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Maxence Gabriel
Ancien gamin des rues
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Les courses, travail très éprouvant [Libre]

Maxence Gabriel
Ven 27 Aoû - 23:48
Mais Wendy ne répondit pas tout de suite à sa question. Cela cachait quelque chose. Et puis, là, elle se décida à faire la révélation qui devait tout changer.
« Il faut que je t'avoue quelque chose. »
Maxence releva la tête, curieux, et soudain un peu anxieux. Quoi ? faisait-elle comme lui, lui avait-elle menti ? Pis, l'avait-elle manipulé ? Il sentit son cœur battre à tout rompre.
« Si j'ai été sincère depuis le début, je ne t'ai pas dit quelque chose d'important, qui aurait peut-être changé notre relation. Vois-tu, je possède une pierre. »
Une pierre ? Mais qu'est-ce que cela changeait ? Bon, lui n'en avait pas, et alors ? Mais apparemment, ce pouvoir n'était pas anodin. Du moins, pas suffisamment pour qu'il se permette de le négliger. La suite le glaça.
« Elle est cachée, car située dans un endroit où il n'est pas habituel de trouver une pierre : mon genou. Mais son pouvoir n'en est pas moins important. Je... Je lis dans les pensées des gens... Je n'en fait usage que sur mes employeurs, pour connaître leurs désirs, afin que je ne commette jamais d'impairs. Quelques fois sur les gens, pour savoir ce qu'ils cachent. »
BAM.
Silencieux, sans la regarder, Maxence s'assit sur une chaise, l'air abattu. C'était terrible, c'était comme si on venait de vous dire que tout ce que vous venez de faire était inutile. Que l'on sait que vous avez menti, pourquoi vous avez fait ça... Lire dans les pensées ! mais c'était affreux. Ce genre de pouvoirs laissaient les autres vulnérables, il était trop puissant. Pourquoi voulait-elle lire les pensées des autres ? N'était-ce pas violer leur intimité ? Pour Maxie, ses pensées étaient secrètes, privées, à lui et à personne d'autre. La simple idée que quelqu'un puisse les connaître, découvrir les tréfonds de son âme le rendait mal à l'aise. Oui, il avait peur, c'était un fait. Et n'importe qui aurait fait comme lui, à sa place.
« Mais toi, jamais l'envie de te sonder ne m'a effleurée. Ton renfermement n'est pas une mauvaise chose, tu désires cacher certaines choses sur toi, et je le respecte. C'est pourquoi, dès que tu m'as refusé de dire autre chose que ton surnom, j'ai respecté ton choix. Je préfère parler et découvrir moi même, que tricher et arracher les informations sans le consentement.  »
Même ainsi, elle ne pouvait le rassurer. Comment être sûr qu'elle, elle ne mente pas ? Si jamais elle répondait à une de ses pensées, c'en était la preuve ; autrement, elle ne pourrait pas lui prouver qu'elle était sincère, parce qu'elle pouvait très bien les ignorer. Et là, vous m'écoutez, Wendy ? Vous me sondez ? pensa-t-il tristement. Il voulait tant la croire ! ce qu'elle disait était sensé, mais après tout, les plus grands maîtres de la manipulation disent toujours des choses sensées auxquelles ils ne croient pas. D'ailleurs, était-elle vraiment une domestique ? Ses cheveux bleus étaient trop originales pour une servante. Avait-elle vraiment eu peur des docks, puisqu'il avait pu la guérir ?
Le doute s'instillait en lui.
« Pour ce qui est du fromage, mon Maître saura bien s'en passer ce soir. Je retournerai en chercher une autre fois, mais, merci quand même ! »
Il ne répondit pas, la fixant en silence d'un air dur, pâle. Elle but une gorgée de thé, mais lui-même ne réagit pas. Il avait décidé de laisser tomber tous les autres problèmes que cette histoire de lecture des pensées.
Il se leva et alla s'adosser contre la fenêtre, histoire de sentir sur lui les rayons du soleil lui réchauffer la nuque. C'était une bien maigre consolation face à ça.
« Alors je me suis comporté comme un idiot, lâcha-t-il avec humeur. Je me suis ridiculisé à vos yeux, et cela vous a, je pense, bien amusé ? Je veux bien vous croire, Wendy, mais je n'en suis pas sûr. Ma seule garantie, c'est... »
Il s'arrêta un moment, essayant de réfléchir à cette garantie. Qu'est-ce qui pouvait bien le persuader de la croire ? Et puis, il trouva.
« C'est que vous m'en avez parlé. »
Et c'était vrai. Il aurait été assez indélicat de sa part de lui sortir ça si elle ne voulait pas rire de lui, à moins qu'elle ait été sincère. C'était sa seule assurance, un espoir auquel il se raccrochait dur comme fer. Pourvu que ce soit le cas !
« Mais je tiendrai ma promesse. Nous allons chez votre maître. Si vous avez fini votre thé... »
Wendy Easteagle
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Wendy Easteagle
Mar 31 Aoû - 21:55
Wendy regrettait de lui avoir dit. Elle l'avait sûrement blessé dans son amour-propre, ou tout simplement, elle lui avait donné une raison de ne plus avoir confiance en elle. Elle savait qu'elle n'aurait jamais dû le dire, d'ailleurs, c'était la première personne à qui elle avouait son terrible secret. Et maintenant, elle s'en mordait les doigts, car le simple fait d'avouer ce secret si cher à une personne en qui elle avait éperdument confiance pouvait briser leur amitié naissante, purement et simplement. Mais elle n'avait d'autre moyen. Max l'aurait découvert tôt ou tard, mais plus tard il l'aurait appris, plus fort aurait été sa déception, et plus brisée aurait été Wendy. Car en effet, elle était brisée. Elle pleura discrètement, deux larmes, s'essuya les yeux. Quand elle ouvrit la bouche pour parler, un hoquet un peu sonore s'en échappa, et du retenir une boule dans la gorge pour ne pas pleurer plus. Elle n'avait plus pleuré depuis qu'elle avait douze ans, cela lui faisait tellement bizarre... La sensation d'être totalement démunie, nue... Et fragile. Enfin, elle put ouvrir la bouche pour parler, mais sa voix était sensiblement chevrotante, et l'on sentait bien le son des larmes lorsqu'elle répondit au garçon.

