Lorsque Unity se fait passer pour le détective Seth Stutfied (c'est d'ailleurs sous ce nom et nous sous Ms Violett qu'elle est connue), elle a l'apparence d'un jeune homme d'âge indéterminé, entre dix-huit et trente ans. Elle a donc les cheveux courts, qu'elle teint régulièrement en brun - étant elle-même naturellement blond foncé - et qu'elle coiffe de façon assez libre. Évidemment, une jeune femme déjà adulte a du mal à se faire passer pour un homme. Quel est donc son secret ? Tout d'abord, ses cheveux sont véritablement courts, et lorsqu'elle reprend son identité d'Unity, elle porte une perruque. Ensuite, elle a un corps athlétique : sans être baraquée, elle a développé suffisamment sa musculature pour que sa carrure soit celle d'un homme un peu efféminé. Sans compter qu'elle n'a pas beaucoup de poitrine : et oui, il y a des gens qui sont ravis de ne faire que l'équivalent du 85 A ! Enfin, elle est d'une grande taille pour une femme - un mètre soixante-neuf (n'oublions pas que nous sommes au XIXe siècle : par conséquent, à l'époque, cette taille était conséquente) - ce qui lui donne une taille moyenne en tant qu'homme. Et puis, n'oublions pas que le style vestimentaire joue un rôle... Lors de ses enquêtes, elle porte toujours un costume. Pour cacher la finesse de ses mains, elle a souvent recours à des mitaines ou à des gants, selon la saison.

Lorsqu'elle reprend sa véritable identité, celle de Unity Violett, elle se retrouve affublée d'un physique pas vraiment attirant. Elle est trop carrée, manque de féminité. C'est juste une grande femme un peu baraquée qui manque de grâce... encore que ceci ne soit qu'une apparence, et qu'elle fasse exprès de conserver une démarche gauche. On pourrait s'attendre à ce qu'elle ait les cheveux courts, or Unity les a long... Comment se fait-il si elle les coupe ? Elle porte tout simplement des perruques. Elle évite celles de couleur brune à tout prix, ainsi que le blond foncé. Elle porte habituellement une coûteuse perruque très réaliste, aux cheveux noirs. Lorsqu'elle a besoin de changer d'apparence, elle sélectionne alors d'autres un peu moins coûteuses et par conséquent plus détectables, principalement rousses ou blondes. Ces perruques sont lisses ou frisées, au choix ; celle qu'elle porte habituellement est raide comme un piquet. Toutes disposent d'une longue frange qui lui mange le visage et lui retombe dans ses yeux ambrés. Ceux-ci sont plutôt petits, d'une forme un peu trop allongée pour être vraiment jolie. La frange lui permet de les dissimuler, car sa couleur est plutôt reconnaissable et les lentilles n'existaient pas à l'époque, je vous le rappelle. Elle les garde aussi souvent baissés, rivés vers le sol, non par humilité, mais afin que les paupières soient un second rempart. Cela lui permet également de canaliser son côté impulsif et de cacher à son interlocuteur ses moments de rage. Sinon, le reste de son visage est un peu abrupt, ses traits manquent d'un peu de douceur pour une figure féminine, son menton étant trop carré, son nez trop pointu, ses lèvres trop fines et trop droites. Pourtant, malgré cela, elle ne manque pas de charme : son visage reflète toujours une certaine détermination et une volonté de fer qui est susceptible de séduire certains. Son vrai atout reste néanmoins que notamment grâce à ses changements de perruque, son physique passe inaperçu. Vous vous rappellerez bien plus de son caractère de feu.
Unity Violett étant censée n'être ni domestique ni détective, elle porte exclusivement des robes basiques sans aucune fioriture mais dans un bon tissu.

