Victoria's Stone
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Neill Owen
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Le pouvoir de la pierre:

A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Neill Owen
Ven 27 Aoû - 23:54
Le temps était chaud, le soleil brillait haut dans le ciel et pourtant Londres semblait calme. Les gens ne se bousculaient pas dans la rue, et tant mieux parce que Neill avait horreur de la foule (cela l’incitait à espérer un génocide en plus). Il tripotait l’intérieur de sa poche fier de ses trouvailles, parfois il parcourait Londres à la recherche de cailloux magiques afin de les trouver en premier et de pouvoir les vendre très très cher. Il ignorait pourquoi les gens ne faisaient pas comme lui, s’il était capable d’en trouver pourquoi pas n’importe qui d’autres ? Peut-être parce que lui plus que de les chercher n’importe où était capable de tuer pour les récupérer sur des cadavres ? N’empêche que ceux qu’il avait dans la poche il les avait trouvé juste en farfouillant bien Londres.
Peut-être que les pierres magiques c’étaient un peu comme les trèfles à quatre feuilles, il fallait avoir la chance et l’œil pour en trouver. Bof, peu importait, tant qu’il se faisait de l’argent sur le dos de pauvres nases inutiles.

Maintenant il n’avait plus rien à faire et justement ne savait où aller ni quelle activité avoir. Et puis il avait envie de paresser un peu, et finit par s’asseoir sur une des barrières bordant la Tamise, les pieds dans le vide. Il n’avait pas franchement peur de tomber à l’eau, bien qu’il nagea plutôt mal, et sortit les pierres de sa poche et les observa. Rose, vert, bleu, couleur plutôt jolie et brillante, remarquable facilement. Neill aimait bien pouvoir les toucher, et se souvenir qu’il n’avait aucun désir car elle ne s’incrustait jamais sur lui, c’était une de ses grandes fiertées. Il s’en serait bien vanté, mais à vrai dire à part Elinor, tout le monde ignorait cela, et ceux à qui il l’avait raconté était mort par la suite dans d’étranges circonstances inexpliquées.

Neill était donc là à mater ses cailloux, se demandant bien à qui il pourrait les vendre, le mieux serait de les ajouter avec les autres à son réseau, et de faire parvenir la nouvelle à ses clients potentiels.

- Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de vous hm ?

Voilà qu’il parlait tout seul, mais il se fichait bien de ce que les gens pourraient en penser et puis en vérité il s’adressait plutôt aux cailloux (en soit on se demande ce qui est le plus dingue, causer tout seul ou à des pierres ?). Ceux-ci n’allaient sûrement pas lui répondre, muet comme les caillasses qu’ils étaient, pas intéressant et ennuyant.

- Dire que de simples cailloux comme vous êtes capable de donner des pouvoirs inespérés au premier venu.

Parfois Neill se demandait d’où cela pouvait venir, lui qui ne croyait pas en Dieu, n’était pas superstitieux et savait que la sorcellerie n’était souvent que des artifices. Alors pourquoi des pierres vous filaient un pouvoir comme ça ? Les gens se disaient que c’était une bénédiction, pourtant cela ressemblait plus à une malédiction à bien y réfléchir, se retrouver prisonnier d’un pouvoir juste pour avoir touché un caillou… Et finir par se demander « et si j’en avais eut un autre? » « et qu’est ce que je vais faire de celui là ? » ou encore « comment utiliser mon pouvoir ? ».
Quel idiotie, pourquoi vivre sa vie en étant incapable de faire les choses par soi même, en comptant sur un misérable caillou ? Neill préférerait crever que de voir une de ces pierres s’incruster en lui et lui donner un pouvoir. Heureusement, cela ne pourrait pas arriver, même s’il tombait dessus par hasard puisqu’il pouvait les toucher.
Pas de désir, pas de pierre. Tant mieux. Alors il ne souhaiterait jamais avoir un pouvoir et ne risquerait rien.

- Vous n’êtes pas bien bavard, vous êtes utile mais peu intéressant.

Tellement peu amusant honnêtement. Pas comme…
Il secoua la tête refusant de penser à cette personne. Depuis quelques jours il essayait d’effacer sa présence de sa cervelle, alors ce n’était pas une bonne idée d’y songer maintenant. Neill devait s’occuper l’esprit, mais avec quoi ? Causer aux pierres était encore plus ennuyant que de ne rien faire. Il les rangea donc et releva les yeux, scrutant la Tamise.
L’eau, il aimait bien, les lacs, les fleuves, c’était bien pour faire disparaître des cadavres gênants. Bon, pas que pour ça. L’eau lui semblait plus maligne que les êtres humains, elles ne se laissaient jamais attraper, et quand malgré tout on l’enfermait elle finissait par trouver un moyen de s’enfuir, en s’évaporant, en se transformant, en coulant. Neill aurait bien voulu être de l’eau plutôt qu’un humain, même s’il se serait peut-être vachement moins amusé à bien y réfléchir.

- Allez, que quelque chose d’intéressant se passe là maintenant !

Le voilà qui donnait des ordres aux éléments, à la vie, au monde lui-même, après tout il était le maître, et peut-être qu’on lui obéirait. Il sourit moqueur et continua de regarder la Tamise s’écouler, se demandant si tout à coup elle allait déborder ou alors complètement disparaître… Si vraiment quelque chose d’intéressant se passait qu’est ce que ce serait ?
Unity Violett
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A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Sam 28 Aoû - 16:29
Unity Violett n'avait jamais été aussi calme de toute sa vie.
Habituellement nerveuse, excitée, colérique, la jeune détective se sentait enfin en paix avec elle-même. Aujourd'hui, tout finirait. Et cette fin, ce serait en même temps un commencement. Il fallait qu'elle arrête tout à cet instant, pour précipiter une chute : celle du vicomte Owen. Alors forcément, elle se sentait bien. Pour la première fois, elle avait l'impression d'accomplir vraiment sa destinée. C'était bien pour cela qu'elle avait dû naître. Vivre, pour mourir. Son geste passerait pour désespéré, incompréhensible, surtout pour sa victime par ricochets, mais elle-même savait à quoi s'en tenir. Il était nécessaire, et elle n'avait pas peur. C'était ainsi que tout devait se passer. La phase première de son plan s'enclenchait.
Aujourd'hui, Unity Violett avait prévu de se suicider.

Le plan avait progressivement mûri en elle. Il lui était venu quand elle lui avait rendu visite pour quémander son aide. La bonne blague ! cet enfoiré en avait bien profité. Mais finalement, elle avait réussi à le faire parler. Non, mieux : il lui avait livré le coupable sur un plateau d'argent. Néanmoins, ce n'était pas suffisant : c'était lui, le vrai cerveau, et il devait payer... entre autres délits bien sûr. Unity, qui n'était pas sotte, et qui n'avait pas la moindre considération sur sa propre vie - seules ses identités comptaient - avait mis sur pied un plan génial, incroyable, rusé, tout cela pour qu'il finisse en prison. Normalement, tout devait marcher sur des roulettes, vu que cet imbécile de vicomte ne savait rien de ce qu'elle allait faire, et par conséquent, ne pourrait faire échouer sa stratégie. En quoi sa mort était le premier pas vers la chute de Neill Owen, je ne le sais ; pourtant, c'était apparemment le cas. Unity avait donc choisi de se noyer dans la Tamise, à un endroit peu fréquenté où personne ne serait tenté de raisonner cette jeune folle qui ne tenait pas à la vie. Au départ, elle avait pensé utiliser le poignard de Neill ; puis, à la seule pensée qu'il finirait soit de nouveau dans ses griffes, soit entre les mains de la police, elle s'était dit que c'était du gâchis. Aussi mit-elle l'arme en sécurité, même si elle regrettait de ne pas pouvoir s'accorder une belle mort. Bah, c'était la vie ; et la descente aux enfers de Neill suffirait bien assez à rendre digne son suicide. C'était de sa faute à lui, il n'avait qu'à ne pas se comporter comme un gamin pourri gâté.
Le plan était minuté : elle savait que Ringalls devrait rentrer chez eux trente minutes plus tard et qu'il ne manquerait pas de trouver les deux lettres qu'elle avait rédigées Dans la première, elle lui avait plus ou moins expliqué ce qu'elle avait fait, sans rentrer dans les détails, et lui donnait ses consignes pour que sa mort ne soit pas vaine ; dans la seconde, elle avait joué la femme désespérée qui expliquait à son ami pourquoi elle s'était ôtée la vie et racontait ce qu'elle avait découvert sur le vicomte. Comme elle le prévoyait, ses identités allaient sans doute être divulguées ; aussi était-ce un gros sacrifice qu'elle faisait. Elle donnait bien plus que sa vie, elle donnait tout ce qu'elle avait.

Elle avait caché le poignard, dans un de ces endroits qui, bien qu'ils soient impossibles à masquer à des voleurs professionnels, passaient totalement inaperçus au commun des mortels. Serait-ce le cas de Neill ? ... de toute façon, il fallait encore qu'il sache qu'elle dormait la plupart du temps chez Ringalls, et où habitait le fouineur en chef, ce qui n'était pas sûr. Le poignard resterait là jusqu'à ce quelqu'un le découvre. Elle préfèrerait que ce ne soit ni le vicomte ni Ringalls, mais elle ne serait plus là pour en décider. Advienne que pourra.
Elle quitta l'appartement, joyeuse, heureuse de se rendre à l'abattoir même. Elle avait pris la peine d'emporter une perruque, certes, mais une de qualité discutable, de manière à ce qu'elle n'ait pas l'impression de jeter avec elle une fortune. Ces faux cheveux bruns, très proches de sa couleur naturelle, n'avaient pas coûté bien chers et étaient trop raides pour faire vrai. Ils pouvaient donc pourrir au fond du fleuve sans problèmes. Elle se rendit à quelques rues de là, là où elle avait déterminé que le passage était suffisamment faible. Ce serait bête, n'est-ce pas, que quelqu'un l'empêche de réaliser son dessein ? L'eau de la Tamise brillait, étincelait comme mille diamants. Décidément, c'était un agréable tombeau, décoré aussi richement, un endroit merveilleux. Elle ne regrettait plus tellement de s'être épargnée le poignard. Oh, que l'eau était calme...
Elle regarda un instant autour d'elle pour vérifier qu'il n'y avait personne aux alentours - ah, quelqu'un là bas, installé sur la barrière, mais il ne devait pas pouvoir la voir - et estima que le moment était venu. Enjambant la balustrade, elle s'y retint un instant, le temps de saluer le monde une dernière fois.
« C'était écrit. » : déclara-t-elle, et vidant ses poumons, elle se jeta violemment à l'eau.

La Tamise était profonde, aussi Unity flottait-elle. Elle et attendait. Elle avait fermé les yeux, comme pour se préparer à la mort. Elle commençait à souffrir, et à ce moment-là, elle sentit des mains se poser sur elle. Quelqu'un essayait de la sortir de là ! Elle se débattit, essaya de s'échapper, tant elle ne voulait pas remonter ; mais la poigne était trop forte, et elle avait perdu des forces en laissant s'introduire en elle la mort. Aussi ne put-elle pas résister et se sentit-elle entraînée vers le haut. Parce qu'elle ne pouvait laisser mourir quelqu'un avec elle, et parce qu'elle n'avait pas remarqué de qui il s'agissait, elle essaya de l'aider. La personne ne savait pas bien nager, ce qui n'était pas le cas de la détective. Grâce à son aide, ils réussirent à remonter.
Elle creva la surface en crachant de l'eau, essayant d'expédier ce qu'elle avait avalé. Dur dur. Elle se sentait bien mal, et dut se laisser ramener au bord par l'inconnu.
Quand elle reconnut son visage, elle faillit se laisser couler.
Neill Owen
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Neill Owen
Sam 28 Aoû - 21:25
Le destin, Neill n’y croyait pas, mais le hasard pourquoi pas ? Tout ce qui arrivait dans la vie n’était qu’une suite de hasard et le moindre changement entrainait toute une série de modification. Une décision plutôt qu’une autre pouvait changer toute votre vie pour toujours. Mais qu’est ce qui vous mettait sur la route d’une personne plutôt que d’une autre, pourquoi elle, pourquoi pas le voisin ? Et si jamais vous aviez tourné plus tôt à ce moment là, et si vous n’étiez pas venu à cette fête ?

Si Neill n’était juste pas là à regarder la Tamise, s’il avait décidé de ne pas s’y arrêter, s’il était sortit faire autre chose cet après midi là… Et s’il avait tourné la tête une minute plus tôt. Alors sûrement qu’Unity aurait réussi à se noyer.

Mais le vicomte était là, fixant le fleuve, attendant son grand événement. Ce qu’il vit fut une femme se jeter à l’eau, alors ce serait ça que la vie lui réserverait : assister à un suicide, une noyade. Il aurait très bien pu se réjouir du spectacle de là où il était et ne pas bouger, il l’aurait même fait si la silhouette ne lui avait pas parût si familière. Elle n’était pas toute proche, mais il la reconnaissait, et soudainement enleva ses chaussures et se laissa tomber dans l’eau.

S’il avait prit la peine de réfléchir un peu il se serait rendu compte à quel point son acte était stupide, Neill ne savait pas nager, juste rester à la surface et il risquait de couler tout autant que la femme. Pourtant son corps avait réagit avant son esprit et quand l’eau lui transperça les vêtements et mouilla ses cheveux, quand il se retrouva le corps plongé dans le fleuve, seulement à ce moment là pendant une seconde il se dit « oups ». Mais il n’avait pas le temps d’avoir peur, pas le temps de penser qu’il pouvait bien couler, et guidé par une certaine précipitation, par l’adrénaline qui coulait soudainement dans ses veines, il avança comme il pu vers celle qui se noyait. Battant des bras et des pieds n’importe comment, cherchant à rester la tête hors de l’eau, il s’approchait avec une lenteur qui lui parût incroyable, mais finit par arriver jusqu’à elle, aidé par le courant.
Puis il dut plonger sous l’eau pour aller la chercher, prenant sa respiration avant. Il réussit à la rejoindre et accrocha sa main autour d’elle pour la faire remonter. Bien qu’elle se débattit et chercha à s’échapper, Neill ne la relâcha pas. Il ne l’aurait pas relâché pour rien au monde, quitte à être entrainé avec elle au fond de la Tamise. Il battait comme il pouvait des pieds pour essayer de les faire remonter, mais si nager seul lui paraissait difficile, nager à deux lui semblait impossible. Pourtant il donnait tout ce qu’il avait, il faisait ce qu’il pouvait, et heureusement pour lui elle avait arrêté de se débattre, se laissant remonter, ils finirent par atteindre la surface, et jamais Neill ne fut aussi content de pouvoir aspirer de l’air, de le faire entrer dans ses poumons. Ensuite il la tira comme il put vers le bord, c’était difficile de la trainer, rester à la surface en même temps, et battre des pieds. Surtout qu’elle n’avait pas l’air de l’aider beaucoup. Alors il fut soulagé de sentir la terre sous ses mains quand ils l’atteignirent.
Neill remonta le premier mais à aucun moment ne la relâcha, il avait trop peur qu’elle lui échappe et aille se noyer à nouveau, et la traina sur le sol, tant pis si elle cherchait encore à se débattre. Seulement à ce moment là il la lâcha et à quatre pattes les deux mains plantées par terre il prit la peine de respirer le plus fort possible, trop heureux de pouvoir le faire.

Maintenant qu’il pouvait réfléchir, il voyait oh combien il avait été idiot, et comprit qu’il venait de frôler la mort. Il aurait très bien pu ne pas s’en sortir, cet acte stupide aurait mit bêtement fin à ses jours, tout ça pour sauver une femme.
En valait-elle la peine ? Peut-être pas, mais un fumeur sauverait sa dernière cigarette, un droguer protégerait sa dernière dose, alors lui instinctivement il avait été la chercher elle.

Il se tourna la tête pour la regarder :

- Unity, ça va ?

Oui il s’enquiert de sa santé, après tout il la sauvé ce n’est pas pour qu’elle meurt quand même, il avait quand même risqué sa vie pour elle. Neill finit par s’asseoir et ayant complètement retrouvé sa respiration, en souriant il lança :

- C’est un plaisir de te revoir, mais la prochaine fois que je te manque s’il te plaît trouve un autre moyen pour me voir.

Ce n’était pas vraiment moqueur, mais Neill en rit quand même. Il savait bien qu’elle n’avait pas fait un tel geste pour le revoir, encore moins pour qu’il la sauve. Il était même certain qu’elle n’était pas heureuse qu’il l’ait fait, vu comme elle avait essayé de se débattre.

- La vie t’ennuie à ce point que tu décides d’aller te noyer ? Je sais bien qu’il fait beau et que ça donne envie de se jeter à l’eau mais…

Il détourna le regard et fixa la Tamise où quelque tôt ils avaient failli se noyer tous les deux.

- Mais je ne te laisserai pas mourir aussi facilement.

Il la sauverait autant de fois qu’il le faudrait, même si pour être sûr qu’elle ne fasse plus un tel geste il devrait la suivre partout. Il n’avait pas envie qu’elle meurt, il n’arrivait tout simplement pas à se faire à l’idée qu’il lui faudrait vivre sans avoir la chance de la retrouver sur son chemin, sans pouvoir être amusé par elle…

- Jamais…
Unity Violett
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Unity Violett
Sam 28 Aoû - 23:15
Ce fut lui le premier à atteindre la rive. Elle espéra un moment qu'il la lâcherait, qu'elle puisse au moins se remonter toute seule, vu qu'il s'était décidé à lui gâcher toute sa vie, même le moment de sa mort. Mais non, il la gardait dans ses bras, et il la hissa, haletant, ruisselant. Il n'avait décidément pas envie qu'elle y retourne. Mais elle n'était pas bête à ce point : elle se doutait bien qu'il irait la chercher, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle abandonne ou qu'il crève. Or, elle ne voulait pas sa mort, c'était un sort trop doux pour lui ; aussi essaya-t-elle de ne pas trop faire de difficultés. Ah ! qu'ils avaient fiers allure, avec leurs vêtements trempés et leurs cheveux mouillés qui retombaient dans leurs yeux ! Elle encore, pour ce qu'elle était, ça ne la changeait pas trop ; mais lui, par contre... c'était presque à en mourir de rire. Il ne faisait vraiment pas sérieux, ainsi dégouttant, il ressemblait trop à un gamin. Mignon, c'est vrai, plus que d'habitude avec ses airs moqueurs illuminant sournoisement son visage banal. Mais en le contemplant ainsi, la dure vérité reprit ses doigts ; elle en sentit le coup jusque dans son ventre.
Neill Owen venait de lui sauver la vie.
Lui. Le vicomte joueur. Celui qui se fichait de tout le monde sauf de lui-même. Qui ne pensait qu'à s'amuser. Neill, quoi. Il avait vraiment plongé dans l'eau, alors qu'il ne savait pas bien nager, juste pour lui venir en aide ? Il était fou, il n'y avait pas d'autres mots. Et vivant. Elle le voyait reprendre sa respiration, en inspirant de trop grandes goulées d'air - bon, elle aussi, mais elle était au moins un peu plus discrète - et ne put s'empêcher de penser que c'était peut-être mieux ainsi. Juste qu'il venait de fiche son plan en l'air.
Oh. Il la fixait de ses yeux gris, maintenant.
« Unity, ça va ? C’est un plaisir de te revoir, mais la prochaine fois que je te manque s’il te plaît trouve un autre moyen pour me voir. »
Non, à son avis ? Elle lui aurait presque répliqué que sa simple vue était une torture, qu'elle n'avait pas eu envie de le voir et qu'il ne lui avait pas manqué. Sauf que ce n'était pas entièrement vrai. Bon, d'accord, elle ne voulait pas le voir et elle ne s'était pas languie de sa présence. Maintenant, qu'il soit là n'était pas un supplice, du moins, pas dans un sens. C'était juste douloureux de voir qu'il avait encore foiré sa stratégie, qu'elle avait échoué : il en était la preuve formelle, assis là à côté d'elle, riant et enjoué. Cela l'aurait presque rendu malade.
« La vie t’ennuie à ce point que tu décides d’aller te noyer ? Je sais bien qu’il fait beau et que ça donne envie de se jeter à l’eau mais… »
Mais il ne comprenait pas. Il ne lui venait sans doute pas à l'idée qu'elle n'était pas désespérée au point de vouloir passer l'arme à gauche. S'il avait su que c'était toute une machination montée contre lui, qu'aurait-il pensé ? Sans doute se mettrait-il en colère et aurait-il une réaction impossible à prédire. Bref, pour l'instant, mieux valait se taire. Ou alors, il en rirait, et serait fier d'avoir pu la déjouer ; il se sentirait encore plus fort, et là, elle ne tarderait pas à toucher le fond. Autre bonne raison de garder le silence.
Il regardait à présent la Tamise.
« Mais je ne te laisserai pas mourir aussi facilement. Jamais... »
D'accord. S'il le disait, elle voulait bien le croire : sa réaction parlait d'elle-même. Peut-être était-il vraiment devenu dépendant d'elle, peut-être avait-il vraiment besoin d'elle pour vivre. Elle ne savait plus quoi penser, elle se sentait perdue. Ah ! il suffisait qu'il lui sauve la vie, et voilà qu'il arrivait à la troubler ! Il était extrêmement accro, dis donc, vu qu'elle se doutait bien que même pour manipuler quelqu'un, il n'aurait pas risqué sa vie ainsi. C'était trop étrange, trop symbolique pour elle ; cela lui donnait presque mal à la tête.
« Toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, n'est-ce pas Owen ? »
Pas de sentiments dans cette phrase, pas de vibrations particulières : elle était trop essoufflée et éprouvée pour jouer convenablement. Aussi se contenta-t-elle d'annoncer les choses platement, froidement ; c'était ce qu'il y avait de plus facile à faire. Elle se rapprocha de lui, lui murmurant à l'oreille.
« Ce n'est pas la vie qui m'ennuie. Tu devrais savoir que c'est toi. »
Non, aucune volonté de lui faire du mal, juste de lui dire les choses. De lui faire comprendre qu'elle était heureuse jusqu'à ce qu'il fasse irruption dans sa vie, jusqu'à ce qu'elle découvre qu'elle allait devoir le traîner jusqu'à sa mort comme un boulet. Curieusement, comme pour adoucir ses propos, elle s'appuya contre son épaule. Encore un peu, et elle allait craquer. Comme ça, devant lui. L'horreur totale.
« J'ai bien failli te trahir. Tu peux me ramener chez moi ? »
Quelle désinvolture dans cette manière de l'annoncer, puis tout de suite, la question qui tue. Décidément, Unity n'avait pas changé.
Neill Owen
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Neill Owen
Dim 29 Aoû - 17:21
- Toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, n'est-ce pas Owen ?

