé près d’un prisonnier qui sanglotait. Machinalement il tira la couverture jusqu’aux épaules d’Elinore et lui caressa les cheveux. Puis se tourna vers le monsieur enchainé avec un sourire méchant et sadique.

- Bonsoir, vous allez bien ?
- Détachez-moi s’il vous plaît.
- Voyons, vous n’y pensez donc pas, je ne vais pas laisser partir mon jouet.

L’autre se mit à pleurer plus fort :

- Cessez donc de pleurer, vous allez réveiller ma sœur.

L’homme obéit machinalement, il avait trop peur de ce qui pouvait arriver s’il ne faisait pas ce qu’on lui demandait. Cependant il continua à supplier :

- Je vous en supplie, laissez moi partir, j’ai ma femme et mes enfants qui m’attendent…
- Et alors ?
- Je les aime et je ne veux pas les laisser.


Encore cette histoire d’amour, cela commençait à vraiment être ennuyant.

- Si vous les aimez pourquoi est ce que vous êtes venu faire du commerce avec moi ?
- J’ai été bête, je pensais pouvoir leur offrir plus que maintenant, mais je me rends compte qu’on était heureux même sans être forcément riche.
- Vous vous en rendez compte trop tard mon cher.
- S’il vous plaît épargnez-moi, s’il vous plaît. Ma femme… Mes enfants.


Neill soupira et alla chercher un pistolet, et l’autre supplia plus fort.

- Silence, je vous ai dit de ne pas réveiller ma sœur.

L’homme ne cessa pas de supplier, mais il le fit en chuchotant. Le vicomte prit un air ennuyé :

- Vous les aimez tant que ça ?
- Oui !
- Et que ferez-vous si je vous libère ?
- Je prendrai soin de ma femme et de mes enfants et je les protégerai, je leur donnerai tout l’amour qu’ils méritent.
- Et pourquoi est ce qu’ils méritent de l’amour ? Et est ce que vous en méritez vous ?
- Écoutez, j’ai fais une erreur en venant vous voir, je le sais, mais est ce que pour cela je ne mériterais pas d’être aimé ? Sans doute que même vous vous le méritez.


Neill tira, et malgré le bruit Elinor ne bougea pas d’un pouce, continuant à dormir profondément. Le prisonnier par contre n’en menait pas large, la balle lui était passé à quelques centimètres du visage.

- L’amour ne m’intéresse pas, ne me parlez pas de ce que je mérite ou pas.
- Vous n’êtes jamais tombé amoureux ?
- Jamais, et c’est très bien ainsi.
- Peut-être est-ce parce que vous êtes encore jeune.
- Je refuse de tomber amoureux.
- Mais pourquoi ?
- Parce que je ne veux pas finir enchaîné comme un idiot, comme vous !
- J’ai peut-être l’air d’un idiot mais moi au moins je me bats pour quelque chose qui en vaut la peine.
- Silence !


Neill tira à nouveau. Cette fois-ci la balle frôla la joue de l’homme et y marqua une entaille, celui-ci préféra alors se taire, quelques secondes, puis finalement énervé il reprit la parole :

- De toute façon qu’est ce que je risque à parler ? Vous allez quand même me tuer.
- De comment je vous tuerai dépendra de vous.
- Au final le résultat est le même, je ne reverrai plus jamais les personnes que j’aime, le sourire de ma femme, je n’entendrai plus le rire de mes enfants.
- Pourquoi est-ce si important ? Ne préférez-vous pas vivre pour vous-même ?
- Et bien, entre vivre seul et mourir en ayant une famille je préfère la deuxième option.


Le vicomte poussa un deuxième soupire, il était là pour s’amuser et voilà que cette conversation n’était pas drôle du tout, il ne rigolait pas, il repensait à sa journée et se demandait bien ce que pouvait faire Unity maintenant, sûrement tout un tas de choses très amusantes avec Ryan.

- En tout cas je comprends pourquoi vous êtes si méchants, vous vivez sans amour, vous ne savez même pas ce que c’est, ce n’est pas étonnant que cela vous rendes si aigri.
- Je ne suis pas aigri
- Vous l’êtes, vous refusez tout amour, c’est bien une preuve de déception. Que vous est-il donc arrivé pour finir comme ça ?


Neill repensa à son enfance et secoua la tête :

- Si je vous raconte, je serai obligé de vous tuer.
- Alors vous n’allez pas le faire ?