Unity joue actuellement le rôle d'une domestique, Irina Blaze (notez que le nom est représentatif de son caractère). Cette jeune domestique porte une perruque d'un blond presque blanc, ondulée, qui lui arrive jusqu'à mi-épaules. Sa petite frange part sur le côté gauche, laissant un seul œil ambré libre. "Irina" de toute façon garde toujours les yeux baissés, mais pas pour la même raison que "Unity". La forme de son visage est camouflée par ses boucles, qui lui arrondissent la figure de manière esthétique. "Irina" est plus jolie que "Unity" pour cette raison. Pour faire oublier la finesse de ses lèvres, elle se peint une bouche plus pulpeuse. "Irina" prend d'ailleurs soin d'elle : fond de teint (si, cela existait au XVIIIe siècle), khôl... bref, ce qui semble être une volonté de coquetterie est en réalité mue par une nécessité de distinguer les deux identités. "Irina" porte aussi des talons hauts pour paraître encore plus grande que ne l'est "Unity". N'étant pas très riche, "Irina" ne porte que des tenues de simples citoyennes, lorsqu'elle n'est pas affublée d'un horrible uniforme de domestique.

Si l'on prend le caractère réel d'Unity, il s'agit de celui qu'elle exprime en tant qu'elle-même. Unity est une personne impulsive, au caractère bien trempé. Elle n'a pas peur de grand chose, si ce n'est que ses doubles identités soient découvertes, et c'est peut-être la seule chose qui lui inspire la prudence. Elle se fiche de sa propre vie. Trop téméraire, elle peut aussi être refrénée par son "employeur", le détestable Matthew Ringalls, bien qu'elle refuse de l'avouer. La seule chose de vraiment importante dans sa vie est en effet sa carrière en tant que détective... bien qu'officiellement, Unity n'est qu'une simple Londonienne ne travaillant pas. Déterminée, elle n'hésite pas à aller jusqu'au bout, et n'en fait souvent qu'à sa tête. Unity est presque indomptable et refuse l'échec. Elle a une véritable fascination pour les couteaux, signe qu'elle est extrêmement attirée par le mal et la criminalité. Elle a d'ailleurs failli devenir assassin, mais à réussir à s'extraire de ce sombre chemin et s'est convertie en détective. Unity n'a pas non plus la langue dans sa poche, comme il fallait s'en douter : ses paroles, même les plus gentilles, sont dotées d'une acidité désagréable, sans compter qu'il y a bien peu de choses qu'elle refuse de dire... néanmoins elle maîtrise son langage, adaptant celui d'une Londonienne moyenne qui ne s'intéresse qu'à sa vie quotidienne. Jamais, dans la bouche de Unity, vous n'entendrez pas parler d'enquêtes policières, de Matthew Ringalls ou de nobles butés. Le prix du pain, voilà ce qui l'intéresse. Elle se contrôle aussi en fonction de son interlocuteur : lorsque celui-ci est plus puissant qu'elle, elle essaie de se comporter en jeune Anglaise moyenne, c'est-à-dire de ne pas trop répliquer, ce qui est forcément dur. Autrement, elle se montre impitoyable... mais jamais vulgaire. Unity est la distinction incarnée, même dans ses plus grandes fureurs. Elle a en effet ce petit côté british, classe, qui fait que même lorsqu'elle vous insulte, cela reste poli et plein de style. On pourrait croire qu'avec son côté sanguin et téméraire elle ne sache pas se contrôler, hors c'est bien le contraire : excellente actrice, elle laisse passer ses colères en les bridant afin qu'on ne la soupçonne pas de jouer la comédie. Et puis, il faut dire que ni Seth ni Irina ne sont aussi impétueux.
Lorsqu'elle est plus calme, Unity est charmante... enfin, presque. Elle a tendance à se sentir agressée à tout bout de champ et répond donc de manière un peu abrupte. De plus, elle ne tient pas forcément compte de ce que vous dîtes (en réalité, vos paroles s'enregistrent dans un coin de sa mémoire de détective, mais elle préfère que cela ne se sache pas), ce qui en fait une très mauvaise interlocutrice. Par contre, si vous souhaitez écouter quelqu'un qui râle à tout bout de champ, c'est parfait. Unity est souvent sur les nerfs, aussi parce qu'elle joue deux autres personnages et qu'elle doit faire un immense effort sur elle pour changer leur caractère.