Exactement, après tout si on voulait être un vrai méchant vilain y fallait réussir à déplaire à un maximum à ses victimes, et en général il se réjouissait de ce talent particulier. Aujourd’hui encore plus, si jamais il n’avait pas été là, sans doute n’aurait-il pu plus jamais s’amuser avec Unity. C’était un peu comme voir sa balançoire préférée être détruite sans explication. Neill instinctivement savait même que c’était bien pire que ça, une balançoire il suffisait d’en construire une autre, alors qu’il n’existait qu’une seule Unity irremplaçable.
Et alors ? Qui l’aurait fait rire, qui l’aurait presque noyé au fond d’un fleuve, qui lui aurait montré que c’était bien de respirer ? Il avait l’impression que sa vie toute rose et drôle se transformerait en un film en noir et blanc pas cool et ennuyant. Il n’en avait pas envie.
Son dos frissonna quand il entendit la voix de la femme murmurer à son oreille, ce n’était peut-être qu’à cause du froid, mais vu le soleil qu’il faisait l’explication était mauvaise.

- Ce n'est pas la vie qui m'ennuie. Tu devrais savoir que c'est toi.

Il aurait pu se sentir énervé, se mettre en colère, ou répliquer qu’elle l’ennuyait aussi (mensonge éhonté bien sûr), mais il garda son sourire et son envie de rire. Peut-être qu’on devenait plus indulgent quand on pensait qu’on allait finir noyer pour sauver une femme (geste qui ne lui ressemblait pas en fait). De toute façon il s’en doutait, ce n’est pas comme si parce qu’ils ne se voyaient plus, elle s’était dit tout à coup « en fait je l’aime bien », on peut toujours rêver, mais quand même.
Elle s’appuya sur son épaule, il la laissa faire.

- J'ai bien failli te trahir. Tu peux me ramener chez moi ?

Il chercha un sens à ses paroles, elle avait failli le trahir ? Alors le suicide, c’était genre une mise en scène pour que lui soit puni, ou quelque chose comme ça ? Il fronça les sourcils :

- Es-tu vraiment idiote ? Te suicider à cause de moi ? Ne crois pas que c’est la première fois que quelqu’un fait ça, même si d’habitude je ne sauve pas la personne. Qu’est ce que cela va changer ? Je me demande bien ce que tu as prévu… Mais mourir à cause de moi, c’est presque trop flatteur.

Même si c’était sûrement pour le punir ou un truc dans ce genre là, pourquoi aller jusqu’à mettre fin à sa vie ? Peut-être qu’il n’était pas du genre à vouloir vivre longtemps, mais il savait que c’était quelque chose de précieux, qu’il ne fallait pas le gâcher aussi facilement, pas y mettre un terme comme ça de soi-même. Qu’il n’y avait jamais de bonnes excuses pour vouloir mourir.

- Je t’oublierais au bout de deux semaines, en plus. Ça n’en vaut vraiment pas la peine.

Oui, bon, elle devait bien se fiche que Neill l’oublierait en fait, mais après tout c’était à cause de lui qu’elle s’était jetée bêtement dans la Tamise.
Puis tout doucement il demanda :

- Es-tu vraiment prête à tout perdre à cause d’une seule personne ?

Pouvait-on vraiment faire quelque chose comme ça? Lui il ne voudrait pas tout perdre juste à cause d'une personne, ça lui paraissait tellement idiot.

Finalement il se releva, fit le tour et alla chercher ses chaussures qu’il avait abandonné, pour les remettre. Le vicomte trouvait que ce serait mieux quand même pour marcher dans Londres.
Puis il retourna vers elle et lui tendit la main (tiens, il avait déjà vécu ça).

- Viens je vais te raccompagner chez toi, puisque tu me le demandes.

Et puis surtout, il ne la laisserait pas seule avant un moment, pas avant d’avoir réussit à la convaincre que la vie ne devait pas être brisée par soi-même.
En fait il se fichait qu’elle puisse le trahir, c’était évident qu’elle essaierait, après tout il avait mit en danger ses propres secrets pour connaître les siens. Ce qu’il n’arrivait pas à comprendre c’est qu’elle puisse aller jusque là juste pour le punir…

- De toute façon je ne laisserai pas une idiote comme toi retourner seule chez elle maintenant.

Ça c’était fait. Qu’elle prenne ou non sa main pour se relever, il la suivrait.
Unity Violett
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Unity Violett
Lun 30 Aoû - 15:57
« Es-tu vraiment idiote ? Te suicider à cause de moi ? Ne crois pas que c’est la première fois que quelqu’un fait ça, même si d’habitude je ne sauve pas la personne. »
Unity haussa négligemment les épaules, comme si ce n'était rien, qu'elle se fichait bien de ce qu'il disait. Elle aurait vraiment préféré qu'il agisse comme à son habitude, c'est-à-dire qu'il la laisse mourir au fond du fleuve. C'était ce qui aurait dû arriver, mais le hasard s'en était mêlé et il avait fallu que quelqu'un soit témoin de son acte. Pire, qu'il intervienne. Et, comble du comble, qu'il s'agisse justement de lui. Parfois, les coïncidences sont vraiment troublantes, elle aurait presque pu croire qu'il était au courant de son plan et qu'il avait décidé de le faire avorter.
« Qu’est ce que cela va changer ? Je me demande bien ce que tu as prévu… Mais mourir à cause de moi, c’est presque trop flatteur. »
Flatteur, hein ? Unity se serait presque mise en colère si elle n'avait pas pensé qu'il avait d'une certaine manière raison. Ce devait être flatteur de voir que quelqu'un renonce à tout à cause de vous - enfin, si vous êtes bien sûr plutôt un vilain qu'un gentil, pour faire simple. Sauf que cela n'avait rien à voir : elle renonçait plus à sa vie au nom de la justice. Cela n'avait rien à voir avec un désespoir personnel, il s'agissait d'un acte totalement professionnel...
« Je t’oublierais au bout de deux semaines, en plus. Ça n’en vaut vraiment pas la peine. »
Oh, non. Là, il se trompait. Il ne l'aurait jamais oubliée. Déjà, parce que, elle le devinait, il pensait tous les jours à elle, ou du moins, essayait de ne pas le faire. Ensuite, parce qu'avec le plan mis en place, au bout de deux semaines, elle lui aurait causé tellement d'ennuis qu'il n'aurait pas pu oublier qu'elle s'était suicidée. D'ailleurs, il était même probable qu'il y aurait pensé jusqu'à la fin de sa vie.
Et comme s'il voulait se contredire, il s'enquit :
« Es-tu vraiment prête à tout perdre à cause d’une seule personne ? »
Elle le regarda durement, d'un air déterminé. Bon. La réponse devait sans doute être positive. Elle le haïssait tellement qu'elle était prête à se sacrifier pour qu'il tombe avec elle. Tu parles d'une folle.
Il s'éloigna pour remettre ses chaussures - pourquoi les avait-il enlevées ? bizarrement, elle ne comprenait pas bien - et lui tendit ensuite la main.
« Viens je vais te raccompagner chez toi, puisque tu me le demandes. De toute façon je ne laisserai pas une idiote comme toi retourner seule chez elle maintenant. »
Normalement, elle n'aurait pas pris la main d'un homme pour se relever. Mais elle ne le voyait pas ainsi : plutôt comme un diable, ou un gamin selon ses humeurs. Là, comme c'était plutôt le second cas, puisqu'il ne comprenait pas, elle accepta de se laisser tirer. Elle eut un peu le vertige et faillit tomber sur lui.
« Doucement. » : gronda-t-elle en vacillant.
Son équilibre retrouvé, elle se demanda si c'était prudent de l'emmener chez Ringalls. Non, sans doute pas. Mais il fallait qu'elle détruise les lettres avant que le détective ne rentre. Aussi prit-elle la direction de leur appartement.
« Tu as peur de quoi ? Que je recommence ? Hé, tu viens de ruiner tout mon travail, tu ne crois pas que la prochaine fois, je trouverais autre chose que de dire adieu la vie ? »
Unity et Ringalls avaient tous deux élus domicile dans des quartiers moyens. Un réseau, ça coûte cher à entretenir, mais ils ne travaillaient pas pour l'argent, juste pour le plaisir d'exercer leur métier. Les deux appartements se valaient plus ou moins, celui d'Unity étant un peu moins grand vu que personne n'y habitait, et se situait à une autre extrémité de la ville. Elle se demanda ce que Neill allait en penser. Il n'allait pas aimer, sans doute.
« Oui, je suis prête à tout perdre à cause de toi, finit-elle par admettre. Mais tu sais quoi ? Toi aussi. Tu es prêt à tout abandonner pour moi : si je ne m'étais pas laissée faire, tu serais resté au fond parce que tu ne sais pas nager. Tu serais mort, juste pour moi. »
Pas bête, Unity. On peut dire qu'elle voyait clair dans toute cette histoire, qu'elle se rendait compte que tout était nouveau pour lui. Il ne devait pas avoir l'habitude de tenir à quelqu'un.
Et puis ils arrivèrent devant l'immeuble en question. Elle s'arrêta un instant, le regardant dans les yeux, et l'avertissant :
« Ce n'est pas exactement chez moi, c'est l'appartement de Ringalls. Mais c'est ici que je passe la plupart de mes nuits, alors on peut considérer que c'est vraiment chez moi. S'il te plait... ne te moque pas quand tu entreras. Cela ressemble à ce que j'aurais moi-même choisi. »
Puis sur ses mots mystérieux, elle monta rapidement les escaliers et ouvrit la porte.
« Ne touche à rien. » : commanda-t-elle avant de se précipiter sur les lettres.
L'endroit, un salon simple et fonctionnel, étaient tous dans des nuances de brun qui lui plaisaient beaucoup. Peu décoré, l'essentiel était occupé par des étagères de dossiers. Elle alla dans la cuisine allumer le feu et y jeta les lettres. L'urgence était passée.
Neill Owen
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Neill Owen
Lun 30 Aoû - 23:43
Unity accepta son aide, il la releva donc. Elle se plaignit et lui dit d'aller doucement, elle se fit vacillante, mais finalement su rester droite. Puis il la suivit, puisqu’elle commença à marcher, et semblait savoir dans quelle direction aller. Elle entama la conversation sur le chemin, ou plutôt la continua.

- Tu as peur de quoi ? Que je recommence ? Hé, tu viens de ruiner tout mon travail, tu ne crois pas que la prochaine fois, je trouverais autre chose que de dire adieu la vie ?

Peur était peut-être un mot trop fort ? Mais c’était certain qu’il n’était pas rassuré, il ne pouvait pas être sûr qu’elle ne recommencerait pas, d’ailleurs il ignorait bien ce qui se passait dans sa tête. Enfin elle piqua sa curiosité, que trouverait-elle d’autre ? Il n’avait pas envie qu’elle mette un terme à ses activités, il ne voulait pas non plus qu’elle se tue, ne pouvait-elle pas juste faire partie de sa vie sans vouloir le détruire ? Bon c’est vrai que quand on rencontrait un type aussi méchant que lui on avait forcément envie de le faire payer, mais les exceptions ça existaient.

- Oui, je suis prête à tout perdre à cause de toi.

Flatteur, ouais, mais en même temps ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait. Il n’y trouvait vraiment rien d’amusant. Il préférait encore qu’elle ne perde rien et qu’il continue à jouer avec elle.

- Mais tu sais quoi ? Toi aussi. Tu es prêt à tout abandonner pour moi : si je ne m'étais pas laissée faire, tu serais resté au fond parce que tu ne sais pas nager. Tu serais mort, juste pour moi.

Et alors ? Il y a des tonnes de gens qui auraient dit que c’était super de mourir pour une autre personne. Lui il avait toujours trouvé ça répugnant, qu’on puisse se sacrifier pour quelqu’un d’autre que soit même. Et voilà que maintenant il agissait de cette façon lui aussi. Neill grimaça à cette révélation, mais son corps avait bougé bien avant ses pensés, il ne voulait pas qu’elle meure, il ne le voulait pas, au point de ne plus réfléchir quand il l’avait vu en danger. Alors okay, sans doute serait-il mort, juste pour elle, il était prêt à tout perdre pour une seule personne, seulement à bien y regarder elle était plus amusante que le reste. Alors ça valait sans doute le coup… Même si c’était n’importe quoi. La dépendance on ne s’en soigne pas si facilement.

Le temps de se torturer intérieurement à cause de tous cela, ils arrivèrent là où elle voulait se rendre. Elle s’arrêta et droit dans les yeux lui expliqua que c’était l’appartement de Ringalls mais que c’était ici qu’elle passait la plupart de ses nuits, elle lui demanda de ne pas se moquer quand il entrerait parce que cela ressemblerait à ce que elle elle aurait choisit. Faisant naître en lui de la curiosité, Unity monta dans l’immeuble et finalement ouvrit la porte pour entrer dans l’appartement, lui ordonnant de ne toucher à rien. Ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait d’aller bricoler tout et mettre son nez partout, espérant découvrir pleins de choses intéressantes sur la jeune femme. Il s’arrêta dans le salon alors qu’elle allait dans une pièce à côté et regarda autour de lui. C’était marron, c’était peu décoré, c’était plein d’étagères. Il eut vite fait le tour du regard, et ne sut pas s’il était déçu ou satisfait.

Neill la rejoignit dans l’autre pièce (qui d’après ce qu’il pu y voir était sans doute la cuisine), et la regarda jeter au feu quelque chose.

- C’était ce que tu avais laissé ? Si je n’avais pas été là pour te sortir de l’eau ?

Sans doute. Sinon pourquoi brûler des trucs maintenant, alors qu’il était là en plus.

- Si tu veux détruire ma vie, contente toi juste de me dénoncer, j’ai pas envie que tu meurs.

Bien sûr ce ne serait pas gratuit, si elle le dénonçait, il en ferait de même de son côté, un prêté pour un rendu, un secret contre un secret. Il ne se gênerait pas de raconter que Seth était en fait une femme, qui s’appelait en fait Unity. Tant pis pour ses identités si importantes, tant pis pour ceux qui croyaient à ses artifices.

- Bien sûr, je ne tiendrais pas ma langue non plus. Mais quand on trahis quelqu’un il faut savoir prendre ses responsabilités. Et ce que tu as fait c’est juste fuir.

Elle pourrait bien lui dire que non, que ce n’était pas ça, qu’elle le faisait vraiment pour la justice, pour qu’il soit puni, au final elle perdrait tout mais au moins n’aurait pas à vivre ce qui viendrait après. Se reposer tranquillement au fond de l’eau pendant que les gens causent, c’est trop facile. Neill bien sûr méritait qu’on l’enferme, qu’on le punisse, qu’on l’emmène au gibet et qu’on le fasse crever comme un chien sous les insultes et les crachats des gens en colère. Mais se donner la mort pour que ça arrive c’était idiot, et puis rien ne prouvait que ça marcherait vraiment, Neill avait plus d’un tour dans son sac pour échapper à la justice. Comme par exemple… Des juges ou des agents de polices corrompus dans sa poche.

- Et puis… Tu as dis que je suis prêt à tout abandonner pour toi…

Grimace :

- Et tu as peut-être raison. J’aurais pu me noyer juste pour te sauver. C’est l’acte le plus stupide de toute ma vie.

*Et j’ai affreusement envie de me cogner la tête contre le coin d’un meuble à cause de cela*

Neill posa son front sur ses doigts, fronça les sourcils et baissa la tête. Bordel, tout cela devenait vraiment compliquer, à se battre avec lui-même constamment pour savoir qui va l’emporter entre son addiction et sa révulsion envers les gens. Il avait à la fois envie de lui dire pleins de méchancetés pour se venger, et en même temps lui montrer qu’il ne fallait pas qu’elle recommence. Ce qui lui remit les idées en place, c’est l’éternuement qu’il laissa échapper. Parce que même s’il faisait chaud dehors, tous les deux étaient encore trempés, alors il s’approcha machinalement du feu.

- Mais je ne le regrette pas, ça aurait été trop bête de te laisser te noyer.

Pas parce que si ça se trouve si elle avait réussit, des choses compromettantes sur lui auraient été révélés, simplement parce que ça aurait été super ennuyant de plus l’avoir. Parce qu’il fallait l’avouer, encore maintenant il s’amusait. Jamais il n’aurait fait un acte aussi inutile que de sauter à l’eau sans elle, apprendre à nager sur le tas, comprendre à quel point c’était génial de pouvoir respirer, et se sentir tout froid quand on était mouillé, et tout ça c’était vraiment marrant au final. Avec Unity il découvrait encore plus de choses que d’habitude, il voulait continuer.

- Tu m’amuses vraiment tu sais ? C’est tellement drôle d’être avec toi.