Wendy : Ecoutez, je n'ai pas voulu vous blesser. C'est la première fois que j'ose avouer ce secret, parce que je vous fais confiance. Même si vous ne me faites plus confiance désormais, sachez que la mienne envers vous reste inébranlable.

Cela ressemblait plus à une supplication, mais s'il y avait un moyen pour que Max lui refasse confiance, il faudrait à tout prix y arriver. Wendy désirait plus que tout cela, car au fond d'elle-même, elle aimait vraiment le garçon, et ne voulait pas lui mentir. C'était le seul au monde envers qui elle ne mentait pas. Elle s'était révélée, avait montré son vrai visage, avait parlé, échangé, discuté. C'était plus que tout ce qu'elle avait pu faire avec aucune autre personne. Mais inconsciemment, dans sa supplique, elle s'était mise à vouvoyer le garçon. Peut-être parce qu'elle sentait que s'il se sentait blessé, peut-être le fait de lui parler moins familièrement lui redonnerait un peu confiance en elle, peut-être pas.

Elle considéra sa tasse de thé, et l'avala d'un trait. A présent, que le breuvage eut été chaud ou froid, cela n'avait plus d'incidence, les larmes avaient éteint les papilles de la domestique. Le thé avait un goût de sang. Peut-être aussi parce qu'elle s'était mordu la lèvre jusqu'à ce qu'une goutte en sortît juste avant. Puis elle se leva, se baissa pour prendre son sac de courses tout en s'essuyant les yeux, et se tourna vers Max.

Wendy : Ne vous sentez pas obligé de tenir votre promesse. J'aurai dû vous le dire avant, mais je n'ai jamais osé le faire avec qui que ce soit. Je suis désolée...