Passons dès à présent à Seth le détective.
Seth est par opposition le calme incarné. Jamais un mot plus haut que l'autre. Lui ne relève jamais la moindre insulte, telle une blanche colombe que ne peut atteindre la bave du crapaud. Il est très observateur, et doté d'une excellente mémoire, il résout la plupart des enquêtes avec une facilité déconcertante, et remplit les missions de ses clients avec aisance. Seth Stutfied est considéré comme un des meilleurs détectives de Londres. Exerçant depuis maintenant quatre ans, jamais personne, ni ses clients, ni ses collègues, n'ont remarqué qu'il était une femme (à l'exception de Ringalls...). Il a depuis peu décidé de se lancer sur la piste d'un nouveau meurtrier, nommé Jack l'Eventreur... une affaire épineuse qui va l'occuper un petit moment et qui l'empêchera de s'ennuyer. Car Seth recherche l'exotisme et exècre la routine. Plus jeune, il prétend avoir voyagé en Europe (bien que ce ne soit pas le cas de Unity) à la chasse de la nouveauté. Désormais définitivement établi à Londres, Seth n'en regrette pas moins cette vie sédentaire. S'il est un très bon détective, sur le plan privé, sa vie est monotone et morne. Non pas que le jeune homme manque de charme - non, il a même plusieurs admiratrices qui ignorent tout de Unity - mais parce qu'il est désespérément... plat. Il manque de vigueur lorsqu'il n'enquête pas, se laissant un peu aller. On ne peut pas vraiment le qualifier de fainéant, mais il est plutôt vide. Seth manque d'une véritable personnalité, et c'est là la principale faille du jeu de Unity. On ignore beaucoup de choses sur Seth, notamment ses opinions politiques, ses conditions de vie... et celle qui fait battre un cœur imaginaire.

Irina la domestique est par contre beaucoup plus intéressante.
En la présence d'aristocrates, c'est une personne effacée, qui subit toutes les brimades sans broncher et qui obéit sans discuter. Le larbin parfait, en gros. Elle est digne de confiance, car elle ne répète jamais ce qu'on lui dit - cependant, pour une très étrange raison, un certain Seth utilise les informations qu'elle récolte lors de ses enquêtes... bizarre non ? - et sa loyauté envers son "maître" est sans faille (enfin, on parle bien d'Irina, Unity a plutôt envie de le gifler). Elle est au courant des affaires de son maître, ce que la plupart des gens justifie par le fait qu'elle est très libre. Et il est vrai que pour une domestique, elle a beaucoup de libertés, bien qu'en apparence elle semble ne pas en user. Son maître la traite toujours avec courtoisie, comme s'il avait peur de la blesser ou comme s'il la respectait - les autres penchent pour la seconde option, ce qui lui donne un caractère sympathique bien pratique. Irina est donc la parfaite domestique dans le meilleur des mondes...
Lorsque l'on côtoie Irina en dehors de ses fonctions, on est tout de suite frappé par la beauté de son âme. Irina est du genre petite fleur. Poétesse dont le talent est remarquable pour une personne sans éducation, son romantisme à toute épreuve la rend légèrement naïve. Mais elle est d'une gentillesse excessive, attentionnée et toujours agréable à la conversation. Bien qu'elle utilise des phrases simples et qu'elle semble buter sur certains mots, c'est un véritable plaisir de parler avec elle. Elle ne prétend pas soutenir des discussions trop compliquées (bien qu'elle en serait parfaitement capable, mais personne n'est censé le savoir) mais son point de vue sur le monde, rose et décalé, est extrêmement rafraichissant. Elle ne dira jamais du mal de son maître, préférant au contraire le complimenter - c'est limite si elle ne le vénère pas. Douce, fragile, Irina est un parangon de vertu. Elle refuse de sortir de son chemin de lumière et de tremper dans des affaires louches, d'ailleurs, on a souvent l'impression qu'elle possède un radar anti-malhonnêtes (ou plutôt un sixième sens). Elle est donc bien loin de la ténébreuse Unity. Elle n'est pas très intelligente, mais peut parfois faire preuve d'une véritable vivacité d'esprit.