Bon ça le serait encore plus s’il n’était pas sans arrêt entrain de se torturer sur ce qui était entrain de lui arriver, sur ce qu’il ne comprenait pas, sur ce qu’il refusait, s’il n’avait pas envie de se cogner la tête pour retrouver le Neill qu’il connaissait. Mais de toute façon il savait que c’était inutile, il ne pourrait pas redevenir le méchant qu’il était en sa présence. Pas complètement.
Puis avec un petit sourire, repensant à tout ce qu’il s’était passé depuis qu’il l’avais rencontré, il ajouta doucement :

- C’est tellement bien…
Unity Violett
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Unity Violett
Mar 31 Aoû - 16:28
« C’était ce que tu avais laissé ? Si je n’avais pas été là pour te sortir de l’eau ? »
Unity se retourna vivement, apercevant Neill qui s'était glissé dans la cuisine. Décidément, il ne pouvait vraiment pas la laisser tranquille cinq minutes, celui-là. Silencieusement, elle acquiesça avant de continuer sa besogne. C'était exactement cela : un plan ruiné, tombant en lambeaux et réduit en cendres. Vu qu'elle ne s'était pas tuée et qu'elle doutait qu'elle y arriverait encore, il ne servait plus à rien, et il valait mieux l'oublier. C'était trop génial pour que quelqu'un comme lui tombe dessus et ait envie de s'en servir pour causer la perte de quelqu'un d'autre.
« Si tu veux détruire ma vie, contente toi juste de me dénoncer, j’ai pas envie que tu meurs. »
Qu'il était mignon quand il s'y mettait ! Il la prenait vraiment pour une idiote : si c'était le cas, elle se doutait bien qu'elle connaîtrait bien vite le retour du bâton, ce qui équivalait à mettre un trait définitif sur sa vie. Sans sa carrière, sans ses identités, elle n'était rien. Ou du moins, pas grand-chose, mais rien d'intéressant. Mais ça, il était tellement obnubilé par ce qu'elle était maintenant qu'il ne pouvait s'en rendre compte. Et puis, pour détruire sa vie, elle avait bien d'autres moyens à sa dispositions, dont elle n'avait pas forcément connaissance...
« Bien sûr, je ne tiendrais pas ma langue non plus. Mais quand on trahis quelqu’un il faut savoir prendre ses responsabilités. Et ce que tu as fait c’est juste fuir. »
Elle haussa les épaules, un sourire amusé sur les lèvres. Fuir ? oh, bien sûr qu'il y avait de cela dedans ; mais après tout, elle était une femme, n'avait-elle pas le droit de fuir un monde d'hommes ? Eh bien non, c'était bien le problème, quand on y entre, il faut être dur. Il n'aurait jamais dit ça si elle n'avait pas été détective et aussi téméraire. Ah, pendant que les dames s'évanouissaient et qu'on trouvait ça normal, c'était à peine si on lui pardonnait de vouloir les imiter ! Les responsabilités, elle estimait les avoir prises en acceptant que ses identités courent le risque d'être divulguées aux autres. Ça aurait été plus facile d'assumer en restant vivante...
« Et puis… Tu as dis que je suis prêt à tout abandonner pour toi… Et tu as peut-être raison. J’aurais pu me noyer juste pour te sauver. C’est l’acte le plus stupide de toute ma vie. »
D'accord, il ne s'aventurait pas beaucoup, ne confirmait qu'à demi. Mais de sa part, cela équivalait à un véritable aveu. Cela lui allait bien, de faire des actes stupides pour des raisons idiotes, cela le rendait plus humain. Et par conséquent, plus appréciable. Au fond, même si elle le détestait, elle aimait bien quand il descendait de son piédestal, un goût de victoire qui la prenait, la satisfaction de lui prouver qu'il n'était pas supérieur aux autres. Que cette dépendance servait bien ses projets à elle... si encore elle avait vraiment voulu s'en servir. Mais elle ne voulait pas s'abaisser au niveau du vicomte, pas question de devenir une manipulatrice.
Neill, après avoir éternué, se rapprocha du feu - et donc d'elle - comme pour se réchauffer.
« Mais je ne le regrette pas, ça aurait été trop bête de te laisser te noyer. »
Non, sans blague ? Elle rit. Bien sûr que ça aurait été trop bête, pour lui, vu que son plan aurait sans doute fonctionné et qu'il aurait sans doute fini en prison. Oui, pour lui, ça finissait mieux ainsi, vu qu'il venait de la sauver, et sa vie ne s'en trouverait pas chamboulée.
« Tu m’amuses vraiment tu sais ? C’est tellement drôle d’être avec toi. C’est tellement bien… »
Elle soupira.
« Avec toi, tout est question de drôle ou de pas drôle. Tu ne peux pas changer de disque ? »
Un silence. Le feu crépitait doucement, ne parvenant pas vraiment à réchauffer Unity. Mais celle-ci n'en avait cure. Elle se déplaça, s'éloignant des flammes et du vicomte, et sortant de la cuisine.
« Je vais me changer. Surtout, ne bouge pas. »
Elle sortit de la cuisine et s'enferma dans la chambre, ayant pris au passage une serviette propre. Elle se sécha rapidement, retirant sa perruque sans en remettre une nouvelle, et enfila une tenue simple, du genre qu'elle mettait lorsqu'elle restait chez elle. Bon, d'accord, il y avait Neill ; mais elle était résolue à ne pas changer son quotidien juste parce qu'il était ici. Elle sortit de la chambre et alla s'installer à sa place habituelle, ne proposant pas à Neill d'en faire de même vu qu'elle savait bien qu'il n'était pas du genre à se gêner.
Elle resta un instant plongée dans ses pensées, se demandant si elle avait bien fait de l'amener ici. Sans doute pas. C'était bien le genre d'erreurs à ne jamais commettre, montrer à son ennemi le lieu où on habite, où on est vulnérable.
« Owen ? » : appela-t-elle.
Elle se doutait bien qu'il ne pourrait pas résister au plaisir de la rejoindre.
« Dis-moi, pourquoi tu te conduis comme ça ? fit-elle d'un ton suspicieux. Je veux dire, sauter. T'étais vraiment pas obligé, même avec ce que tu ressens. »
L'intention ? Le faire parler, bien sûr.
Neill Owen
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Neill Owen
Mar 31 Aoû - 18:13
Neill avait fait du monde des immenses cases, et ses deux préférés étaient : Drôle, pas drôle. Il n’y pouvait rien si pour qualifier ce qu’il ressentait il n’avait que ces mots là à la bouche. Alors même si Unity lui reprochait et lui demandait de changer de disque il n’était pas sûr de pouvoir le faire. Elle le prenait peut-être mal, mais pour lui c’était un compliment. Certes ceux qui se faisaient butter par lui parce que c’était drôle ne voyaient pas bien où pouvait être le compliment là dedans, mais bon c’était difficile à expliquer.
Disons que quelque chose ou quelqu’un qui égayait la vie de Neill pouvait bien être qualifié de marrant, et tant pis si pour lui tout tournait autour de son mignon nombril, et qu’il ne se préoccupait guère de savoir si les autres eux trouvaient ça amusant ou non.
Finalement Unity s’éloigna de lui, et lui indiqua qu’elle allait se changer, lui ordonnant de ne pas bouger, pas de soucis il n’allait pas quitter sa place. Alors qu’elle quittait la pièce, il se contenta de s’accroupir et de se rapprocher encore du feu.
Ses dents claquaient malgré la chaleur qui se dégageait, et ses yeux ne quittaient pas les flammes, il aurait presque eut envie de se jeter dedans pour ne plus sentir le froid qui lui glaçait la peau et les os, mais il savait que se serait un acte stupide et suicidaire, qu’il finirait brûlé et que donc ce n’était absolument pas une bonne idée. Il n’avait rien d’autres à faire qu’à attendre qu’elle finisse de se changer et compta les secondes puis les minutes dans sa tête pour ne plus penser qu’il se les pellait sérieusement. Finalement il l’entendit l’appeler et bien que rester près du feu était vraiment très tentant, il se releva et la rejoignit.

Elle avait retiré sa perruque et semblait bien plus naturelle que toutes les fois où il l’avait rencontré. Neill se délecta intérieurement du spectacle. Il essaya d’arrêter son claquement de dents, puis desserra ses bras et les laissa retomber sur le côté, avec sa main il repoussa une mèche de cheveux qui lui tombait dans les yeux, et fit celui qui n’avait absolument pas froid. Que c’était dur parfois d’être méchant et de vouloir toujours paraître sûr de nous, parce que s’il ne l’avait pas été il se serait contenté de rester près du feu, de claquer des dents, et de supplier qu’on lui file une couverture ou de quoi se sécher. M’enfin Neill ne supporterait pas qu’on fasse quoi que ce soit pour lui, et donc il se tenait droit, fièrement et souriant.

- Dis-moi, pourquoi tu te conduis comme ça ? Je veux dire, sauter. T'étais vraiment pas obligé, même avec ce que tu ressens.

Pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas réfléchis, parce qu’il n’avait pas pensé, parce que tous ses neurones avaient déconnectés tous en même temps et que son corps était devenu le seul maître du jeu et lui avait décidé de sauter, de sauver Unity.

- Parce que c’était amusant.

Il se mordit les lèvres après avoir dit cela, elle allait sûrement encore lui demander de changer de disque. Mais il ne savait pas du tout comment expliquer ses raisons.

- Ce que je veux dire c’est que j’ai sauté avant même de comprendre pourquoi.

Alors non, il n’était pas obligé et sûrement ne l’aurait-il pas fait si n’importe qui d’autre était venu se noyer sous ses pieds, mais pour elle il perdait la tête, c’était un fait établi.

- Je sais que tu n’avais pas envie que je te sauve, mais je n’ai pas pour habitude de faire ce que les autres ont envie de toute façon.

Il eut un petit rire moqueur et ajouta :

- Peut-être qu’en fait je t’ai sauvé uniquement pour t’embêter.

C’était complètement faux, mais de toute façon il ne voyait pas comment expliquer les choses, puisqu’il ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait agit de cette manière. Sans doute croirait-elle mieux ses moqueries qu’un simple « je voulais juste pas que tu meurs », parce que pour Neill la vie des autres n’avaient aucune importance, aucune valeur, et voilà que celle d’Unity en avait une.

Neill sentait la fièvre monter, il avait des frissons de froids et de chaud, mais il n’en montra rien, fit celui pour qui tout allait bien, cependant cela devenait de plus en plus difficile pour lui de réfléchir et de rester cohérent, surtout que toute cette situation lui paraissait tellement ridicule qu’il avait envie d’en rire et rire encore. C’est d’ailleurs ce qu’il fit :

- Au final, c’est vraiment trop drôle, je te sauve et tu détestes ça, tout ce que tu attends de moi c’est que je crève en prison pour avoir butté deux trois minables.

Certes il y en avait plus que ça, mais ce n’était pas vraiment le moment de faire des comptes.

- On me supplie toujours d’avoir pitié, et je n’en ai jamais, et quand je sauve enfin quelqu’un pour la première fois de ma vie cette personne là m’en veut de l’avoir fait.

Comme c’était marrant, oh oui, tellement ironique. Et comme Neill pétait tous ses plombs les uns après les autres, il s’approcha du siège d’Unity et toujours en riant il ajouta :

- J’ai un secret à te dire, oh non je vais te montrer plutôt.

La fièvre lui tournait la tête, mais il tiendrait debout, il continuerait à faire semblant que tout allait bien, tant pis si de toute façon il disait n’importe quoi, faisait n’importe quoi, s’il n’était plus logique, si ses propos partaient en live. Il chercha dans sa poche les pierres qu’il avait ramassées plus tôt, et les montra à Unity.

- Tu sais ce que c’est ? Des cailloux. Ils te confèrent le pouvoir que tu désires le plus au fond de toi.

Et continuant de se marrer pour rien il ajouta :

- Ça vaut une fortune, c’est ma meilleure idée, mon meilleur commerce, mon plus beau réseau. Si tu veux me détruire commence par ce que j’ai de mieux.

Il se posa finalement, s’asseyant par terre, gardant les cailloux dans ses mains :

- Mais tu n’y arriveras pas, je suis trop puissant, les gens ont trop besoin de moi. Ils viendraient me sortir de prison pour que je leur trouve ces petites merveilles, et payeraient toute leur fortune pour que je leur en donne.

Neill releva ses yeux vers elle et la regarda :

- Tu ne pourras jamais me toucher tu sais ? Même si tu te suicides pour ça.

Il n’était pas bien sûr de ce qu’il voyait, il avait l’impression qu’Unity était toute ondulante, que le monde autour de lui avait décidé de bouger n’importe comment. La fièvre ne se contentait plus de lui faire dire n’importe quoi, elle le faisait complètement délirer.
Il avait trop chaud, il avait trop froid en même temps, c’était ça de sauter dans la Tamise pour sauver une femme qui ne le voulait pas, qui au lieu d’être reconnaissante le détestait un peu plus d’avoir foutu en l’air ses plans, c’était ça de plonger dans l’eau froide, de manquer de se noyer pour un acte inutile, et de rester tout mouiller parce que vous préférez être près d’elle que près du feu.

Et parce qu’il déraillait complètement, parce qu’il divaguait dans un délire complet dût à la fièvre, en éclatant de nouveau de rire il lança :

- Unity, je t’ai sauvé parce que je t’adore !

Bien sûr il n’était pas franchement conscient de dire une telle ânerie, et tant mieux parce qu’il se serait jeté par la fenêtre pour ça. En plus il ne le pensait même pas en vrai, enfin peut-être pas. Où en tout cas jamais n’aurait-il admis un truc pareil. Dépendant okay pourquoi pas, c’était gênant mais tolérable, de là à « adorer » Unity, faut pas non plus exagéré hein.

Non non, Neill n’aimait que lui-même, et ça c’était très bien comme ça, ça changerait pas. Même s’il avait de la fièvre.
Unity Violett
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Unity Violett
Mar 31 Aoû - 23:45
Neill était là, juste devant elle, un peu trop raide pour être naturel. Unity voyait qu'il portait toujours ses vêtements trempés ; le pauvre, il devait avoir froid... eh bien, tant pis pour lui. Pourquoi lui aurait-elle dit de se servir dans des vêtements qui ne lui appartenaient même pas ? Pour le vicomte, en plus, il ne fallait pas exagérer : sa générosité avait des limites. Elle était suffisamment reconnaissante pour l'accueillir chez elle et ne pas l'en chasser maintenant qu'elle était au sec ; qu'est-ce qu'il voulait de plus ? Sans compter que son premier réflexe fut de répondre que c'était amusant à sa question. Sauf que ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre : d'abord, elle se doutait bien que ça avait dû être le cas, sinon il ne l'aurait pas fait ; ensuite, elle ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle, de manquer de se noyer et de finir frigorifié. Mais il avait de drôles de goûts, après tout, cela ne l'étonnait plus. En tout cas, il se corrigea et précisa qu'il n'avait pas compris ce qu'il faisait. Bah voyons : quelqu'un comme le vicomte était bien du genre à aller sauver quelqu'un, non mais franchement... lui, c'était plutôt celui qui réfléchissait avant d'agir. Il voulait lui faire gober cela ? Ridicule.
Toujours aussi droit, il ajouta :
« Je sais que tu n’avais pas envie que je te sauve, mais je n’ai pas pour habitude de faire ce que les autres ont envie de toute façon. Peut-être qu’en fait je t’ai sauvé uniquement pour t’embêter. »
A son tour de rire... de la naïveté de Neill. Bien sûr que non, ce n'était pas le cas non plus. Elle sentait sa dépendance, sans la comprendre entièrement ; mais elle devinait qu'il ne voulait pas vivre sans qu'elle soit là, quelque part, à portée de main. Ah ! qu'il ne prétende pas avoir seulement un instant songer à la laisser dans le fond. En fait, elle avait posé une question idiote : elle connaissait déjà la réponse.
Ne frissonnait-il pas légèrement ?
« Au final, c’est vraiment trop drôle, je te sauve et tu détestes ça, tout ce que tu attends de moi c’est que je crève en prison pour avoir butté deux trois minables. On me supplie toujours d’avoir pitié, et je n’en ai jamais, et quand je sauve enfin quelqu’un pour la première fois de ma vie cette personne là m’en veut de l’avoir fait. »
Elle se redressa subitement, les yeux grands ouverts, surprise. En fait, oui, c'était exactement ça. Sauf que de l'entendre aussi subitement, cela la fit culpabiliser. Elle se sentait mal parce que la vérité sortait de la bouche du vicomte. Même, cela l'embarrassait. Elle avait l'impression d'être injuste avec lui, alors que... bon sang, c'était lui qui avait commencé ! Il avait voulu en faire son jouet, se moquer d'elle, l'importuner... forcément qu'elle attendait ça, qu'est-ce qu'il croyait ? On ne peut pas être vilain avec quelqu'un pour lui demander de vous aimer juste après... En plus, il venait de l'en empêcher, alors forcément, elle lui en voulait. Bon, d'accord, elle pouvait aussi le remercier, mais c'était une autre histoire.
Il s'approcha soudainement d'elle, qui avait l'air d'avoir avalé de travers.
« J’ai un secret à te dire, oh non je vais te montrer plutôt. » Il sortit de sa poche une poignée de pierres, des petits cailloux divers, précieux ou non, brillants ou mats, colorés ou pastels, de toutes les formes, de toutes les variétés. Elle sentait qu'il y avait quelque chose là derrière mais... quoi ? « Tu sais ce que c’est ? Des cailloux. Ils te confèrent le pouvoir que tu désires le plus au fond de toi. »
Elle le regarda, toujours aussi mal à l'aise. Ce n'était pas ces fameuses pierres magiques qui étaient éparpillées un peu partout ? Si, sans doute. Écœurant. C'était étrange, mais elle n'avait pas la moindre envie d'avoir une pierre. Elle espérait même ne jamais entrer en contact avec l'une d'entre elles. Pourquoi ? elle l'ignorait, mais quelque chose lui disait que c'était en rapport avec son métier. Les pierres étaient un vrai cauchemar, parce qu'il fallait toujours ajouter un facteur surnaturel. Celui qui avait le pouvoir de se rendre invisible, par exemple, pouvait commettre un vol sans être remarqué. Comment le traquer s'il n'y avait pas le moindre témoin ? Cela posait tellement d'inconvénients qu'elle ne portait pas ces cailloux magiques dans son cœur.
« Ça vaut une fortune, expliqua-t-il, c’est ma meilleure idée, mon meilleur commerce, mon plus beau réseau. »
Et là, ce fut comme si elle venait de trouver la dernière pièce du puzzle. Celle qui lui manquait pour comprendre ses trafics. Alors, c'étaient ces petites pierres qui lui valaient toute cette fortune... ? En même temps, c'était logique. Évident. Et astucieux, bien sûr. Les pierres devaient être assez faciles à s'écouler, vu que beaucoup en voulaient, et vu qu'il n'y avait pas de réglementation dessus... c'était pain béni pour quelqu'un comme Neill. Elle s'en sentit d'autant plus embarrassée.
« Si tu veux me détruire, continua-t-il, commence par ce que j’ai de mieux. Mais tu n’y arriveras pas, je suis trop puissant, les gens ont trop besoin de moi. Ils viendraient me sortir de prison pour que je leur trouve ces petites merveilles, et payeraient toute leur fortune pour que je leur en donne. »
Cela acheva de démoraliser complètement la détective.
Certes, avec son plan, ils n'auraient pas pu le sortir... mais sans ? Où trouver une idée aussi géniale ? Elle n'en avait plus, tout son génie était parti en fumée ; maintenant, elle ne voulait pas être obligée de s'avouer vaincue, d'abandonner tout simplement ce projet de le lui faire payer. Mais aurait-elle vraiment le choix ? Comme il venait de le faire remarquer, il était influent, elle risquait de s'y casser les dents... ça, c'était déprimant. Il y avait bien le réseau pour la soutenir elle - qui a dit que les détectives étaient sans ressources sociales ? - mais elle ne tenait pas à ce qu'il l'apprenne. Donc, elle ne pourrait pas trop compter dessus, car seulement le mentionner, c'était le livrer tout entier au vicomte. Ô misère...
« Tu ne pourras jamais me toucher tu sais ? Même si tu te suicides pour ça. »
C'est ça, arrête Neill, tu vas encore me la briser à moitié. Tu ne te rends pas compte qu'elle se met tout entière dans cette tâche, que c'est devenu son but essentiel dans sa vie ? Elle voulait qu'il ait mal, et que ce soit sa faute. Elle se doutait bien que même maintenant, son suicide aurait des répercussions sur lui : cela le toucherait. Elle ne pouvait pas savoir à quel point.
Et puis tout à coup elle entendit :
« Unity, je t’ai sauvé parce que je t’adore ! »
Mais la voix semblait fébrile, trop hystérique, pour être vraie. Elle le regarda, ne sachant que trop en pensant, pour constater qu'il tremblait vraiment. Tombait-il malade ? Elle se leva et porta la main à son front. Oh oh, il était brûlant. Il ne manquait plus que ça ! qu'il se chope quelque chose chez elle... et pourtant, malgré son opinion exécrable de lui, elle passa tout de suite en mode "protectrice et maternelle".
« Idiot, fit-elle doucement, tu as de la fièvre. Comment veux-tu m'impressionner si tu trembles comme ça ? Allez, viens. »
Avec une tendresse qu'on ne lui connaissait pas, elle le fit s'allonger, alla lui chercher une serviette et des vêtements secs qui pourraient lui aller - tant pis, il n'allait quand même pas rester dans ses habits trempés... - et les lui fit enfiler. Elle lui passa la serviette dans les cheveux, la retirant toute mouillée, et la posa dans la salle de bains. Elle lui donna une couverture, quelque liquide censé l'aider à aller mieux, et ensuite s'installa à côté de lui, le regardant la tête vide.
« Tu es incorrigible, Owen. N'essaie pas de me faire ton numéro de gros dur, regarde où cela te mène de te mêler à mes affaires. »
Elle restait immobile, assise sur le rebord du canapé, ne pensant même pas à le toucher. Pourquoi faire ? Il n'attirait que des ennuis, réveillait en elle des instants féminins qu'elle préférait rejeter. Merci bien.
« Même si j'ai du mal à te voir ainsi, tu n'es qu'un homme, Owen. Tu n'es pas invincible, et nous savons tous les deux très bien que si quelqu'un peut te ruiner, c'est moi. »
Elle resta un instant silencieuse, toujours trop calme, avant d'ajouter :
« C'était un plan génial, tu comprends. Personne ne passe pas là habituellement, je fréquente le coin depuis assez longtemps pour le savoir. C'était statistiquement impossible que tu sois là... et tu as tout gâché. Mais, si tu n'étais pas aussi méchant avec moi, je ne te détesterais pas tant. C'est logique. »
Neill Owen
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Neill Owen
Mer 1 Sep - 0:59
How I try to reach you
Oh In every way I can

La scène qui suivit se passa vraiment bizarrement pour Neill. Il était un peu déconnecté de la réalité et n’arrivait pas à y revenir, il voyait des couleurs et des mouvements, il entendait des bruits, mais l’impression la plus clair c’était qu’il avait vraiment froid. Ses dents se remirent à claquer, de toute façon il ne savait même plus où il était. Il sentait qu’on s’occupait de lui, ou n’était-ce que son imagination. Etait-il entrain de rêver ou était-il parfaitement éveillé ? Il avait beau essayé de revenir, clignant des yeux et cherchant à reconnecter son cerveau, il se sentait tout mou, et n’arrivait à rien.
Il finit par fermer les yeux et se laisser faire, essayant de rester éveillé, et de retrouver ses sens. Où était-il déjà ? Que faisait-il ? Il avait l’impression que les réponses étaient simples mais il n’arrivait pas à s’en souvenir, la fièvre était trop forte et lui broyait le crâne et toutes les idées claires et simples.
Il pensa à Elinor, quand il tombait malade c’était elle qui s’occupait de lui, elle faisait tout sans qu’il n’ait besoin de penser à rien, mais ce n’était pas sa sœur, ça n’allait pas, tout clochait. Que faisait-il déjà ? Il… S’était assit sur le bord de la Tamise. Ah oui voilà, la Tamise. Les pierres. Et puis… Il avait sauté.
Dans l’eau glacée. C’est vrai qu’il faisait froid bon sang. Il…
Inutile, ça ne servait à rien, puis puisque quelqu’un s’occupait de lui, pourquoi réfléchir ? Il faisait trop froid.