Le vicomte n’en revint pas lui-même mais se dirigea vers son prisonnier et le détacha.

- Il semblerait que non.
- Pourquoi ?
- Je n’en sais rien, j’ai passé un très bon début de journée et une très mauvaise fin, et j’ai l’impression que vous tuer ne m’amuserait pas du tout.


C’était vrai, Neill ne trouvait pas ça drôle du tout, peut-être se lassait-il de butter des gens qui lui parlaient d’amour à foison.

- Bien sûr, une fois sortie d’ici vous m’oublierez, parce que si jamais vous parlez de moi vous pouvez dire adieu à la famille que vous dites tant aimer.
- Bien sûr, je me fiche de vous vicomte, la seule chose qui va m’importer maintenant c’est de prendre soin de ma femme et mes enfants.


Alors comme ça ce type ne serait même pas hanté par Neill Owen, celui qui avait eut le droit de vie et de mort sur lui… Il se fichait de cette relation, qu’il considérait sans doute comme professionnel, voir même moins. Le vicomte ressentit soudainement tout le poids de sa solitude et regarda l’homme courir loin de cette pièce, s’enfuir de son manoir à tout jamais. Toute sa vie, ou au moins au moment où il avait commencé à être celui qu’il était maintenant, il avait cru qu’il inspirait tellement de peur que les gens se torturaient la nuit en pensant à lui, que la crainte qu’il faisait naître chez les gens étaient si grande qu’on ne faisait que penser à lui sans arrêt. Maintenant il se rendait compte que ce n’était pas le cas et que sans doute plus d’une de ces victimes au chantage dormaient paisiblement sur leur deux oreilles, oubliant presque que planait sur eux l’ombre du vicomte. C'était exactement comme pour Unity, et cela finit d'achever Neill, qui s'assit près du lit de sa sœur et soupira encore...

Mauvaise fin de journée, très mauvaise. Vraiment.

[hrp : je me suis payé un délire sur la suite... je sais pas, une envie folle Very Happy]
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
Messages : 150
Points : 379
Date d'inscription : 21/05/2010

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Ven 24 Sep - 23:08
(Ça va être court, c'est pour clôturer... mais j'adore la suite, ouais. ^^)

Neill répondit :
« Bien sûr que personne n’a le droit de me blesser, les autres devraient pouvoir vivre heureux mais pas moi ? Enfin disons que personne n’a le droit d’être blessé si tu préfères, c’est juste que je prends ce droit, sinon je m’ennuierais. Pour ce qui est de me faire flinguer ou non, ça dépendra surtout de celui qui tiendra l’arme. »
Imbécile. Tu ne comprends pas, tu ne comprends rien de ce qu'Unity veut te dire. Elle le regarda d'un air abattu, ouvertement déçue. Est-ce qu'il allait perdre toute prudence et oublier qu'elle ne voulait pas qu'il meurt ?
« Et toi ne t’avise pas à te suicider bêtement. » : ajouta-t-il malicieusement.
Elle secoua négativement la tête. Ça, pas de risque, elle n'avait plus d'intérêt à le faire. Tant pis, elle n'avait pas besoin de lui nuire. Et il s'en alla, laissant derrière lui une catastrophe qu'elle n'était pas sûre de pouvoir endiguer.

Retour dans la chambre. Ryan et Ringalls la regardaient tous les deux avec un air perdu, perplexe. Elle se mordit les lèvres en maudissant silencieusement Neill de l'avoir mise dans le pétrin. Comme d'habitude, c'était toujours lui qui gagnait le gros lot. Bref, ce fut assez délicat à expliquer.
« Neill Owen... un sacré vicomte qui me tombe toujours dessus au pire moment possible. Il m'a démasquée lors de l'enquête sur le sabotage du lustre, tu te rappelles, Mat ? Je ne pouvais donc pas trop l'ignorer et... »
Et ainsi de suite, de fil en aiguille, elle essaya de leur expliquer. Si le détective comprend, accepte ce qu'il apprend, Ryan, lui, refusa tout net de croire à la véracité de son récit. C'était trop extravagant, trop... trop.
« Vas-y, crois ce que tu veux, rétorqua calmement Unity bien que son cœur s'était serré. En tout cas, si tu avais croisé son chemin dans d'autres circonstances, tu serais sans doute déjà mort. »


Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum