Victoria's Stone
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Neill Owen
Gentilhomme mal intentionné
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Points : 232
Date d'inscription : 07/07/2010
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Un peu plus sur toi !
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Possèdes-tu une pierre ?: Non ><
Le pouvoir de la pierre:
Neill s’ennuyait à mourir. Même un cadavre, il en était sûr, avait sûrement plus d’amusement dans son cercueil, genre la chasse aux vers ou autres choses tout aussi ragoûtantes. Depuis des jours il passait ses journées à trainer entre son lit et son canapé, sortant à peine, se préoccupant assez peu de ses affaires, trop peu en vérité. Et quand il faisait malgré tout l’effort d’aller voir comment se portait ses joyeux esclaves, il ne s’y intéressait pas plus que ça. Ses yeux reflétaient un ennuie intense, sa pâleur le fait qu’il ne sortait quasiment plus, ses cernes montrait qu’il manquait de sommeil bien qu’il ne fasse quasiment rien de ses journées. En fait il ne trouvait rien d’attrayant, rien de nouveau, tout lui semblait trop facile, ou déjà vu, essayé, vécu. N’y avait-il pas une originalité quelque part ? La réponse il la connaissait, mais chaque fois qu’elle lui venait à l’esprit il avait envie de se cogner la tête contre un mur.
Ce jour là il décida qu’il était temps de se reprendre en main, il n’allait quand même pas finir à l’état de légume, il fallait qu’il trouve un nouvel amusement et pour cela il n’avait pas le choix, il devait sortir.

Il se dirigea vers des endroits peu recommandables, en général c’était par là qu’il trouvait des choses marrantes à faire. Cependant, sans le savoir, il se dirigeait aussi vers des menaces. Est-ce qu’il aurait fait demi-tour s’il avait su ? Peut-être pas, Neill aimait le danger non ? Et pourquoi pas aller le confronter, ça ce serait peut-être amusant. Bref tout ça pour dire qu’au détour d’une ruelle il se retrouva en face d’un ennemi. Un sale type comme lui, en moins élégant (parce que l’élégance était quand même vraiment importante pour Neill), et le vicomte ne l’aimait pas vraiment.

- Vicomte Owen, quelle joie de vous voir.
- La joie n’est pas partagée.
- Quel humour ! Vous ne changez pas.


Neill préféra l’ignorer et continua à avancer, mais l’homme sortit alors un pistolet, et il semblait prêt à s’en sortir.

- Vous savez ce qu’on raconte en ce moment vicomte ?
- Non mais je sens que vous avez une envie folle de me l’apprendre.
- Et bien il paraîtrait que vous vous ramollissez.
- Ce ne sont que des rumeurs.
- Ça c’est vous qui le dites, votre physique pitoyable me dit le contraire.


Neill soupira et s’avança, choisissant d’ignorer l’arme pointée sur lui.

- Ne bouge plus où je te tire dessus.


Le ton était tout de suite beaucoup moins avenant.

- Qu’est ce que vous voulez ?
- Ton petit commerce de pierre, ça m’intéresse.
- Je ne laisserai pas mon plus beau projet entre les mains d’un homme comme vous, voyons réfléchissez. Vous manquez beaucoup trop de classe.
- Donne le moi ou…
- Ou quoi ? Vous allez tirer ? Et bien allez y, faites le !


C’est comme ça que la balle partit et atteignit Neill, si le cœur fut sauvé c’est uniquement parce que la balle fut dévié par des trucs qu’il avait dans les poches, c’est l’avantage de toujours avoir des choses dans les poches, enfin ceci dit, la balle alla tout de même se loger dans une côte ce qui n’était pas franchement agréable, et n’en menant pas vraiment large, Neill tomba par terre, à genoux. Mince, il aurait préféré tomber sur le dos…

- Tu fais moins le malin hein ?

L’autre s’avança, prêt à arranger le cas de Neill, mais il n’en eut pas le temps puisque la seconde d’après il était mort. Quelle bonne idée Elinor avait eut de le suivre, même si elle était arrivée trop tard. Neill lui sourit et doucement se releva en se tenant le côté.

- Elinor… Tu arrives au bon moment
- Ne bouge pas Neill, il faut aller te soigner.
- J’ai une autre idée…
- Neill, on n’a pas le temps d’écouter tes idées, il faut que tu ailles te faire soigner, ta blessure est plutôt grave là.
- Mais non, c’est rien du tout. Est-ce que tu peux m’aider… à marcher ?


La petite sœur soupira, mais elle n’avait pas le choix, quand son frère avait une idée en tête, il était impossible de la lui déloger s’il ne le faisait pas lui-même.

- Qu’est ce que tu veux faire ?
- Et bien… Comme je suis très blessé… Il y a un endroit où je … voudrais aller.
- Où ?


Neill sourit et s’expliqua, Elinor écarquilla les yeux :

- Encore elle ? Es-tu fou ?
- Oui.
- Soigne-toi et je t’y emmène.
- Non… Il… Sera peut-être… Trop… Tard.

Il commençait à devenir difficile pour lui de parler, comme si on appuyait très fort sur sa poitrine.

- Neill, réfléchis.
- C’est tout… Réfléchis.


Elle n’avait pas le choix, il n’accepterait jamais qu’elle le ramène, et surtout il ne lui pardonnerait pas. Les désirs de son frère étaient des ordres, et elle l’aida donc à se déplacer jusqu’à une voiture à chevaux, où elle indiqua au « chauffeur » l’adresse. Cela se trouvait dans la rue, il s’agissait des bureaux de détectives, celui de Ringalls, mais surtout celui de Seth Stutfied, que Neill connaissait aussi sous l’identité d’Unity.

- Si elle n’est pas là, on rentre Neill.

Le vicomte avait si mal, qu’il se disait qu’il serait trop tard de toute façon, maintenant plus rien ne pourrait le soigner, et c’était peut-être mieux ainsi. Mais avant d’aller rejoindre sa tombe, il voulait la revoir, au moins une fois. Et il espérait qu’elle serait ici…

Sans l’aide de sa sœur (il avait tenu à venir seul), monter les étages fut la chose la plus dure qu’il eut faite de toute sa vie, mais il ne pouvait pas mourir sans l’avoir revu et cela lui donnait la force de continuer à monter. Une fois devant le bureau, il prit sa respiration comme il put, essuya les gouttelettes de transpiration sur son visage à l’aide d’un mouchoir, boutonna son manteau afin de cacher sa blessure, et frappa avant d’entrer cachant ses mains pleines de sang dans ses poches.

Il était certain qu’elle ne serait pas ravie de le revoir, mais ce qui le soulageait c’est qu’elle soit là. Neill sourit jusqu’aux oreilles, lui qui était plutôt pâle depuis quelques temps, retrouva des couleurs au seuil de la mort juste parce qu'il se sentait content qu'elle soit là. Il s’approcha :

- Comme… Je suis… Content de te revoir.

Il ressemblait à quelqu’un qui avait couru dans les escaliers, mais essayait de ne pas montrer qu’il était plus que mal en point.

- … Je voulais… Te revoir… Au moins une… Fois encore.

Sa vue se troublait mais il s’en moquait maintenant, il s’approcha encore d’elle et sans réfléchir approcha sa main pleine de sang près de son visage, ne se retint pas de le toucher, et sourit encore plus.

- Je… Tu sais… Il faut que je… Te dise…

Neill s’arrêta, ferma les yeux, respira fort, il voulait le dire sans faire de pause, quitte à sentir tout le poids du trou dans sa poitrine.

- Ta main dans mes cheveux, ça m’a vraiment… Rendu heureux. Plus que n’importe quoi… Au monde. J'aurais vraiment... Voulu... Revivre ça. Tant pis

Bon sang est ce que le monde était vraiment si flou et la lumière si aveuglante ? Neill se sentait de plus en plus mal, il avait tenu bon jusque là, aidé par une force stupide et l’affreuse envie de revoir Unity. Maintenant il semblait qu’il pouvait tout admettre, et tout lui dire, puisqu’il n’allait pas s’en sortir. Seulement il n’avait pas le temps.
Mais son souhait était réalisé, il l’avait vu, alors il se laissa aller aux ténèbres, tombant sur le sol, presque soulagé d’en finir. Après tout il avait bien vécu, il s’était bien amusé, et il avait rencontré la personne la plus géniale de la terre…
Puis le vide.
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
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Ce jour-là, Unity, sous son identité du détective Seth Stutfied, n'avait rien prévu d'extraordinaire : elle allait passer sa journée au bureau, à recevoir des clients et trier des dossiers. Autrement dit, rien de passionnant pour la bouillante jeune femme, qui n'était pas de nature patiente. Pourtant, à la voir, elle était d'un calme olympien, se forçant à adopter l'attitude décontractée et désintéressée du placide Seth. Personne n'aurait pu dire ce qu'elle ressentait vraiment, elle n'avait pas l'air en colère en réalité. Bien sûr, elle ne l'était pas : prendre le masque de Seth, c'était faire le vide en elle, oublier complètement ses pulsions et s'astreindre à une discipline intérieure très stricte. C'était peut-être aussi pour cela qu'elle aimait cette identité : Seth représentait tout ce qu'elle n'était pas, qu'elle aurait voulu être. Un détective reconnu, froidement serein, et qui en plus avait un joli nom.
Au moment où Neill se faisait tirer dessus, Seth était en train de raccompagner un client, une jolie dame d'une trentaine d'années qui avait souhaité l'engager pour retrouver son frère, disparu de la circulation depuis trois ans. Une mission qui ne serait pas facile, vu le peu d'informations dont elle disposait, mais elle payait, aussi était-ce suffisant. Bizarrement, à ce moment, il pensa au vicomte ; mais il ne se demanda pas ce qu'il faisait, ce qu'il lui arrivait, encore moins s'il était toujours en vie, non, il se demandait s'il avait quelque chose à voir avec cette affaire. Il espérait que non, sinon, il aurait bien du mal à la résoudre sans décevoir la cliente. Celle-ci lui serrait la main en lui répétant « Merci, monsieur Stutfied, merci pour vos efforts » tandis que lui se contentant de hocher silencieusement la tête, le visage inexpressif, comme s'il était insensible à son charme - en vérité, il l'était vraiment, vu qu'Unity n'était pas vraiment attirée par les femmes. Il referma la porte derrière elle, et alla s'asseoir à son bureau, songeur. L'air absent, il refit machinalement son col, conscient que c'était un des points faibles de son déguisement. Cela lui arrivait parfois, quand le vicomte lui revenait en tête. Puis, se rendant compte de ce qu'il faisait, il s'arrêta net et préféra terminer de remplir le nouveau dossier.
Au moment où Elinor venait de tuer l'ennemi de Neill, Ringalls entra dans son bureau et lui demanda s'il voulait bien s'occuper du nouveau client. Seth, n'en ayant pas vraiment envie, répondit que non, qu'il en avait accueilli plus que lui aujourd'hui et qu'il ne consentirait plus à prendre que ceux qui l'exigeraientt. Sa voix s'était teintée d'une pointe de colère qui la rendait brusquement plus féminine. Ringalls acquiesça, n'ayant pas le temps de parlementer alors qu'un client attendait, et sortit du bureau pour aller s'en occuper.
Alors que Neill et Elinor se mettaient en marche vers son bureau, Seth, penché sur sa feuille de papier, écrivait les dernières observations de sa cliente. Il se demanda ce qu'il pouvait déjà en conclure, quelles pistes privilégier ou écarter. Le problème, c'était que le frère pouvait être n'importe, avoir fui loin de Londres ou pourrir mort au fond de la Tamise. Il n'avait pas suffisamment d'éléments pour déterminer ce qui paraissait le plus logique. Si encore la sœur l'avait mieux connu, elle aurait pu répondre à ses questions ; mais elle ignorait ce qu'il faisait dans la vie, où il habitait précisément, ce qu'il aimait, s'il était célibataire ou non... il y avait même quelque chose de bizarre dans cette relation si peu familière. D'un autre côté, ce pouvait très bien être comme avec Tallulah, sa propre sœur : il ignorait totalement ce qu'elle était devenue, tout comme elle ne devait pas savoir que derrière Seth se cachait Unity. Peut-être avaient-ils une relation de ce genre, ou peut-être pas. Il nota juste TAL pour signaler qu'il avait eu cette hypothèse, qu'elle lui paraissait plausible. Ses dossiers étaient ainsi remplis de petites notes qui n'avaient de sens que pour lui. TAL, mais aussi VOW, que l'on retrouvait sur l'affaire Logan, qui signifiait qu'il avait résolu le problème mais n'était pas en mesure d'y faire quelque chose. C'était peut-être flatteur d'avoir sa propre annotation dans le langage d'Unity... ou peut-être que non.
Neill et Elinor étaient arrivés à l'entrée de son immeuble pendant qu'il rangeait le dossier sur la pile des affaires à résoudre, mais Seth ne le savait pas. Il sortit un instant de son bureau pour aller voir le secrétaire, mais il n'était pas là. Tant pis, il devait avoir pris sa pause. Il remarqua sur le comptoir un mystérieux papier couvert de symboles étranges. Ah, un message codé. Ringalls étant occupé avec son client, il l'empocha et rentra dans son bureau où il se mit à le déchiffrer. Pour lui, c'était très facile, vu qu'il avait l'habitude. Mais le contenu du message ne lui fit nullement plaisir. Tout à coup, quelqu'un frappa. Seth sursauta, surpris. Ringalls et le secrétaire ne prenaient jamais la peine de frapper, quand ils le savaient seuls. Qui cela pouvait-il être ? Il se dépêcha de cacher le message tout en indiquant à la personne qu'elle pouvait entrer. Quand il releva les yeux, il eut la surprise de constater qu'il ne s'agissait que du vicomte Owen.
Mais il n'était pas comme dans son souvenir. Il était d'une pâleur anormale, pas encore blanc comme un linge, mais pas comme d'habitude non plus. Il y avait aussi quelque chose d'étrange dans son visage - on aurait dit qu'il s'était laissé aller ces derniers temps, ce qui n'aurait pas étonné Seth. Et surtout, il avait l'air extrêmement heureux de le voir.
« Comme… Je suis… Content de te revoir. » : annonça-t-il d'une voix saccadée.
Il était essoufflé ? Mais pourquoi ? il n'avait plus l'habitude de faire de l'exercice, ou il était monté en courant ? Seth ne pouvait pas vraiment dire que c'était réciproque. Le problème, avec Neill, c'était que quand il le voyait, il se produisait toujours une catastrophe. Alors qu'il restait de marbre, il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir inventer aujourd'hui.
« Je voulais… Te revoir… Au moins une… Fois encore. »
Une fois encore ?!
En un instant, Seth redevint Unity. Le masque froid et impassible laissa place à de l'inquiétude, face à cette situation si étrange qui allait sans doute très mal tourner. Alors qu'elle se faisait la réflexion qu'il s'était passé quelque chose de grave, il s'était déjà approché d'elle, avait sorti de sa poche une main sanglante - sanglante, oui, comme une confirmation désagréable - et la posa sur son visage. Unity, soudainement pétrifiée, ne savait pas trop comment réagir. Elle était moins effrayée par ce sang qu'il barbouillait sur sa joue que par l'idée qui s'insinuait en elle. Il s'est fait flinguer, cet imbécile.
« Je… Tu sais… Il faut que je… Te dise… Ta main dans mes cheveux, ça m’a vraiment… Rendu heureux. Plus que n’importe quoi… Au monde. J'aurais vraiment... Voulu... Revivre ça. Tant pis »
Elle le regarda un instant avec de grands yeux, se demandant s'il lui disait vraiment la vérité. Mais vu que l'instant suivant, il s'écroula par terre. Comme s'il était mort. Peut-être qu'en fait, non, il ne plaisantait pas.
Unity s'agenouilla immédiatement à ses côtés, vérifiant s'il avait encore un pouls. C'était le cas. Ouf. Pas juste parce que cela l'aurait gêné d'avoir un cadavre dans son bureau, mais parce qu'elle ne voulait pas que cet idiot de vicomte meurt ainsi, aussi bêtement. Elle regarda où il avait bien pu être blessé, remarquant une tâche rouge à l'abdomen. Pas un couteau ou quelque chose comme ça, ce devait être dû à une arme à feu. Elle le fit basculer sur le côté, excluant tout à coup pensées et émotions, et sortit de son bureau pour demander l'aide du secrétaire. Pas là, bien sûr. Comme c'était gênant. Elle n'avait plus qu'à aller voir Ringalls. Seth alla frapper à son bureau, et lui annonça :
« J'ai besoin de votre aide. Un blessé par balle. »
Le couple client regardèrent avec effarement le détective qui acquiesça sans un mot, comme si c'était normal. En fait, ça l'était plus ou moins. A force de vous battre contre des criminels, vous ne vous faîtes pas que des amis. Autrement dit, il n'était pas rare qu'un des leurs se fasse agresser par vengeance, ou simplement parce qu'ils étaient détectives. A elle aussi, cela lui était arrivé... sauf que son agresseur n'avait pas prévu que Seth connaisse aussi bien les passages secrets de son repaire. Ringalls par contre fut effaré de voir qui était la victime.
« Qu'est-ce que tu lui as fait ?
- Rien du tout, répondit-elle d'un ton anormalement calme, c'est lui qui est venu me voir dans cet état. Aide-moi à le soigner. »
Le détective acquiesça. Il détestait peut-être Neill, mais on pouvait au moins lui accordait une chose : il ne se comportait pas en criminel. Autrement dit, il ne protesta même pas, pour lui, cela allait de soi.
Avec une expertise non feinte, ce fut Unity qui retira la balle. Elle l'observa un instant, absolument écœurée de constater qu'un simple bout de métal pouvait ôter la vie à quelqu'un. Elle la posa sur son bureau.
Quand Neill fut hors de danger, elle demanda à Ringalls de l'aider à l'allonger sur le canapé de leur salle de repos. Le secrétaire n'y était pas, ce qu'elle trouva bizarre sans pour autant s'en soucier plus que ça. Elle remercia Ringalls, qui retourna voir ses clients, tandis qu'elle-même attendait que le vicomte se réveille.