Doucement pourtant la chaleur s’installe, sa peau lui paraît moins froide, il tremble moins, il ne claque plus des dents. Son cerveau doucement se rallume, si la fièvre ne le quitte pas, au moins elle se calme, et il a plus chaud.

Reprenons. Où était-il ? Chez Ringalls, en compagnie d’Unity. Que faisait-il ? Il l’avait sauvé et puis soudainement il avait eut de la fièvre. Il chercha à savoir ce qu’il avait pu dire ou faire pendant son délire, mais rien ne lui vient précisément, ce ne devait pas être franchement important. Le son était redevenu plus clair également puisqu’il entendit la femme lui parler et comprit ses paroles.

- Tu es incorrigible, Owen. N'essaie pas de me faire ton numéro de gros dur, regarde où cela te mène de te mêler à mes affaires.

De quoi parlait-elle ? Jouer les gros durs, se mêler de ses affaires ? Il n’avait fait que la sauver, parce qu’il en avait eut envie… Ca n’avait rien à voir avec ses affaires à elle, il refusait juste qu’elle meurt, et ça ça le concernait lui. C’était même pas pour l’embêter, ni rien, c’était juste parce qu’il était dépendant d’elle et qu’il ne se sentait pas capable de vivre sans qu’elle soit là. Certes c’était idiot, mais il s’en fichait, il laissa la fièvre éliminer les pensés qui le torturaient, et continua dans sa réflexion. Il voulait qu’elle vive, est ce que c’était mal ? Oui c’était égoïste, mais et alors ? Elle, elle voulait bien que tous ces londoniens restent en vie aussi, alors qu’elle ne les connaissait pas.

- Même si j'ai du mal à te voir ainsi, tu n'es qu'un homme, Owen. Tu n'es pas invincible, et nous savons tous les deux très bien que si quelqu'un peut te ruiner, c'est moi.

Il n’était pas invincible, il allait mourir vite et jeune, abattu au coin d’une rue mais certainement pas vendu. Qu’elle le ruine alors, mais c’était réciproque, il pouvait lui rendre ce qu’elle lui donnerait, il pouvait détruire ses identités, sa vie. Elle avait son couteau et mille raisons de le tuer, mille moments pour le faire et ne le faisait jamais, elle n’était pas si dangereuse que ça au final.

- C'était un plan génial, tu comprends. Personne ne passe par là habituellement, je fréquente le coin depuis assez longtemps pour le savoir. C'était statistiquement impossible que tu sois là... et tu as tout gâché.

Il comprenait, mais s’en fichait. Il ne voulait pas qu’elle meurt un point c’est tout. Neill était même content d’avoir tout gâché. Il le ferait encore et encore, si ses supers plans étaient de mettre sa vie en jeu.

- Mais, si tu n'étais pas aussi méchant avec moi, je ne te détesterais pas tant. C'est logique

Neill doucement resserra la couverture autour de lui et doucement se décida à ouvrir les yeux. Il n’avait plus froid, mais ressentit une sensation désagréable en voyant le monde autour de lui, c’était certain la fièvre était toujours là. Mais au moins il ne délirait plus.
Silencieux quelques instants, le temps de remettre tout ce qu’elle venait de lui dire en ordre (et il lui en fallait, pas facile de réfléchir tout en étant dans le gaz) et de réfléchir aux réponses.

- Je ne veux pas que tu meures.

Il avait dit ça d’une toute petite voix fatiguée, mais c’était une affirmation sincère.

- Même si ton plan était génial, je suis content d’avoir été là.

Pas parce que sans ça il aurait finit en prison, mais parce que sinon elle aurait vraiment réussit à se suicider.

- Tu peux peut-être me ruiner, ça m’est égal. Je préfère encore que tu ruines ma vie en étant vivante.

Neill se serra encore plus dans sa couverture, même s’il allait mieux, il se sentait vraiment embrumé, c’était difficile de tout remettre bien en ordre.

- Suis-je vraiment si méchant avec toi ? Je ne sais même plus.

Etait-ce vraiment méchant de l’avoir sauvé ? De vouloir la connaître mieux ? De devenir dépendante d’elle ?
Parce que oui il était méchant, mais ses réactions avec Unity lui paraissaient tellement différentes de d’habitude qu’il ne savait plus vraiment si c’était réellement de la méchanceté. Mais apparemment elle le prenait comme ça, elle.

- C’est parce que je fais que des choses mauvaises, tu crois que tout ce que je fais est forcément mal. Même te sauver, tu trouves ça mauvais.

Neill posa une main sur son front, l’air ennuyé, essayant d’enlever sa fièvre du bout de ses doigts. Inutile de penser à quel point il perdait toute crédibilité là, ça lui donnait trop mal à la tête, mieux valait rester sur les sujets qu’on lui proposait, il s’en voudrait de tout ça plus tard. Finalement même s’il n’était pas clair, d’une certaine manière il était presque apaisé parce qu’il n’avait plus de pensés dérangeantes, celles qui l’empêchaient d’être honnête ou d’accepter certaines choses…

- Je n’ai pas envie que tu me détestes. N’y a-t-il pas moyen que tu ne me détestes plus ?
Unity Violett
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Unity Violett
Mer 1 Sep - 23:13
Que Neill pouvait sembler fragile, serré dans cette couverture, tremblotant de froid ! on se demandait comment il pouvait impressionné les autres alors qu'une simple fièvre avait raison de sa carapace. Il ne disait rien, comme s'il réfléchissait, et Unity le trouvait tellement plus sympathique lorsqu'il était vulnérable...
« Je ne veux pas que tu meures. » : ne l'étonna même pas. Même si c'était criant de sincérité, malgré ce qu'on croyait de lui, et que cela ne correspondait qu'à la partie de lui qu'elle savait cachée. Mais, elle avait déjà compris qu'il la préférait vivante.
« Même si ton plan était génial, je suis content d’avoir été là. Tu peux peut-être me ruiner, ça m’est égal. Je préfère encore que tu ruines ma vie en étant vivante. »
Elle haussa les épaules, alors que lui-même s'enroulait encore plus dans la courtepointe.
« Suis-je vraiment si méchant avec toi ? Je ne sais même plus. C’est parce que je fais que des choses mauvaises, tu crois que tout ce que je fais est forcément mal. Même te sauver, tu trouves ça mauvais. »
Là, il n'avait pas tort. En fait, ça dépendait de ce qu'il faisait, parce qu'il avait raison : c'était un acte généreux, de sauver une vie, le genre dont Neill n'aurait normalement pas été capable. Après, oui, elle considérait que c'était mal de considérer quelqu'un comme un objet et qu'il aurait dû être plus sincère, plus souvent.
« Je n’ai pas envie que tu me détestes. N’y a-t-il pas moyen que tu ne me détestes plus ?
- Tu crois que l'on peut jouer aussi facilement sur les sentiments des gens ? » : rétorqua-t-elle doucement.
Elle se leva, s'éloigna pour aller prendre sa brosse. Soigneusement, elle la passa dans ses cheveux courts, regrettant de ne pas les avoir gardé longs. Bah, le métier l'exigeait, c'était une raison suffisante. Il n'empêchait qu'elle ne s'aimait pas tellement ainsi, elle se trouvait trop masculine...
« Je te l'ai dit, pourtant. Je n'attends pas grand chose de quelqu'un comme toi, juste que tu sois honnête... ce n'est pas compliqué, tu devrais sérieusement t'y mettre... »
Elle préféra taire le fait que c'était ce qu'il avait fait pour l'instant. Elle n'était pas sûre qu'il apprécierait d'apprendre qu'elle n'avait pas envie de détester un malade, quelqu'un qui avait des failles visibles. Elle arrêta le mouvement de la brosse, la reposant avec lenteur, songeuse. Elle regarda son reflet dans le miroir, effrayée presque de voir son visage fripé, encore gonflé d'eau. Elle passa ses doigts dessus, comme si cela pouvait lisser la peau.
« Tu sais, je veux juste que tu ressembles un peu plus à un humain, un peu plus aux autres. Que tu ne comportes pas comme un dieu du mal. »
Et puis, parce que les aveux doivent toujours se faire face à face, elle se retourna et le fixa droit dans les yeux, l'air grave et fatigué.
« Cela dit, tu as raison. Je suis injuste envers toi, je le reconnais. Tu fais des efforts pour que je t'accepte et je refuse de te l'accorder. Je n'ai même pas songé à te remercier pour m'avoir sauvé de la noyade, même si ce n'était pas ce que je voulais à la base. »
Elle s'approcha de lui, se pencha vers lui, et repoussa les mèches de cheveux foncés qui lui tombaient dans ses yeux gris, avec une attention indéniable. Elle avait l'air si sérieuse, quand elle lui embrassa le front. Ce fut rapide, presque imperceptible, mais pour elle, le moment dura fort longtemps. Elle se retira bien vite et se releva.
« Merci. » : chuchota-t-elle avant de reculer et de se prendre une chaise, où elle s'installa sans manières particulières. Elle était chez elle, après tout.
« Je devrais peut-être arrêter de passer mon temps à songer comment je peux te nuire, ajouta-t-elle. Tu es si adorable quand tu es malade... »


Neill Owen
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Neill Owen
Jeu 2 Sep - 0:40
- Tu crois que l'on peut jouer aussi facilement sur les sentiments des gens ?

Oui, on devrait pouvoir. On devrait avoir le droit de décider pour les autres sans leur demander leur avis, faire des gens des machines qui obéissent au doigt et à l’œil, qui agissent comme on le désire et pas comme ils le veulent. Bêtement, Neill avait toujours cru que le monde fonctionnait pour lui, il suffisait qu’il décide et on obéissait, les femmes se prosternaient à ses pieds et les hommes le suppliaient. Il avait toujours eu à faire à des bons jouets bien obéissants. Alors oui oui oui oui on peut jouer facilement avec et sur les sentiments des gens.
Enfin ça c’était vrai avant qu’il rencontre Unity, qu’elle foute le bordel dans sa tête et lui montre qu’il n’avait pas droit à tout. Qu’il existait des choses pour lesquels on devait se battre, des personnes qui ne répondaient pas à tous vos caprices, des jouets qui n’en étaient pas et qui fonctionnaient comme ils le voulaient.
Les règles du jeu avaient changé, et il avait intérêt de les apprendre s’il voulait gagner.

Donc première règle, ce n’est pas parce qu’on veut quelque chose qu’on l’obtient, ce n’est pas parce qu’on ne veut pas être détesté que ça marche.

Alors qu’elle s’était éloignée de lui, elle lui donna pourtant une réponse à sa question :

- Je te l'ai dit, pourtant. Je n'attends pas grand chose de quelqu'un comme toi, juste que tu sois honnête... ce n'est pas compliqué, tu devrais sérieusement t'y mettre...

Honnête ne l’avait-il pas déjà été plus que de raison avec elle ? Si cette fois c’est à cause de la fièvre qu’il se laissait aller, à leur dernière rencontre il n’avait aucune excuse pour sa sincérité. Et puis, ce n’était pas simple, être honnête avec quelqu’un c’était comme être à découvert, un peu comme sortir nu au milieu de la rue, sauf que Neill préférait encore se trimballer à poil que mettre ses idées à l’air.

- Tu sais, je veux juste que tu ressembles un peu plus à un humain, un peu plus aux autres. Que tu ne comportes pas comme un dieu du mal.

Un humain, un dieu du mal, un démon, un sale enfoiré, ou quoi qu’il soit, il était juste Neill Owen. Certes il était méchant, certes il faisait vraiment peur quand il le voulait, aucune pitié, aucun regret, assassin par ennuie, dealer par amusement, et tout le reste par jeu.
Dieu du mal… Pourquoi pas ? Mais la gentillesse c’était chiant, c’était long, c’était inutile, pénible.

Pour continuer elle se retourna vers lui et le fixa, quand leurs yeux se rencontrèrent Neill sourit. Elle ressemblait bien à une femme qui avait échappé de la noyade, elle avait l’air fatiguée aussi, mais elle avait toujours ses beaux yeux rouges captivants. Le mot « jolie » s’infiltra quelque part dans son esprit, la fièvre laissant entrer tout et n’importe quoi.

- Cela dit, tu as raison. Je suis injuste envers toi, je le reconnais. Tu fais des efforts pour que je t'accepte et je refuse de te l'accorder. Je n'ai même pas songé à te remercier pour m'avoir sauvé de la noyade, même si ce n'était pas ce que je voulais à la base.

Oui, voilà ! Il faisait des efforts, pleins d’efforts… Enfin quelques heures plus tôt il faisait surtout des efforts pour se la sortir de la tête, acte inutile puisque maintenant il n’arrivait plus à la quitter des yeux. Et s’il l’avait sauvé ce n’était pas pour avoir des remerciements, même pas de reconnaissance. Il l’avait fait uniquement pour lui-même après tout, cependant elle s’approchait et il était curieux de voir comment elle le remercierait…

Apprenez dans des livres que tout humain normalement constitué a un cœur, même le pire de tous, même celui qui rigole quand il tue, et qui se marre quand il torture, il en a un. Mais même en sachant qu’on en a un quelque part, c’est seulement quand il s’arrête qu’on se rend compte de sa présence. Ça a beau ne durer qu'un instant vraiment très très court, un rien, juste le temps de faire une pause et de repartir aussi sec, on sait à ce moment là que ça nous manquerait vachement de pas l’avoir en fait, et que oui effectivement même si on est un sale enfoiré on a un cœur comme tout le monde. Qui bat. Et qui peut s’arrêter.
Juste parce qu’Unity était venu l’embrasser sur le front. Simplement ça.
Comment ça « simplement ça » ? Ce n’était pas un geste si anodin quand même, il pouvait compter les gens qui l’avaient embrassé sur le front sur le bout des doigts d’une seule main. Un seul doigt en fait : Unity. Ça ne paraissait peut-être pas être grand-chose, mais cette femme c’était sa dépendance après tout, et qu’elle le détestait tellement qu’elle était prête à se suicider pour lui nuire. Alors oui, c’était peut-être rien, mais n’empêche que le court instant que ça avait duré, son cœur s’était arrêté dans sa poitrine.

C’était sûrement à cause de la fièvre, qui laissait passer des mots étranges, et n’importe quelle émotion.

- Merci.

De quoi ? Ah oui. De l’avoir sauvé. Pardon de pas tout suivre, mais mon cœur vient de faire le con, j’ai de la fièvre et… Bref
Respire, respire, inspire, expire. De toute façon Unity s’est éloignée, s’asseyant sur une chaise, à sa manière.

- Je devrais peut-être arrêter de passer mon temps à songer comment je peux te nuire. Tu es si adorable quand tu es malade...

Nouveau sourire de la part de Neill. Il resterait malade tout le temps s’il passait pour un être adorable.

- Je suis toujours adorable… Adorablement méchant.

C’est vrai, il ne ressemblait pas à un vieux moustachus tout rapiécé de partout qui faisait le mal et qui le faisait mal. Lui, il était galant, gentleman, il souriait souvent, il connaissait toutes les bonnes manières sur le bout des doigts, il savait parler aussi, il n’était pas moche, bon séducteur. Certes cela ne lui servait que pour son hypocrisie, pour mieux piéger les gens ou mieux se faire connaître. Mais au moins, il était un vilain charmant, c’était positif non ?

- Puis tu sais, je n’ai pas envie de ressembler aux autres. Être moi me va bien.

Oui, il n’était pas malheureux, il vivait plutôt bien, et s’amusait souvent, sa vie était chouette, pourquoi vouloir devenir quelqu’un d’autre ? Même pour Unity, il n’avait pas envie de changer de vie.

- En plus, être méchant c’est plus amusant et plus facile.

Une ville mettait des années voire des siècles à se construire, alors qu’il ne fallait que quelques secondes pour tout détruire. L’horreur et le malheur c’était bien plus simple à donner, moins fatiguant. Alors que la gentillesse ne reposait que sur des petites choses si fragiles qu’il suffisait souvent de pas grand-chose pour les briser. Soyez gentil, ayez une famille, faites votre bonheur en élevant vos enfants, et perdez tout à cause d’un incendie, d’un psychopathe, ou d’un séisme. Tandis que : soyez méchant et semez le malheur autour de vous : rigolez d’une maison qui brûle, tuez les enfants des autres, profitez du séisme pour faire de l’argent.

- Avoir droit de vie ou de mort sur les autres, ressentir la puissance, c’est jubilant.

Neill était vraiment honnête, de toute façon avec sa fièvre il n’arrivait pas vraiment à réfléchir à des mensonges, trop dur d’en inventer alors que la fièvre avait détruite quasiment toutes ses barrières.

- Mais j’ai découvert par hasard quelque chose d’encore mieux.

Surtout ne pas dire ce que c’était, on peut être fiévreux, dingue, et honnête et garder certaines choses compromettantes pour soit, comme le fait qu’on adore qu’on nous passe la main dans les cheveux ou pire encore qu’on nous embrasse sur le front. Impossible, il ne l’avouerait jamais, même pas sous la torture. Bon on peut fermer sa bouche et poser instinctivement sa main sur son front en souriant bêtement.

