C'était grand, c'était froid. Un endroit où les voix résonnaient, un endroit où des voix semblaient s'élever vers les cieux. L'abbaye de Westminster, c'était ici que le jeune Comte se trouvait se tenant debout devant une iconographie représentant des anges. Il était venu en ce lieu accompagné de son majordome uniquement. Il était venu ici parce que jadis sa mère y allait tous les dimanche et qu'aujourd'hui était un jour spécial pour le garçon. Il ferma les yeux et un sourire en coin se dessina sur son visage, tandis qu'il tournait le dos à la peinture. Madame Vladmir était très croyante et l'abbé la connaissait bien, elle faisait des donations à chaque messes. Il marchait dans la grande allée lorsqu'un homme l'interpella, il était plutôt bien enrobé et portait une soutane de couleure vert pâle. Son visage était rosé, son nez épaté et ses yeux enfoncé en arrière.

- Alexiev comment allez-vous ?

Le gamin se tourna vers la voix, la reconnaissant et vit l'homme. Il fit une révérence poli tandis qu'il s'en approchait.

 - Mon père. 

L'abbé posa ses deux mains sur les épaules du jeune Comte, ce qui lui arracha un frisson de dégout qu'il ne montra pas.

 - Je vais bien merci.

L'homme d'église était souriant mais, le garçon n'aimait pas ce genre de sourire. C'était d'après lui un sourire hypocrite qui ne servait à rien. L'homme avait ignoré superbement d'ailleurs ce pauvre Edmond, qui n'était pour cet homme qu'un simple domestique sans valeurs.

- Comment vont vos frères et votre père ?

 - Ils vont bien. 

Alexiev remarqua ensuite un autre regard dans les yeux de l'abbé, un regard qui ne lui plu pas.

 - Et Ellyan ? Cela fait un petit moment qu'elle n'est plus venue. Va t-elle bien au moins ?

 - Oui, elle va bien. Elle étudie beaucoup. 

 - Bien bien. C'est que je m'inquiète de ne plus vous voir tous. 

Alex le regarda dans les yeux sans rien dire .

 * C'est surtout que ma mère n'est plus là pour te donner de l'argent....*  

L'abbé enleva ses mains et ajouta toujours avec ce même sourire dégoutant :

  - Vous transmettrez mon bonjour à votre famille et dites à votre père que je viendrai lui rendre visite au manoir.

Alex acquiesça de la tête et répondit : 

 - Je n'oublierai pas. 

 - Bien bien 

Sur ces paroles l'homme lui tourna le dos et s'éloigna. Le jeune Comte le suivi du regard avec une légère grimace puis fit volte-face aussi pour se diriger vers la sortie.

 - Cet homme me dégoûte...

Edmond le regarda mais, ne répondit rien. C'est alors que le majordome vit deux personnes, une jeune femme qu'il reconnu vite et un homme, qu'il reconnu aussi. Il s'agissait d'Amber White et d'un membre de la famille royale. Le majordome se pencha un peu vers le garçon et lui dit en un chuchotement :

 - Monsieur, il me semble qu'il y est ici deux personnes que vous devriez aller saluer.

Alexiev le regarda, puis regarda dans la direction qu'il lui montra discrètement. Il vit alors Amber puis l'autre homme et demandât :

- Pourquoi devrais-je aller les saluer ?

- Hé bien monsieur, il s'agit pour la première personne d'un des membres de la famille Royal, Charles De Leiningen. Il serait courtois je pense, d'aller le voir. Quant à Miss Amber, cela serait une grande marque de politesse.

-Ah...Oui tu as raison, allons-y.

Il se dirigea donc vers les deux, qui n'étaient pas si loin l'un de l'autre et fit une révérence pour les saluer. Il s'adressa en premier au membre de la famille royale et dit :

- Pardonnez-moi de vous déranger votre altesse. Je n'ai pu m'empêcher de venir vous saluer lorsque je vous ais vu.

Oh que c'était mielleux ! Oh que c'était pompeux ! En fait ce n'était pas du tout dans le caractère du garçon d'être ainsi mais, que voulez-vous en présence d'une telle personnalité il fallait avoir quelques notions de savoir être. Et ses notions Alexiev les avaient de part sa mère. Il se tourna ensuite vers Amber et la salua aussi, poliment mais, sans ces mielleries.