Neill Owen
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Neill en allant au bureau de Seth n’avait eut qu’une idée en tête, la voir, lui dire au revoir à sa manière et en finir. Il l’avait bien dit pourtant qu’un moment de faiblesse et tout se terminait, mais il s’en fichait bien, mourir c’était juste une étape, la dernière certes mais peu importait. Comme il savait qu’un jour ça lui arriverait, il avait tout prévu, il avait laissé une lettre et un testament pour sa sœur, normalement en tant que noble on ne pouvait rien léguer à une femme, mais bon le vicomte s’était arrangé pour que là ce soit possible. Par des détournements, du chantage, quelques meurtres, on finit par tout obtenir. Donc s’il venait à mourir, ce qu’il était entrain d’arriver là, Elinor hériterait d’absolument tout. Dans la lettre il lui expliquait brièvement deux trois choses à savoir, et lui disait de tout laisser tomber. S’il n’était plus là, elle n’avait aucune raison de continuer à tuer des gens ou ce genre de choses, elle n’avait qu’à vivre normalement, se marier, faire des enfants, etc.
Peut-être qu’il avait toujours traité sa sœur comme un objet, elle aussi, pourtant s’il avait réussi à ce qu’elle soit fanatique de lui, il avait vraiment dut être gentil avec elle, plus que n’importe qui d’autres. Et c’était sans doute devenu une habitude, c’est pour ça qu’il avait tout prévu pour qu’elle vive heureuse et confortablement s’il lui arrivait quelque chose. Après tout, Elinor était la seule personne à qui il faisait une totale confiance, et qui lui avait toujours été fidèle, elle le méritait.

Bref, il était persuadé qu’il allait mourir et puis voilà. Ce qui n’était pas du tout prévu, c’est qu’il se mette à sortir du vide à un moment, qu’il reprenne conscience. A cela deux suppositions : soit la religion avait raison et lui tort, soit il était encore vivant. Dans un sens, il aurait presque préféré la première solution, mais il comprit bien vite que c’était la deuxième.
Il se sentait lourd et la douleur à la poitrine était toujours présente, même si atténué. Respirer lui parût comme un calvaire, et ce n’était pas du tout soulageant de se savoir vivant. C’était un peu comme se sentir enfin libre et se rendre compte que ce n’était qu’un mirage, sentir ses chaines à nouveau et remarquer qu’on a rêvé. Et voilà c’est repartit, trop chouette.

Il n’ouvrit pas les yeux immédiatement, d’ailleurs il ne put pas, il était comme plongé dans un brouillard, ou une sorte de coma, il avait conscience des choses autour mais était incapable de bouger. Cela lui paraissait si dur, qu’il préféra attendre plutôt que forcer, même si c’était vraiment ennuyant de se sentir si impuissant. Il n’avait d’autres choix que de réfléchir : donc comment se faisait-il qu’il était encore en vie ? Est-ce que sa sœur avait eut le temps de le ramener et de lui faire prodiguer des soins ? Cela lui paraissait fort peu possible, il était quand même dans un état critique. Alors qu’est ce qui avait pu se passer ? Guérison miraculeuse ? Mouais. Non, la solution la plus plausible c’était qu’Unity devait y être pour quelque chose. Okay, elle se vengeait, il l’avait sauvé, elle le sauvait. C’était sûrement quelque chose comme ça.

Au bout d’un temps qui lui parût extraordinairement long, il réussit à bouger le petit doigt d’une main, sans bien savoir laquelle. Un petit doigt, seulement. Il lui fallut encore deux bonnes minutes pour réussir à bouger un autre doigt. Bon sang que c’était désagréable, et difficile, il essaya de parler, impossible même d’ouvrir sa bouche toute pâteuse, quand à ouvrir les yeux… N’en parlons même pas. Bon pour l’instant il se contenterait des doigts. Finalement il réussit à les bouger, tous les dix, après un temps interminable. Neill ignorait s’il y avait quelqu’un près de lui, si ses oreilles étaient aussi endormies que lui, ou si c’était juste très silencieux.
Bon allez parle, parle. Une sorte de râle sortit de sa bouche, ce n’était pas vraiment convaincant, mais au moins il avait sortit un son. Allez encore une fois. Bon aucun mot et toujours cet espèce de renâclement de gorge. On verrait plus tard. Les yeux maintenant. Bon sang pourquoi est-ce que ses paupières étaient si lourde ? Allez, à trois. Un, deux, trois. Rien du tout. Il bougeait ses dix doigts et était incapable d’ouvrir ses yeux.
Il lui fallut encore de nombreux essaies et effort, pour enfin pouvoir cligner des paupières, et enfin laisser ses yeux grands ouverts. La vue lui paraissait extrêmement floue, et à nouveau il dut attendre une bonne minute pour que tout devienne clair. Neill observa le plafond, se demandant où il était. Le lieu ne lui disait rien, alors il essaya de tourner la tête, encore une activité bien difficile, cependant il fallait qu’il élargisse son champ de vision. Une fois qu’il pu tourner son crâne il vit qu’Unity était là. Il hésita entre sourire (trop dur) et n’avoir aucune réaction (plus facile), il choisit la deuxième possibilité pas à cause du niveau de difficulté, mais parce qu’il se souvenait que s’il était toujours en vie et était entrain de subir un calvaire, c’était sa faute. Et puis il y avait autre chose, de bien pire, ce qu’il lui avait dit avant de s’évanouir. Il l’avait fait uniquement parce qu’il savait, ou du moins pensait qu’il ne rouvrirait plus jamais les yeux, et pourtant voilà, il était bien réveillé et vivant. Il détourna alors le regard et se concentra de nouveau sur le plafond.
Il fallait qu’il parle. Mais c’était vraiment difficile, comme s’il avait quelque chose de bloqué dans la gorge, et finalement à force de se la racler et de tousser, il réussit à sortir des sons certes plutôt rauques mais peu importe.

- T’aurais jamais dût…

Jamais dût me sauver la vie. Mais c’était vachement dur de faire des phrases longues, et il supposa qu’elle avait bien compris.

- Mais pourquoi…

Pourquoi t’as fait un truc pareil franchement ? Non seulement Unity avait l’occasion de se débarrasser de Neill, mais Neill avait l’occasion de se débarrasser de lui-même, tout le monde était gagnant non ?

- J’aurais préféré que tu … Ne le fasses pas.

Oui, bon, sans doute se fichait-elle complètement de ce qu’il aurait préféré lui, mais il fallait qu’il la prévienne. Quand à ce qu’il avait dit avant de s’étaler dans son bureau, il se demandait si elle y avait fait attention ou pas, il espérait bien que non, ou alors qu’elle avait complètement oublié. Il préféra donc ne pas se lancer sur ce sujet, peut-être avait-il ses chances, peut-être même que si elle s’en souvenait elle ne l’avait pas cru.

Cependant il n’osait plus la regarder et semblait déterminé à laisser ses yeux fixer le plafond. Petit à petit le reste de ses sens revinrent et le brouillard s’atténua tout à fait. Il se savait cependant encore incapable de se lever, mais il avait fortement envie de partir :

- Dès que je serai en état je m’en irai… Et ma sœur doit m’attendre en plus.