- Est-ce que je suis assez honnête pour toi là ?
Unity Violett
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Unity Violett
Dim 5 Sep - 0:07
Un étrange sourire illumina le visage de Neill. Bon, il était vrai que depuis qu'elle l'avait embrassé sur le front, il avait l'air de flotter tellement il était joyeux. Forcément, ce n'était pas un acte anodin, et quelqu'un comme lui pourrait facilement croire que cela équivalait à une invitation du type "C'est bon, Neill, je t'accepte dans ma vie, viens la bousiller à loisir !" mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire d'autre ? Un simple merci, même adressé à un vicomte malhonnête, n'était pas vraiment suffisant. Unity ne savait pas s'il pensait la même chose, mais apparemment, il était sensible à ce qu'elle avait fait. A noter.
« Je suis toujours adorable… Adorablement méchant. » : clama-t-il.
C'était un peu stupide, à la limite du flirt même, trouva-t-elle, mais cela la fit sourire. Parce qu'il n'avait pas tort, les méchants, Unity adorait ça, ce n'était pas anodin si elle en était devenue une à une certaine période de sa vie. Qu'est-ce qu'elle pouvait trouver ces milieux fascinants ! c'était bien pour cela qu'elle avait accepté d'être détective : elle les fréquentait toujours, mais de l'autre côté de la barrière. Et encore, tout n'était pas rose du côté des "gentils" : ils frôlaient souvent la limite de la légalité, la dépassant parfois en cas d'urgence, mais toujours pour des raisons plus ou moins justifiées. Sans compter qu'ils étaient tous corruptibles, elle la première. Était-ce cela la justice ? Il y avait bien longtemps qu'elle avait cessé de se poser trop de questions. Elle suivait professionnellement le point de vue général admis et c'était tout. Dans sa vie privée, de telles préoccupations n'avaient pas à intervenir. Elle faisait son boulot, et puis c'est tout. Cela dit, il était vrai que Neill était bien son genre de méchant favori. Intelligent, machiavélique, retors... et, d'une certaine manière qu'elle n'envisageait pas trop, manipulable. Donc, lui non plus n'était pas intouchable. Une main dans ses cheveux, et il courait satisfaire ses désirs. Bien qu'elle soit loin d'imaginer l'étendue de cette influence, Unity commençait à en avoir conscience et s'était résolue à en user le moins possible. Juste pour les cas majeurs, en fait. Elle n'avait pas envie de devenir comme lui, d'être une manipulatrice.
« Puis tu sais, je n’ai pas envie de ressembler aux autres. Être moi me va bien. »
Elle le regarda d'un air dubitatif. Il était vrai qu'être une personne parmi tant d'autres n'avait rien de bien attrayant, qu'il était toujours bon de cultiver son originalité. Par contre, ce que lui était vraiment... cela la gênait plus. D'autres personnes ne pouvaient exister parce que lui était ainsi, ce qui n'était pas très juste. Et puis, il était si désagréable, si... Ah, voilà qu'elle recommençait. Ne pouvait-elle donc pas le supporter pendant au moins, disons... dix minutes ? ... Non, rien que cinq se serait déjà bien... Si elle arrivait déjà à atteindre la troisième minute...
« En plus, être méchant c’est plus amusant et plus facile. »
L'expression d'Unity était très facile à déchiffrer : c'était du dégoût à l'état pur. En même temps, cela ne l'étonnait pas. La voie de la facilité ! tout le monde connaît ça, et ceux qui choisissent de se compliquer la vie en restant honnêtes, bien qu'ils soient nombreux, sont souvent perdants. Comme elle, songeait-elle avec amertume, parce que pour l'instant, c'était Neill qui avait marqué tous les points, ou presque. La victoire de Logan n'en était pas vraiment une, vu qu'elle avait réussi à tâtons, utilisant une arme dont elle ne connaissait même pas l'existence et dont, par conséquent, elle ne pouvait se servir sciemment. Après tout, pourquoi s'embêter si on peut gagner à tous les coups sans trop d'ennuis ? Pourtant, elle se doutait bien que ce n'était pas un lâche. Ce serait le sous-estimer.
« Avoir droit de vie ou de mort sur les autres, ressentir la puissance, c’est jubilant. »
Unity serra les dents, le regard assombri. Elle voyait très bien ce qu'il voulait dire... même trop bien. Encore qu'elle-même ne trouvait pas cela jubilant. Oui, on se sentait puissant, même invincible, puisque la personne est à votre merci et dépend de votre bon vouloir. Mais jamais ce n'était jubilant, elle-même ne trouvait pas cela agréable comme sentiment. Comme si on endossait une responsabilité qui n'aurait jamais dû nous échoir. Mais Neill n'avait pas ce genre de remords, s'entendre rappeler sa nature profonde, cela s'apparentait à une douche froide. Elle se rappelait maintenant qui était ce type malade qui semblait si mignon à trembler de fièvre. C'était trop dérangeant, surtout que cet homme savait trop de choses pour elle, et honnêtement, oui, cela lui faisait peur. Elle ne craignait pas tellement pour sa vie, mais pour ce qui la composait, ce qui comptait vraiment à ses yeux. Lui avait les moyens de détruire toute son œuvre d'un seul mot. Elle ne se sentait plus vraiment à l'aise, ne voulait plus le contempler mais continuait de garder ses yeux fixés sur lui, comme si elle ne voulait pas montrer qu'elle était impressionnée par lui. Était-ce cela qu'elle craignait ? La peur de ne pas être à la hauteur, de le laisser la submerger... ? D'un autre côté, ce droit de vie et de mort qu'il réclamait, il se l'était déjà arrogé sur elle, en choisissant de ne pas la laisser se noyer. Ne venait-il pas de lui interdire la mort ? Rien que cette pensée lui donnait des frissons.
Et la déprimait de plus en plus.
« Mais j’ai découvert par hasard quelque chose d’encore mieux. »
Quoi donc ? Elle ?
Mais elle ne voulait pas être ce jouet qui promettait d'être le plus amusant. Elle ne voulait pas avoir affaire à lui, devoir jouer et éviter tous les obstacles qu'il lui tendait. Tout cela tournait autour d'elle mais elle n'aimait pas cela. Elle détestait absolument qu'on se serve d'elle comme ça.
« Est-ce que je suis assez honnête pour toi là ? » : lui demanda-t-il, à moitié délirant.
Unity se sentait de plus en plus incapable de soutenir ce regard fébrile, un regard d'illuminé. Pourtant elle s'y forçait avec tellement de conviction qu'elle en oublia sur le coup de répondre, et resta une bonne minute sans rien dire. Et puis, comme elle se rappela qu'elle n'avait pas encore repris la parole, elle lança un « Oui » tout à fait sincère mais mal assuré. Et tant pis s'il ne lui disait pas tout, elle en devinait une partie, celle qu'il refusait d'admettre, celle qui la concernait, puisqu'elle pouvait le deviner. Tant pis, parce qu'elle n'avait pas envie de plonger dans sa noirceur. Son équilibre était gris, et elle préférait qu'il reste ainsi. Plonger dans les pensées intimes de Neill, découvrir à quel point son cas était désespéré, c'était bien le genre à tout faire basculer du côté sombre, se rendre vulnérable et finir par être jetée quand on n'aurait plus d'utilité.
Finalement, c'était vrai que cela pouvait être dur, d'être honnête.
« Owen, tout cela me fatigue, avoua-t-elle. Tout. Au lieu d'avoir une conversation normale, je suis toujours obligée de batailler contre toi pour que, au moins, tu écoutes ce que j'ai à te dire. Tu forces tellement mes défenses que je suis prête à céder sous les coups. Et encore, si ce n'était que ça... »
Encore un petit effort, elle y était presque...
« Je ne suis même pas quelqu'un à tes yeux. Juste un jouet. » : lâcha-t-elle d'une voix trop froide pour exprimer ce qu'elle pensait vraiment.
Mais à ce moment-la, c'était trop, elle n'en pouvait plus de le voir aussi touchant, aussi adorable pour reprendre ses propres mots, pas alors qu'elle exprimait ce qu'elle avait sur le cœur. Impossible de confondre les deux images, celle du Neill qui vaudrait la peine d'être connu, et celui qu'il était vraiment, derrière tous les masques et les mensonges. Un être si hautain qu'il ne voulait sans doute pas la considérer comme une personne, et pour elle, c'était plus blessant. Elle baissa la tête, se sentant soudainement humiliée par une telle attitude à son égard. Tout cela était insupportable, inacceptable même ; mais elle n'arrivait pas à lui faire changer d'avis, et elle en avait honte. Oui, honte de se sentir désarmée face à lui. Quel diable, tout de même !
« Tu vois, fit-elle d'une voix étrangement douce, cela, c'est de l'honnêteté. C'est te donner des armes contre moi, et de le faire consciemment. Un signe de confiance. Tu comprends, pour moi, cela a forcément de la valeur. C'est pour cela que je voulais que toi aussi, tu sois sincère. Avec tout ce que tu possèdes, c'est la seule chose que tu peux m'offrir. »
Lentement, elle redressa sa tête, dardant sur lui un regard intense et orangé. Elle avait remarqué que cela ne servait à rien de lui dissimuler ses émotions, sauf si elle cherchait à obtenir quelque chose de lui. C'était une question de vérité : elle était ainsi, pas autrement, et pour une fois que quelqu'un savait, elle en avait marre de se renier. D'autant plus qu'elle avait trop l'impression qu'il lisait en elle. Que c'était déprimant...
Ses yeux fauve exprimaient de la douleur et de la crainte.
« Et pour être totalement honnête, acheva Unity d'une voix mécanique, je dois admettre que personne ne m'a jamais autant terrifiée que toi. »


Neill Owen
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Neill Owen
Dim 5 Sep - 1:51
Oui il était assez honnête, en tout cas c’est ce qu’elle avait dit. Neill se dit que de toute façon il n’aurait pas pu faire mieux, la fièvre laissait passer pas mal de choses, pas tout non plus. Il y avait trop de choses qu’il ne pouvait pas admettre encore, parce qu’il avait construit toute sa méchanceté, sa force, sa puissance, sa vie sans ces choses là, trop idiote, minable, inutile pour lui. Mais tout ce qu’il disait déjà et était capable de dire, pour lui, c’était déjà beaucoup.

- Owen, tout cela me fatigue. Tout.

Quand lui se sentait plus amusé que fatigué, même avec cette fièvre.

- Au lieu d'avoir une conversation normale, je suis toujours obligée de batailler contre toi pour que, au moins, tu écoutes ce que j'ai à te dire. Tu forces tellement mes défenses que je suis prête à céder sous les coups. Et encore, si ce n'était que ça...

C’était justement ce qu’il y avait de drôle dans une conversation non ? De batailler. Discuter pour rien sans idée derrière la tête, Neill n’aimait pas ça, il n’y avait rien d’intéressant à juste blablater pour rien. Avec Unity au moins, même s’il n’arrivait pas à la suivre et que tout partait en live, il avait l’impression d’aller quelque part, et de ne pas parler juste pour utiliser sa salive.
De plus, forcer les défenses des gens c’était bien ça, il adorait jouer contre ceux qui faisaient semblant d’être intouchable, pour mieux les détruire en général. En vrai même lui n’était pas intouchable (même s’il aimait faire croire que si), c’est simplement qu’il était bien meilleur joueur.

- Je ne suis même pas quelqu'un à tes yeux. Juste un jouet.

Peut-être pas. Certes depuis le début il ne l’avait vu que comme un jouet, avec lequel il s’amusait drôlement, un jouet précieux et vachement intéressant. Sauf qu’il y avait quelque chose de plus qu’avec les autres, la personne d’Unity se profilait derrière cette image de jouet. Il savait que quelque part elle était plus que ça. Tant pis si elle l’ignorait, il n’avait pas envie de la détromper, pas tout de suite. Après tout son but dans la vie n’était pas de faire plaisir aux autres, mais juste à lui-même.

Il la regarda baisser la tête, sans bouger. D’ailleurs qu’aurait-il pu faire, il resta juste où il était sans bouger, et attendit la suite, sentant qu’elle n’avait pas finit de lui parler.

- Tu vois, cela, c'est de l'honnêteté. C'est te donner des armes contre moi, et de le faire consciemment. Un signe de confiance. Tu comprends, pour moi, cela a forcément de la valeur. C'est pour cela que je voulais que toi aussi, tu sois sincère. Avec tout ce que tu possèdes, c'est la seule chose que tu peux m'offrir.

Un signe de confiance hein ? Comment avoir confiance en quelqu’un comme Neill ? Qui promettait et trahissait, qui disait des choses et faisait le contraire, qui changeait d’avis constamment, et qui parfois ne savait pas où il allait lui-même. Oui, Unity lui donnait des armes contre elle, et rien n’empêchait le vicomte de s’en servir.
S’en servir mais pour quoi ? A part pour s’amuser, ce qu’il attendait de la femme il n’en savait strictement rien. Ce qui était clair c’est qu’il voulait la voir, et qu’il était prêt à la sauver.

Finalement elle releva la tête, Neill se demandait bien pourquoi, elle qui savait être froide ou « je m’en foutiste », avait un regard qui trahissait de la peur. Surtout que ce n’était pas prudent, montrer sa crainte au vicomte, c’était comme lui dire « tu es gagnant ». Et ce qu’elle annonça ne fit que le confirmer :

- Et pour être totalement honnête, je dois admettre que personne ne m'a jamais autant terrifiée que toi

Il ne put empêcher un sourire plein de satisfaction de s’afficher sur son visage. C’est pas parce qu’il avait de la fièvre qu’il ne pouvait pas se réjouir des choses simples comme « j’ai du pouvoir parce que je suis terrifiant ». Et même s'il y avait une chose qu'il "appréciait" chez Unity, c'était bien qu'elle lui tienne tête, qu'elle lui lance du thé à la figure (enfin peut-être pas trop non plus), qu'elle soit forte et qu'elle ose le regarder bien en face, savoir qu'elle avait quand même peur de lui malgré cela, c'était amusant.

- J’y compte bien.

Non, ça ne se voulait pas rassurant.

- C’est une de mes plus grandes qualités, d’être terrifiant. Ça aurait été dommage que tu n’ai pas du tout peur de moi.

Comme quoi, il pouvait bien être malade et rester l’enfoiré qu’il était, dans un sens c’était presque rassurant pour lui, il n’avait pas du tout envie de tourner dans le mélodrame du type qui en fait est tout gentil nyanyan et le cache sous des tonnes de couches de méchancetés. Certes peut-être que quelque part au fond de lui, il avait une once d’humanité, mais le reste n’était que mal, corruption, et malveillance. Tant mieux.

- Et je n’ai pas envie de te rassurer. Et puis pour te dire quoi ? Je suis capable du pire. Je pourrais tout aussi bien te dire de ne pas avoir peur, mais ça serait plus hypocrite.

Ce serait un peu comme lui dire « je peux être sympa » et égorger des gens devant ses yeux. Quoi que le problème avec l’égorgement c’est que le sang coule très rapidement et qu’il devient plus difficile de tout nettoyer. Ça manque franchement d’élégance.

- Cependant, tu es celle qui a le moins de raisons d’avoir peur de moi. Certes tu as vu quelques un de mes côtés, et connu certaines choses dont je suis capable. Mais si je t’ai sauvé ce n’est pas pour ensuite te faire réellement du mal.

Peut-être que malgré lui il lui en faisait, mais c’était dans sa nature, on ne peut pas faire du mal aux gens pendant au moins dix ans de sa vie et du jour au lendemain prendre soin d’une personne. Qu’elle croit ou non en sa « bonne volonté » de toute façon ça lui était égal, sinon il lui aurait expliqué qu’il voyait en elle plus qu’un jouet.

Puis en riant doucement il ajouta :

- Mais sauver une fille aussi mignonne soit-elle pour ensuite tomber malade chez son soit disant fiancé, c’est vraiment minable.

Il le pensait vraiment, mais bizarrement il trouvait cela plus amusant que franchement gênant. Après tout, parfois « être minable » ça pouvait être marrant, mais fallait pas non plus l’être trop souvent. Et puis ça dépendait aussi de la situation.

Puis d’une petite voix il rajouta :

- Enfin même en sachant ça, si c’était à refaire, je le referais.
Unity Violett
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Unity Violett
Dim 5 Sep - 23:33
Même avec cet air maladif sur son visage, impossible de s'y tromper : ce qu'elle venait de dire plaisait beaucoup à Neill. Cette expression ignoble d'auto-satisfaction était particulièrement inconfortable, elle avait soudainement envie de le mettre à la porte, malade ou pas, sans le moindre procès. Malheureusement, elle était trop sonnée pour cela. Dommage... ce sera pour une autre fois. Ou alors, elle attendait que Ringalls revienne et s'en occupe. Il ne devrait pas tarder à rentrer d'ailleurs. Oh, et puis non. C'était ses affaires, elle n'avait pas besoin d'aide pour les règler.
« J’y compte bien. C’est une de mes plus grandes qualités, d’être terrifiant. » : assura-t-il.
Oh, là dessus, elle n'avait pas de quoi le détromper. Surtout depuis qu'il était malade, n'était-ce pas un comble ? Elle se sentit sourire, un air de défi effaçant le regard douloureux. En fait, cela lui plaisait bien qu'il en soit fier. Il avait tout intérêt à en être conscient et à en jouer s'il voulait être sûr qu'elle ne se remette pas en tête d'aller se noyer dans un peu d'eau juste pour l'embêter lui. Il pouvait être très effrayant lorsqu'il se mettait en colère.
« Ça aurait été dommage que tu n’ai pas du tout peur de moi, continua Neill. Et je n’ai pas envie de te rassurer. »
Ce qui tombait très bien, parce que s'il s'était mis en tête de la tranquilliser, elle aurait trouvé cela suspect... et finalement, au lieu de se calmer, elle se serait sentie encore plus mal. Qu'il joue son rôle jusqu'au bout dédramatisait tant la situation qu'elle se sentait même prête à sauter sur lui, juste pour voir comment il réagirait si elle s'essayait à s'asseoir sur lui. Mal, sans doute. Tiens, ce serait tentant d'essayer. Surtout si Ringalls était là et... oui, elle allait le faire. Dès qu'il serait de retour, son patron aurait une sacrée surprise.
Elle s'était si bien reprise qu'elle souriait de toutes ses dents, véritablement joyeuse.
« Et puis pour te dire quoi ? Je suis capable du pire. Je pourrais tout aussi bien te dire de ne pas avoir peur, mais ça serait plus hypocrite. »
Elle acquiesça, aussi heureuse de voir qu'il avait compris où elle voulait en venir. Ou alors, qu'il faisait semblant d'avoir compris. Quelle importance ? elle avait trouvé ce qu'elle cherchait, un peu d'honnêteté de la part de ce diable humanisé. Elle avait peur, mais elle se sentait extrêmement bien tout à coup. Bizarre, n'est-ce-pas ? Mais Unity est étrange...
« Cependant, tu es celle qui a le moins de raisons d’avoir peur de moi. Certes tu as vu quelques un de mes côtés, et connu certaines choses dont je suis capable. Mais si je t’ai sauvé ce n’est pas pour ensuite te faire réellement du mal. »
Elle haussa les épaules. Et pourquoi pas après tout ? Elle se doutait bien que c'était quelqu'un de sadique, peut-être qu'au fond, cela lui plaisait de la faire souffrir, ce qui était impossible si elle mourrait ? Oh, elle aurait bien aimé pouvoir le croire, mais toujours il y avait un léger doute. Elle le croyait presque. Ah, quel gâchis, vraiment, parviendrait-elle seulement un jour à lui faire confiance ? Pour elle, c'était la base d'une relation, et apparemment, c'était ce qu'il recherchait, la fréquenter, lui rendre visite, bref, appartenir à sa vie. Mais comprenait-il seulement que tant qu'elle n'avait pas confiance en lui, c'était mission impossible ? Comme les autres femmes, elle avait besoin d'être séduite, ou plutôt, qu'on lui engourdissent les sens au point de l'accepter. C'était là son erreur : à force de ne voir que ses différences et sa témérité, il oubliait qu'au fond, elle n'était pas différente des autres dames...
« Mais sauver une fille aussi mignonne soit-elle pour ensuite tomber malade chez son soit disant fiancé, c’est vraiment minable. »
Ou peut-être pas... ?
Minable, c'était le mot. Oh, de toute façon, lui-même était un minable. Il fallait être un minable pour faire sciemment du mal à quelqu'un et en tirer un quelconque plaisir. Un minable pour se permettre de se comporter d'une façon aussi ridicule et cruelle. Un minable pour oser croire qu'il valait mieux que les autres et que le monde était à sa disposition... oui, mais elle l'estimait malgré tout. Peut-être que tout était minable, dans cette histoire ? Lui, elle, ce qu'ils faisaient, où ils allaient. Tout était tellement stupide que cela ne valait pas la peine de se creuser la tête pendant un moment pour savoir pourquoi il devait être un minable...
« Enfin même en sachant ça, si c’était à refaire, je le referais, affirma le vicomte.
- C'est idiot, rétorqua Unity. La prochaine fois, ce sera toi qui mourras. »
Elle ne savait même pas pourquoi elle lui sortait ça. Peut-être parce qu'il s'était tellement obstiné cette fois-là que si tout recommençait, il ne pouvait que récolter la mort. Et puis, cela prouverait qu'il y avait un peu de justice en ce monde. Cela dit, oserait-elle faire une nouvelle tentative dans l'espoir de le tuer, en risquant d'y passer elle aussi ? Sans doute pas.
« Je ne vois pas pourquoi tu es prêt à te tuer juste pour que je te sois reconnaissante, poursuivit-elle d'un ton moqueur. C'est franchement stupide, Monsieur le Grand Méchant de l'Histoire. »
Elle se leva et, sans un mot de plus, sans le regarder, quitta la pièce. Elle se réfugia dans la cuisine, où elle éteignit doucement le feu. Les dernières flammes se reflétèrent dans ses yeux fauve avant de mourir subitement, ne laissant plus qu'une mince fumée grise et une odeur légère flottant dans l'air. Enfermée dans un silence butée, elle resta là, immobile, se demandant pourquoi tout se passait ainsi, exactement comme elle ne le voulait pas.
Elle entendit la clé tourner dans le serrure et se précipita dans le salon. Elle jeta un regard d'avertissement à Neill, lui défendant de prononcer le moindre mot sous peine de mort et autres sévices. Puis la porte s'ouvrit sur un Ringalls fatigué qui tout d'abord ne remarqua rien et marmonna un bonsoir presque inaudible. Elle ne répondit pas, se contentant de sourire férocement en voyant la tête que faisait le détective lorsqu'il aperçut Neill emmitouflé dans un couverture, allongé sur le canapé où Unity passait le plus clair de son temps.
« Qu'est-ce que..., commença-t-il.
- Surprise ! coupa Unity. Nous avons un invité... mais je crains que sa santé soit fragile, pauvre petit, il a de la fièvre et il délire complètement. »
Il la regarda un instant d'un air bizarre, étonné, avant de hausser les épaules et de s'avancer. Arrivé à la hauteur du visage de Neill, il sursauta.
« Mais... c'est le vicomte Owen ! » : s'exclama-t-il. Il se retourna vers elle : « Unity, qu'est-ce que tu as encore fichu ?
- Bah, répliqua-t-elle, comme si ça t'intéressait vraiment. Va t'enfermer dans ta chambre et laisse-moi seule avec lui. »
Ringalls plissa les yeux.
« Unity..., fit-il d'une voix menaçante.
- Voilà qu'il recommence, marmonna-t-elle en levant les yeux au ciel. Envoie-le si tu veux dès à présent, mais je t'assure que tu vas t'y enfermer. »
Le détective la jaugea du regard un moment, puis estima qu'il valait mieux ne pas passer pour un patron tyrannique aux yeux de cet être maléfique, et acquiesça silencieusement. Unity sourit et s'assit sur le canapé... ou plutôt, sur Neill, vu qu'il était étalé de tout son long dessus. Le détective eut presque les yeux qui lui sortaient de la tête en voyant cela, surtout qu'elle ne se relevait pas. Elle en aurait presque ri. Ringalls referma ensuite la porte derrière lui, et Unity soupira.
« Au fond, lui et toi, vous êtes tous les deux les mêmes, lâcha-t-elle avec une pointe de révulsion. Vous ne pensez qu'à profiter des gens. C'est ça que tu veux ? Devenir le nouveau boulet de mon existence ? »


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Neill Owen
Lun 6 Sep - 1:28
- C'est idiot. La prochaine fois, ce sera toi qui mourras

Mourir. Vivre ou mourir. Vivre. Tout cela tournait toujours autour de ce sujet. La prochaine fois alors, il mourrait et tant pis. Neill n’avait qu’a s’arranger pour qu’il n’y ait pas de prochaine fois justement, il n’avait pas envie qu’on parle de lui comme un héros raté dans les journaux. Il préférait des gros titres du genre « mort comme un chien », ou pas de titres du tout. Et de toute façon que le monde entier l’oublie ou le félicite, mort il en saura plus rien, il sera juste bon à pourrir et servir de nourriture aux vers.