Encore quelques pas discret et il aurait enfin ouvert la porte d’entrée du palais pour se faufiler dehors sans éveiller les moindres soupçons. Plus que quelques micro secondes a tenir, attention, personne a droite, personne a gauche, on peut y aller. En trois bonds Charles avait traversé le somptueux hall pour se planquer derrière une plante verte. Un large sourire éclaira son visage, il remonta sa paire de lunette avant d’écarter quelques feuilles, c’est bon il avait la voie libre, aucuns gêneurs a l’horizon. Vous vous demandez sans doute pourquoi cette personne si importante était obligé de se terrer comme un voleur, et bien en fait la réponse est toute simple. Ces derniers temps les membres de la famille royale ne pouvait sortir sans une dizaine de garde du corps en plus de leur garde personnelle. A se demander si Charles avait encore le droit de se balader dans le palais sans une armée derrière lui. Oui mais voilà aujourd’hui Charles avait envie d’un peu de solitude, il n’aimait pas être collé en permanence, sans doute une conséquence de son enfance solitaire. Quoi qu’il en soit il était sur le point de réussir son « évasion », il avait déjà la main sur la poignée, c’est a peine s’il se retenait de rire.

-Majesté. Puis je savoir ou vous comptiez aller ?

Raté. Son beau sourire disparut pour laisser place a ce rictus qu’il arborait en permanence. Demi hautain, demi sarcastique. Il se retourna lentement pour faire face a celui qui l’avait surpris de la sorte. Son domestique personnel. Satané manie qu’il avait de le coller partout celui là…

-Je comptais me rendre en ville aujourd’hui, ma sœur n’a pas besoin de moi et je sens que je vais devenir claustrophobe si je reste ne serait ce qu’une minute de plus dans le palais. Il n’est pas utile de déranger la garde, ce ne sera l’affaire que d’une petite heure.

-Sa majesté sait pourtant que je me dois de demander une escorte pour elle afin de veiller à sa sécurité.

-Allons, soyez aimable et serviable…me demandez rien pour moi. Laissez ses pauvres hommes prendre soin de la reine. Un peu de marche me ferra le plus grand et je compte me rendre dans l’abbaye de Westiminster afin d’y faire quelques recherche et sans doute prier un peu. Vous voyez ? Rien de bien dangereux.

-Que sa majesté me permette au moins de demander pour elle son coche afin qu’elle ne rende pas a pied.

-Enfin, je sais encore marcher et je…

-Les rues peuvent être sales.

-En fait vous avez raison faites le donc venir.

Et c’est donc non sans mal que Charles parvint a quitter le palais, sans oublier qu’il dut promettre d’être rentrer avant la nuit. C’est un monde ça ! Depuis quand devait il faire des pieds et des mains pour aller prendre l’air ? Les gens devenaient parano de nos jours. Enfin le plus important était sa destination, qu’i atteignit quelques minutes plus tard. C’était vraiment une très jolie abbaye. Un lieu de calme ou beaucoup de gens venaient pour oublier les malheurs de leurs vies. Il ne put s’empêcher que son père aurait aimé cet endroit, s’il avait eu la chance de le voir. Il poussa un soupir et descendit lestement une fois que le cocher eut ouvert la porte puis il s’engouffra dans l’immense bâtisse. Le silence religieux le surprit un peu, au palais les bruits de pas des serviteurs ou des conversations mondaines rythmaient les journées du jeune prince. Il resta donc dans un coin, alluma un cierge pour ne pas être en reste et eut une brève pensée pour son père. Déprimé ? Lui ? En aucune façon. Son optimiste était a l’épreuve des pires calamités, comme il l’avait prouvé a maintes reprises. Une présence dans son dos le fit se retourner juste a temps pour voir un duo se diriger vers lui, ainsi qu’une jeune fille a coté de lui, décidemment il y avait du monde dans cette église. Celui qui lui semblait être un jeune membre de l’aristocratie fit une révérence à laquelle il répondit par un hochement de tête. Et gratifia d’un sourire l’homme qui se tenait derrière lui, le majordome sans doute…décidemment ils étaient partout.

-Vous ne me dérangez absolument pas, il est toujours agréable d’avoir de la compagnie.

Il jeta un coup d’œil a la jeune femme qui se tenait a quelques mètres seulement de lui. Elle par contre il ne pouvait dire ce qu’elle était. Mais le jeune homme semblait la connaitre. Il repoussa sa paire de lunette sur son nez, ce n’était pas le moment de les faire tomber.

Moi, des fois, c'est totalement sans raison que je me balade. Là, j'avais envie de me dégourdir les jambes. Mais pour aller où, allez savoir. En fait, j'ai fermé les yeux devant une carte de Londres, et j'ai jeté un caillou dessus. C'est con, c'est tombé sur l'Abbaye. J'ai horreur des Lieux Saints, c'est plein de gens qui te sortent des "Aimez vous les uns les autres" et des "Le fruit de vos Entrailles est béni". Moi, j'ai pas de fruit des entrailles, alors ça me sert à rien. Mais bon, comme on dit, "Alea Jacta Est" (et oui, j'ai des notions de Latin, avouez, vous êtes jaloux), alors je dois y aller. J'y rencontrerai peut-être des gens intéressants. Ou pas, qui sait ?