Si sa voix avait été claire pour le début de sa réplique, la fin avait vrillé et était partie dans les aigus, signe que la boule n'était pas tout à fait redescendue. Wendy se retourna vite, et se mordit encore la lèvre pour empêcher les sanglots d'arriver ; mais sa gorge la brûlant trop rapidement, elle ne put que relâcher et laisser couler les larmes, à son grand malheur.
Maxence Gabriel
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Maxence Gabriel
Mer 1 Sep - 22:42
Ce qui étonna le plus Maxence, ce ne fut pas les larmes qui faisaient briller les yeux bruns de Wendy, ni son air extrêmement malheureux : de la part de quelqu'un d'honnête comme elle, il était normal qu'elle soit blessée par ce manque de confiance, elle qui avait banni toute méfiance à son égard. Non, ce fut plutôt lorsqu'elle parla. Pas sa voix déformée par les sanglotes, fragiles, mais plutôt le fait qu'elle s'était mise à le vouvoyer.
« Ecoutez. »
Rien que cette phrase lui donnait envie d'aller la réconforter, d'assouvir sa nature généreuse en l'aidant à retrouver le sourire. Mais, elle devait bien le savoir, aussi ne lui ferait-il pas ce plaisir pour l'instant. Il avait bien le droit d'agir différemment, non, pour une fois ?
« Je n'ai pas voulu vous blesser. C'est la première fois que j'ose avouer ce secret, parce que je vous fais confiance. Même si vous ne me faites plus confiance désormais, sachez que la mienne envers vous reste inébranlable. »
Impassible, il inclina sèchement la tête. Des mots, rien que des mots... c'était bien normal qu'elle puisse avoir confiance si elle savait lire dans sa tête... Elle avala son thé sans rien dire, sans se plaindre, et Maxence se sentit tiraillé de tous les côtés. Bon sang, que faire ? Ce n'était pas facile de réagir à une pareille annonce, on ne pouvait jamais être sûr que l'autre ne lisait pas dans les pensées et... sacré pouvoir. Qui pouvait avoir vraiment envie de cela ? il fallait être tordu pour rêver de posséder un pouvoir comme ça ! Wendy, sans doute triste parce qu'il ne réagissait pas, se leva et récupéra son sac.
« Ne vous sentez pas obligé de tenir votre promesse. J'aurai dû vous le dire avant, mais je n'ai jamais osé le faire avec qui que ce soit. Je suis désolée... »
La voix finissait par perdre de la puissance, par devenir de plus en plus geignarde... Maxence se dit qu'il allait la laisser partir. Oui, ils étaient quittes ! Et elle se retourna, s'apprêtant à s'en aller.
« Non. » Le mot lui échappa des lèvres.
Maxence ne comprit pas très bien pourquoi il la retenait. Mais en tout cas, il n'aimait pas la voir partir comme une pauvre malheureuse alors qu'elle était quand même responsable de son chagrin. Oh, il était vrai qu'elle n'avait pas la moindre raison de tout avouer à un inconnu, mais bon, elle n'avait qu'à ne pas avoir envie de lire dans les pensées de ce qu'elle croise, quand même ! Sauf que voilà, le pauvre petit Maxie n'avait pas envie de la voir s'apitoyer sur elle-même.
« Assumez, bon sang. »
Il s'approcha d'elle, lui prit le bras et l'entraîna dans le hall, où il ouvrit la porte et la fit sortir... sauf qu'il ne la chassait pas, puisqu'il la rejoignit.
« D'abord, vous n'allez pas vous excuser parce que vous protégez votre vie, reprit-il d'un ton plus dur que d'habitude. Quand même, vu les temps qui courent... ensuite, arrêtez de vous plaindre. C'est vous qui avez voulu de ce pouvoir, c'est vous qui l'avez cherché. »
Puis, l'amenant un peu plus loin.
« Vous allez me mener chez votre maître. Immédiatement. Il est hors de question que je revienne sur ma promesse, je ne suis pas un lâche. »
Wendy Easteagle
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Le pouvoir de la pierre: Lecture dans les pensées

Les courses, travail très éprouvant [Libre]

Wendy Easteagle
Mar 7 Sep - 15:51
Wendy put enfin retrouver une petite lumière dans la tristesse qui l'avait envahie. Maxence ne l'avait pas abandonnée, il l'accompagnerait toujours, même si elle l'avait trahi, parce qu'il lui avait promis. Il l'emmena jusqu'à la porte, et sortit avec elle, afin qu'elle l'emmène chez Mister Gabrielli. Il lui ordonna d'arrêter de se plaindre, et qu'elle avait cherché à avoir ce pouvoir. Qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, mais ne pas le montrer. Et c'était vrai. Parce qu'après tout, c'était le pouvoir qu'elle avait toujours voulu, sans même imaginer les conséquences que cela aurait pu répercuter sur sa vie.

Wendy : Vous avez raison. Je ne dois pas me laisser abattre. Après tout, je dois bien me dire que mon pouvoir, même s'il était égoïste, ne l'était pas autant que d'autre !

Elle se remet un peu à sourire. Le soleil lui fait du bien, la présence de Max qui n'est plus si oppressante lui fait plaisir. Ils marchent doucement sur le chemin des Villas et Manoirs, où habite le "cher" maître de Wendy. Un doux souffle de vent caresse les cheveux de Wendy, et jamais la nature ne lui a semblé aussi belle. Le vent sèche les pleurs qu'elle a pu verser, et bientôt, elle ne ressemble plus à la Wendy qui a pleuré chez Max quelques minutes avant ; elle est toute autre, et pourtant, elle n'est toujours pas la domestique de Mister Gabrielli. Sans doute va-t-elle changer à nouveau en arrivant au Manoir... En chemin, elle commence à trouver le silence qui les accompagne trop prenant, et décide de briser ce silence.

Wendy : Mon Maître, Mister Gabrielli, est très étrange : il a cru un jour posséder une pierre qui le rendait beau. Cette pierre était un gravier qu'il avait ramassé à terre, et à présent, il a une étrange manie : dès qu'il voit un gravier, il pense qu'il va accroire le pouvoir de sa pierre et les ramasse tous. C'est pour ça que sa chambre est remplie de graviers... Il leur a donné à tous des noms et m'interdit d'y toucher, même pour faire le ménage...

Elle rit. C'est vrai que quand elle... Disons qu'elle est entrée au service de Sir Gabrielli, jamais elle n'aurait pensé un jour qu'elle aurait à passer le balai, en faisait bien attention à ne pas déranger un gravier par terre ! Et surtout, jamais elle n'aurait rencontré un caillou nommé Cyril...

Wendy : Je pense qu'il est un peu dérangé et hautain, mais que si l'on cherche bien, on peut trouver une personne qui n'est pas mauvaise...

Elle le pensait sincèrement. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de pouvoir découvrir l'Alessandro gentil, sauf peut-être en épiant la conversation qu'il avait eut avec ce gamin qui s'était introduit chez lui, et qu'il avait prit pour sa mère. Sir Gabrielli était touchant dans sa stupidité...

[Désolée j'ai mis un peu de temps à te répondre, j'avais oublié u_u]
Maxence Gabriel
Ancien gamin des rues
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Maxence Gabriel
Mar 7 Sep - 23:17
« Vous avez raison, confirma Wendy. Je ne dois pas me laisser abattre. Après tout, je dois bien me dire que mon pouvoir, même s'il était égoïste, ne l'était pas autant que d'autre !  »
Maxence sourit à cette petite touche positive. La domestique reprenait du poil de la bête. Tant mieux, il n'aimait pas la voir s'attrister, les larmes aux yeux et les joues brûlantes. C'était horrible, une femme chagrinée, un spectacle que le jeune homme détestait cordialement et ne voulait plus revoir. Elle était plus jolie quand elle souriait, qu'elle était volontaire.
Il suivit Wendy sur le chemin du manoir. Il connaissait bien les lieux, mais ignorant tout de l'adresse exacte, il ne pouvait prévoir les raccourcis à prendre pour aller plus vite. Mais peu importait, il était plutôt bien là, à avancer en plein soleil, le vent dans ses cheveux et sur son visage, essayant de ne pas trop se demander si Wendy lisait ses pensées. Il préférait partir sur une idée de confiance. Si elle la trahissait, ce serait de sa faute si il ne lui la accorderait plus. Mais pour l'instant, il lui laissait le bénéfice du doute.
En chemin, Wendy lui racontait quelques anecdotes sur son maître.
« Mon Maître, Mister Gabrielli, est très étrange : il a cru un jour posséder une pierre qui le rendait beau. Cette pierre était un gravier qu'il avait ramassé à terre, et à présent, il a une étrange manie : dès qu'il voit un gravier, il pense qu'il va accroire le pouvoir de sa pierre et les ramasse tous. C'est pour ça que sa chambre est remplie de graviers... Il leur a donné à tous des noms et m'interdit d'y toucher, même pour faire le ménage... Je pense qu'il est un peu dérangé et hautain, mais que si l'on cherche bien, on peut trouver une personne qui n'est pas mauvaise... »
Maxence écoutait le tout avec attention, même s'il avait envie de rire. Encore qu'il trouvait cela peu charitable, surtout que ce maître avait l'air fou et puéril. En attendant, le maître en question était aussi plus connu, plus riche et plus puissant que lui. La moindre des choses était donc de faire semblant de le respecter, donc d'être hypocrite. Au fond, cela ne le gênait pas vraiment de mentir, même si flatter quelqu'un n'était pas trop dans son genre. Mais Wendy se douterait bien, même sans lire dans sa tête, qu'il ne pouvait pas penser que bien de lui.
« Quel être étrange, ce monsieur Gabrielli, fit remarquer Maxence en mettant sa main en visière pour protéger ses yeux fragiles de la lumière. Il m'a tout l'air d'un marginal, non ? Mais un marginal qui se cache bien... »
Sans être un génie, il devinait plutôt bien quel genre de personne était ce noble. Il connaissait un peu ce dont il parlait, même si cela n'avait pas beaucoup de rapport : lui avait vécu dans un milieu pauvre et implacable. L'autre avait dû être particulièrement chouchouter, pour se permettre de telles excentricités - même s'il avait eu ce qu'on appelait une enfance difficile, ce qui devait être le cas vu qu'il avait l'air fou, elle ne pouvait être plus dure que la sienne.
« Mais la société rejette les marginaux, continua-t-il en se rappelant un de ses livres préférés qui abordait le thème. Ils n'ont pas leur place, alors elle est cruelle envers eux. Je pense qu'il doit aussi être d'une intelligence surprenante. Il faudrait se méfier. »
Certes, il pensait à voix haute... mais après tout, si elle pouvait lire dans sa tête, ça ne changeait pas grand-chose.
« Sinon, comment vous traite-t-il ? plutôt bien, ou vous tape-t-il sur les nerfs ? s'enquit-il, empli d'une douceur infinie. Je présume qu'à ses yeux, une domestique... »
N'a pas de valeur en tant qu'humain, acheva-t-il dans sa tête.