Pour Elinor c’était juste une excuse, quelque chose pour dire qu’il devait vraiment partir c’était une urgence…
Unity Violett
Détective. Seth Stutfied / Irina Blaze
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Regarder le vicomte dans son coma, c'était une expérience unique, et intéressante pour la détective. Son esprit d'analyse et d'observation ne pouvait s'empêcher de le dévisager entièrement, d'étudier la manière dont ses paupières recouvraient ses yeux, dont sa poitrine se soulevait lentement et laborieusement à chaque respiration, dont ses cheveux retombaient sur son front et le canapé. Ce n'était pas un sommeil, non, il y avait là un véritable abandon de lui-même : il n'était pas placé de façon le plus confortable pour lui, mais tel qu'on l'avait posé, d'où le renforcement de cette impression. C'était une manière de passer le temps ; et puis, ce n'était pas tous les jours qu'Unity pourrait observer un tel spectacle. Neill vulnérable, impuissant, atteint, inconscient. Avouez que cela valait le détour. Elle en profitait un peu, à vrai dire, de voir qu'à ce moment précis, si elle en avait eu envie, elle aurait pu lui donner ce dont il avait envie, la main dans les cheveux, sans qu'il s'en rende compte, et qu'il n'y ait plus jamais droit. Ce serait cruel de sa part... c'était pour ça qu'elle restait immobile, toute concentrée sur ses inspirations-expirations.
Tellement concentrée qu'elle remarqua immédiatement un changement dans cette inertie. Elle avait perçu un mouvement inhabituel, quelque chose qui rompait la monotonie de son corps. Un geste du petit doigt. Elle eut un sourire. Il commençait à reprendre pied dans la réalité. Patiemment, elle le vit ranimer son organisme petit à petit, exercer ses articulations pour les remettre en marche. Elle le regarda avec la patience d'une mère fière des progrès de son enfant qui s'éveille à la vie. Enfin, après un laps de temps long mais qui lui parut plutôt court tant elle était fascinée par cette renaissance, il ouvrit les yeux. Avec lenteur, il tourna la tête et finit par croiser son regard. Elle ne fit rien pour l'aider, se contentant de le contempler avec une douceur de soignante. Étant donné qu'il était vraiment mal en point, elle voulait bien lui faire une concession et mettre sa haine de côté. Comme s'il pouvait vraiment faire grand-chose dans un état pareil...
Au bout d'un moment, il cessa de la regarder, se concentrant sur la parole. Ce fut laborieux, mais finalement, il réussit à articuler :
« T’aurais jamais dût… »
Tiens, c'était exactement ce qu'elle avait pensé quand il l'avait sauvée du suicide. Était-ce pour autant une raison de le laisser mourir ? Si lui répondait non, elle faisait pareil. A son tour de voir que d'être sauvé n'était pas forcément l'expérience la plus agréable. S'il lui reprenait un jour l'envie de se tuer... peut-être que cette fois, il ne ferait rien ? Mouais. C'est toujours beau de rêver.
« Mais pourquoi… J’aurais préféré que tu … Ne le fasses pas. »
Elle haussa les épaules, bien que consciente qu'il ne pouvait pas la voir. Pourquoi ? va savoir, pourquoi... Il y a bien sûr toutes les raisons pratiques, ça ne se fait pas d'avoir un cadavre dans son bureau - d'ailleurs, elle avait complètement oublié dans tout ça d'essuyer le sang sur sa joue, y penserait-elle ? - ou comment est-ce qu'ils allaient pouvoir le sortir, toutes les conséquences et répercussions sur les affaires des associés... Il y avait aussi le fait qu'elle ne le détestait pas au point de souhaiter sa mort, même si beaucoup de vies seraient épargnées en le laissant périr. Et puis, elle se targuait aussi d'être du bon côté, de celui des gens justes... qui donc voudraient le sauver, parce qu'ils n'avaient rien de criminels. Certes, Unity avait ce côté hors-la-loi profondément ancrée en elle, mais aussi un goût prononcée pour la justice, à défaut d'une véritable, celle des hommes suffisaient à la satisfaire. C'était sa balance à elle, un côté blanc, un côté noir. Bref, une certaine neutralité du personnage dû à ses envies complémentaires.
« Dès que je serai en état je m’en irai… Et ma sœur doit m’attendre en plus. »
Sa sœur ? Elle était là ? ... mais pourquoi ne l'avait-elle pas accompagné ? A moins qu'elle ne l'attende dans le manoir ? Enfin, si elle savait ce qui lui était arrivé, elle devait être morte d'inquiétude. Unity avait d'abord pensé qu'elle serait énervée parce qu'il s'était fait tirer dessus - c'était le cas - mais là, c'était pire pour elle.
« Mais tu t'entends un peu, Owen ?! Ta sœur, elle est au courant de ce qui t'es arrivé ? ... mais c'est vraiment horrible, ce que tu dis là ! ça ne te viendra donc même pas à l'esprit de te dire "Il faudrait que je la prévienne" ou quoi ? »
Certes, qu'il pense à quelqu'un d'autre que lui, c'était toujours bien, mais il y avait vraiment quelque chose qui la gênait. Mais quoi ? sur le coup, elle ne voyait pas du tout de quoi il pouvait bien s'agir. Et puis, elle mit le doigt sur le problème.
« Ah. Mais c'est peut-être une question de vocabulaire... genre pour toi, sœur c'est un synonyme d'esclave ? Tu me dégoûtes, Neill. Je t'ai déjà parlé de ma sœur ? je ne crois pas. Elle et moi, c'est toute une histoire. On ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une relation conventionnelle, tu vois, je la trouve insupportable et niaise, et elle me voit comme une cinglée, enfin, bref... mais au moins, on se respecte l'une l'autre. C'est ça ton problème. Tu ne sais pas ce que ça veut dire, respect, quand il est associé à "autrui". »
Elle ne savait pas trop pourquoi elle sortait ça tout à coup, comme ça. Peut-être parce qu'elle avait tendance à très vite se sentir agressée, dès que quelque chose ne lui plaisait pas ?
« Et comment tu veux que je t'apprécie alors que tu n'en es pas capable ? Je ne suis pas folle, tu sais, j'aime le danger mais pas sous cette forme... je te demande des efforts, mais tu ne crois pas que j'en fais aussi, hein ? C'est pas parce que je sais flinguer les gens que tout à coup, c'est bon, je pense comme une meurtrière ! ... alors, non, moi, je ne veux pas devenir dépendante de toi. »
Et, avec un sourire amusé, elle approcha sa main - comme s'il pouvait l'en empêcher - et commença à lui ébouriffer les cheveux.
« Je devrais vraiment te frapper, là, j'en meurs d'envie, annonça-t-elle très sérieusement. Il faut vraiment être stupide pour ne pas oser me le dire jusqu'à ce que tu croies mourir. J'ai une tête à me moquer de toi ? ou même de quiconque ? Ça allait vraiment te tuer de me le demander, hein, t'es trop fier pour t'abaisser à ça ou quoi ? » Elle retira sa main. « Me dis pas que t'en as honte quand même. »


[justify]
Neill Owen
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Neill était loin de s’attendre à ce qu’elle s’énerve à propos de ce qu’il avait dit sur sa sœur. Mais c’est pourtant ce qu’elle fit.

- Mais tu t'entends un peu, Owen ?! Ta sœur, elle est au courant de ce qui t'es arrivé ? ... mais c'est vraiment horrible, ce que tu dis là ! ça ne te viendra donc même pas à l'esprit de te dire "Il faudrait que je la prévienne" ou quoi ?

Il voulu lui expliquer que sa petite sœur était au courant et pleins d’autres choses encore sur Elinor, mais il ne pu pas, parce qu’elle était déjà partit du principe qu’il n’était qu’un monstre inhumain et que donc il faisait du mal même à sa propre sœur.

- Ah. Mais c'est peut-être une question de vocabulaire... genre pour toi, sœur c'est un synonyme d'esclave ? Tu me dégoûtes, Neill. Je t'ai déjà parlé de ma sœur ? je ne crois pas. Elle et moi, c'est toute une histoire. On ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une relation conventionnelle, tu vois, je la trouve insupportable et niaise, et elle me voit comme une cinglée, enfin, bref... mais au moins, on se respecte l'une l'autre. C'est ça ton problème. Tu ne sais pas ce que ça veut dire, respect, quand il est associé à "autrui".

Tiens, il en apprenait un peu plus sur Unity, dans un certain sens c’était agréable, elle parlait d’elle-même, il n’avait rien besoin de demander, et tout ça en partant de supposition qu’elle faisait elle-même sans écouter ce qu’il avait à dire. Ne pouvant pas la couper vraiment, il la laissa continuer. Au bout d’un moment elle se calmerait d’elle-même, enfin c’est ce qu’il pensait.

- Et comment tu veux que je t'apprécie alors que tu n'en es pas capable ? Je ne suis pas folle, tu sais, j'aime le danger mais pas sous cette forme... je te demande des efforts, mais tu ne crois pas que j'en fais aussi, hein ? C'est pas parce que je sais flinguer les gens que tout à coup, c'est bon, je pense comme une meurtrière ! ... alors, non, moi, je ne veux pas devenir dépendante de toi.

Bien sûr énerve toi sans attendre les explications. De toute façon elle ne l’apprécierait jamais, il l’avait bien compris, ça va. Tiens maintenant qu’il se souvenait de ça, il préférerait être mort. Oui c’était stupide et minable de penser comme ça, mais après tout c’était exactement ce qu’il était entrain de devenir. Minable au point de se faire tirer dessus par un sale type sans élégance juste parce que l’ennuie avait pourris ses veines.

Mais alors que Neill commençait aussi à ressentir de l’énervement, elle vint passer sa main dans ses cheveux, ce qui le calma immédiatement. Oh non, elle se souvenait.

- Je devrais vraiment te frapper, là, j'en meurs d'envie. Il faut vraiment être stupide pour ne pas oser me le dire jusqu'à ce que tu croies mourir. J'ai une tête à me moquer de toi ? ou même de quiconque ? Ça allait vraiment te tuer de me le demander, hein, t'es trop fier pour t'abaisser à ça ou quoi ? Me dis pas que t'en as honte quand même.

Il garda obstinément les yeux sur le plafond, il refusait de la regarder. S’il avait honte ? C’était pire que ça encore.

- Tu ne peux… Pas comprendre. Admettre une chose pareille… C’est pire que la mort. Mais… Tu ne peux vraiment pas comprendre.

Elle ne pourrait pas se mettre à sa place, et se dire que quand on était un monstre ignoble et sadique avoir une faiblesse comme celle « d’être heureux quand une certaine personne nous passe la main dans les cheveux », c’était pire que tout. Il se sentait tellement ridicule, risible, un bouffon, un minable, un idiot. Il était tout ce qu’il détestait et voilà que lui qui avait toujours tellement de fierté se détestait lui-même d’avoir cette faiblesse.
Et pourtant qu’est ce que c’était bien, et agréable, dommage qu’elle ait arrêté.

- Et pour ma sœur… Elinor est au courant. C’est elle… Qui m’a emmené ici. Et elle sait que je suis vivant. Elinor peut ressentir ce que je ressens. Elle sait… Que je vais bien. C’est pour ça qu’elle ne s’inquiète sûrement pas.

Il fit une pause, respira fort, essaya d’ignorer la douleur dans sa poitrine et reprit :

- Tu ne sais rien sur Elinor et moi… Alors ne me juge pas trop vite. Enfin, si tu veux croire que je suis… Un salop qui fait de sa sœur une esclave… Crois ce que tu veux, Unity. Je n’ai pas envie de me justifier.

Neill ferma les yeux, il ne fallait pas qu’il s’énerve, ça ne servait à rien. De toute façon elle avait sans doute raison, pour lui Elinor n’était qu’un jouet comme un autre, il ne l’avait rendu fanatique que pour mieux s’en servir.

- A cause de moi, Elinor est une… Vraie machine à tuer. Tu vois… Ça serait beaucoup mieux si tu ne… M’avais pas soigné. Espèce d’imbécile !

Ah que ce serait bien si elle pouvait remettre sa main dans ses cheveux tiens, mais bon fallait pas trop y compter, alors le mieux c’était de continuer la conversation pour lui faire oublier ce sujet justement. Il ne voulait pas qu’elle revienne sur ça en fait. C’était plutôt contradictoire dans un sens, mais peu importe.

- Je sais que j’ai fais pareil… Te sauver la vie. Mais toi, Unity… Tu as des tonnes de raisons de vivre. Tu as Ryan. Tu as des amis… Moi je trouve la vie amusante, mais j’ai… Aucune raison d’être vivant.

C’était la pure vérité, vendre des pierres, s’amuser, dealer, tuer, ce n’était pas des raisons de vivre, c’était juste des choses drôles qui le maintenaient en vie. C’est pour ça qu’il avait si peu peur de mourir, et pour ça qu’il rigolait de quelqu’un qui le visait avec son arme.