Bon, toujours est-il, je me balade dans les rues jusqu'à arriver à l'Abbaye. C'est sympa, c'est plutôt joli, mais voir des hommes en robe, qu'on appelle ça soutane ou non, je trouverai toujours ça ridicule. Après, c'est mon avis personnel, mais je pense que beaucoup de gens partagent le même avis que moi. Non mais, ils peuvent pas porter des pantalons comme tout le monde ? Comme les religieuses, elle cachent tout, même les cheveux, c'est débile, les jambes, elles sont là pour qu'on les voit, pas pour qu'on les cache avec des affreux rideaux noirs et gris, sous prétexte que c'est pour Dieu !

Donc, j'arrive dans l'Abbaye. Et qui je vois ? Alexiev Vladimir ! Je pensais pas du tout le revoir un jour, ce gamin, sauf peut-être à l'anniversaire d'Ellyan où j'ai été conviée de force (quoique j'ai pas vraiment eu envie de refuser l'invitation). C'est con, il est mignon ce gamin, mais il a que quinze ans, donc sexuellement il est pas vraiment utilisable... Peut-être le grand à côté de lui ? Il paraît noble, je l'ai jamais vu. Je me demande bien qui c'est. Il a des lunettes et un air supérieur, il doit être haut placé. Mais j'en sais rien, donc je me tais.

*Alexiev Vladimir ! Ca va ? Ca faisait longtemps !*

Je l'ai tutoyé, je sais, mais je vais pas me mettre à vouvoyer les gens non plus, je suis pas Wendy ! Et puis j'ai pas chuchoté. Han la la ! Mais déjà que je considère que ce bâtiment est plus un assemblage de pierres qu'un lieu Saint, je vais pas en plus ne pas profiter de la magnifique acoustique qu'il y a, et qui peut faire en sorte qu'on m'entende à l'autre bout de l'Abbaye aussi bien que si on était à côté de moi ! C'est comme dans une falaise. Vous vous êtes jamais amusés à faire ça, rien que pour entendre votre écho, alors que c'est parfaitement inutile ? Si, hein ?... Je le savais !

Puis je me tourne vers l'échalas. Il parle avec le gamin, alors la moindre des choses c'est d'y dire un petit bonjour. Ou pas. Enfin, faire comme s'il existait, alors qu'en fait, on s'en fout royalement. Mais trève de salamalecs, que j'ai toujours autant de mal à écrire, je toujours tendance à l'écrire Salamèche, et c'est le comble dans un rp avec un représentant de la magnifique série Pokémon ! Comment ça, c'est du hors sujet, et je suis pas censée le savoir ? Bah oui, Amber, arrête de dire n'importe quoi, les gens s'en foutent. Mais non, ils s'en foutent pas d'abord, et puis tu fais bien du hors sujet dans tes sujets avec Tyna Lou, j'ai bien le droit d'en faire dans les miens ! Oui mais nan, là c'est pas pareil... Bah si ! Et toc !

*T'es qui en fait*

Alors là, chapeau Amber. Tu voulais ressembler à Tyna Lou, bah moi je l'aurai pas fait mieux. Maaaiis euh ! Ah non mais là, on dirait que tu l'as fait exprès ! Ben... Un p'tit peu, d'accord... Mais j'ai le droit ! C'est copyright, et en plus, c'est moi qui ai les droits ! Alors je fais ce que je veux ! Bon, d'accord... Toujours est-il que si tu savais que tu parles au frère de la Reine, tu ferais moins la maligne ! Mais je dis ce que je veux ! Bon okay... Je crois que j'aurai jamais raison avec Amber... Tu l'as dit !

Après cette petite démonstration de ma schizophrénie naissante, je me retourne vers Alexiev. Je lui fais un grand sourire. Pour une fois qu'on se rencontre pas alors que je suis à moitié à poil, ça change ! Mais les pierres, c'est froid, et puis je peux me faire virer de là si j'enlève ma robe. Alors je vais rien risquer. Trop dangereux.