Wendy Easteagle
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Wendy Easteagle
Mer 15 Sep - 14:30
Alessandro Gabrielli, d'une intelligence surprenante ? Cela fit sourire Wendy jusqu'aux oreilles. A force de côtoyer des nobles de divers bords, elle pensait bien connaître mieux que quiconque les facettes cachées des personnes a qui elle avait parlé, qui plus est elle avait toujours une longueur d'avance avec son pouvoir. La première fois qu'elle avait vu Gabrielli, la première chose qui lui venait à l'esprit était la stupidité. Son maître s'était depuis toujours appliqué afin qu'il respectât la première impression. Une once d'intelligence ? Oui, peut-être. Il était populaire car il arrivait facilement à faire tomber les femmes, et était craint des nobles dont les épouses se trouvaient dotées d'une bonne poitrine. Mais à part cette intelligence du mâle viril (?), jamais Gabrielli n'avait donné l'impression d'être en quoi que ce soit intelligent.

Wendy : Au contraire, son esprit n'est pas retors, il est simplement stupide ! Il s'est mis en tête dernièrement qu'un gamin des rues infiltré chez lui était sa mère, et depuis, il le suit tel un poussin suit la poule ! Je pense juste qu'il est perdu dans un conte de fées, et qu'il n'arrive pas à en sortir. La chance lui sourit simplement...

C'était vrai qu'avec son éternelle insouciance, on aurait pu croire qu'Alessandro Gabrielli aurait pu avoir des problèmes, que ce soit sociaux ou même économiques. Mais il avait toujours eu de la chance, et jamais il n'avait eu à se plaindre de quoi que ce soit. Et Max demanda à Wendy comment Gabrielli la traitait. C'était assez confus. Il la prenait comme un jouet, il était capricieux, enfantin, mais Wendy n'était pas maltraitée pour autant. Il prenait soin du matériel, dirons nous.

Wendy : Il me tape sur les nerfs, mais je supporte. Il faut dire que comme j'ai l'habitude d'être traitée comme une domestique, je ne connais plus vraiment autre chose, et il ne me traite pas plus mal qu'un autre... Ni mieux d'ailleurs !... Par contre, il est assez capricieux, il a ses petites habitudes alimentaires disons... Particulières...

Wendy pensait à la fois où elle lui avait fait un superbe plat de Tomates Farcies, et que l'homme à la tignasse rouge lui avait renvoyé sous prétexte que les tomates ne lui convenaient pas. Elle sourit en y repensant, mais quand elle était devant le fait accompli, elle n'avait pas à sourire, car après le temps qu'elle avait passé à faire ce petit plat, elle aurait mérité un "merci". Mais jamais il n'y aurait pensé. Gabrielli, dire merci à une domestique ?...

[Pardon, c'est court u___u Mais manque d'inspi, là :S]
Maxence Gabriel
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Maxence Gabriel
Dim 19 Sep - 22:14
Le soleil continuait sa longue montée vers le zénith, perçant à travers les nuages. Ses rayons brûlants commençaient à le faire souffrir, surtout que dans le sens où ils allaient, ses yeux s'étrécissaient sous leur ardeur. Il voyait mal, les ayant fragiles et particulièrement sensibles à la luminosité. De Wendy, il ne voyait plus qu'une tâche bleue, la teinte céruléenne de ses cheveux originaux. Il ne pouvait apercevoir son visage souriant, ses lèvres qui prononçaient quelques mots.
« Il me tape sur les nerfs, entendit-il, mais je supporte. Il faut dire que comme j'ai l'habitude d'être traitée comme une domestique, je ne connais plus vraiment autre chose, et il ne me traite pas plus mal qu'un autre... Ni mieux d'ailleurs !... »
Maxence acquiesça, se disant qu'elle avait sans doute raison. Il n'avait jamais travaillé comme domestique, pour sa part... encore que si on lui en avait donné l'occasion, il aurait directement accepté, et ce peu importe les conditions pourvu qu'il était payé. A présent, il avait changé d'avis : il connaissait ce confort agréable des classes moyennes, le train de vie délicieux que l'on y menait, qui même s'il n'avait rien à voir avec celui des plus fortunés, débordait de luxe par rapport à son ancienne existence. Il ne pourrait plus accepter n'importe quelle offre. Et même s'il en avait envie, pas sûr que ses parents soient d'accord...
« Par contre, ajouta Wendy il est assez capricieux, il a ses petites habitudes alimentaires disons... Particulières... »
Maxence ne releva pas. Pour lui, c'était évident : quand on était servi sur un plateau d'argent, ce ne devait pas être difficile de se montre chipoteur. Dieu merci, grâce à son enfance dans la rue, il échappait à ce vice. D'ailleurs, il restait persuadé que si la situation des miséreux ne s'amélioraient pas, c'était aussi parce que ceux qui avaient les moyens de les aider n'en voyaient pas la nécessité. Quand on vit bien, c'est facile de croire que tout vous est dû, et tant pis pour ceux qui n'ont pas votre chance. Pourtant, lui, il était là, avec son éducation étrange, à mi-chemin entre le garçon bagarreur et sauvage, et l'intellectuel du premier niveau, pas un érudit, mais il apprenait, c'était indéniable.
Il fixa de ses yeux mi-clos le sachet de provisions.
« J'aimerais bien l'y voir, moi, à crever de faim. S'il ne fait pas de concessions, il est mort. On mange de tout et n'importe quoi dans mon domaine. »
"Mon domaine", le domaine des enfants désargentés, sans le sou, sans foyers. Le domaine des voleurs et des meurtriers. Le domaine des rixes, des beuveries, des grossièretés. Un domaine attachant de misère et de mort.
« Ah, mais nous sommes arrivés ? » : s'exclama-t-il soudain.
A travers un grand portail, imposant, majestueux, il apercevait les contours d'une demeure plutôt luxueuse. Un manoir gigantesque, inimaginable pour quelqu'un comme lui, le symbole même d'une noblesse que peu possédaient. Il resta un instant sans voix, soufflé parce que ses yeux lui dictaient. A vrai dire, il n'avait jamais eu l'occasion de s'approcher d'une demeure aristocratique, et cela n'avait rien à voir avec sa propre maison.
« C'est... monstrueux. » : murmura-t-il.
Ce n'était pas un spectacle désagréable, au contraire. C'était trop merveilleux, trop fabuleux pour qu'il puisse l'apprécier. Une horreur de constater que quelque chose pouvait exister quand d'autres ne trouvaient même pas de quoi se sustenter.
« C'est donc à ça que ressemble un manoir ? chuchota-t-il. C'est impressionnant. »
Ouais, même plus : cela lui faisait peur.