- Enfin laisse tomber… Je vais bientôt pouvoir me lever et te laisser tranquille.
Unity Violett
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Le vicomte en tout cas semblait avoir repris des couleurs... et surtout, des forces. Il fut capable de former une phrase complète, certes entrecoupée de pauses, mais entière tout de même.
« Tu ne peux… Pas comprendre. Admettre une chose pareille… C’est pire que la mort. Mais… Tu ne peux vraiment pas comprendre. »
En effet. Elle ne voyait pas du tout en quoi c'était pire que la mort. Elle concevait que pour quelqu'un comme lui, c'était difficile de l'admettre, difficile de gérer... mais après tout ce qu'il lui avait sorti, ça quand même, ce n'était plus grand chose ! Alors où se trouvait la limite entre ce qui peut se dire et ce qui doit être tu à tout prix ? Quelque chose lui disait qu'avec ce simple geste, elle pourrait obtenir beaucoup de lui... oui, mais voilà, ce n'était pas dans son habitude, et puis, qu'est-ce qu'elle aurait bien voulu avoir de plus ? rien.
« Et pour ma sœur… Elinor est au courant. C’est elle… Qui m’a emmené ici. Et elle sait que je suis vivant. Elinor peut ressentir ce que je ressens. Elle sait… Que je vais bien. C’est pour ça qu’elle ne s’inquiète sûrement pas. »
Bizarre, cela. Encore une de ces pseudo-histoires de liaisons mystiques fraternelles. Elle n'y croyait pas vraiment, cela dit, si cela marchait vraiment, c'était tant mieux. Unity trouvait plutôt cela inconcevable, même quand on sait que quelqu'un est hors de danger, ne continue-t-on pas de s'inquiéter quand même ? Pas la peine de faire la leçon à Neill, bien sûr.
« Tu ne sais rien sur Elinor et moi… Alors ne me juge pas trop vite. Enfin, si tu veux croire que je suis… Un salop qui fait de sa sœur une esclave… Crois ce que tu veux, Unity. Je n’ai pas envie de me justifier. »
Ce n'était pas qu'elle ne savait rien. Elle ne savait que ce qu'elle avait deviné à partir de ses observations. Et elle était formelle, c'était bien ce type de relations qu'ils avaient... Écœurant. Pourtant, elle acceptait de croire qu'il pouvait y avoir autre chose. Dommage qu'il ne veuille pas se justifier, elle ne demandait que des explications pour comprendre après tout... il croyait vraiment qu'elle avait de croire en sa méchanceté ? Non, s'il y avait autre chose, elle voulait le découvrir, le faire jaillir.
« A cause de moi, Elinor est une… Vraie machine à tuer. Tu vois… Ça serait beaucoup mieux si tu ne… M’avais pas soigné. Espèce d’imbécile ! »
Ah, tiens, il était temps qu'il se réveille et qu'il l'insulte en retour. Elle s'était demandée combien de temps il lui faudrait pour qu'il lui renvoie le compliment. Bon, visiblement, il fallait vraiment bien ronger ses défenses, avec une balle par exemple, pour qu'il s'y mette. Mais en quoi ce serait mieux, par rapport à Elinor, si elle était déjà la machine à tuer qu'il lui décrivait... ? Elle savait très bien ce qu'il était, pas la peine d'en rajouter.
« Je sais que j’ai fais pareil… Te sauver la vie. Mais toi, Unity… Tu as des tonnes de raisons de vivre. Tu as Ryan. Tu as des amis… Moi je trouve la vie amusante, mais j’ai… Aucune raison d’être vivant. »
Et alors ? Mourir, c'était laisser sa vie inachevée. Il devait se trouver quelque chose qui en vaille la peine, quelque chose pour quoi on veut se battre, et qui fait que l'on n'a pas vécu pour rien. Selon ce point de vue, Unity pouvait mourir, vu qu'elle l'avait trouvé... ou à défaut, quelque chose de suffisant. Lui, non. Il n'avait pas terminé sa quête.
Mais expliquer ça à Neill, par contre...
« Enfin laisse tomber… Je vais bientôt pouvoir me lever et te laisser tranquille.
- Oh, certainement pas ! » : s'exclama-t-elle, brusquement outrée par cette affirmation.
Oh. Oui, je sais, c'est exceptionnel, Unity vient de lui dire qu'elle n'allait pas le laisser partir. Consciemment. Sans arrière pensée. Unity. Bref, vous l'avez compris, la situation est grave.
« Parce que tu crois que tu vas t'en aller comme ça, même pas merci et au revoir, à la prochaine ? C'est hors de question ! Tu peux peut-être prouver à ta sœur que tu vas bien, mais avec moi, ça ne marche pas, et tu ne sortiras pas de cette pièce sans moi, je peux te le dire tout de suite ! »
Pourquoi s'énervait-elle brusquement de cette idée, le laisser partir ? Juste parce qu'elle avait peur qu'il ne soit pas bien rétabli ? Ou alors, parce que cet idiot serait capable d'aller se faire flinguer derechef. Et ça, c'était hors de question.
« Owen, tu sais pourquoi je m'énerve... ? Je veux dire, si tu oublies que je m'énerve tout le temps. »
Petite précision importante.
« J'étais morte d'inquiétude, moi, quand je t'ai vu t'effondrer, quand tu as posé tes mains ensanglantées sur moi et... »
Pendant qu'elle parlait, se rappelant brusquement qu'elle n'avait pas nettoyé son visage, elle frotta sa joue pour enlever le gros du sang.
« ... Et avec ça, tu me sors que tu vas te barrer dès que tu peux ! Non, mais je rêve, c'est ça ? Redescends sur terre. Je tiens à ce que tu t'en sortes. Je veux que tu affrontes la vie, que tu trouves une raison de t'y accrocher, parce que... »
Elle s'arrêta soudainement, sous le choc. La pensée logique qui lui venait en tête était incohérente, impossible, et pourtant, c'est le cas. Comment est-ce qu'il allait le prendre ?
« Parce que je ne supporte pas de savoir que tu te fous bien de mourir... »


Neill Owen
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Neill savait deux choses à cet instant, la première était qu’il voulait partir dès que ses jambes le permettaient, pas que la présence d’Unity le dérangeait bien au contraire… D’ailleurs c’était la principale raison de pourquoi il voulait partir. Il était trop bien avec elle, et ce n’était pas dans ses habitudes de se sentir trop bien avec quelqu’un.
Ensuite que s’il s’était fait flingué si facilement une fois, ça n’allait pas tarder à arriver une deuxième fois. Les rumeurs se rependent vite dans ce milieu, et les sales types allaient tous se dire que Neill Owen était vraiment devenu faible, et facile à butter.
Mais alors qu’il lui avait dit qu’il la laisserait bientôt tranquille voilà qu’elle lui interdit :

- Oh, certainement pas !

N’était-ce pas elle en premier lieu qui désirait toujours qu’il ne soit pas là. Et voilà que maintenant elle refusait qu’il parte.

- Parce que tu crois que tu vas t'en aller comme ça, même pas merci et au revoir, à la prochaine ? C'est hors de question ! Tu peux peut-être prouver à ta sœur que tu vas bien, mais avec moi, ça ne marche pas, et tu ne sortiras pas de cette pièce sans moi, je peux te le dire tout de suite !

Au revoir pourquoi pas ? Merci ? Fallait pas rêver. Qu’on lui coupe la langue plutôt que de remercier. Et puis il n’était pas spécialement content qu’elle l’ait soigné. A la prochaine… ça on verrait, s’il serait en état encore bien longtemps.
S’il pouvait prouver à sa sœur qu’il allait bien, c’est simplement que la pierre de la petite pouvait lui indiquer son état, et il était persuadé que si elle n’était pas là en ce moment, c’est parce qu’elle savait qu’il était hors de danger et n’avait plus de raisons de s’inquiéter. Et Unity, elle, avait le résultat devant les yeux, alors pourquoi ne voulait-elle pas le laisser sortir sans elle ?

Il voulu se moquer d’elle et lui dire qu’elle avait dut s’éprendre de lui en voyant qu’il allait mourir, juste comme ça, pour détendre l’atmosphère, mais le fait qu’elle soit énervé l’en dissuada, à son avis, elle allait encore plus se mettre en colère s’il sortait une chose pareil, même si ce n’était que de l’humour.

- Owen, tu sais pourquoi je m'énerve... ? Je veux dire, si tu oublies que je m'énerve tout le temps.

Non.

- J'étais morte d'inquiétude, moi, quand je t'ai vu t'effondrer, quand tu as posé tes mains ensanglantées sur moi et...

Minute, elle était inquiète pour lui ? Quelle grande nouvelle.

- Et avec ça, tu me sors que tu vas te barrer dès que tu peux ! Non, mais je rêve, c'est ça ? Redescends sur terre. Je tiens à ce que tu t'en sortes. Je veux que tu affrontes la vie, que tu trouves une raison de t'y accrocher, parce que...

Il pensait que s’en aller serait le mieux, autant pour elle que pour lui, et voilà qu’elle voulait absolument qu’il reste. En lui sortant des grandes phrases comme « affronte la vie », qu’est ce que cela pouvait être drôle. Il l’affrontait la vie, à sa manière, c’est juste que s’il mourrait d’un coup, et bien tant pis, ça serait finis voilà tout.

- Parce que je ne supporte pas de savoir que tu te fous bien de mourir…

Neill finit par tourner la tête et affronta le regard d’Unity. Il lui sourit :

- Pourquoi cela ? Qu’est ce que la vie… Peut avoir de si bien pour que soudainement je ne me fiche plus de mourir ?

Il rigolait presque, mais pas trop parce que c’était quand même douloureux, sa poitrine ne lui laissait pas beaucoup de répits.

- Vivre est amusant, c’est vrai. Mais c’est tout… Et ces derniers temps, je m’ennuie… Sans arrêt. Tu te rends compte… J’ai même épargné la vie d’un type… Si je m’ennuie vraiment, alors la vie perd tout son sens.

Puis plus sérieusement :

- Pourquoi t’inquiéter pour moi ? Toi qui répète… Sans arrêt que je suis un monstre. Je ne récolte que ce… que je mérite.

Mais elle l’avait soigné. Peut-être que c’était juste par vengeance, ou par pitié, peut-être parce que laisser crever un type dans son bureau n’était pas dans ses manières, cependant elle lui parlait d’inquiétude, et puis Neill avait envie d’imaginer qu’Unity puisse… un peu changer d’avis sur lui. Certes il restait le monstre qu’il était, mais là ne paraissait-il pas un peu plus humain ? Lui aussi pouvait mourir, être blessé, tout ça.
Et pourquoi était-ce si important pour lui qu’elle essaie de l’apprécier hein ? De toute façon, bientôt la question ne se poserait plus, peut-être que la prochaine fois le type viserait directement la tête et que Neill ne pourrait pas se dire que la dernière chose qu’il a envie de faire avant de crever c’est d’aller voir Unity.

- Enfin tu sais dehors, il y a sûrement pleins de gens pressés… De me tuer. Pour les en empêcher, il faudrait que… Je trouve une raison qui en vaille la peine. Et j’en ai pas.

Mais après tout c’était elle qui tenait à ce qu’il ne se foute plus de mourir, qui voulait qu’il s’accroche à la vie, alors puisque c’était ça elle n’avait qu’a l’aider.