Des gens allaient et venaient dans le grand hall, regardant parfois le trio avec une certaine curiosité dans le regard ou envie de se joindre à la conversation. Alex les suivaient du regard sans émotions, parfois il en voyait même qui le regardait et qui avaient un léger mouvement de recul. Leur faisait-il peur à ce point ? En tous les cas le prince n'avait pas l'air dérangé par la venu du petit Comte, il porta le regard vers Amber et répondit :

 - Je vais bien et vous Amber ? 

Il se remémora le jour du pique-nique, qui remontait à loin maintenant.

 - Effectivement, cela faisait un petit moment. 

Alexiev fût quelque peu surpris du ton qu'elle venait d'avoir et la façon dont elle s'était adressée au prince. Mais, en y pensant c'était Amber, une jeune femme pas gênée pour un sous. Puis portant à nouveau le regard sur le prince il dit :

 - Je suis étonné de voir une personne telle que vous sans garde du corps. Habituellement les personnes de votre rang sont entourés en permanence n'est-ce pas ?

Oui cela surprenait le jeune Comte de voir un membre de la famille royale ainsi seul, bien qu'il n'en avait encore jamais vu en personne. Il s'adressa ensuite à Amber :

 - Je ne pensais pas que vous appréciez ce genre d'endroit. En fait je ne pensais pas vous revoir avant l'anniversaire de ma soeur. Finalement Londres est plus petit qu'on pourrait le penser.

Il devrait sortit plus souvent du palais, ou du moins prétexter des rendez vous pour aller faire un tour dehors. De une ça lui ferait du bien de prendre un peu l’air, et de deux cela éviterait son étonnement face a certaine personne, a leur façon de parler en tout cas, car des demoiselles il en avait déjà vu, non mais ! Hum hum dans les cas le voila maintenant en présence de deux personnes, et on dit que les églises sont désertes…ben voyons. Tout le monde voulait prier aujourd’hui ou c’était juste une mode ? Ce serait étonnant. Parce qu’a part pour les prières et peut être des rendez vous avec un confesseur pour parler des amours interdits Charles ne voyait pas l’intérêt de ses bâtiments. Ha si, les vitraux sont très jolis. Mais ou avait il encore la tête ? Revenez sur terre majesté et pensez a répondre a vos interlocuteur, du moins a cette jeune fille. Mais comment dire, il n’avait guère l’habitude de se présenter, la plupart des gens savaient qui il était et les autres…et bien il se renseignait avant. C’est a ça notamment que lui servait son domestique, a lui remettre en mémoire les noms des hauts dignitaires. Mais il n’était pas là, pour une fois c’est regrettable. Moui mais c’est bien lui qui lui avait demandé de rester au palais…Idiot.

Allez on se reprend, on oubli ses angoisses passagères. On sourit, voila, pas trop plus hein ! On prend une inspiration et on se détend un peu, on n’est pas à une soirée de gala avec trente six convives qui veulent tous vous serrer la main en même temps, on est dans une église avec deux inconnus, ou presque, l’un est un jeune Lord et l’autre…hé bien…de toute évidence une jeune fille du peuple pour être poli, on dit pas pauvre ça fait mauvais genre, trop snob, et on est pas snob hein Charles ? On peut y arriver, ce n’est pas une épreuve de force ou une question de vie ou de mort, on se contente d’être soi même. Mais là je crois que je pars dans tous les sens et il est temps de revenir sur terre.
-Hum…Je suis le prince Charles de Leiningen. Ravie de vous rencontrer mademoiselle.

Stop. Très bien. On se s’étale pas non plus et on ne récite pas son arbre généalogique, remarque y en a qui aime le faire, mais cela vire en un long monologue qui endort son auditoire. Et dis moi Charles tu ne veux pas endormir tout le monde n’est-ce pas ? Non bien sur que non enfin ! Tu es déjà tout content de parler a des personnes autres que des domestiques coincés et des hauts dignitaires qui ne savent pas ce qu’est un sourire. Et voila que je m’égare encore…hop hop hop reviens donc par ici.

-Il est vrai que ces derniers temps ma famille se cloitre dans le palais avec interdiction d’en sortir sans une douzaine de garde du corps. Mais je crois que le fait de me promener de la sorte, seul et sans la moindre escorte, n’altère en rien ma sécurité. Je suis plus inquiet concernant la tranquillité de vie du reste de la population.

Oui et puis si jamais il venait des envies à une personne malhonnête de venir chercher des ennuis a notre petit prince ce dernier aurait tôt fait de la changer en pierre…pour toujours. Ou pour une heure va savoir. Dans tout les cas il n’était pas en danger. Avec un petit sourire Charles remonta ses lunettes sur son nez, précaution inutile puisqu’elle n’avaient pas bougé depuis tout a l’heure, mais c’était devenu une sorte de reflexe chez lui.