- Je ne vois pas pourquoi tu es prêt à te tuer juste pour que je te sois reconnaissante. C'est franchement stupide, Monsieur le Grand Méchant de l'Histoire.

Justement, elle n’avait pas compris, il se fichait bien de sa reconnaissance. Il ne l’avait pas sauvé pour ses merci ou son amitié, il l’avait fait parce que son corps avait agit tout seul, un point c’est tout. Alors oui c’était vraiment stupide, mais ça n’avait rien à voir avec des quelconques remerciements.
Monsieur le Grand Méchant de l’Histoire ne sauverait personne d’autre de toute façon.

Après cette remarque Unity quitta la pièce, et si Neill avait bien envie de la suivre, il n’était même pas sûr que la fièvre le laisserait tenir debout sur ses deux jambes. Fichu maladie qui rappliquait au mauvais moment. N’aurait-il pas pu tomber malade après, le soir, quand il serait rentré chez lui ?
Enfin peut-être que dans un sens cela lui permettait de passer un peu plus de temps avec Unity.

Puis un bruit dans la serrure, oh voilà le retour de mister Ringalls. Comme il est marrant le regard de la demoiselle (de retour dans le salon), menaçant à souhait.
Finalement l’homme rentre, et il se demande bien ce que quelqu’un fait allonger sur le canapé. Neill eut bien envie de lancer une exclamation du genre « désolé de pas avoir prit d’invitation » mais ferma son clapet, inutile d’envenimer la situation, il n’avait pas envie de se retrouver à la rue avec la fièvre au front.

- Surprise ! Nous avons un invité... mais je crains que sa santé soit fragile, pauvre petit, il a de la fièvre et il délire complètement.

Comme c’est drôle. Le pauvre petit grinça un peu des dents, passer pour un idiot aux yeux d’Unity, passait encore, mais aux yeux de Ringalls, c’était très vexant. Oui il était malade, et oui sa santé était sans doute trop fragile, n’empêche qu’il avait cette fichu fièvre, parce qu’il avait sauvé d’un stupide suicide cette jeune femme juste pour une question de dépendance.

La réaction du vieux schnock… Enfin de l’homme quand il vit Neill était par contre à mourir de rire. S’exclamant un « Mais c’est le vicomte Owen », le dit vicomte aurait bien aimé s'esclaffer « oui oui c’est moi, encore », mais une nouvelle fois resta silencieux et laissa Unity se charger de tout. La conversation qui s’en suivit fut amusante, la jeune femme ordonna carrément à l’autre d’aller s’enfermer dans sa chambre et de les laisser seuls. Il n’avait pas franchement l’air content de cela, mais elle insista.

Ce qui suivit parut vraiment très bizarre au vicomte, voilà qu’elle s’assit sur lui, et à preuve du contraire c’est jamais franchement agréable quand on est allongé (avec de la fièvre qui plus est) et que soudainement quelqu’un s’assoit sur nous. Donc Neill n’en fut pas particulièrement joyeux. Pourtant malgré cela il eut envie d’éclater de rire, tellement la scène lui paraissait comique, voir irréel. N’était-il pas juste entrain de délirer ? Ou même simplement rêver ? Le poids d’Unity sur lui lui rappelait que non, cependant.
Dans tous les cas Ringalls après avoir eut un regard effaré quitta la pièce. Et Unity soupira, sans pour autant changer de place.

- Au fond, lui et toi, vous êtes tous les deux les mêmes. Vous ne pensez qu'à profiter des gens. C'est ça que tu veux ? Devenir le nouveau boulet de mon existence ?

Absolument pas. Son maître oui, son sauveur d’accord, pourquoi pas son protecteur, mais pas un boulet. Cependant, s’il devait en passer par là pour pouvoir le voir, tant pis il endosserait le rôle, mais par pitié qu’elle ne le compare plus à Ringalls.

- Je ne suis pas comme lui.

Ils n’avaient rien en communs, Neill n’avait franchement pas envie de lui ressembler, il marqua son dégoût en continuant son discours.

- Je ne manque pas autant d’élégance. J’admets qu’il est doué pour le peu que je connais de lui, mais nous sommes radicalement différents.

Voilà, les choses étaient rétablies au moins à ce niveau.

- Et non, je ne veux pas être le nouveau boulet de ton existence. D’ailleurs, je ne sais même pas moi-même ce que je veux.

Juste la voir. Point. C’était trop demander ? Sûrement, qui aurait envie de voir un type comme Neill ? A part toutes ses maîtresses, bien sûr, à part tous les nobles lèches-bottes, également, et puis à part tous ceux à qui il fournissait des pierres, de la drogue, des boulots…
Bon mais Unity, elle, elle n’avait pas envie de le voir ça c’était sûr.

- J’ai envie de te voir, alors je n’ai qu’à m’arranger pour que tu ais envie de me voir aussi.

Comment s’y prendre ? Il verrait bien, le vicomte trouverait un moyen pour qu’elle vienne à lui, ou pour aller jusqu’à elle, sans rester un boulet, sans être comparé à cet idiot de Ringalls.

Maintenant il y avait autre chose : il fallait qu’il la force à bouger de dessus lui… Encore que, si elle tenait à être sur lui (sans doute n’y tenait-elle pas, mais tant pis pour elle, elle était la première à avoir eut l’idée de s’asseoir sur lui), il existait une meilleure position, qui permettait de faire que le poids d’une personne plutôt que de se concentrer à un seul endroit, se concentrait à plusieurs, et par conséquent la rendait plus facile à porter.

- Et puis, si tu permets…

Il attrapa son bras et de toutes les forces dont il pouvait faire preuve il la tira, l’entrainant contre lui, la forçant à s’allonger. Quasiment certains qu’elle allait chercher à s’enfuir, il enroula ses bras autour d’elle pour la retenir. Et alors que leur visage se retrouvait l’un au dessus de l’autre il lui sourit à pleine dents :

- On ne s’assoit pas sur moi sans en payer les conséquences.

C’était mieux comme ça, au moins il ne se sentait plus écrasé, et puis il tournait la situation à son avantage. Que Ringalls sorte de la chambre à ce moment là, il aurait aimé voir sa tête. Mais peut-être que c’était mieux que ce type reste où il était, et que lui reste seul avec Unity. Ses yeux dans les siens, à fixer son regard rouge, et tout le reste de son visage, sans artifice, sans mensonge, Unity en Unity.

- De près je te trouve encore plus jolie.

Il mettrait cela sur le compte de la fièvre, si on lui posait des questions…
Unity Violett
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Unity Violett
Lun 6 Sep - 21:36
Dès qu'elle les compara, Unity remarqua tout de suite que cela gênait Neill d'être ainsi relié à Ringalls. Ce qui franchement la ravit, surtout qu'elle le pensait vraiment : les deux hommes se ressemblaient plus qu'il ne le croyait. Ils s'appliquaient tout d'eux à mettre des entraves dans sa vie, ils étaient capables de déchiffrer ses masques et la reconnaissaient peu importe son déguisement. Pour elle, c'était blanc bonnet et bonnet blanc, du pareil au même. Et le vicomte, lui, ne voyait pas les choses du même œil.
« Je ne suis pas comme lui, se défendit Neill. Je ne manque pas autant d’élégance. J’admets qu’il est doué pour le peu que je connais de lui, mais nous sommes radicalement différents. »
Oh, dans le fond, peut-être. Il était vrai qu'ils œuvraient chacun pour des buts diamétralement opposés, avec d'autres méthodes et d'autres règles. Mais du point de vue d'Unity, le résultat était le même : il était encore de ces personnes qui voulaient se la mettre dans sa poche et contrôler sa vie, juste parce que cela leur servait à eux, ou parce que cela leur plaisait. Les motivations, la manière d'y arriver, tout cela n'avait pas d'importance, le fait était là : ils se tenaient toujours en travers de son chemin, contrecarrant ses désirs pour lui imposer les leurs. Elle n'avait pas envie que tout recommence avec Neill.
« Et non, finit-il par répondre, je ne veux pas être le nouveau boulet de ton existence. D’ailleurs, je ne sais même pas moi-même ce que je veux. J’ai envie de te voir, alors je n’ai qu’à m’arranger pour que tu ais envie de me voir aussi. »
Elle se sentit rire doucement, tellement elle trouvait cela drôle. Non, franchement... mais comment pouvait-elle avoir envie de le voir, lui ? C'était une bonne idée, certes, sauf qu'elle était impossible à réaliser. Même en supposant qu'il accepte de faire des efforts, il ne saurait jamais ce qui pouvait vraiment la convaincre qu'il valait la peine qu'elle lui consacre une partie de son temps. Et même s'il trouvait ce qu'elle attendait de lui, cela ne suffirait pas, elle ne le croirait pas et l'obligerait incessamment à apporter des preuves qu'il n'était pas en mesure de lui fournir. Cette idée toute simple était vouée à l'échec, il ferait mieux de tirer un trait dessus et de l'oublier. De toute façon, sa vie tournait bien sans qu'il s'en mêle, qu'il reste donc où il était. C'est-à-dire à l'extérieur.
« Et puis, si tu permets… » : ajouta-t-il.
Elle haussa les sourcils, se demandant ce qu'il voulait bien lui demander. Apparemment, rien du tout, il ne lui demanda pas du tout son avis. Elle sentit sa main se refermer sur son bras, et avant d'avoir eu le temps de comprendre, se sentit tirée vers lui et se retrouva allongée sur lui. Bon sang, il avait de la force pour un malade. Elle essaya de se redresser mais son dos cogna contre les bras joints de Neill. Bon, visiblement, il n'était pas question de s'échapper. Satané vicomte, il fallait toujours qu'il profite de chaque situation hein ? Surtout que ce n'était qu'une plaisanterie, à la base, le coup du "s'asseoir sur lui". Maintenant, c'était devenu "allonger", et cela ne lui plaisait pas particulièrement. Son visage, triste et las, touchait presque le faciès joyeux de Neill, qui proclama :
« On ne s’assoit pas sur moi sans en payer les conséquences. »
Ah ? c'était ça, les conséquences, se retrouver à moitié étouffée contre lui ? Ce n'était pas si terrible... en tout cas, c'était moins douloureux que la noyade, et ce n'était pas pire que ce qu'il lui avait déjà fait subir. C'était toujours mieux que la fois où il l'avait jetée à terre. Encore heureux pour lui qu'elle jouait son rôle, sinon il s'en serait pris plein la face, lui aussi. Pourquoi lui était-il si heureux de la tenir prisonnière, alors qu'elle-même n'en semblait que plus malheureuse ? Hein, pourquoi la vie était-elle si injuste, privilégiant toujours les mêmes personnes ?
« De près je te trouve encore plus jolie. » : assura Neill, et quelque chose disait à Unity qu'il le pensait vraiment.
Et forcément, malgré son bon jeu, elle restait humaine, donc sensible au compliment. Par conséquent, elle se mit à rougir - pas au point de ressembler une tomate, mais ses joues s'étaient tout de même colorées de façon perceptible. Unity n'avait pas l'habitude de s'entendre dire des choses pareilles, surtout qu'elle-même ne pensait pas être jolie. Elle se trouvait plutôt banale, sans attraits ; au quotidien, c'était quelque chose qui lui plaisait bien, c'était plus arrangeant pour un rôle d'être Madame Tout-le-Monde qu'une reine de beauté éblouissante que l'on remarquait facilement. Il n'empêchait que c'était quand même agréable.
« Et toi, tu es encore plus confortable que tu n'en as l'air. » : rétorqua-t-elle du tac au tac.
Ce qui d'ailleurs n'était pas faux, vu que Neill, sans un être d'une beauté époustouflante, n'était pas mal à regarder. Et puis, il y avait la couverture entre eux, douce couverture bénie et adorée d'Unity, qui amortissait un peu le choc. Il n'empêche, c'était troublant de le sentir comme ça, contre elle, ce corps étranger qui rappelait étrangement celui de Ryan. Qu'est-ce qu'il s'était encore mis en tête ? Il avait besoin d'un doudou pour l'aider à s'endormir ? Allons, pas de problèmes, ce n'était pas comme si cela la gênait, hein...
« Dis-moi, ça t'apporte quoi de me garder contre toi ? demanda-t-elle d'une voix neutre. Tu aimes ça, pas vrai ? »
Les yeux droits dans les siens, elle ne bougeait plus, ne cherchant plus à s'en aller. Ah, il voulait la retenir ? Pas de problèmes, elle aussi savait jouer à ce jeu-là. Surtout qu'elle n'était pas des plus légères. Et puis, elle était chez elle, cela ne la dérangeait pas de rester là autant de temps qu'il faudrait. Et lui, pourrait-il en dire autant ?
« Mais qu'est-ce qui te plaît dans ce geste ? Me garder dans tes bras, histoire de m'avoir une fois pour toute, et rien qu'à toi ? Ou alors c'est le contact... ? »
Elle s'acharna à extraire son bras et le leva un instant, histoire de le dégager. Puis, doucement, elle approcha sa main du visage de Neill et retira les quelques mèches qui lui tombaient sur les yeux, les repoussant sur le côté. Quiconque étant étranger à la scène aurait pu croire qu'il s'agissait d'un geste infiniment romantique. Mais Unity savait à quoi s'en tenir, et sans doute était-ce aussi le cas du vicomte. Elle observa soigneusement chacune de ses réactions, ce qui la satisfit entièrement et lui fit comprendre qu'elle était sur la bonne voie.
« Mais oui, pauvre petit Owen, le contact aussi, ça te fait de l'effet. Si tu pouvais te voir... on dirait que ça te déstabilise. Alors qu'est-ce que je suis censée faire ? En user encore et encore, pour te manipuler à ma guise et te faire aller dans ma direction ? »
Pourtant, elle posa sa main à côté de lui, cessant de toucher son visage malade. Son expression à elle était devenue grave.
« Pas de bol... ou plutôt, quel veinard ! ce n'est pas dans mon genre. Maintenant, tu devrais me relâcher. »
Mais s'il croyait qu'elle allait s'en aller comme ça... Il allait avoir une "heureuse" surprise. Mais Unity était trop joueuse.


Neill Owen
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Neill Owen
Lun 6 Sep - 23:38
Jouer avec le feu c’était amusant, ça avait quelque chose de terrible parce que c’était à la fois terrifiant et enivrant, mais c’était aussi prendre le risque de se brûler. Neill s’était toujours sentit plus puissant que tout le monde et n’importe qui, mais pas cette fois. Cette fois il avait plutôt l’impression que les flammes étaient entrain de l’entourer et qu’il allait finir détruit par son propre jeu. Ce n’était pas tant le fait qu’Unity lui réponde du tac au tac qu’il était plus confortable qu’il en avait l’air, que sa manière de lui montrer qu’elle avait peut-être plus de pouvoir sur lui, que lui sur elle (sans parler de son rougissement).

- Dis-moi, ça t'apporte quoi de me garder contre toi ? Tu aimes ça, pas vrai ?


« Aimer » était un bien grand mot, c’était même plutôt une vulgarité pour Neill, il l’avait pris contre elle en premier lieu pour répartir son poids, et pour s’amuser. Il n’imaginait pas qu’elle retournerait le tout contre lui.

- Mais qu'est-ce qui te plaît dans ce geste ? Me garder dans tes bras, histoire de m'avoir une fois pour toute, et rien qu'à toi ? Ou alors c'est le contact... ?

Juste qu’il avait trouvé ça drôle au premier abord, et qu’il n’avait pas pensé qu’elle en aurait joué aussi. Et oui quand elle passa sa main sur son front pour y retirer les mèches qui y tombaient, il se sentit tout faible. L’avoir une fois pour toute rien qu’à lui avait été son but premier, parce qu’il voulait en faire son jouet, parce qu’il voulait éliminer les autres, mais maintenant, en sentant ses doigts sur son front, il se demandait si le contact n’avait pas une place importante dans toute cette histoire. Parce qu’il devenait dingue à chaque fois.

- Mais oui, pauvre petit Owen, le contact aussi, ça te fait de l'effet. Si tu pouvais te voir... on dirait que ça te déstabilise.

Non ça ne lui fit pas plaisir, non il n’avait pas envie d’entendre ce genre de trucs, il aurait bien voulu se boucher les oreilles mais ses mains à ce moment là étaient utilisés, et puis se boucher les oreilles c’était montrer à l’autre qu’il avait raison, qu’on était vraiment déstabilisé, qu’on baissait les armes ou qu’on prenait la fuite, et ce n’était pas une chose à faire si on voulait gagner le jeu.

- Alors qu'est-ce que je suis censée faire ? En user encore et encore, pour te manipuler à ma guise et te faire aller dans ma direction ?

Lui, en tout cas, c’est ce qu’il ferait, toujours profiter de la faiblesse des autres pour mieux les détruire. Elle aurait donc raison de s’en servir contre lui, le manipuler et en faire ce qu’elle voulait, pas sûr que cela fonctionnerait parce que Neill était très changeant et qu’il n’était pas non plus tout à coup très facile à manipuler juste parce qu’il avait une faiblesse, mais bon essayer était légitime.

Ses doigts s’enlevèrent cependant de son front et elle reposa sa main sur le côté :

- Pas de bol... ou plutôt, quel veinard ! Ce n'est pas dans mon genre. Maintenant, tu devrais me relâcher.

Il n’était pas soulagé qu’elle décide de ne pas le manipuler, disons que c’était une bonne nouvelle (et encore, lui il aurait dit ça et aurait fait tout le contraire), mais c’était tout. Non, ce qui le soulagea c’était qu’elle avait arrêté de le toucher, et donc que son cerveau recommençait à fonctionner (modérément à cause de la fièvre, mais mieux que quand elle s’amusait à remettre ses mèches en place). Du coup, pour éviter que lui prenne l’envie de recommencer, il la relâcha machinalement, reposant ses bras sur le canapé, voilà elle était libre de se relever.

- Tu as tort, si tu sais comment manipuler quelqu’un tu devrais juste t’en servir.

D’après lui c’était comme ça qu’on avançait, pouvoir obtenir des gens ce qu’on voulait c’était s’assurer d’avoir tout ce qu’on désirait et de gagner de la puissance. Bon peut-être que ça n’intéressait pas Unity, que tout ce qu’elle voulait c’était être tranquille, vivre avec son « copain », ou finir détective, ou d’autres choses encore. Mais elle cherchait à se suicider pour punir Neill, alors pourquoi ne pas profiter de lui ?

- Ça serait quand même moins mortel de me manipuler que de chercher à te noyer.

Enfin bref, il la conseillait c’était tout, il ne fallait pas non plus qu’il en fasse trop, parce que sinon elle allait le prendre au mot et il serait bien embêté si finalement elle réussissait à le détruire juste en lui passant la main dans les cheveux.
D’ailleurs comment un geste aussi agréable pouvait finir par être aussi dangereux ? Pas étonnant que Neill ait mis tous les sentiments de côtés, c’était vraiment trop destructeur. Il suffisait qu’on devienne dépendant de quelque chose pour faire des tonnes de bêtises qu’on n’aurait jamais faites avant. Du genre, sauver quelqu’un.

- Enfin, ça m’arrange si tu évitais d’en profiter, en fait.

Parce que le problème avec la dépendance, c’est qu’elle pouvait empirer, et devenir mortel, déjà que celle là avait faillit le tuer une fois, il n’avait pas envie qu’elle recommence. Dire qu’il avait si bien essayé de l’oublier et que maintenant la demoiselle lui montrait à quel point il avait échoué.

- Je préfère quand c’est toi qui rougis, plutôt que moi qui « ai l’air déstabilisé ».