Wendy Easteagle
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Wendy Easteagle
Ven 24 Sep - 22:25
Wendy n'avait pas prévu que Max serait à ce point choqué par le Manoir. Non pas choqué dans le sens de l'horreur, mais plutôt dans le sens de la subjugation. C'était vrai, le Manoir Gabrielli était vraiment impressionnant, même pour Wendy, qui pensait avoir tout vu en matière de Manoirs. Et à chaque fois qu'elle s'éloignait de la Demeure, elle lui semblait plus incroyable encore lorsqu'elle revenait. A croire qu'un architecte facétieux s'amusait à changer les moulages du portail dès qu'elle quittait le Manoir...

Wendy se rappelait de la première fois qu'elle était entrée dans un manoir. A l'époque, elle n'avait que neuf ans, et avait décidé de travailler afin de pouvoir suivre sa scolarité, ses parents ne pouvant lui payer une éducation digne de ce nom. Elle s'était présentée chez les Hamilton, notables de la Ville, et elle se rappelait que les premiers mois de son embauche n'avaient été qu'exploration du manoir et découverte de tous les endroits incroyables, et de toutes les pièces artistiques que cachaient les murs. Quand elle était passée au service de Mister Gabrielli, c'était comme si elle avait du tout recommencer. La découverte d'un nouveau Manoir, de nouveaux secrets, de nouvelles pièces... Et elle se rendait alors compte de sa situation privilégiée quant au sort de nombreux gamins des rues. Ces derniers ne pouvant même pas espérer un jour entrer, ou même oser entrer dans un de ces manoirs, Wendy y avait accès tous les jours, et pouvait aller et venir comme bon lui semblait, si bien sûr elle accomplissait ses tâches ménagères auparavant. Elle pouvait aller à l'école, et pourrait toujours se débrouiller si un jour tout venait à lui tourner le dos. Elle n'était pas démunis. Elle aurait toujours de quoi rebondir.

Wendy : Mister Gabrielli a passé la nuit dans une soirée mondaine. Il doit sûrement encore être alité... Je te proposerai bien d'entrer, mais à moi que tu ne veuilles vraiment avoir le spectacle de mon Maître déguisé en nappe, les cheveux ébouriffés, sortant du lit...