- Sauf si tu as une idée ?
Unity Violett
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Le regard du vicomte croisa enfin le sien. Ah. Miracle, elle n'y croyait plus. L'espace d'un instant, elle eut l'impression que le temps s'était brusquement arrêté. Elle en ressentait comme un malaise, n'ayant pas envie de rester pour l'éternité avec Neill, à se regarder en chiens de faïence à défaut de pouvoir faire autre chose. Par chance, tout s'arrêta aussi brusquement que cela avait commencé, et Neill perdit son immobilité bienheureuse... et son silence, aussi.
« Pourquoi cela ? Qu’est ce que la vie… Peut avoir de si bien pour que soudainement je ne me fiche plus de mourir ? »
S'il ne le savait pas, ce n'était pas à elle de répondre. Il passait à côté de plein de choses géniales, à part ça, non, la vie n'avait rien à offrir... C'était vraiment déprimant de voir quelqu'un penser ainsi. Elle avait presque envie de lui dire d'aller trouver du sens à la mort... qu'est-ce qu'elle avait de plus que l'existence ? Elle n'était que vide, elle n'était rien. La vie au moins avait le mérite d'être bien remplie.
« Vivre est amusant, c’est vrai. Mais c’est tout… Et ces derniers temps, je m’ennuie… Sans arrêt. Tu te rends compte… J’ai même épargné la vie d’un type… Si je m’ennuie vraiment, alors la vie perd tout son sens. »
Sans s'en rendre compte, elle s'était mise à sourire lorsqu'il avait avoué avoir épargné quelqu'un... pour elle, c'était quelque chose de merveilleux. Bien sûr, elle ignorait tout de ses raisons, à tous les coups ses justifications seraient stupides et n'expliqueraient rien du tout... mais c'était le geste qui compte. Un type l'avait échappé belle. Comment quelqu'un comme Neill pouvait en arriver là ? Pas de doute, il avait vraiment un problème. Et si, comme il le disait, il s'ennuyait, c'était peut-être à cause d'actes aussi nobles. Instinctivement, elle lui aurait ébouriffé les cheveux comme à un bon gamin qui a été sage. Mais non, il n'avait rien d'un gosse, c'était quand même un meurtrier en puissance et elle n'allait pas lui faire ce plaisir. A lui de demander.
« Pourquoi t’inquiéter pour moi ? Toi qui répète… Sans arrêt que je suis un monstre. Je ne récolte que ce… que je mérite. »
Ah. Il aimerait bien, n'est-ce-pas, qu'elle ne le déteste pas ? Même s'il ne voulait pas se l'avouer, inconsciemment, il le souhaitait ardemment, elle le devinait. Oui, certes, c'était ce qu'il méritait... mais pas la mort. Non, la mort était trop douce pour lui de toute façon. Il ne méritait pas non plus sa fortune, son titre de noblesse, sa réputation "irréprochable". Non, tout cela, il n'aurait jamais dû l'avoir, et pourtant, il l'avait. Mais si on commençait à partir dans cette direction, on n'allait nulle part. La vie était injuste, point barre, on le savait et puis c'était tout.
« Enfin tu sais dehors, il y a sûrement pleins de gens pressés… De me tuer. Pour les en empêcher, il faudrait que… Je trouve une raison qui en vaille la peine. Et j’en ai pas. Sauf si tu as une idée ? »
Elle soupira longuement, comme un professeur confronté à une des rares questions qui puissent être réellement qualifiées de stupides. Parce que c'était ce qu'elle pensait de sa préoccupation. Ridicule de se demander ça, franchement. Les raisons, elles étaient le plus souvent implicites, elles coulaient de source. Mais apparemment, lui ne pensait pas pareil.
« Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ta vie est vide. »
Constatation froide et mécanique, pourtant véridique. Elle avait dit cela sur un ton neutre, sans la moindre émotion qui aurait pu lui faire remarquer qu'elle déplorait cet état. Bonne Samaritaine qui veut changer les choses, aider quelqu'un à changer sa manière de voir - si possible, en lui faisant passer l'envie de meurtre, mais bon, il ne fallait pas trop demander non plus.
« J'ai pas d'idées, c'est vrai. Mais ça ne change rien au problème. »
Elle se pencha vers lui, le regard subitement durci. A ce moment-là, en voyant son corps, sa tête, il aurait été dur de comprendre qu'il s'agissait d'une femme.
« Tu ne mérites pas la mort, Owen. Tu mérites pire que ça. Pour toi, c'est un châtiment trop doux. L'enfer, ça n'existe pas. »
Je ne vais pas discuter des convictions idéologiques d'Unity, surtout qu'à cette époque, la société était plutôt très croyante. Simplement, qu'elle croit ou non en l'enfer, elle n'estimait pas qu'il puisse après la mort quelque chose qui puisse faire expier Neill.
« Et de toute façon, je ne veux pas que tu meures. C'est tout. Alors soit tu te décides enfin à ne plus te mettre dans des situations mortelles, quitte à flinguer les autres, soit je m'en charge pour toi. »
Comment, elle avait une idée très précise de la question, mais cela ne l'empêchait pas de ne pas le préciser à Neill. Non, il ne s'agissait nullement d'aller tuer tous les ennemis du vicomte, je vous arrête tout de suite, Unity ne tient pas à s'engager dans une voie illégale. Mais au fond, c'est plus vicieux que cela.
« Et d'ailleurs, si tu ne tiens à rien sur cette terre, pourquoi tu es venu me voir alors que tu étais persuadé que tu allais crever ? »


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Neill Owen
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- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Ta vie est vide.

Et l’avait toujours été. Peut-être que Neill avait pas forcément choisit la bonne direction, mais ce qu’il avait fait c’était uniquement parce qu’il avait essayé de trouver un moyen de combler le vide par de l’amusement. Il ne faut pas oublier qu’a dix ans à peine il s’est retrouvé seul, à devoir trouver un moyen de payer les dettes que son minable de père et son crétin de frère avaient accumulé, et que comme il avait sûrement dût (vu l’époque) se trouver à devoir vivre avec un oncle quelconque qui devait lui servir de tuteur, il avait aussi dût agir en secret et pas forcément de façon très… Honnête. Bref, s’enfonçant dans les méandres d’une vie pleine de mauvaises choses, Neill avait su se contenter de ce qu’on lui donnait en en profitant un maximum : c'est-à-dire en devenant le pire de tous les hommes qu’on puisse rencontrer (et même en sachant cela, il continuait à être persuadé qu'il valait mieux que son père).
Mais aujourd’hui qu’il s’était sentit confronté à la mort avec une parfaite indifférence et qu’il voyait la vie comme quelque chose de plus en plus ennuyant, le fait qu’elle soit vide ne lui donnait aucunement l’envie d’empêcher qui que ce soit d’y mettre un terme.

- J'ai pas d'idées, c'est vrai. Mais ça ne change rien au problème. Tu ne mérites pas la mort, Owen. Tu mérites pire que ça. Pour toi, c'est un châtiment trop doux. L'enfer, ça n'existe pas.

Oh, un traitement de faveur pour Neill, pire que la mort, quelque chose qui lui ferait bien mal et quoi donc ? La torture ? N’avait-il pas appris il y a quelques jours par la bouche de celui qu’il avait épargné que au final le résultat est le même ?
Alors qu’on lui crève les yeux et qu’on le laisse en vie, ça ne changerait absolument rien. Neill ne voyait pas ce qui pourrait être pire que toute sa vie entière, en fait. A part peut-être, la vie de sa sœur, bien sûr.

- Et de toute façon, je ne veux pas que tu meures. C'est tout. Alors soit tu te décides enfin à ne plus te mettre dans des situations mortelles, quitte à flinguer les autres, soit je m'en charge pour toi.

Et comment pensait-elle donc s’en charger ? Neill se doutait bien qu’elle ne songeait pas à aller mettre un terme à la vie de ceux qui voudrait prendre la sienne, mais alors quoi ? Elle ne lui répondit pas, et Neill se sentait bien obligé de lui poser la question. Par curiosité au moins, savoir ce qu’elle pouvait bien réserver. Mais elle s’empressa de demander quelque chose de bien plus embarassant.

- Et d'ailleurs, si tu ne tiens à rien sur cette terre, pourquoi tu es venu me voir alors que tu étais persuadé que tu allais crever ?

Le vicomte avait bien une idée de la réponse, quelque part avant de mourir (ah mais mince il n’était pas mort) il s’était admis quelque chose, mais franchement là il n’avait absolument aucune raison de le dire à voix haute et préférait encore se mentir en s’expliquant bêtement que ce qu’il avait pu admettre n’avait été fait que parce qu’il pensait pouvoir se le permettre s’il mourait. Tant qu’il serait vivant, jamais il ne pourrait accepter une chose pareille, jamais. Donc il resta évasif et se contenta de répondre un simple :

- Juste envie de te voir.

Ce n’était pas un mensonge, c’était même l’entière vérité, mais juste une partie. Puis il s’empressa de changer de sujet :

- Tu ne veux pas que je meurs… Uniquement parce que ce ne serait pas assez. Que je mérite pire. Bravo tu as gagné… Je suis vivant, pleins d’ennuie, ma vie est totalement vide et l’a toujours été… Maintenant dit moi comment tu te charges… de faire en sorte que ma vie ne soit plus mise en danger… Afin que je puisse continuer à faire du mal aux gens… Pour combler mon ennuie.

C’était tellement paradoxal. Qu’il meurt serait mieux pour tout le monde, certes il ne souffrirait pas comme il mérite mais au moins les gens en seraient débarrassés. Cela ravirait les gentils qui n’auraient plus à être torturé gratuitement, cela ravirait les méchants qui serait plus qu’heureux de récupérer tous ses petits trafiques, cela le ravirait lui-même puisqu’il se fichait bien de mourir. Peut-être que la seule personne qui serait triste de cette perte serait sa sœur, et il espérait lui laisser assez d’héritage et de bons conseils pour lui faire oublier sa tristesse. Bref, il n’y avait plus qu’Unity qui s’opposait irrémédiablement à cela, sous prétexte que : il méritait pire.
Elle devait vraiment le détester. Il avait été stupide de croire ou même d’espérer dans un moment d’égarement, que peut-être son inquiétude et le fait qu’elle le sauve prouvait qu’elle devait l’apprécier au moins un peu.

- Je suis tout disposé à vivre… Si je trouve une occupation assez amusante pour cela. Peut-être pourrais-je… kidnapper des enfants et vendre leurs organes… Ou voler des bébés à la naissance pour faire des expériences sur eux…

Il se montrait provocateur exprès, parce qu’il voulait lui montrer à quel point, si elle avait raison de le détester, le laisser en vie simplement parce que mourir ne le ferait pas assez souffrir était parfaitement stupide et dangereux.

- Et comme tu tiens tellement à ce que je vive… Et que je risque de me laisser malencontreusement tuer si je m’ennuie… Peut-être viendras-tu m’aider dans mes projets ?

Neill se permit un sourire moqueur, et terriblement ironique. Il ne croyait pas un instant qu’elle ferait une chose pareil, bien au contraire, il était persuadé que jamais elle n’accepterait et c’était exactement pour cette raison qu’il faisait la proposition.

Le vicomte malgré les apparences, n’avait rien de suicidaire, peut-être qu’en sortant d’ici, il trouverait si drôle de faire un croche pied à un vieux monsieur qu’il éviterait toutes sortes d’attaques envers lui, histoire de s’amuser un plus avant de mourir, simplement que son instinct de survie se limitait à peu de choses, et que peut-être que ce croche pied ne serait pas si drôle et qu’un père en détresse viendrait le poignarder pour venger un fils dont Neill ne se souvenait même plus.
Cette mort serait peut-être assez honorable ? Allez savoir…
Unity Violett
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Unity avait espéré le faire un peu parler en lui posant cette question - un peu, car il n'était visiblement pas en état de soutenir une véritable conversation. Elle avait espéré s'accorder un peu de répit pour remettre de l'ordre dans sa tête, se calmer, tout en se frottant la joue encore un peu couverte de sang. Elle n'avait pas compté que Neill serait en pleine possession de ses facultés mentales - en tout cas, juste assez pour lui couper l'herbe sous le pied.
« Juste envie de te voir. »
Ouais. Bien sûr. Juste une envie. Alors pourquoi la satisfaire ? La manière dont il présentait la chose la rendait si anodine, si banale... tellement peu importante. Envie de la voir comme on peut avoir de manger un gâteau, ou de lire un bon livre. Classique, quoi, quelque chose qu'on peut satisfaire tous les jours mais qui continue de nous faire plaisir. Mais sans plus. Unity savait bien que c'était trop faible pour décrire ce qui s'était vraiment passé. S'il en avait juste eu envie, au seuil de la mort, il aurait d'abord fait ce qui lui paraissait vital... fallait-il donc considérer que la voir l'était ? ... Comme d'habitude, elle se cassait trop la tête alors que tout était simple. Ce n'était pas juste une envie, il prétextait, et c'est tout.
Très vite, il l'empêcha de continuer sur ce point délicat.
« Tu ne veux pas que je meurs… Uniquement parce que ce ne serait pas assez. Que je mérite pire. Bravo tu as gagné… Je suis vivant, pleins d’ennuie, ma vie est totalement vide et l’a toujours été… Maintenant dit moi comment tu te charges… de faire en sorte que ma vie ne soit plus mise en danger… Afin que je puisse continuer à faire du mal aux gens… Pour combler mon ennuie. »
Ah ah. Elle lui adressa un joyeux sourire, sans desserrer les lèvres, signifiant clairement "motus et bouche cousue". Il la croyait donc suffisamment idiote pour qu'elle lui révèle comment elle ferait ? Bah voyons. S'il savait comment, il saurait aussi comment déjouer ça. Il partait néanmoins dans une mauvaise direction, c'était bon signe. Certes, sa vie ne serait plus en danger, mais Neill ne pourrait pas non plus continuer son trafic illégal. Les pierres, bien sûr, ainsi que d'autres réseaux qu'elle avait mis à jour et dont elle ne parlait pas... C'était vrai qu'elle ne lui disait jamais où elle en était dans ses recherches, alors que lui n'avait pas pu s'empêcher de lui faire remarquer ce qu'il savait dès qu'il la voyait. Attitudes différentes, mais elle préférait la sienne. Ce qu'elle savait était auréolé de mystère, autrement dit, elle pouvait en savoir bien plus que ce qu'il pouvait croire. Mais passons. Cet exemple est surtout là pour vous montrer qu'Unity n'avait pas la moindre intention de lui dire ce qu'elle voulait faire s'il persistait à adopter une attitude trop provocante. Oh, moi, je le sais très bien, pourtant. Mais je ne vais pas vous le dire, moi aussi, je préserve mes ressources.
« Je suis tout disposé à vivre… Si je trouve une occupation assez amusante pour cela. Peut-être pourrais-je… kidnapper des enfants et vendre leurs organes… Ou voler des bébés à la naissance pour faire des expériences sur eux… »
Tout de suite, le sourire d'Unity s'évanouit. Bien sûr. Il était obligé de lui rappeler qu'il ne valait pas la peine d'être sauvé. Le pire dans tout cela, c'était qu'il ne cherchait pas à la choquer - enfin, si un peu quand même, mais pas à proférer des menaces en l'air pour lui faire peur - mais qu'il était parfaitement capable de le faire, cet enfoiré. C'était peut-être pour cela que l'argument blessa Unity, bien plus que le fait que les cobayes potentiels soient des enfants. Même si, il était vrai, cela rendait la chose plus dégoûtante, plus ignoble, elle s'opposait de toute façon à toutes les tortures. Non, cela, ce n'était pas du tout de son goût. Tuer, oui, si nécessaire, quand ça se joue entre autrui et vous. D'une façon rapide, propre, indolore. Pas par la torture. De plus, elle avait l'impression, quand il parlait d'enfants ou de nourrissons, qu'il parlait d'elle-même. Elle n'avait pas leur innocence, c'est vrai, n'étant pas assez naïve pour croire à sa belle image de gentleman, mais il y avait... quelque chose, un je-ne-sais-quoi trop déstabilisant. Cela la touchait bien plus profondément que ce qu'il aurait pu croire.
« Et comme tu tiens tellement à ce que je vive… Et que je risque de me laisser malencontreusement tuer si je m’ennuie… Peut-être viendras-tu m’aider dans mes projets ? »
Là, c'était trop tôt. Trop énervant, trop blessant, trop... trop, tout simplement. Avec le petit sourire ironique par dessus, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Unity se leva d'un bond, furieuse, se retenant à grand peine de se jeter sur lui pour l'étrangler à mains nues. Non, non, elle n'allait certes pas le faire, mais sur le coup de la colère, parfois, on peut se rendre coupable de gestes effroyables. Alors, au lieu de serrer ses mains autour de son maudit coup, elle s'astreignit à l'immobilité.
« Et puis quoi d'autre encore ? » : demanda-t-elle d'une voix glaciale, étonnamment calme par rapport à ce qu'elle ressentait.
L'envie de meurtre passait... encore que ce n'en était pas vraiment une, c'était surtout un désir de lui faire du mal qu'elle arriva à refouler sans peine. Je vous épargne toute la théorie sur l'inconscient et sur toutes les névroses que cela va causer de s'opposer ainsi à ses envies de violence.
« Le passé, c'est du passé. J'en aurais sans doute été ravie il y a dix ans, tu vois, mais plus maintenant. Alors, non, ce n'est pas ce que j'ai prévu, et si tu crois que je vais te dire comment je compte m'y prendre, tu es vraiment naïf... Contente-toi de me croire quand je te dis que je sais comment faire. Contrairement à toi, je ne suis pas une menteuse. »
Un ton trop monocorde, mécanique, bref, trop peu d'expressivité pour être réaliste. C'était en tout cas ainsi que commentait la partie actrice d'Unity, qui déplorait clairement ce jeu "minable, indécent, indigne d'une vraie comédienne". Mais face au vicomte Owen, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Quelle importance, vu qu'il manipulait facilement les autres ? elle ne pensait pas pouvoir le tromper, ou alors, en jouant sur cette histoire ridicule de dépendance. C'était pourquoi dans ce cas-là, elle se fichait complètement de son jugement artistique. De toute façon, cette pièce de théâtre était vraiment lamentable, elle ne valait pas la peine d'être représentée devant un public.
Par chance, en refoulant sa critique, elle parvint aussi à refouler sa colère. C'était quelque chose de très dur à gérer, la rage, surtout qu'elle intervenait très souvent dans sa vie, Unity étant particulièrement impulsive, et qu'elle avait tendance à se sentir agressée pour tout et n'importe quoi. Quoique, avec Neill, ce n'était jamais n'importe quoi. Mais c'était tout, là c'était indéniable.
« Tu ne comprends vraiment rien à rien, Owen. Comment tu peux être aussi aveugle ? Ouvre les yeux, et regarde-moi vraiment ! »
Ouais. Parce que c'était bien beau de savoir qu'elle savait tuer, c'en était une autre de la considérer comme une criminelle en puissance... ce qu'elle n'était pas du tout.
« Je ne veux vraiment pas que tu meures, admit-elle. Mais alors pas du tout. »
Elle s'accroupit devant lui, le fixant droit dans les yeux. Sa tête était à la hauteur de la sienne.
« Ça ne t'apportera rien de te disputer avec moi. Je t'ai déjà dit que je ne veux pas passer mon temps à lutter contre toi. Tu es peut-être un monstre, mais tu sais très bien aussi que tu me fascines. Alors comment tu peux croire que j'ai envie que tu meures ? »