Irina refuse catégoriquement de se faire courtiser par ses égaux. Elle prétend sortir avec Matthew Ringalls (Unity déteste absolument devoir jouer la fiancée de son patron, mais comme elle n'a pas le choix...).

Unity a trois identités différentes, dont son officielle, Unity Violett.

Unity affirme clairement ne pas avoir de famille.
Une étude approfondie révèle qu'elle est née de parents bourgeois et instruits, les Violet (avec un seul t, elle a modifié son nom de famille pour qu'on oublie ce lien de parenté), et qu'elle a une sœur, Tallulah, âgée de vingt-trois ans.

Seth Stutfied est écossais. Son père et sa mère sont censés résider à Édimbourg avec son frère Julian et sa sœur Izzie. Bien évidemment, il s'agit d'une famille fictive.

De même, Irina serait née d'une mère slave et d'un père anglais. Sa mère, issue d'une famille aisée, aurait été déshéritée lors de son mariage avec Mr Blaze. Irina aurait deux sœurs, Vera et Ludmila.

- Pouvez-vous vous présenter brièvement, mademoiselle ?
- Comment refuser une demande aussi polie ? ... Bon, moi c'est Unity Violett, vingt-six ans, j'habite à Londres depuis ma naissance et je suis une modeste femme au foyer...
- Hum... nous savons de source sûre que vous n'êtes pas celle que vous semblez être. Si vous nous parliez de vos deux autres identités ?
- J'en ai pas.
- Ne mentez pas, mademoiselle. Je sais très bien de qui il s'agit.
- Okay, okay, vous fâchez pas... Je ne suis pas que femme au foyer. Je suis aussi Seth Stutfied, le fameux détective londonien, et Irina Blaze, fiancée de Ringalls et domestique de lord Tareth.
- Vous voyez, on y arrive... et bien, on peut dire que vous jouez sur presque tous les tableaux ! Et à ce propos, Ringalls est votre patron, non ? Comment se fait-il qu'Irina sorte avec lui ?
- HUM ! *Unity Violett s'énerve violemment.* C'est confidentiel. D'ailleurs, vous êtes censé vous renseigner sur mon histoire. Si on commençait par le début ?
- Euh... oui, bien sûr. Qu'avez-vous à dire de votre naissance ?
- Je n'en ai pas le moindre souvenir. Mais je sais quand je suis née, un huit novembre apparemment, en 1846. Je crois que c'était un début d'hiver rude, bien qu'on était encore en automne. Il faisait froid, le vent grondait aux volets de la maison. Ma mère a accouché à vingt heures trente-et-un. Je hais cette heure, je la trouve vulgaire. Mes parents n'étaient pas riches, non, mais ils avaient déjà un petite fortune. De quoi me payer des études, en gros.
- Et concernant votre sœur, Tallulah ?
- Ah, elle existe encore ? Née le quatorze mars 1849, si je ne me trompe pas. C'était une sale gosse. Elle hurlait toute la nuit, m'empêchant de dormir. Mes parents passaient leur temps à calmer ses humeurs. Et moi je m'ennuyais. Quand elle est devenue assez grande pour que l'on joue ensemble, c'était devenue une gamine répugnante. Elle voulait sauter dans les flaques de boue, s'amuser avec les orvets et barbouiller ma figure de confiture... Bref, je la déteste. Et je suis bien contente de ne l'avoir jamais croisée à Londres. Je crois qu'elle s'est barrée.