Elle disait cela, car c'était souvent ainsi qu'elle retrouvait son maître le matin. Son déguisement était tout à fait particulier, mais Wendy s'était toujours gardée de rire. Elle ne pouvait en aucun cas manquer de respect à son employeur. Mais Max, tout poli et respectueux qu'il était, pourrait très bien déroger à la règle que Wendy avait toujours su respecter, et pourrait très bien éclater de rire à cette vision incroyable. Si Wendy n'avait pas été domestique, elle l'aurait elle-même fait, alors elle pouvait bien comprendre qu'une personne extérieure aux extravagances d'Alessandro Gabrielli n'aurait pas autant de retenue qu'elle. En même temps, à part Wendy, qui pourrait bien résister à tant de pathétique ?
Maxence Gabriel
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Maxence Gabriel
Dim 26 Sep - 12:44
A bien regarder Wendy, il lui semblait qu'elle aussi avait quelque chose d'impressionnée. Ah. Donc on pouvait côtoyer les manoirs et s'en émerveiller encore. C'était une information intéressante pour Maxence, qui, il fallait l'avouer, aimait bien être surpris, détestait donc les gens blasés. Mais voir que ce n'était pas le cas de Wendy l'emplissait de bonheur.
« Mister Gabrielli a passé la nuit dans une soirée mondaine, expliqua la domestique. Il doit sûrement encore être alité... Je te proposerai bien d'entrer, mais à moi que tu ne veuilles vraiment avoir le spectacle de mon Maître déguisé en nappe, les cheveux ébouriffés, sortant du lit... »
Maxence la contempla un instant, l'air perplexe, comme s'il lui était subitement poussé une paire d'antennes sur la tête ou qu'elle avait un troisième œil. Pourtant, elle était tout à fait "humainement" normale, et elle n'avait pas l'air de plaisanter... si ? non ? ... Non alors. Il la regarda alors avec de grands yeux, se demandant comment il était possible que quelqu'un ait envie de se déguiser...
« En nappe ? » : répéta-t-il, retenant une soudaine et forte envie de rire.
Il se doutait bien que ce n'était pas la meilleure des choses à faire, de se moquer du maître des lieux sur le pas de sa porte. C'était peut-être un marginal complètement fou, mais il restait tout de même un aristocrate, donc potentiellement dangereux pour un simple fils adoptif de bourgeois. Mais bon, on se demandait comment il pouvait l'être, dangereux, s'il se comportait de façon aussi... stupide. A moins que tous les nobles soient ainsi dans les soirées mondaines ? Maxence n'y avait jamais été, après tout, il ne pouvait savoir... oh, ce serait absolument écœurant de voir qu'ils avaient le droit de faire les enfants. Quand on pensait à son enfance à lui, difficile, dont il n'avait pas vraiment pu profiter...
« Ce pourrait être drôle, admit Maxence, sourire aux lèvres, mais je ne suis pas sûr d'avoir très envie de rencontrer un zombie. »
Enfin, c'était ainsi qu'il imaginait ce monsieur Gabrielli au saut du lit, sans doute encore tellement pris dans son sommeil qu'il serait apathique, le regard vide, les gestes automatiques... bref, comme un zombie en fait. La nappe rendrait sans doute le tout plus marrant... à moins qu'au contraire, accentuant sa folie, cela le rendrait extrêmement effrayant. Ce n'était pas que Maxence avait peur de ce qu'il allait trouver ; mais il se souvenait des dires de son père qui lui inspiraient la prudence face à ce type de personne, lui apprenant à s'aplatir, seulement, il se doutait bien que ce qu'il allait voir risquait de le faire rire. Et cela, c'était extrêmement suicidaire.
« Enfin... imaginez ce qu'il penserait s'il voyait quelqu'un comme moi entrer chez lui. » : ajouta-t-il d'un ton malicieux.
Ouais. Ça, ce serait vraiment drôle, surtout qu'il portait son éternel vieux manteau élimé, misérable, qui avait bien plus de valeur sentimentale que marchande. Le signe de son appartenance à un univers qu'il ne pouvait renier.
« Je peux toujours vous aider à ranger vos achats, proposa-t-il, si ma compagnie, comme je le crois, vous plaît. Mais je n'irais certainement pas le rencontrer, je tiens à la vie. »


Wendy Easteagle
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Les courses, travail très éprouvant [Libre]

Wendy Easteagle
Dim 3 Oct - 11:42
Wendy sourit. Elle voyait bien l'envie irrépressible de rire de Max, et trouvait ça tout à fait normal. Elle aussi, elle aurait rit. Si elle se retenait avec autant de facilité, c'était par habitude. Mais même là, c'était encore et toujours un challenge qu'elle arrivait brillamment à surmonter jour après jour. Elle en était très fière, et se congratulait intérieurement.

Wendy :Oui, bien sûr, tu peux m'aider, tu ne me déranges pas le moins du monde !

Elle poussa le portail, on entendit un faible grincement, mais pas trop prononcé. Elle traversa l'allée, suivie de Max, et ouvrit la porte du Manoir. Tout était calme, il n'était pas encore levé. Tant mieux. Elle tint la porte afin que Max rentre, puis elle la ferma précautionneusement, sans faire de bruit. Enfin, elle guida le gamin vers le sellier, où se rangeaient toutes les denrées comestibles de la maison.

Wendy : Nous avons de la chance, il n'est pas encore levé.

Elle prit quelques commissions du sac de courses, et s'attarda à les ranger sans déranger le moindre gravier qui était posé là. Oui, il y avait des graviers même dans le sellier. C'est dire la folie de son employeur. Mais elle n'y pouvait rien, et après tout, cela l'arrangeait, elle passait ainsi moins de temps à nettoyer la maison, en sachant que certaines pièces était impossible à récurer. La chambre, par exemple. Les étagères du sellier. Et pleins d'autres endroits. Heureusement pour elle, sa petite chambre avait survécu à l'invasion des graviers, et seuls deux ou trois avaient réussi à entrer dans sa forteresse. Mais cela ne l'empêchait pas de réussir à tenir sa chambre propre et presque vierge de cailloux. C'était toujours ça de gagné, non ?