Neill Owen
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Un peu plus sur toi !
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Il l’avait mis en colère, en même temps c’est ce que Neill avait cherché par ses paroles, l’énerver et lui montrer que oui il était détestable au point qu’il donnait envie qu’on le tue.

- Et puis quoi d'autre encore ?

La voix d'Unity était glaciale mais Neill continua de sourire. Il avait tellement d’idées de réponses pour la question.

- Le passé, c'est du passé. J'en aurais sans doute été ravie il y a dix ans, tu vois, mais plus maintenant. Alors, non, ce n'est pas ce que j'ai prévu, et si tu crois que je vais te dire comment je compte m'y prendre, tu es vraiment naïf... Contente-toi de me croire quand je te dis que je sais comment faire. Contrairement à toi, je ne suis pas une menteuse.

Dix ans… Il y avait dix ans, Neill vivait encore sous le joug de ses parents et son grand frère, il ne savait même pas ce que tuer pouvait apporter, et si son esprit nourrissait déjà pas mal d’idées de haine, il ignorait encore qu’un jour il provoquerait lui-même la mort de ses parents. Jamais il n’aurait pu la rencontrer il y avait dix ans, et sans doute que même si ça avait été le cas, il n’aurait jamais eut pareilles idées.
Mais apparemment elle savait comment faire pour qu’il reste en vie, il ne voyait vraiment pas comment, mais bon puisqu’elle le disait, pourquoi pas ? Peut-être qu’elle l’enfermerait quelque part ou quelque chose dans ce genre là.

- Tu ne comprends vraiment rien à rien, Owen. Comment tu peux être aussi aveugle ? Ouvre les yeux, et regarde-moi vraiment !

La regarder vraiment ? Qu’est ce qu’il faisait à son avis ? Il ne la voyait ni flou ni vaguement, alors en quoi pouvait-il être aveugle hein ?

- Je ne veux vraiment pas que tu meures. Mais alors pas du tout.

Il le savait oui, il avait parfaitement compris que c’est ce qu’elle désirait, lui avait voulu juste lui montrer, par ses provocations, à quel point une telle envie n’était pas raisonnable du tout.
Elle avait encore autre chose à ajouter, et pour cela elle s’accroupit et son visage se trouva à hauteur de celui de Neill, qui aurait bien voulu détourner son regard à ce moment là, mais qui n’en eut pas la force.

- Ça ne t'apportera rien de te disputer avec moi. Je t'ai déjà dit que je ne veux pas passer mon temps à lutter contre toi. Tu es peut-être un monstre, mais tu sais très bien aussi que tu me fascines. Alors comment tu peux croire que j'ai envie que tu meures ?

Il ne croyait plus une telle chose, maintenant. Peut-être qu’avant qu’elle le soigne, c’est ce qu’il avait pensé, mais il savait que ce n’était pas le cas, dorénavant. Mais ça ne pouvait pas être parce qu’il la fascinait, pour lui, il était évident que si elle voulait à ce point qu’il vive c’était juste parce qu’il méritait pire que la mort. Une souffrance atroce, ou un truc dans ce genre là.

- Je sais que tu ne veux pas que je meure.

Il l’avait dit d’un ton très calme, sincère, avec un sourire tranquille, la fixant plus qu’il n’aurait dût le faire.

- Je te regarde bien, tu vois…

Peut-être qu’il avait raison d’en profiter parce que ça ne durerait sûrement pas, Neill avait bien vu que cette fois-ci il était dans une impasse et que même si elle voulait qu’il vive et semblait avoir une idée pour ça, il risquait bien de se faire butter et n’avait pas envie de crever sans avoir au moins pu voir le plus possible Unity.
Et comme il avait prévu de s’en aller dès qu’il le pourrait…

- Mais ce n’est pas raisonnable… Du tout.

Si seulement sa satané de blessure ne l’empêchait pas de faire des phrases complètes, toujours entrecoupé de grandes respirations qui faisait naître une douleur dans sa poitrine, il aurait put tout dire tout d’un coup, mais voilà, il fallait qu’il marque des pauses et c’était vraiment ennuyant.

- Je sais que mourir ne serait pas… Assez terrible, que je mérite… Pire. Mais tu ne vois pas que… Me laisser vivre est vraiment absurde.

C’était vrai pour lui, même s’il allait continuer à profiter de la vie comme il le pouvait, le mieux était quand même qu’il meurt.

- Je vais continuer à faire du… Mal et je ne m’arrêterai sans doute jamais. Beaucoup… De gens n’ont qu’un seul… Désir, c’est que je meurs. Je te… Fascine, d’accord, mais ne crois-tu… Pas que ce serait mieux sans moi ? Peut-être… Pas pour toi, mais au moins… Pour tous les autres.

Neill était calme, ni moqueur, ni provocateur, juste sincère. Il essayait simplement de lui montrer qu’il était un danger pour la population entière, que lui qui était capable d’instaurer un jeu de mort dans Londres, le mieux qu’on puisse faire pour sauver les gens c’étaient d’en finir avec lui.
Dans un sens c’était amusant de le voir raisonner ainsi, lui, qui ne voyait les autres que comme des jouets, voilà qu’il semblait vouloir les protéger de lui-même, comme si soudainement son égoïsme s’était fait la malle. Mais s’il disait ça c’était aussi pour qu’on ne l’empêche pas de crever, et qu’on ne l’oblige pas à vivre jusqu’à ses soixante ans.

- Qu’est ce que je dois faire… De pire pour te montrer qu’une balle dans la tête… Ça serait le mieux. Et puisqu’on ne s’entendra jamais… Dis toi juste que tu pourras simplement m’oublier… Et t’amuser avec monsieur Switfz.

Les derniers mots il les prononça avec une franche haine, presque comme s’il crachait ses paroles, comme si elle le dégoutait, le révulsait, et qu’il fallait qu’il les éjecte de lui. Pendant un instant son regard exprima toute son animosité, mais assez vite il retrouva des yeux pleins de moqueries, un sourire provocateur :

- Sauf si bien sûr tu préfères… Que je m’en prenne à lui aussi.
Unity Violett
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Une dédicace aux milliards d'être qui la méritent. J'espère m'être assez appliquée, mais jamais ça ne pourrait atteindre la bonne contrepartie.