- Oh, c'est très beau l'amour fraternel... que pouvez-vous me dire sur votre éducation ?
- J'aurais envie de dire qu'elle n'a servi à rien, mais malheureusement, ce n'est pas entièrement le cas. Mon éducation a été un succès. J'ai été à l'école, j'étais très douée. Alors, j'ai continué mes études, même si les études féminines n'étaient pas très importantes. Je ne me rappelle plus de ce que j'ai étudié, des navets oui. Ça, c'était inutile. Et puis à quinze ans, j'ai rencontré Ringalls. La pire rencontre de ma vie d'ailleurs. C'est lui qui m'a fait rentré dans une troupe de théâtre même si les femmes n'y sont pas bien vues. Mais cela à l'époque, j'ignorais qu'il en était responsable. C'est là que j'ai acquis une certaine expérience dans les expressions du visage, jeux et autres dissimulations. Je n'ai jamais reçu de formation particulière en tant que détective, si on oublie celle de Ringalls.
- Okay. Avant de parler de votre expérience en tant que détective, pourriez-vous me parler de vos amis d'enfance ?
- Je n'en ai pas vraiment eu, vous savez. Je m'entendais très mal avec Tallulah, et tout le monde ou presque l'appréciant, très peu avaient envie d'adresser la parole à la sœur. Cependant, Ann Cryzza a été ma meilleure amie pendant près de dix ans. Malheureusement, elle s'est mariée et je n'ai pas pu la revoir. D'ailleurs, cela me fait penser que mes parents aimeraient bien me marier. Vous comprenez, j'ai déjà vingt-six ans. Ils me considèrent comme une vieille fille. Mais ils ne voient pas que je ne suis pas amoureuse, et qu'un homme, à moins d'appartenir au milieu des détectives, ne pourrait pas vivre avec moi. Je suis trop libre pour une femme... mais on parlait des amis non ? Donc, Ann, et aussi Shelly Lablaïelle, elle aussi mariée, trois enfants. Shelly était une jeune fille naïve, mais très sympathique, et j'ai passé de bons moments avec elle. Et puis il y a eu Ryan Swiftz. Mon admirateur secret, un jeune garçon très timide qui me regardait de loin. Un jour, j'ai eu le courage de l'aborder. C'était un peu mon double inversé, et c'était ce que j'aimais dans notre relation : nous étions complémentaires. Il n'a jamais été question d'amour entre nous, du moins Ryan a fini par s'intéresser à une autre fille de notre entourage, et nous avons fait les quatre cent coups ensemble. Avec lui, j'osais faire ce qu'une fille ne devait même pas imaginer, et lui prenait plus confiance en lui. J'ai perdu le contact en devenant détective, mais c'est dommage. Autrement, personne n'a été suffisamment proche de moi pour mériter d'être mentionné.
- On m'a raconté que vous avez failli sombrer dans le crime. Est-ce exact ?