[u_u Court u_u mais manque d'inspi incroyable :S]
Maxence Gabriel
Ancien gamin des rues
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Date d'inscription : 13/05/2010

Les courses, travail très éprouvant [Libre]

Maxence Gabriel
Jeu 28 Oct - 19:27
Wendy accepta sa proposition avec joie, ce qui ravit plutôt Maxence, toujours désireux de faire une bonne action. Il espérait toutefois que le chemin vers la cuisine ne passait pas par un quelconque lieu où monsieur Gabrielli serait susceptible de se trouver. En théorie, non, mais qu'est-ce qu'il y connaissait, en manoir ? Il n'était jamais entré dans un plus grand logement que celui de ses parents adoptifs, et bien qu'elle soit déjà très grande, en comparaison d'une demeure aristocratique, elle avait la taille d'un petit pois. Il ignorait donc comment l'endroit pouvait être agencé, bien qu'il se doutait que les cuisines ne devaient pas être à proximité des lieux de vie du maître, tout comme les appartements de Wendy ne devaient pas occuper une place très importante, sans doute étaient coincés dans un coin quelconque ou quelque chose comme ça. Maxence entrait dans l'inconnu, prêt à vivre une nouvelle expérience. Il se sentait bizarrement surexcité.
Il fut étonné d'entendre le portail grincer. Certes, ce n'était pas très fort, mais la présence du son le surprenait. Le propriétaire n'avait-il donc pas assez d'argent pour demander à sa servante de huiler le portail ? Les premières impressions sont très importantes, surtout lorsqu'on veut paraître quelqu'un de puissant et riche, or, là, inconsciemment, on perd un peu cette image. Mais il n'en dit pas un mot et suivit silencieusement Wendy, avec la démarche agile d'un voleur qui ne veut pas être repéré. A croire qu'il avait peur que ses pas avertissent Gabrielli...
Il pénétra dans la demeure et fut soufflé de voir que c'était encore plus beau que ce qu'il avait imaginé. A l'évidence, il ne se refusait rien. C'était un plaisir pour les yeux, et cela renforçait tout de suite l'image de puissance, faisant oublier le lamentable grincement faible du portail. Un peu perdu, il suivit la jeune femme avec des yeux embués, ne sachant pas trop s'il était émerveillé de voir que de telles choses pouvaient exister, ou au contraire épouvanté de voir où passait l'argent qui aurait pu servir à aider les siens, coincés dans la rue.
Il fut également surpris de découvrir cette pièce que l'on appelle sellier. En fait, il n'en avait jamais vu : ses parents conservaient la nourriture dans un placard de la cuisine, faute de pouvoir la mettre ailleurs. Alors, cet endroit immense rempli de bonnes choses, c'était extraordinaire... et il songea aussi que tout cela aurait pu servir à nourrir plusieurs familles pendant un an. Il n'arrivait pas à concevoir qu'on puisse posséder autant de denrées. Quand il l'avait découvert chez les Sparkling, ça avait déjà été un choc ; là, c'était encore plus incroyable. Mais Wendy ne se rendait pas compte de la gravité de la situation, elle se contenta de dire que monsieur Gabrielli n'était pas encore levé. Ah ? Ah oui, lui. Maxence avait presque oublié que tout cela appartenait à une seule et unique personne. Bon, peut-être quelques autres si on comptait Wendy et d'hypothétiques autres domestiques, mais quand même... Il n'en remarqua pas même l'étrangeté des graviers. Comme si cela lui importait ; et puis, peut-être que c'était normal, de mettre du gravier dans son sellier ?
« Impressionnant. » : lâcha-t-il, si bien qu'il en oublia de l'aider.
Puis il se rendit compte qu'il était justement venu pour ça, attrapa un aliment et lui demanda où elle le rangeait - c'était tellement grand qu'il aurait pris beaucoup de temps avant de trouver. Il écouta sa réponse et tenta de s'y repérer. Même manège pour quelques autres produits, jusqu'à ce que les sacs furent vidés et les achats à leur place.
« C'est... c'est un endroit surprenant, lança-t-il d'une petite voix. J'aurais jamais pu imaginer que tout cela puisse exister et... merci. Vraiment. Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous avez fait pour moi. »
Il se rappela soudainement que l'heure tournait.
« Oh là, il va falloir que je rentre si je ne veux pas que ma mère s'inquiète, annonça-t-il d'un ton désolé. En tout cas, j'ai été ravi de vous avoir rencontrée, Mlle Télépathe. »
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