Et pourtant il savait si bien faire semblant, faire celui qui s’en fichait, mais si ça devenait dur d’être faux avec Unity, c’était pire avec la fièvre. Il n’avait pas la tête à faire croire que non tout cela ne le déstabilisait pas, qu’il n’en avait rien à faire, qu’un grand méchant ne réagissait jamais au contact d’une autre personne.
Unity Violett
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Unity Violett
Mar 7 Sep - 22:22
Unity avait dit tout cela dans l'espoir qu'il la relâche, qu'il arrête de la retenir contre son gré, parce qu'elle n'aimait pas qu'on la force à quoique ce soit. Non, ce n'était pas désagréable, c'était juste la prison que formaient ses bras qui la dérangeait. Pour le reste, c'était plutôt novateur, et, il était vrai, un peu troublant. En tout cas, elle obtint ce qu'elle voulut : Neill laissa tomber ses bras sur ses côtés, la laissant libre de se relever... si elle le voulait. Or, maintenant qu'elle n'était plus obligée à rien, elle n'avait pas tellement envie de s'en aller. Elle, elle n'avait pas peur du contact physique, il fallait qu'il s'en rende compte. Et avec ça, c'était dur de croire qu'elle était prête à restée couchée sur la personne qui lui faisait le plus peur au monde avec une désinvolture non feinte et une tranquillité inébranlable.
« Tu as tort, affirma le vicomte, si tu sais comment manipuler quelqu’un tu devrais juste t’en servir. »
Pourquoi faire ? elle venait justement de lui dire qu'elle ne voulait pas être comme lui. Cela voulait aussi dire qu'elle refusait de manipuler quelqu'un, fut-il le pire salaud de la Terre. C'était dans ses moments-là qu'elle le trouvait si étriqué d'esprit, si enclin à la facilité. Des notions comme la morale ou la conscience, il ne connaissait pas. Il ne savait pas que si on avait instauré des règles de vie en société, c'était qu'il y avait une bonne raison. Si tout le monde était comme lui, le monde virerait à l'anarchie. Alors, il ne fallait pas s'étonner si quelqu'un n'utilisait pas ses méthodes...
« Ça serait quand même moins mortel de me manipuler que de chercher à te noyer. » : fit remarquer Neill.
Chacun ses goûts. Moins mortel, il était vrai, mais aussi moins intéressant, moins utile. Et moins honnête, il fallait le dire, vu que dans le cas de la noyade, elle lui portait un préjudice indirect. Qui irait franchement vous reprocher d'avoir ruiné un criminel juste par votre mort ? Personne, ou peu de gens. En fait, si vous vous tuez à cause de quelqu'un, c'est vous la victime. Si vous manipulez quelqu'un, vous êtes par contre coupable. C'était plutôt ce genre de subtilités qui conduisait Unity à faire des choix plutôt mortels...
« Enfin, ça m’arrange si tu évitais d’en profiter, en fait. » : admit-il.
Qu'est-ce que cela la rendait heureuse, cet aveu ! Elle sentit son visage s'illuminer tout à coup, moins de satisfaction que de vrai bonheur. Il descendait de son piédestal, d'une certaine manière. Il lui accordait au moins ce pouvoir-là. N'aurait-il pas été ce qu'il était, elle lui aurait sauté au cou. Bon, même s'il cela l'arrangeait lui, elle n'avait pas l'intention de s'y mettre. De toute façon, elle risquait d'en profiter implicitement... ou dans des cas d'urgences majeures, lorsque ce serait la seule solution pour parvenir à ses fins.
« Je préfère quand c’est toi qui rougis, plutôt que moi qui "ai l’air déstabilisé". » : continua-t-il.
Pauvre petit. Sauf que elle, c'était exactement l'inverse.
« Et alors ? rétorqua doucement Unity. Pourquoi ce serait toujours toi l'avantagé ? Faut partager dans la vie. »
Enfin, tout dépendait de quoi. Mais bon, c'était le principe qui l'intéressait. Elle était sûre que "partage" ne faisait pas partie de son vocabulaire, mais ça ne coûtait rien d'introduire le mot dans la conversation. Et puis, il était bien question de lui faire comprendre qu'ils étaient sur un pied d'égalité, qu'elle refusait d'être sa propriété exclusive ou quoique ce soit de grotesque auquel il aurait pu penser.
« Même moi, tu aurais dû me partager. »
Notez bien l'utilisation du conditionnel, c'est très important. Cela change entièrement le sens de la phrase. Si elle avait utilisé du présent, ou du futur peut-être, elle aurait d'une certaine manière consenti à devenir son jouet. Le conditionnel rejetait cela : ça signifiait que, dans l'hypothèse où elle aurait accepté, il aurait dû partager. Mais comme cette conjecture avait été réfutée, cela signifiait clairement que ce n'était pas le cas, et qu'il n'aurait pas besoin de la partager puisqu'elle était à lui. Compliqué, toute cette histoire ? Mes excuses, j'ai parfois l'esprit tordu.
« Et puis, tu n'es pas mal quand tu as l'air troublé. »
Et sur ces mots, elle posa sa tête juste à côté de la sienne, remuant pour s'installer de façon plus confortable afin de pouvoir rester autant de temps que nécessaire. Elle n'aimait pas agir sous la contrainte : là, ce n'était pas le cas, et c'était ce qui lui plaisait bien. Elle non plus, on ne la prenait pas contre soi sans en payer le prix. Encore qu'elle ne lui retourna pas ses paroles contre lui, dans un accès de miséricorde en songeant qu'il en serait suffisamment ébranlé sans en rajouter une couche.
« Bonne nuit, petit malade. »
Et enfin, elle s'accorda le sommeil qui lui était nécessaire afin de récupérer des forces.

Son réveil fut assez difficile : dans un état de demi-sommeil assez intense, elle avait du mal à reprendre pied dans la réalité. Son cerveau était trop embrumé pour réfléchir, ou même simplement former des phrases cohérentes, par contre, elle arrivait plus ou moins à analyser son environnement. Elle était allongée sur quelqu'un. Qui ? ce n'était pas Ryan, son amant lui était trop connu pour qu'elle croit le reconnaitre, non, c'était quelqu'un d'autre. Comment cela se faisait-il ? Brouillard. En tout cas, ce n'était pas désagréable, pour sûr, et elle se serra contre la personne comme elle se serait serrée contre son oreiller pour se rendormir. Et puis elle entendit quelques mots, une voix qui lui était familière mais brouillée par les vapeurs de sommeil.
« Hmmm ? » : marmotta-t-elle sans comprendre.
Progressivement, elle se rappela tout ce qui s'était passé. La tentative de suicide avortée, le sauvetage, l'arrivée à l'appartement, la maladie de Neill. Et, ouvrant les yeux, elle se rendit compte que son délicieux matelas n'était autre que le plus terrible des vicomtes.
« Oh... c'est toi. » : lâcha-t-elle, vaguement déçue de le voir, lui.
Pourtant, elle ne s'éloigna pas de lui, ne se redressa que pour le surplomber un peu, être au dessus de son visage à lui. Pas pour une quelconque histoire de symbole ou de bêtises dans le genre, juste pour le côté pratique de la chose.
« Quelle heure est-il ? » : s'enquit-elle.
Eh oui, l'archétype de la question basique que l'on peut se poser lorsqu'on se réveille. Qui prétend que l'on est au top de ses capacités cérébrales quand on émerge ? Pas moi.


Neill Owen
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Neill Owen
Mer 8 Sep - 0:16
J’attends ton réveil
pour revoir tes yeux
se lever sur moi


Pourquoi ce serait toujours lui l’avantagé ? C’était vrai, pourquoi ? Parce que sa vie ne tournait qu’autour de son petit nombril, et qu’il ne voulait vivre que pour lui-même, avec tous les avantages, sans les inconvénients (sauf ceux qui pourraient être amusant). Partager ne l’intéressait pas, il préférait garder tout pour lui, ne rien donner, tout prendre. Mais bon avec Unity il semblerait que cela allait être difficile.

- Même moi, tu aurais dû me partager.

Il aurait peut-être dû, mais il ne l’aurait pas fait.

- Et puis, tu n'es pas mal quand tu as l'air troublé.

Neill sourit au compliment. Unity qui était restée allongé, alors qu’il l’avait relâché depuis quelques temps, alla caler sa tête à côté de la sienne, prenant même une meilleure position comme si elle comptait rester là finalement. Le vicomte n’y comprenait rien, mais la laissa faire, bien trop content tout à coup.

- Bonne nuit, petit malade.

Hm ? Elle comptait s’endormir là ? Maintenant ? Cela ne ressemblait pas à une blague, pourtant Neill eut l’impression que s’en était une. Il ne bougea pas, resta silencieux, attendit qu’elle finisse par se relever en se moquant de lui, mais il finit par comprendre qu’elle ne le ferait pas puisqu’elle s’était endormis.

Neill sourit, amusé, vraiment cette fille était différente. Elle disait être terrifiée et s’endormait allongée contre lui.

- As-tu vraiment peur ? Tu ne devrais pas t’endormir aussi près de quelqu’un comme moi qui pourrais en profiter.

Seule la respiration tranquille d’Unity lui répondit. Alors tandis qu’elle dormait, il leva doucement son bras et entoura le corps de la femme avec. Alors que ses doigts étaient simplement posés sur son dos, il détourna les yeux comme s’il fuyait ses responsabilités, il releva sa main et alla la perdre doucement dans les cheveux de l’endormi. Il faisait preuve d’une délicatesse qu’il s’ignorait, et évitait presque de respirer de peur qu’elle se réveille soudainement.
D’habitude il aurait profité de la situation sans vergogne, se fichant de l’avis de la personne, ou même de son sommeil. Et voilà que cette fois il y allait doucement, presque coupable de son geste.

Il se sentait complètement perdu, ne comprenant pas du tout ses réactions, ne sachant pas ni les contrer, ni les apprivoiser. Le vicomte ne savait pas ce qui était entrain de lui arriver, mais il était bien là, contre Unity, ou plutôt elle contre lui, ses doigts à jouer dans ses cheveux, et à l’entendre respirer tranquillement.
Il finit par lui aussi fermer les yeux, et sans s’endormir complètement, il se mit à somnoler : il s’était déjà évanoui, il allait éviter de sombrer dans un profond sommeil, surtout que cette fois-ci Ringalls était pas loin.

Neill ne sut pas combien de temps était passé, il avait perdu la notion du temps, mais quand il rouvrit les yeux il sentit que sa fièvre était passée. Sa main était toujours posée dans les cheveux d’Unity, et il l’enleva assez vite, il n’avait pas envie qu’elle le surprenne. Pourquoi ? Après tout il n’aurait pas dut faire attention à ce qu’elle pourrait penser.

- Qu’est-ce que je suis entrain de faire ?

La question n’attendait pas de réponse, et bien sûr l’endormie ne lui en donna pas. Quelques minutes encore, et finalement Unity sembla bouger, elle se serra contre Neill qui ne bougeait pas un petit doigt, il osa tout de même demander :

- Tu es réveillée ?
- Hmmm ?


Bon il semblait qu’elle l’était, même si il n’était pas sûr qu’elle l’ait compris. Doucement elle sembla émerger et finit par ouvrir les yeux.

- Oh... c'est toi.

Cette déception dans la voix toucha Neill quelque part, sans qu’il ne sache trop où, essayant de ne pas y faire attention. Elle se redressa sans pour autant s’en aller, et lui demanda l’heure. Il n’en savait strictement rien. Alors il resta silencieux.
Quand il ouvrit la bouche, ce ne fut pas pour répondre, mais pour poser une question :

- Bien dormi ?

Qu’elle réponde oui, il se sentirait flatté, si elle disait non il ne la croirait pas, après tout elle n’avait pas eut l’air de mal dormir.
Et en souriant il ajouta :

- Tu n’avais pas l’air effrayé de dormir contre moi.

Ce n’était pas moqueur, juste un peu taquin. S’endormir contre la personne qui était censée nous faire peur, ne semblait pas très malin. Mais bon, il n’avait rien fait de mal pendant qu’elle dormait.

- Même si tu aurais sans doute préféré te réveiller à côté de quelqu’un d’autre…

Neill eut l’impression que quelque chose à l’intérieur de lui le piquait et il perdit son sourire, mais ce n’était sans doute rien, peut-être un rapide retour de fièvre ou quelque chose dans ce genre là ? Cependant il préféra changer de sujet :

- Tu n’avais pas peur que je profite de la situation ?

Il l’avait fait, un peu. Mais il n’était pas obligé de lui révéler. Puis son geste n’était pas meurtrier, ni mauvais, encore que si ça avait été le cas il s’en serait vanté, tandis que là il préférait se taire.
Encore une fois il ne comprenait pas tout ce qui lui arrivait et en plus il avait l’impression que toutes les informations nouvelles se déversaient en lui un peu comme une cascade, il n’avait pas le temps d’en assimiler une qu’il y en avait dix autres. Difficile de mettre de l’ordre dans ses idées comme ça, surtout qu’en plus d’être complètement paumé avec tout ça, il y avait beaucoup de choses qu’il refusait complètement d’admettre, qu’il fuyait, qu’il barrait au marqueur indélébile.
Son trouble se lisait peut-être dans ses yeux, mais il ne cherchait même pas à se construire un masque, en fait il espérait presque que tout à coup Unity lui donnerait les réponses et les explications, pour qu’il arrête de réfléchir, de se prendre la tête, de se torturer.

- D’ailleurs est ce que tu sais pourquoi je ne l’ai pas vraiment fait ?

Ce n’était pas une question où il pouvait répondre lui, au contraire, il attendait à ce qu’elle, elle ait la solution, comme à un problème incompréhensible où on attend que le prof nous explique tout. Alors à ce moment là on se dirait « mais oui bien sûr » et tout deviendrait moins compliqué.
Unity Violett
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Unity Violett
Mer 8 Sep - 22:50
Neill ne lui répondit pas. Que c'était parce qu'il ne savait pas l'heure ou parce qu'il ne voulait juste pas le lui dire, peu importait, Unity n'avait pas besoin de savoir. Elle était chez elle, de toute façon, elle ne risquait pas d'aller quelque part d'autre. On ne pouvait pas en dire autant de lui mais, d'après ce qu'elle savait de lui, personne ne se risquerait à lui reprocher un quelconque retard. Il avait bien de la chance, ce vicomte, d'une certaine manière.
« Bien dormi ? » : s'enquit-il, et elle s'étonna de voir qu'il s'en souciait.
Enfin, s'y intéressait-il vraiment ? Il n'était pas du genre à faire dans la simple courtoisie juste pour le plaisir d'être poli, il y avait toujours quelque chose derrière. Se faire bien voir, peut-être ? Bon, dans ce cas, il marquait un point, ça fait toujours plaisir quand on voie que quelqu'un se préoccupe de vous. Elle acquiesça, se retenant de lui faire la remarque que, si un jour ses affaires ne marchaient plus, il pourrait toujours se reconvertir en tant que matelas professionnel.
« Tu n’avais pas l’air effrayé de dormir contre moi. » : remarqua-t-il.
Il souriait, et pour la première fois, elle aussi. En voilà une question bien pertinente. Non, il était vrai qu'elle n'avait pas cet air, mais ce serait trop réducteur de dire qu'elle avait toujours trop peur de lui pour oser faire quelque chose d'innovant. Unity était du genre particulièrement imprudent qui s'attirait toujours des ennuis, et qui n'avait même pas conscience de la valeur de leur propre vie - dans le sens où ces personnes ne se rendaient pas compte que la perdre pouvait être terrible. Autrement dit, à moins que cela ne menace ses identités, elle était prête à tout, même à affronter ses terreurs. Mais, elle ne savait pas pourquoi, elle avait su que pour le coup, elle pouvait faire confiance à Neill. Possesseur comme il était, il n'aurait jamais permis que quelqu'un s'approche, il n'aurait pas pu la tuer ou lui faire de mal, pas alors qu'elle était plus ou moins sous sa responsabilité - encore que ce n'était pas ce qu'elle attendait de sa part, elle avait juste voulu qu'il lui serve de matelas.
« Même si tu aurais sans doute préféré te réveiller à côté de quelqu’un d’autre… » : compléta-t-il, et son sourire s'effaça.
Elle comprit avec étonnement que d'une certaine manière, il se sentait blessé de cet amour exclusif qu'elle portait à un autre homme que lui. Pourquoi donc ? il ne l'aimait pas, après tout, et il n'avait pas besoin de ça pour s'incruster dans sa vie. Être le seul à avoir des droits sur elle ? oh, pitié, pas encore cette vieille histoire de jouets et autres. Mais apparemment, cela le dévorait, l'emplissait bien plus que prévu - et même cela faisait peur à Unity. Comment réagirait-il s'il la voyait un jour se promener avec Ryan ? Irait-il jusqu'à le tuer, devant ses yeux, pris d'un trop violent accès de jalousie ? C'était un sujet trop douloureux pour qu'elle y songe en l'instant présent.
« Tu n’avais pas peur que je profite de la situation ? D’ailleurs est ce que tu sais pourquoi je ne l’ai pas vraiment fait ? »
Curieusement, Neill lui-même ne semblait pas avoir l'air de posséder la réponse. Ce regard avide était bien trop éloquent, il voulait savoir mais pataugeait, il ne comprenait pas. Face à ces nouveautés, il avait l'air d'un enfant. Cela dit, pas entièrement : "pas vraiment", ça voulait peut-être dire qu'il avait tenté quelque chose... ?
« C'est dans ces moments-là que je me rends compte à quel point tu peux être jeune. » : murmura Unity en examinant scrupuleusement son visage. Oui, elle lui trouvait un petit quelque chose de juvénile, à ce faciès tant honni. Quel âge avait-il, déjà ? Même pas vingt ans ? Et déjà contaminé par tant de méchanceté, aussi irrécupérable. Quel gâchis.
« Peur que tu en profites ? Oh, si, toujours. Vois-tu, Owen, tu me fais toujours peur, je ne vois pas pourquoi cette fois serait différente. Mais je suis une inconsciente, tu sais - et provoquer le danger, ça peut être très excitant. »
Voilà, c'était dit. Elle espérait qu'il comprendrait ce qu'elle voulait dire par là, parce que c'était l'explication la plus claire qu'elle puisse lui fournir. En parlant d'explication, voilà que le vicomte lui en réclamait une sur son comportement à lui ! comportement qu'elle avait bien du mal à observer vu qu'elle avait passé le temps endormie contre lui. Qu'est-ce qu'il voulait bien pouvoir dire ? qu'est-ce qui pouvait être vrai quelque soit la manière dont il aurait bien profité de la situation ?
« Owen, je pense que toi aussi, tu as peur. »
Ce n'était peut-être pas la meilleure entrée en matière, et certainement pas ce qu'il voulait entendre, mais peu importe, c'était, selon elle, le cas.
« Voyons... tu as l'air complètement paumé. C'est parce que j'apporte des nouveautés, des choses auxquelles tu ne t'attendais pas et tu n'es pas préparé. Ces choses-là, on ne les repousse pas en s'en amusant ou en les ignorant. Il faut les vivre, telles qu'elles se présentent, s'en acclimater, parce que tu es sans armes contre elles. Je pense que tu essaies de te mentir, c'est pour cela que tu refuses comprendre. »
Refuses, précisait-elle, parce que pour elle, ce qu'il ressentait était assez évident. Enfin, ça ne devait pas être tous les jours qu'il devait avoir envie d'être avec quelqu'un. Pauvre vicomte, d'une certaine manière, sa vie devait être bien triste.
« Comme tu as peur de ce que tu ressens, tu as aussi peur de ce que ces choses-là pourraient te faire faire. Profiter de la situation, oui, mais la manière dont tu en as envie t'étonne et tu cherches à tout prix à le réprimer. »
Elle haussa un sourcil interrogateur.
« Je me trompe ? »
Elle le regarda avec une attention toute particulière de professeur se demandant si son élève a compris. D'une certaine manière, ce rôle d'enseignante de la vie à Neill lui plaisait bien. L'idée qu'elle puisse lui montrer qu'il existait autre chose que la terrible existence qu'il menait l'enthousiasmait, lui donnait presque envie d'accepter de le voir un peu plus souvent. Mais pour cela, il fallait qu'il soit un peu plus réceptif à ses leçons. Jusque là, il lui avait assez souvent ri au nez, ce qui n'a rien de bien agréable.
« Alors, très cher, ta fièvre ? s'enquit-elle. Ça va mieux ? »
Lentement, elle approcha la main de son front, histoire qu'il puisse se préparer à son déstabilisant contact. Elle la posa doucement, et fut heureuse de constater qu'elle avait dû tomber. Elle reposa sa main, souriante.
« Alors, c'est bon, tu vas pouvoir partir ? » : plaisanta-t-elle.
Elle rit légèrement, heureuse de voir la tête de Neill. Ça valait vraiment le coup de la sortir.
« Oh, mais non, je disais ça pour rire, fit-elle sincèrement. J'ai cru comprendre que tu avais envie de rester, et je crois que je suis d'accord, pour une fois. »
A cause du coup du "je t'allonge sur moi"...