- Absolument ! En fait, ça m'énerve au plus haut point de savoir que c'est Ringalls qui m'en a sorti. Quand Ann et Shelly se sont mariées - j'avais quatorze ans, elles étaient plus âgées que moi - je me suis retrouvée seule avec Ryan. J'avais beau l'adorer, je le voyais lui aussi moins suivent à cause de ses études. Bref, j'étais la plupart du temps livrée à moi-même. Mes parents m'avaient rejetée parce que je voulais être trop indépendante. Ils disaient : « Tu veux gâcher ta réputation et ta vie ? Libre à toi ! mais nous, nous sommes en dehors. » Ils n'avaient pas tort, j'aurais pu finir en prison ou morte à l'heure qu'il est. J'ai commencé à tremper dans des affaires louches. Trafic d'armes, de tabac, voire même de prostituées - cela m'est arrivée une fois, et j'ai été dégoûtée d'avoir joué la proxénète malgré moi, alors je n'ai plus jamais recommencé. J'ai volé, j'ai même tué des membres d'autres gangs. Le nom de Lara Simon - j'avais eu le bon sens de ne pas donner mon vrai nom - était parvenu à faire trembler les plus grandes terreurs du crime. Mais c'était sans compter sur Ringalls. Quand j'avais dix-neuf ans, et lui vingt-deux, il m'a retrouvée et... traquée, je crois que ça s'applique. Forcément, comme tout bon détective qu'il était, il avait fait le lien entre la mystérieuse Lara Simon et la comédienne Unity Violet. Je le haïssais déjà, ce Ringalls. En fait, c'était l'ennemi juré de Unity, celui qui lui faisait les pires misères du monde, et vice versa. Il n'empêche que lui m'aimait bien, me trouvant même amusante - alors que j'étais dans un sale état, avec tous les problèmes que mes délits causaient... s*l**d va *cette vulgarité, exceptionnelle, est la preuve que Unity l'abhorre* - alors, lorsqu'il m'a coincée, il a décidé de m'aider. Il aurait pu me dénoncer à la police, et j'aurais été bonne pour la prison. Depuis toujours, on était en compétition. Mais il a simulé la mort de Lara Simon avec l'aide de quelques-uns de ses obligés - ceux qui dépendent de lui pour n'importe quelle raison, et il y en a plein, croyez-moi... - et m'a recueillie en me faisant jurer de ne jamais rien dire de ce qui s'était passé... en même temps, il en a profité pour m'enrôler dans son réseau. J'étais en rogne, mais je n'avais pas vraiment de quoi répliquer. Je ne tenais pas à aller en prison, même s'il m'y accompagnait... ce qui n'aurait sans doute pas été le cas : un détective de sa trempe, ils l'auraient tous cru sur paroles, quand bien même soixante ans se seraient écoulés, et aucun de ses obligés n'auraient dévoilé la vérité. Il m'avait déjà coincée une première fois ; là, il m'a mis une chaîne au coup. GRRR JE LE DETESTE ! La compétition, c'est lui qui l'a gagnée... et je n'ai toujours pas les moyens de me venger.
- Que s'est-il passé ensuite ?
- Ensuite ? Ringalls s'est appliqué à m'enseigner les ficelles du métier. Il a bien vu que j'avais un potentiel. Comme j'avais suivi des cours de théâtre, cela lui a permis de progresser plus rapidement. Encore une fois, je déteste l'admettre, mais il m'a offert un nouveau cadeau, mon job adoré. Il a même perfectionné mon art pour que je sois totalement impassible, alors qu'habituellement j'ai un caractère trop enflammé... Tout le monde tombe dans le panneau... sauf lui, en même temps, ce sont malheureusement ses astuces que j'utilise. Lorsque j'ai eu vingt-deux ans, j'ai pu me mettre "à mon compte"... autrement dit, travailler comme détective à son cabinet quoi. C'est à ce moment-là que j'ai créé Seth Stutfied, sur son conseil. Il m'avait bien fait comprendre que ce milieu se montrait très dur envers les femmes, et donc que j'avais intérêt à ne pas en être une. Seth s'est vite imposé comme un excellent détective, presque aussi bon que lui - c'est qu'il est encore meilleur que moi, malheur... comme si tout cela ne suffisait pas ! - et donc, il est passé au rang d'associé. Enfin, ça, c'est la version officielle. Ringalls reste le patron, après tout...
- Comment ça se passe, lors des enquêtes, entre lui et vous ?