Unity et Neill restèrent l'espace d'une seconde immobiles, à se regarder en chiens de faïence. Une seconde... c'est très court, tellement que je ne devrais même pas mentionner ce détail. C'était juste qu'entre l'instant où elle venait d'essayer de lui faire comprendre ce qu'elle pensait et le moment où il lui donna sa réponse, il se déroula une seconde. Une unique seconde, mais ce fut suffisant pour qu'Unity comprenne, avant que les mots ne parviennent à ses oreilles, qu'elle avait échoué, qu'il n'avait toujours rien compris. Ce genre de situation est assez rare, mais ayant appris à observer les réactions humaines, à les étudier pour mieux les reproduire, elle était capable de voir que rien ne changeait. Bref, tout ça pour dire qu'elle fut incroyablement déçue par la réponse du vicomte.
« Je sais que tu ne veux pas que je meure, répéta-t-il avec calme. Je te regarde bien, tu vois... »
La jeune femme faillit se frapper le front de la main tant elle était excédée par une telle obstination. Il refusait vraiment de comprendre, ou ce n'était qu'elle qui imaginait cela ? Elle aurait tant préféré voir ses yeux s'illuminer sous l'effet de l'assimilation... au lieu de ça... ce banal renvoi, ses mots qui lui revenaient à la figure...
« Mais ce n’est pas raisonnable… Du tout. » : affirma Neill.
Heureusement qu'à ce moment-là, elle était déjà dépitée, autrement, elle aurait déjà explosé. Raisonnable ? C'était lui qui lui parlait de raisonnable ? Mais qu'est-ce qu'il en savait, lui, de ce qui était raisonnable ? ... croyait-il vraiment qu'elle allait se fier à quelque chose d'aussi incertain que la raison ? C'était vrai, quoi, ils n'étaient pas d'accord sur de nombreux points. Donc si être raisonnable, c'était tuer quelqu'un pour en épargner plein d'autres, elle ne pouvait pas approuver. Il ne pouvait savoir que par nature, on est rarement raisonnable, et d'autant plus lorsqu'on se laisse guider par ses envies. Alors qu'il ne lui parle pas de raisonnable, lui qui passait son temps à s'amuser...
« Je sais que mourir ne serait pas… Assez terrible, que je mérite… Pire. Mais tu ne vois pas que… Me laisser vivre est vraiment absurde. »
Oh, non. Ce qui était absurde, c'était peut-être d'avoir deux envies contradictoires. Lui faire payer tout ce qu'il avait fait, même si cela ne la concernait pas, et vouloir le préserver. Sa mort serait absurde, après tout, n'est-on pas destiné à mourir ? ne mourrait-il pas avant d'être jugé pour ses crimes ? avant qu'il ne se rende compte qu'il faisait fausse route ? avant ci, avant ça, avant tout et n'importe quoi... ?
C'était peut-être absurde de le laisser vivre. Mais c'était lâche de le laisser mourir.
« Je vais continuer à faire du… Mal et je ne m’arrêterai sans doute jamais. Beaucoup… De gens n’ont qu’un seul… Désir, c’est que je meurs. Je te… Fascine, d’accord, mais ne crois-tu… Pas que ce serait mieux sans moi ? Peut-être… Pas pour toi, mais au moins… Pour tous les autres. »
Ah. Parce que maintenant il lui retournait ses propres arguments. Profiteur. Elle savait pertinemment qu'il n'y croyait pas, aussi n'avait-elle pas l'intention de se laisser convaincre. Et s'il croyait vraiment qu'elle tomberait dans le panneau, c'était mal la connaître. La partie sensible et assoiffée de justice était plutôt mitigée. Oui, il faut sauver les autres au détriment d'un seul ; non, chaque vie mérite d'être préservée, même la plus terrible. Et l'autre partie, plus sombre, se fichait pas mal de savoir ce qui était juste ou pas. Elle faisait confiance à ce que l'autre décidait, vu qu'elle n'avait pas trop le choix, refoulée parce qu'elle n'avait plus lieu d'être. Donc, si Unity sauvait Neill, pour cette partie-là, c'était la position à prendre. Le côté noir disait toujours qu'il fallait garder la tête haute et assumer ses actes. Des considérations comme autrui ? c'était secondaire, mais comme ça avait de l'importance pour l'autre, elle acceptait que cela entre en ligne de compte. Je sais, ce que j'explique est compliqué, un peu dur à saisir. Mais qui a dit que le psychisme est aisé à comprendre ?
« Qu’est ce que je dois faire… De pire pour te montrer qu’une balle dans la tête… Ça serait le mieux. Et puisqu’on ne s’entendra jamais… Dis toi juste que tu pourras simplement m’oublier… Et t’amuser avec monsieur Switfz. »
Et voilà la où le bât blesse. Dans un sens, Unity lui a toujours reproché de mêler vie professionnelle et vie privée. Avec le temps, l'évolution de leurs relations et, surtout, le fait qu'il s'intéressait un peu trop à la seconde, elle avait dû modifier son reproche. Ne pas mélanger l'amour, la fascination, l'amitié ou la haine, par exemple. Ce n'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on doit forcément oublier que les autres existent. On peut avoir des amis du même sexe que l'être aimé, sans pour autant que cela pose problème... bon, d'accord, ils n'étaient pas des amis. Mais s'il insinuait qu'elle pourrait l'oublier avec Ryan, c'était tout simplement croire qu'elle avait des sentiments pour lui. Je suis navré en tout cas de vous l'apprendre si vous l'ignoriez, mais ce n'est pas le cas. Arrêtez de lire des romans à l'eau de rose.
« Sauf si bien sûr tu préfères… Que je m’en prenne à lui aussi. » : lâcha-t-il soudainement, plein de haine.
Elle fut d'abord plus surprise par le ton des paroles que par le contenu en soit. Oh, oui, il était vraiment jaloux, le pauvre... sauf que là, elle ne pouvait pas lui permettre de menacer Ryan. Qu'importe toutes ces ridicules histoires de luttes, c'était ainsi, elle devait le protéger contre la menace Owen. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle répondait sur le même ton que lui, les yeux soudainement aussi durs que l'acier :
« Tu aimerais bien, hein ? »
Elle s'éloigna de lui, se relevant en vitesse et reculant de quelques pas.
« Je t'aurais bien dit que si tu viens me voir pour menacer mes proches, tu pourrais t'en abstenir. Mais après tout, tu aimerais bien que je m'énerve. Tu cherches à me provoquer. Tu veux quoi, que je te tue sur place ? si j'en avais envie, je l'aurais fait. Pas la peine de chercher à me convaincre que j'ai mal fait. »
Elle secoua la tête, soudainement l'air réprobateur, la bouche en coin, les sourcils froncés.
« Quand je te dis que tu ne comprends rien... c'est que tu ne comprends VRAIMENT rien. »
Bon. Ce ne devait pas être tous les jours que quelqu'un cherchait à faire comprendre à Neill qu'il était stupide. A part avec elle, bien sûr. Pourtant, il ne l'était pas, stupide. Il avait au contraire un esprit horriblement fin. Si cela n'avait pas été le cas, tout aurait été beaucoup plus simple.
Mais qu'il ne cherche pas à comprendre. Quelqu'un comme lui n'avait pas les bons outils à sa disposition pour cela.
« Simplement, ne commets pas l'erreur de t'en prendre aux miens. J'ai compris que tu veux mourir. Moi pas. Alors si tu oses toucher à un seul de leurs cheveux, je t'assure qu'il n'y aura plus personne pour te flinguer. »
Tiens, c'était assez marrant. D'habitude, on menace plutôt les gens de morts. C'était la première fois qu'Unity menaçait quelqu'un de l'empêcher de mourir... drôle de situation. Le pire, c'était qu'il n'était même pas suicidaire. Il était juste imprudent... certes, elle aussi, mais elle n'attendait pas que la mort vienne, elle n'avait pas tellement envie de prendre les devants. Mourir, ça ne lui faisait pas peur, mais tant qu'à faire, si elle peut vivre un peu plus, c'est toujours mieux... et je rappelle qu'elle a fait une tentative de suicide. Il faut croire qu'être sauvée a commencé à lui faire un peu changer sa manière de voir les choses... un peu seulement.
« Tu sais, je suis parfaitement au courant de tout ce que tu me dis. On veut que tu meures, blablabla, le monde serait mieux sans toi. Bref t'es vraiment un pauvre type en fait. On ne devrait pas te laisser mourir parce que tu fais du mal, non, plutôt parce que tu ne vaux rien du tout. D'habitude, on trouve toujours de bien chez quelqu'un. Pas chez toi. Tout ce que tu fais, c'est pour ta pomme. Même me sauver, tu ne l'as fait que pour ton profit personnel. Tu es enfermé dans un monde irréel où tu es le roi, du coup, tu oublies de montrer aux autres que tu mérites d'exister... c'est ça, ton vrai problème. J'aurais plutôt dû te laisser mourir parce que tu es sans intérêt. »
Unity n'avait pas particulièrement conscience que ce qu'elle disait pouvait être très blessant. Bah, ce n'était que Neill, ce n'était pas comme s'il était capable de sentiments. Si encore il avait été comme les autres, un être un minimum sensible, elle aurait agi avec plus de précautions. Mais tel quel, pas question de prendre des pincettes : ce n'était pas comme s'il s'imaginait occuper une place importante dans l'estime d'Unity, non ? Et pourtant...
Et pourtant, elle le trouvait fascinant, c'était un fait. Donc, c'était peut-être que finalement, il n'était pas sans intérêt. Ou alors, elle était juste fascinée par son vide... par cette absence de quelque chose de concret, qui se remplit tant bien que mal de meurtres, de complots, de trafics et crimes en tout genre. Face au néant, c'était toujours un moyen de combler facilement, sans trop s'embêter à se construire vraiment. Qu'était-il, sinon un pauvre gamin qui ne savait que s'amuser ? Ainsi, elle trouvait cela fascinant. Vraiment, elle s'étonnait parfois elle-même en découvrant sur quoi se basaient ses goûts. Ici, sur du vide précairement colmaté. Lamentable... pas étonnant qu'elle ait envie de l'aider.
Elle se rendit finalement compte qu'elle était restée silencieuse.
« Ton vide... c'est pitoyable d'en arriver, là, Owen. Un jour, tu vas t'en rendre compte. Ça arrivera, je t'ai dit que je ne te laisserais pas mourir. Tu verras que tu n'as rien, que tu as perdu ton temps. Et que tu auras tout à construire sur du néant. Comment est-ce que tu vas faire, dis-moi ? tu crois que tu peux t'en sortir comme ça ? Je te parle d'expérience. Pourquoi tu crois que je suis devenue détective, après tout ce que j'ai fait... ? »
Pour se pardonner elle-même, apaiser sa conscience, même si elle ne regrettait pas vraiment ses victimes à elle. Pour mettre sa connaissance du milieu au service d'un cause juste. Pour enfin révéler la partie plus intègre de son âme. Pour changer de vie. Ou même pour le métier en soi, qui lui plaisait bien. Après tout, on ne devient pas enquêteur du jour au lendemain alors qu'on était délinquant. Il était inconcevable qu'un tel moment de doute n'arrive pas, même s'il se contentait de sa existence depuis bien longtemps.
« C'est quoi ton but dans la vie ? T'amuser le plus possible en attendant la mort ? Ouais, sauf que tu rates plein de choses. Moi non plus, je n'ai pas tout vu et je ne verrais pas tout. Mais je connais aussi bien le quotidien des petites gens que celui des criminels ou des inspecteurs. Au moins, je sais que ton point de vue est trop réducteur. La vie a bien plus à s'offrir. »
Puis, avec ironie :
« C'était vraiment très généreux de te laisser la vie. »
Sous-entendu : je ne te laisserais pas mourir parce que cela serait trop miséricordieux.
« Plus sérieusement, Owen. Je ne suis pas ta mère - et vu ce qui est arrivé à la tienne, j'en suis bien contente - mais je ne peux pas te laisser comme ça. Démonte mes arguments, vas-y, je n'attends que ça. Je te dis juste que tu ne comprends rien de ce que je te dis. Même pas capable de savoir pourquoi je ne veux pas que tu meurs, alors que je ne fais que le sous-entendre. »


Neill Owen
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Même après avoir pris un mauvais départ
Après avoir dit que tout est trop tard,
Que l'on vit sa vie sans trop la vouloir,
Il reste l'envie d'un nouvel espoir

Neill avait lu un jour dans un roman, une phrase qui lui avait semblé si bien lui correspondre qu’il se plaisait parfois à l’utiliser, la voici : « l’égoïsme doit toujours être pardonnez vous savez, parce qu’il n’y a aucun espoir de guérison ». Il se disait par moment que s’il mourrait et découvrait qu’il y avait un Dieu, c’était exactement la phrase qu’il lui sortirait pour se faire pardonner, et peu importe qu’il ne se fasse pas pardonner.
Mais peu importait ses réflexions à cet instant, c’était uniquement pour dire que le vicomte n’était pas prêt de lâcher et de penser à autre chose qu’à sa propre petite personne, d’ailleurs il ne voyait pas en quoi c’était si mal puisque la majorité de ses connaissances en faisaient de même.
Unity lui lança d’un air plein de haine un « tu aimerais bien », sous entendant qu’il voulait faire du mal à Ryan. Evidemment qu’il en avait envie, il le désirait depuis qu’il connaissait son existence, mais à part un méchant coup de poing l’autre se portait sûrement comme un charme, et pourtant il aurait eut mille fois l’occasion dans son manoir de concocter un plan pour le faire assassiner (ou même s’en charger lui-même). Sa menace n’avait été donc que pur provocation, s’il avait prévu de tuer Ryan, ce serait déjà fait depuis longtemps.

- Je t'aurais bien dit que si tu viens me voir pour menacer mes proches, tu pourrais t'en abstenir. Mais après tout, tu aimerais bien que je m'énerve. Tu cherches à me provoquer. Tu veux quoi, que je te tue sur place ? si j'en avais envie, je l'aurais fait. Pas la peine de chercher à me convaincre que j'ai mal fait.

Oh oui, oh oui qu’elle le tue, que ce serait jubilant, il en rirait avant de mourir et trouverait cet amusement meilleur que tout autre même s’il provoquait sa fin. Mais elle ne le désirait pas, dommage.

- Quand je te dis que tu ne comprends rien... c'est que tu ne comprends VRAIMENT rien.

D’accord, il ne comprenait rien, de toute façon ça n’avait rien de nouveau, depuis qu’il connaissait Unity, il n’avait rencontré que des chemins complètement inconnus et s’était souvent retrouvé dans une incompréhension des plus totales. Tant par ses réactions que ses paroles, ses envies, sa façon d’être, et tout le reste. Elle était imprévisible, et c’était sûrement pour cette raison qu’il s’attachait à sa présence, elle apportait dans sa vie tant de nouveauté qu’il se retrouvait, malgré lui, irrémédiablement attiré par elle, et même s’il cherchait à tuer à l’intérieur de sa tête toutes ses pensés sur sa dépendance et sur son développement, elle finissait toujours par s’étendre de plus en plus.
Neill avait presque peur du résultat que ça finirait par donner, et pourtant alors qu’il était sur le point de mourir, au lieu d’aller se faire soigner, la seule chose à laquelle il avait penser c’était de la voir.

- Simplement, ne commets pas l'erreur de t'en prendre aux miens. J'ai compris que tu veux mourir. Moi pas. Alors si tu oses toucher à un seul de leurs cheveux, je t'assure qu'il n'y aura plus personne pour te flinguer.