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Neill Owen
Jeu 9 Sep - 2:06
Recevoir des leçons hein ? La dernière fois qu’on lui avait apprit des choses c’était de 1 à 10 ans. Des cours de piano, des cours de langue, des cours de bienséance, des cours pour être un parfait noble dans un monde de mensonge, pour sourire aux femmes et épouser celle avec la meilleure dot, pour ramener de l’argent à papa. Eh ? Quand on est le deuxième fils, à quoi est ce qu’on peut servir d’autre ? Le premier est important, le premier il succédera à la famille, il portera le meilleur nom, il aura le droit de jouir de l’héritage. De toute façon monsieur Owen ignorait sans doute qu’après Cédric il avait encore un fils, et une fille. Ennuyante celle là d’ailleurs, il faudrait la marier, et céder de l’argent.
Des leçons, beaucoup de leçons, surtout de vie, surtout de mensonges, de trahison, d’envie, de méchanceté et puis surtout de haine.

Après la disparition de sa famille, après s’être retrouvé seul avec Elinor, il avait certes appris d’autres choses, dealer, tuer, et ne pas se faire attraper, construire des réseaux, se choisir des amant(e)s, prostituer des femmes, remplir sa vie du plaisir de la douleur des autres. Mais ça n’avait rien à voir avec les paroles d’Unity maintenant.

- C'est dans ces moments-là que je me rends compte à quel point tu peux être jeune.

Jeune hein ? Il était certes jeune, pas tout à fait un ado, pas tout à fait un adulte, pris entre deux âges sans être placé dans aucun. Et pourtant parfois il se réveillait et avait l’impression d’avoir 90 ans, comme s’il avait vécu aussi longtemps, comme si le fait d’être passé par le pire lui donnait suffisamment de connaissance pour être déjà vieux. A notre époque on dirait sans doute quelque chose comme ça « tu es si jeune et tu as pourtant déjà tellement vécu ».
En oubliant qu’il avait dix neuf ans, vingt à la fin de l’année…

- Peur que tu en profites ? Oh, si, toujours. Vois-tu, Owen, tu me fais toujours peur, je ne vois pas pourquoi cette fois serait différente. Mais je suis une inconsciente, tu sais - et provoquer le danger, ça peut être très excitant.

Comme il savait de quoi elle parlait, le danger il adorait tellement ça, il jouait bien avec le feu pour cette raison d’ailleurs. Le danger c’était la preuve qu’on était vivant en frôlant la mort, c’était se jouer de la faucheuse, rire de la voir furieuse, de la voir s’approcher et nous rater. Enivrant, encore plus que l’alcool. Excitant oui, voilà, elle l’avait dit.
Quelle inconscience, d’un côté comme de l’autre.
Ce que Neill ignorait, c’est que parfois le danger ne provoquait pas la mort, mais d’autres choses…

- Owen, je pense que toi aussi, tu as peur.

Peur… Il ne devait pas être effrayé, il devait faire face aux choses et détruire celles qui lui déplaisent. La peur c’était pour ceux qui restaient perdus dans leur trou et n’en sortent jamais.

- Voyons... tu as l'air complètement paumé. C'est parce que j'apporte des nouveautés, des choses auxquelles tu ne t'attendais pas et tu n'es pas préparé. Ces choses-là, on ne les repousse pas en s'en amusant ou en les ignorant. Il faut les vivre, telles qu'elles se présentent, s'en acclimater, parce que tu es sans armes contre elles. Je pense que tu essaies de te mentir, c'est pour cela que tu refuses comprendre. Comme tu as peur de ce que tu ressens, tu as aussi peur de ce que ces choses-là pourraient te faire faire. Profiter de la situation, oui, mais la manière dont tu en as envie t'étonne et tu cherches à tout prix à le réprimer.

Comment pouvait-elle savoir ? Arrivait-elle à lire en lui ? Il avait l’impression qu’elle était entrée dans sa tête et c’était assez désagréable, mais en même temps… Bizarrement plaisant. Comme si, lui qui était si lunatique, si incompréhensible, si changeant, comme si quelqu’un réussissait à comprendre quelque chose chez lui.

- Je me trompe ?

Non. Il hocha donc la tête négativement. Elle avait tellement raison, il se mentait, il s’aveuglait, parce qu’il avait… Peur. Il ne voulait pas, il refusait ce qui était entrain de lui arriver, c’est pour cette raison qu’il n’arrivait pas à le comprendre. C’est comme avoir la solution devant soit mais refuser de la regarder.
Qu’arriverait-il s’il y jetait un œil, s’il comprenait ? S’il admettait ? Il était persuadé qu’il allait détester cela. Qu’il le haïrait même.
Il avait aussi peur, peur de ne pas savoir le contrôler, peur de se faire avoir et de sombrer.
Puis aussi, il avait peur de la douleur que ça pourrait provoquer.
Pourtant, la douleur, ça l’effrayait pas normalement, il se fichait bien d’être tué, même si on le torturait avant, et il s’était déjà reçu des coups en riant. Mais tout ça c’était physique. Mentalement il vivait très bien, avec joie, bonheur, et amusement, il ne voulait pas que ça change.

- Alors, très cher, ta fièvre ? Ça va mieux ?

Neill aurait voulu tout à coup être très très chaud, il chercha à invoquer des sorts alors que la main s’approchait de son front, mais finalement le verdict retomba, il allait très bien.

- Alors, c'est bon, tu vas pouvoir partir ?

Elle l’avait dit en plaisantant, mais… Il n’avait pu rien à faire ici de toute façon, n’est ce pas ? A part cette maudite envie bien sûr de rester. Bref, on peut dire qu’il fit une mine plutôt boudeuse, mais trop heureux de l’entendre rire pour la garder longtemps, surtout qu’elle ajouta derrière :

- Oh, mais non, je disais ça pour rire. J'ai cru comprendre que tu avais envie de rester, et je crois que je suis d'accord, pour une fois.

Neill retrouva son sourire instantanément. Bon sang il avait vraiment un grave problème. Si seulement il pouvait encore avoir de la fièvre, il pourrait mettre ça sur son compte. Il n’avait qu’à faire semblant que c’était encore le cas, que c’était les résidus d’une maladie déjà morte.

- Je deviens trop faible quand je suis avec toi.

Totale vérité.

- Pour n’importe quelle autre femme j’aurais trouvé les mots à dire, les gestes à faire, et elles seraient tombées directement folles amoureuses de moi, prêtes à tout quitter pour moi.

Cela arrivait souvent, et elles étaient vite désillusionnées quand après avoir tout donné et tout perdu pour lui, il les laissait tomber.

- Mais pas avec toi. En même temps je ne crois pas que c’est ce que je veux. Si je savais ce que j’attendais de toi, je pourrais agir de manière à l’avoir. C’est sans doute cela le problème, je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais plus ce que je veux…

Ses doigts hésitants se relevèrent et avancèrent vers Unity, quasiment tremblant, puis alors qu’ils allaient toucher sa joue, il referma le poing et le recula. S’empêchant de faire ce geste, par peur, par hésitation, par incertitude. Puis il détourna les yeux, et regarda le plafond, puis souffla presque sans s’en rendre compte, juste pour lui-même :

- Ça serait plus simple, si tu t’étais contentée de ne rester qu’un jouet pour moi.
Unity Violett
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A la Tamise & chez Unity [pv Unity]

Unity Violett
Jeu 9 Sep - 22:44
Quel curieux effet que produisaient ces quelques mots d'accord sur Neill ! Avec quelle vitesse cette mine boudeuse se transforma en un éclatant sourire ! Au fond, pour cette fois, il n'avait rien de lunatique. Quand il s'agissait d'elle, de la voir, il pouvait se montrer bien prévisible. Et puis, pour Unity, il y avait toujours le plaisir de faire plaisir, l'impression de faire un effort qui en valait peut-être la peine. Les personnes capables de tendre la main à un ennemi sont rares et précieuses. Par un curieux hasard, Unity se retrouvait soudainement dotée de cette capacité. Soudainement ? non, mais c'était peut-être un enchaînement de facteurs qui conduisait à cette décision. Le sauvetage inattendu de Neill, ses aveux, embêter Ringalls... et puis bien sûr, ce qu'il allait avouer à l'instant.
« Je deviens trop faible quand je suis avec toi. »
Sa faiblesse face à elle. Cela aussi, c'était un élément déterminant. Il perdait ses moyens, ce qui était la meilleure ouverture qu'elle puisse trouver pour lui ouvrir les yeux. Et puis, cela impliquait une position de force qui, même si elle ne s'en réjouissait pas et qu'elle n'en profitait pas, devait sans doute paraître bien nouveau à Neill. Et surtout, au moins, elle n'était pas la seule à se sentir impuissante face à lui. Ça au moins, c'était un avantage.
« Pour n’importe quelle autre femme j’aurais trouvé les mots à dire, les gestes à faire, et elles seraient tombées directement folles amoureuses de moi, prêtes à tout quitter pour moi. Mais pas avec toi. »
C'était bien justement qu'il aborde ce point, parce que cela faisait partie de ces choses qu'elle lui reprochait. Ne pas savoir comment s'y prendre : elle ne demandait pas à ce qu'il la manipule, non, mais puisqu'il était décidé à s'incruster dans sa vie, elle trouvait cela bien plus agréable s'il faisait preuve d'un minimum de respect envers elle et son entourage. Les mots à dire ? tous, du moment qu'ils étaient pensés. Les gestes à faire ? certainement pas la jeter par terre, non, un peu de douceur était bienvenue. Ce qui changeait, avec Unity, c'était que la jeune femme était une tête brûlée. Elle n'avait rien fait comme on lui avait dit de faire, avait plaqué la vie confortable et le bel avenir morne qu'on lui promettait pour exercer sa passion et se sentir plus libre. Méfiante, elle connaissait plus le monde que celles qui s'extasiaient devant les belles paroles et les actes glorieux sans se soucier de ce qu'il y avait derrière. Unity, on la séduisait autrement, par sa sincérité notamment, et son respect. Le problème avec Neill, c'était que cela clochait forcément sur un des deux points.
« En même temps je ne crois pas que c’est ce que je veux. Si je savais ce que j’attendais de toi, je pourrais agir de manière à l’avoir. C’est sans doute cela le problème, je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais plus ce que je veux… »
Oui, mais là, elle ne pouvait plus l'aider. Elle ne s'était pas suffisamment plongée dans la tête d'un génie du mal pour tout comprendre. Notamment, elle ne connaissait pas la réponse à la fameuse question : pourquoi voulait-il la fréquenter ? Pourquoi devenait-il fou quand elle le touchait ? C'était bien trop compliqué pour qu'une personne extérieure s'en mêle. C'était son problème à lui, c'était à lui de se débrouiller.
Il avança lentement la main vers sa joue, initiative qui étonna la détective, qui se figea de stupeur, les yeux rivés sur ses doigts qui s'approchaient de son visage. Et puis, au dernier moment, il se ravisa. Elle ne sut dire ce qu'elle en ressentit, déception, offense ou au contre grand soulagement ? Trop embrouillé pour y déceler une émotion particulière.
« Ça serait plus simple, si tu t’étais contentée de ne rester qu’un jouet pour moi. »
Elle le regarda avec un drôle d'air, comme s'il venait de lui pousser un troisième œil sur le front. Déjà qu'il l'avait épatée avec cette tentative de contact, mais là... elle était complètement abasourdie, à tel point qu'elle se sentit bête de le dévisager avec une telle insistance. Là, c'était elle qui pataugeait. Qu'est-ce qu'il voulait bien dire ? Encore un mensonge, ou fallait-il estimer qu'il lui disait la vérité, vu que c'était ce qu'il faisait depuis tout à l'heure ? D'ailleurs, était-elle bien réveillée... ? Bon, apparemment oui. C'était autre chose. Et puis, en plus d'être extrêmement déstabilisante, la révélation lui faisait peur. Si elle était plus qu'un jouet, qu'est-ce qu'elle était exactement ?
« Euh... tu es sûr de ne pas trouver les bons mots ? chuchota-t-elle d'une voix troublée. Tu ne pouvais pas faire mieux... »
L'ébranlement se lisait clairement sur son visage, mais elle ne fit pas le moindre effort pour le cacher. Parce que visiblement, il ne niait pas, il n'était pas en train de lui sortir "Surprise ! je t'ai bien eue, si tu pouvais voir ta tête, ah ah ah !", non, il n'avait pas l'air de plaisanter.
« Attends, tu es sérieux ? s'exclama-t-elle soudain. Tu veux dire que... ? »
Et soudainement, elle fit quelque chose auquel il ne devait sans doute pas s'attendre, et qu'elle n'avait pas réfléchi. Elle lui balança son poing en pleine figure et le regarda avec colère.
« Non, mais ça va pas la tête ? Et tu me caches quelque chose d'aussi important ? Bon sang, Owen, j'avais demandé de l'honnêteté ! »
Serrant les dents, encore furieuse et incroyablement triste, elle se redressa et s'assit, certes toujours installée sur lui, mais bon, il n'avait qu'à ne pas occuper tout l'espace du canapé. Elle se prit la tête entre les mains, murmurant de façon répétitive "C'est pas vrai... c'est pas vrai...", pleurant presque. Qu'est-ce qu'il voyait en elle, alors ? Quoi donc ? Qu'est-ce qu'il lui voulait, si ce n'était pas que ça ? Elle se sentait soudain beaucoup trop vulnérable, idiote même d'avoir cherché à s'endormir contre lui. Mais de quoi avait-elle l'air ? qu'est-ce qu'il avait bien pu en penser ? Bizarrement, en dehors du reproche principal, elle était surtout remontée contre elle, contre son aveuglement qui l'avait empêché de le remarquer. Bon, certes, elle n'était pas experte en jouets et autres relations de ce type, mais quand même...
« Mais qu'est-ce que tu as cru, Owen ? Que ça me ferait plaisir de penser que je ne serais jamais rien d'autre ? Est-ce que tu sais seulement ce qu'on peut ressentir ? »
Lentement, elle essaya de se calmer, respirant profondément pour chasser toute cette rage et tous ces doutes. Le vide... oui, le vide pouvait l'aider à reprendre ses esprits et à analyser la situation. Les sentiments peuvent être néfastes et obscurcirent le jugement, surtout sur une scène de crime. Alors le vide aidait. Elle le sentit l'investir, balayant de sa tiédeur neutre les effluves brûlantes de la colère, les pointes glacées de la peur. Elle se sentait mieux... maintenant, prête à affronter Neill ? Il ne fallait pas exagérer. Mais pourtant, il était là, juste à côté, juste contre elle, il le faudrait bien.
« Owen, comment peux-tu être si cruel ? demanda-t-elle. Ça te plaît donc tant que ça, de faire souffrir les gens ? »


Neill Owen
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Neill Owen
Ven 10 Sep - 0:39
Ne s’étant pas exactement rendu compte de ce qu’il avait dit, il ne comprit pas immédiatement pourquoi soudainement Unity le regardait avec cet air abasourdi et fixement. Quoi ? Un bouton venait de lui pousser ? Et puis il réfléchit quelques secondes avant de comprendre qu’il venait d’avouer à voix haute (certes doucement mais bon) qu’il ne la voyait pas que comme un jouet. Oups.

- Euh... tu es sûr de ne pas trouver les bons mots ? Tu ne pouvais pas faire mieux...

Bien sûr, évidemment, il savait qu’un tel truc la toucherait un minimum, mais Neill n’avait pas eut envie de lui dire, parce que c’était trop facile, parce que ça l’énervait aussi dans le fond, parce que sans compter sa sœur, c’était la première fois qu’il voyait une personne pour ce qu’elle était et pas seulement comme il le voulait, comme un jouet amusant.

- Attends, tu es sérieux ?

Hélas.

- Tu veux dire que... ?

Dire que quoi ? Il n’eut pas la fin de la phrase, mais à la place se reçut un coup de poing de la part d’Unity. Quoi ? Voilà qu’il lui disait un truc qui aurait dut lui faire plaisir (même si ça lui avait échappé et que ce n’était pas vraiment volontaire), et il se recevait un coup pour ça. Il posa sa main sur sa joue ébahit, et même pas énervé. (Bien sûr inutile de préciser que n’importe qui d’autre n’aurait pas eut le temps de se plaindre après cela).
Elle par contre paraissait vraiment en colère :

- Non, mais ça va pas la tête ? Et tu me caches quelque chose d'aussi important ? Bon sang, Owen, j'avais demandé de l'honnêteté !

Eh ! Oh ! Du calme hein, Neill était loin d’être une personne honnête, et ce n’était pas parce que la demoiselle lui demandait que tout à coup il allait tout lui balancer, certes elle était sa dépendance, mais il n’allait pas changer du jour au lendemain non plus. Et d’ailleurs il n’avait absolument pas envie de changer, s’il était un minimum sincère avec elle c’était juste pour qu’il puisse rester un peu plus longtemps.

Elle se redressa et Neill ressentit tout son poids à nouveau, mais il resta immobile, la regardant, ne comprenant vraiment pas sa réaction, elle prenait sa tête dans ses mains, murmurait sans arrêt c’est pas vrai, il lui paraissait même qu’elle était sur le point de pleurer.

- Mais qu'est-ce que tu as cru, Owen ? Que ça me ferait plaisir de penser que je ne serais jamais rien d'autre ? Est-ce que tu sais seulement ce qu'on peut ressentir ?

Pour répondre, il le savait oui. Il n’avait jamais été autre chose pour ses parents et son frère, un jouet dont on ne voulait pas et qu’on laisse dans un coin de chambre, laissant d’autres que nous s’en occuper. Mais il s’en fichait, « on était toujours le jouet de quelqu’un », quelque chose comme ça. Le plus important c’était de s’en rendre compte, de changer les règles et de devenir le maître du jeu.
Et puis s’il pensait bien que savoir qu’elle n’était pas qu’un jouet lui ferait plaisir, dans un sens il n’imaginait pas que c’était si important. Il restait persuadé qu’elle le méprisait, malgré tout, qu’elle avait eut des gestes bizarres, des façons d’agir étrange, mais que la haine ne disparaissait pas si facilement, et que ce n’était pas si important de ce que pensait Neill, de comment il la voyait, que ça n’avait pas de réel effet sur sa vie. Que la seule chose qu’elle désirait vraiment c’est qu’il puisse disparaître et la laisser tranquille.
Et voilà qu’en fait elle en souffrait, d’être le jouet de Neill, que dans un sens elle révélait vouloir être plus. Et bien c’était fait, elle était plus. Félicitation.

Doucement elle se calma et finit par demander :

- Owen, comment peux-tu être si cruel ? Ça te plaît donc tant que ça, de faire souffrir les gens ?

Neill sourit méchamment et répondit immédiatement, sans réfléchir :

- Bien sûr que oui.

Il aimait ça, il adorait ça, une passion, un plaisir, un véritable bonheur que de voir le visage des autres déformés par la peur, la tristesse, la supplication et tous ces sentiments qu’il faisait naître même chez les plus courageux.

- N’oublie pas qui je suis. Je trouve ça tellement drôle de faire souffrir les autres, de les voir regretter tout ce qu’on détruit chez eux, de prier pour qu’on les laisse tranquille, de se demander pourquoi eux, ça me donne envie de recommencer et de faire encore plus mal.

Le visage de Neill reflétait sa joie méchante, sa cruauté, ses désirs de douleurs, ses envie de destructions.

- Les autres sont comme des marionnettes, et il suffit que tu casses un de leur fil pour qu’ils dépérissent. Et si tu coupes tout, alors ils plongent dans le désespoir. En fait, si tu finis par enlever à quelqu’un toutes les choses qu’il aime, c’est lui-même qui finira par te supplier pour l’achever. C’est marrant, ceux là j’ai tendance à les laisser en vie, c’est plus drôle.

Rire moqueur, rire cruel. Neill pendant un instant a l’impression de se retrouver et se sent rassuré, bien sûr voilà ce qu’il était, voilà ce qu’il préférait, ce n’était pas Unity qui allait soudainement le faire changer d’avis.

Ainsi soulagé il se redressa doucement, se tenant sur ses coudes, levant sa tête :

- Tu viens de me rassurer, pendant un moment j’ai cru que je m’étais perdu. Mais finalement, je peux être plus ou moins honnête avec toi et rester le même. C’est agréable à savoir.

Sachant cela, il se tortura un peu moins à l’intérieur, chercha moins à comprendre ce qui lui arrivait, et se dit que quoi qu’il se passait ce n’était sans doute pas bien grave (sans doute que c’était une grosse erreur pour lui mais tant pis).

Il redevint sérieux et revint sur un autre sujet :

- Je ne pensais pas que tu faisais à ce point attention de comment je te voyais, je pensais que ça n’avait aucune importance puisque tu ne m’aimes pas. Mais Unity si tu veux tout savoir oui j’avoue tu n’es plus simplement un jouet, je ne sais pas vraiment comment le dire, mais je crois que c’est comme si j’étais dans un manège géant remplis de poupées partout. Que j’ai tellement l’habitude d’en voir que je t’ai pris pour un jouet aussi, mais que finalement je me suis rendu compte que toi aussi t’étais une personne. Une vraie personne.

Puis doucement il ajouta :

- Je ne sais pas trop ce que ça apporte, et où ça va m’emmener.

Et la regardant fixement, la voix pleine de sincérités il lança :

- Mais comme toi tu es différente pour moi, ça ne me fait pas plaisir de te voir souffrir.
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