- Pour moi, c'est l'enfer. Lui, il s'amuse comme un petit fou. Il a une manière très diplomatique de donner ses ordres, pour quelqu'un qui n'est pas habitué, on dirait vraiment qu'il n'émet que des suggestions... mon œil ! D'ailleurs, il est très autoritaire. Il ne demande pas, il exige. Je ne suis pas la seule à travailler pour lui, vous savez ; et tous mes "collègues" sont d'accord avec moi : il est insupportable. Mais je ne me rappelle pas que l'un d'entre nous se soit opposé un jour à Ringalls. C'est lui qui tire les ficelles après tout. Lors des enquêtes communes, il exploite honteusement mes capacités afin que je lui mâche le travail... et lui s'occupe des détails subtils qui font toute la différence, mais qu'il ne me laisse pas trouver. Ou comment vous rabaisser au travail ! Lorsque je bosse seule, il exige un compte-rendu très précis de mes faits et gestes. Il croit peut-être que je vais dévoiler ses secrets ? Je ne suis pas folle, je tiens à ma tête moi !
- Et que pouvez-vous nous dire de son réseau ?
- Pas grand chose. Je viens de vous dire que je tiens à ma tête. Je le connais très bien, étant donné que j'en fais partie, mais tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il est très étendu. Beaucoup de personnes en font partie, informateurs, complices, acteurs, espions... bref, un panel de métiers divers. Et je ne vous ai pas parlé de la diversité sociale : cela va du simple gamin de la rue à des nobles haut placés. Dans son réseau, la hiérarchie établie par le monde extérieur ne compte plus. Dedans, il y a des gens, comme moi, qui sont ses obligés ; des personnes qui travaillent pour lui afin de gagner leur vie ; d'autres qui aiment leur métier et s'en fichent du caractère et des actes de leur employeur du moment qu'il les paye ; et il y a ses amis aussi. Là aussi, ils sont nombreux. C'est pour cela que, même si aucun de nous n'est un criminel, il ne se fait pas descendre. Les copains sont là pour veiller... quoique, lui veille tout seul sur moi et je trouve ça horrible. C'est tout ce que je peux vous dire. Pas de noms, pas de descriptions, rien.
- Je comprends. Parlons de votre affaire actuelle. Vous êtes sur les traces de Jack l'Éventreur, n'est-ce pas ?
- En collaboration avec Ringalls, pour une fois... C'est qu'il est dur à coincer, cet assassin ! Imaginez, je fais partie des meilleurs détectives, et Ringalls également : et pourtant, nous en sommes au point mort. Pas le moindre indice, ni la moindre conjecture. Nous en sommes réduits à fureter en aveugle et à attendre un prochain crime qui, nous espérons, ne doit jamais se produire, pour essayer de trouver une esquisse de piste. On en devient fous, lui et moi. Sans compter que cela m'oblige à passer plus de temps avec lui... et à négliger parfois les devoirs d'Irina. J'ai fini par installer mes affaires chez lui. Bon, c'est vrai qu'Irina sort avec lui, mais elle est censée travailler chez lord Tareth. Et puis, c'est Seth qui vit chez Ringalls, pas Irina ou Unity. C'est la seule chose qui m'aide à supporter cette terrible situation. C'est presque insoutenable ! En même temps, mon appartement est trop loin du cabinet. Enfin, ça doit l'amuser de m'énerver.
- Qui est lord Tareth, au fait ? Voilà un personnage dont on n'entend pas beaucoup parler...
- C'est vrai, surtout qu'il n'appartient pas à la petite noblesse. C'est un aristocrate éminent et inconnu. Ce n'est pas un acteur, vous savez : lord Tareth existe pour de vrai. Il fait partie des amis de Ringalls : étant donné qu'il est proche du pouvoir et ignoré de ses confrères nobles, il est l'un de ses principaux informateurs. Ses informations sont souvent détournées, mais de très bonne qualité. Récemment, il a engagé une domestique nommée Irina. Ce n'est pas la première fois que j'endosse une troisième identité : j'ai déjà joué le rôle de Tara Zed, journaliste, Will Varenz, éditeur, et Clark Narran, primeur. J'en ai eu d'autres, mais ne les utilisant plus, je ne m'en rappelle plus. Irina Blaze a donc été "engagée" et travaille à plein temps pour lord Tareth. En réalité, cette couverture me permet d'espionner la noblesse. Il se pourrait que l'un d'entre eux soit Jack. Comme nous ne savons pas par où commencer, nous ne négligeons aucune piste - ou je devrais dire Ringalls, vu que je n'ai pas vraiment eu mon mot à dire dans cette histoire. C'est également une explication véridique pour expliquer le rapport entre eux deux : lord Tareth est mon "employeur", et Ringalls mon "fiancé". Personne ne se rend compte de la supercherie, ils y croient tous dur comme fer. Il est vrai que notre jeu est presque infaillible, il n'empêche que personne n'a les yeux suffisamment ouverts pour nous démasquer.
- Quel passé avez-vous donné à Irina Blaze ?
- Elle est née en 1855 d'une mère slave et d'un père anglais. Sa mère, d'une famille qui vivait à Londres depuis dix ans, était une jeune femme qui a été déshéritée parce qu'elle s'était mariée avec un étranger sans le sou. Elle a beaucoup galéré pendant son enfance : forcée de travailler à l'usine alors qu'elle aurait dû se rendre à l'école, sa scolarité s'est soldée d'un échec. De petits boulots en petits boulots pour soutenir ses parents, elle finit par devenir la domestique d'une petite famille bourgeoise londonienne. On ne sait pas trop comment, mais elle a rencontré Ringalls, bien plus âgé qu'elle, qui lui a plus tard présenté lord Tareth, qui recherchait une domestique. Il lui a proposé de l'embaucher, elle a accepté car elle avait besoin d'argent et le salaire était supérieur au sien. La suite, vous la connaissez : Irina bosse pour lord Tareth, elle finit par sortir avec Ringalls - on ignorait tous qu'il avait un cœur... - et a conservé son image pure et innocente. Voilà.
- Tant qu'à faire, racontez-moi l'histoire de Seth Stutfied.
- Très bien... Lui ne précise jamais sa date de naissance. Il est né dans une famille plutôt aisée, qui lui a payé ses études. Il a beaucoup voyagé en Europe, bien qu'il refuse d'en parler. C'est un point de l'histoire un peu compliqué, car je n'ai jamais quitté l'Angleterre. Mais j'arrive toujours à éluder les questions ou à les retourner à mon avantage. Seth est rentré au Royaume-Uni et a décidé de concrétiser son rêve, celui de devenir détective. Sous la tutelle de Ringalls, il a réussi à gagner sa place dans ce milieu fermé. C'est désormais son associé. Ah, et dois-je oublier de préciser que Seth est censé apprécier Ringalls ? Ça m'ennuie vraiment, mais mon boss affirme que des associés qui s'insultent à tout bout de chance n'inspirent pas confiance. Et le pire, c'est qu'il a raison...
- Je vois. Je crois avoir terminé ces questions. Merci d'avoir consacré du temps à cet entretien.
- Ce que je vous ai dit reste entre nous, n'est-ce pas ? Je sais bien que ça fait longtemps que je suis morte, mais quand même, je n'ai pas envie de bousiller ma couverture de 1873 juste pour votre amusement !

Exemple de RP : Regardez ceux de Maxence Gabriel.
Ton pseudo : Toujours Max. Bien que ce ne soit pas le vrai.
Ton âge :  Quinze ans et de très grandes poussières.
Comment as-tu connu le forum ? Par mon premier compte.
Qu'est ce qui t'a tout de suite attiré sur ce forum ? La même chose qu'avant.
As-tu des suggestions ? Il faudrait dynamiser le HRPG. Si on ne veut pas jouer, on n'a rien à faire. Ah, et éviter de mettre les présentations dans Validées dès qu'elles le sont. C'est toujours sympa pour un membre de pouvoir répondre lorsqu'on lui souhaite la bienvenue...
Ton avatar est il quelqu'un en particulier ? Sans doute.
As-tu lu le règlement ? Il y a longtemps.