Et alors ? Quelle importance. Neill vivrait juste plus longtemps, puis c’est tout. Il trouverait des amusements ailleurs, des dangers dans d’autres endroits, des manières de mourir un jour par la main d’autres personnes, elle ne pourrait jamais tous les arrêter. Et Neill ne comptait pas s’en prendre aux siens, sa raison ? Il l’avait dit la dernière fois, il ne voulait pas la faire souffrir, et s’il le faisait c’était uniquement de par sa maladresse.
Le vicomte savait comment rendre heureuse Elinor, il savait comment se faire aimer d’elle, et avait parfois des manières qui paraissaient tendres et gentils avec elle, mais il connaissait Elinor depuis sa plus tendre enfance, il l’avait même quasiment élevé, quand le reste de sa famille s’était déchargé de ça, il savait sa manière d’être et de pensé, il avait tout fait pour se l’attacher dès les premiers instants. Pour Unity s’était différent il la connaissait depuis peu, elle était plus âgée que lui, elle avait déjà de la vie pas mal d’expérience, ils étaient de cordiaux ennemis de par leur position, et Neill ne savait pas montrer de la gentillesse, ni même comment se comporter pour ne pas la blesser vraiment.

- Tu sais, je suis parfaitement au courant de tout ce que tu me dis. On veut que tu meures, blablabla, le monde serait mieux sans toi. Bref t'es vraiment un pauvre type en fait. On ne devrait pas te laisser mourir parce que tu fais du mal, non, plutôt parce que tu ne vaux rien du tout. D'habitude, on trouve toujours de bien chez quelqu'un. Pas chez toi. Tout ce que tu fais, c'est pour ta pomme. Même me sauver, tu ne l'as fait que pour ton profit personnel. Tu es enfermé dans un monde irréel où tu es le roi, du coup, tu oublies de montrer aux autres que tu mérites d'exister... c'est ça, ton vrai problème. J'aurais plutôt dû te laisser mourir parce que tu es sans intérêt.

Neill ravala sa salive et perdit toute trace de colère ou de provocation, il ne montra que des expressions aussi vide qu’elle le décrivait. Pauvre type, ouais pourquoi pas, tout ce qu’il faisait c’était pour lui et par égoïsme, carrément d’accord.
Qui ne vaux rien du tout… On ne trouvait rien de bien chez lui… Enfermé dans un monde irréel… Le laissez mourir parce qu’il était sans intérêt, c’était autant de vérité que de coup que Neill se prit en pleine poitrine, et étrangement sa véritable blessure ne lui fit pu aussi mal. Le vicomte s’il en avait eut la force se serait sans doute levé et serait partit, mais il devait rester là et subir l’humiliation d’être encore en vie et de ne rester qu’un type qui ne vaux rien du tout.

- Ton vide... c'est pitoyable d'en arriver, là, Owen. Un jour, tu vas t'en rendre compte. Ça arrivera, je t'ai dit que je ne te laisserais pas mourir. Tu verras que tu n'as rien, que tu as perdu ton temps. Et que tu auras tout à construire sur du néant. Comment est-ce que tu vas faire, dis-moi ? tu crois que tu peux t'en sortir comme ça ? Je te parle d'expérience. Pourquoi tu crois que je suis devenue détective, après tout ce que j'ai fait... ?

Neill voulait partir immédiatement, quitte à rouler par terre puis à se trainer avec la force de ses bras, quitte à avoir l’air pitoyable et réanimer la douleur de sa blessure, il s’en fichait il ne voulait pas en entendre plus. Il ne comprenait rien, mais elle non plus. Il savait déjà tout ça, mais Neill était partit avec rien, que dalle, niet. Pas d’amour, pas de tendresse, même pas d’argents, il subissait chaque jour l’humiliation de voir son père trouver plus de maîtresses, dépenser plus de sous, boire jusqu’à tomber sur le plancher, et sa mère pleurer sans arrêt incapable d’agir, ne même pas chercher à agir, juste pleurer et se lamenter sans rien faire, laissant ses gosses dans la misère. Enfin Neill et Elinor. Parce que Cédric agissait en tout point comme leur géniteur. C’était en partant sur ce genre de bases qu’il avait construit sa vie, décidé de mettre fin à des jours plus que malheureux pour vivre sa vie dans le bonheur et l’amusement, que ce soit lui maintenant qui soit heureux et que tous les autres crèvent dans la douleur.
Mais lui dire qu’il avait perdu son temps, c’était réduire toute son existence à son enfance où son temps était dûment employé à nettoyer les crasses de son père. Au moins servait-il à quelque chose, au moins sa vie n’était pas vide à ce moment là ? Il aurait pu être le plus adorable des gosses, que sa seule récompense aurait été des dettes terribles, un nom trainé dans la boue, aucune chance de s’en sortir. Oh bien sûr il ne cherchait pas la pitié, simplement il n’avait pas envie d’entendre qu’il n’avait rien, alors qu’il avait travaillé si durement pour tout avoir.

Et pourtant il le savait, il connaissait le vide de son existence, qui le faisait chercher sans arrêt une occupation, un amusement…

- C'est quoi ton but dans la vie ? T'amuser le plus possible en attendant la mort ? Ouais, sauf que tu rates plein de choses. Moi non plus, je n'ai pas tout vu et je ne verrais pas tout. Mais je connais aussi bien le quotidien des petites gens que celui des criminels ou des inspecteurs. Au moins, je sais que ton point de vue est trop réducteur. La vie a bien plus à s'offrir.

Et puis alors ? Il n’avait pas envie de tout voir, il en avait déjà vu bien assez. C’était pas mal de s’amuser et de mourir, pourquoi est ce qu’il faudrait qu’il fasse autrement ? Pourquoi est ce qu’il devrait adopter un autre style de vie soi disant parce que la vie avait bien plus à offrir ?

- C'était vraiment très généreux de te laisser la vie.

Vraiment merci, quelle générosité. Neill essaya de plier ses jambes alors que même il ne les sentait pas. Bon sang c’était à la poitrine qu’il avait été blessé, pas aux pieds, alors pourquoi se sentait-il encore si faible.

- Plus sérieusement, Owen. Je ne suis pas ta mère - et vu ce qui est arrivé à la tienne, j'en suis bien contente - mais je ne peux pas te laisser comme ça. Démonte mes arguments, vas-y, je n'attends que ça. Je te dis juste que tu ne comprends rien de ce que je te dis. Même pas capable de savoir pourquoi je ne veux pas que tu meurs, alors que je ne fais que le sous-entendre.

Neill cette fois-ci, se dit qu’il ne pourrait en supporter plus. Il fallait qu’il s’en aille, il reviendrait s’expliquer après s’être sentit mieux, avoir trouver des bons arguments, réfléchis à des phrases ironiques et provocatrices, etc. Il chercha tout d’abord à s’asseoir, ignorant la douleur à sa poitrine qui le tiraillait à peine levait-il la tête. Il poussa sur ses bras autant qu’il le put et ne réussit qu’à à peine lever son dos. Pourtant il continua, jusqu’à ce que ses jambes tombent par terre que seul son dos reste encore sur le canapé, pousser encore un peu il se retrouvait allonger par terre, sur le dos. Il essaya de rouler, mais une fois sur le ventre la douleur à sa poitrine fut si intense qu’après un gémissement qu’il contint le plus possible, il ne tarda pas à se remettre sur le dos. Et voilà. C’était tout, il était là par terre, comme un pauvre idiot minable, incapable d’aller plus loin, de faire rien de plus, il ferma les yeux, les rouvrit, il était toujours là, dommage. Très bien il ne pourrait éviter l’entrevue.

- Qu’y a-t’il de mal à s’amuser ? J’ai… Passé dix ans de ma vie à être malheureux… Je me suis juste dit que je pourrais bien… Passer les autres dix années à m’amuser. Je me fiche de ce que je rate, j’en… Ai déjà vu bien assez.

Il n’arrivait toujours pas à parler d’un seul élan, c’était vraiment épuisant. Mais il continua néanmoins son discours.

- Je sais que je suis vide. Que… Ma vie est faite de rien… Je suis un pauvre type qui ne vaut… Rien et tout ça. Mais tout ce que j’ai obtenu… Durant ces dix années, je l’ai obtenu… Moi-même. Je me suis beaucoup amusé, mais j’ai … Aussi beaucoup travaillé. Rien que pour payer… Toutes les dettes que mon père et… Mon frère avaient récoltées. Peut-être que j’ai fait… Tout ça pour rien, mais tout cela était vraiment… Drôle, j’étais heureux et mon bonheur… Pour un égoïste comme moi, c’est bien… Tout ce qui compte.

Il fit une pause histoire de reprendre son souffle, de calmer la douleur à sa poitrine, puis finalement recommença.

- Je sais je ne comprends rien… Je devrais vraiment m’intéresser à toutes ces… Belles choses que je suis bêtement… Entrain de rater parce que je suis un idiot déterminé. Tu… Es déterminée à ce que je vive afin que je… Puisse comprendre à quel point je suis un… Minable vide qui ne vaut rien et qui rate tellement de… Merveilleuses choses. J’aurais préféré que tu me dises que tu m’apprécies… Comme ça je n’aurais pas eut envie de mourir… Juste pour t’embêter.

En fait, il n’avait plus envie de mourir, il voulait vivre et assumer son vide, pour lui prouver que la vie était bien même s’il ne faisait que s’amuser, même s’il n’avait rien. Neill refusait qu’elle ait raison pour deux points: le premier, assez évident, c’est que si vraiment Unity disait vrai, alors c’était réduire tous ces efforts à néant, c’était donner tellement peu de sens à son existence qu’il allait supplier qu’on l’exécute sur le champ. Le deuxième, un peu plus recherché, c’est qu’il refusait une sorte de vie préfabriqué où quelqu’un (en l’occurrence ici Unity) savait ce qui était bon et mauvais pour lui, il voulait toujours vivre en accord avec lui-même et pas avec quelqu’un.
En y réfléchissant on pouvait se dire qu’elle avait gagné, puisque son but était que Neill ne se fasse pas flinguer une fois sortit d’ici, mais bon le vicomte ne s’arrêta pas sur une chose aussi offensante qu’une autre défaite.

- Je veux bien que tu ne me laisses… Pas comme ça. Mais pas juste parce que tu te sens… L’âme généreuse de vouloir aider un… Type fascinant mais qui ne vaut rien. J’ai pas envie de ta pitié. J’ai pas envie… De ton aide. Il y a une chose que j’ai appris… C’est que ma dépendance devrait marcher dans… Les deux sens. Même un drogué, sans sa drogue, il… Finit par être sevré. Même moi je peux… Te mettre de côté et t’oublier. Si tu n’as rien de plus à m’offrir que… Ta pitié et ta condescendance, que tes… Remarques blessantes, et ton envie de me faire… Découvrir de belles choses, je préfère rentrer chez moi et… T’oublier. Je sais je suis égoïste, encore une fois… Et peut-être que je n'ai toujours rien compris.

Il se perdait dans ses mots, il n’arrivait pas à être vraiment claire, s’il avait pu parler sans s’arrêter, si ses idées n’étaient pas aussi confuse, il aurait peut-être réussi à expliquer qu’il ne voulait plus être le seul à ressentir ce sentiment très désagréable de dépendance, et qu’il comprendrait peut-être bien mieux où elle voulait en venir avec ces histoires de « je ne veux pas que tu meures » si elle montrait un tant soit peut… D’appréciation envers lui.

- Franchement, pourquoi tu ne veux… Pas que je meure ? Tu as raison, je ne comprends rien. Alors… Sois direct, franche, clair et précise. Peut-être que j’assimilerai ce que tu… Essais de me communiquer.

Et tout cela, en étant allonger par terre, sans réclamer de l'aide pour retourner sur le canapé qui était un petit peu plus confortable et surtout lui donnait moins l'air stupide, mais comme il le disait, il refusait l'aide des autres.

[HRP : la phrase sur l'égoïsme au début du texte, lu dans un livre, vient de Mansfield Park de Jane Austen. Ces paroles sont dites par la détestable Mary Crawford.]
Unity Violett
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Tout d'abord, Neill ne répondit pas. Et à vrai dire, Unity s'en montrait un peu déçue, constatant que ses paroles ne faisaient pas plus d'effets que cela, qu'il n'avait toujours pas saisi le sens de ses propos. Et puis elle le vit essayer de bouger. Son premier réflexe était de protester, de lui commander de rester immobile ; pourtant, elle sut immédiatement qu'il ne fallait pas au contraire qu'elle intervienne, elle devait le laisser faire. La balle était dans son camp à lui, il devait agir seul. Visiblement, il essayait de s'asseoir. Mais il n'y parvint pas, n'ayant apparemment pas encore assez de force pour cela, et finit par tomber lamentablement par terre. Unity en fut si surprise qu'elle s'arrêta subitement de bouger, comme si elle prenait part à ce suspense insoutenable. Encore quelques mouvements, passage du ventre au dos et du dos sur le ventre parut le convaincre qu'il ne pourrait pas en faire plus. En temps normal, elle lui aurait demandé malicieusement s'il trouvait le sol plus confortable que le canapé. En temps normal uniquement. Mais c'était Neill, il était blessé et il abordait des problèmes existentiels plutôt intéressants. Elle se contenta donc de garder le silence.
« Qu’y a-t’il de mal à s’amuser ? J’ai… Passé dix ans de ma vie à être malheureux… Je me suis juste dit que je pourrais bien… Passer les autres dix années à m’amuser. Je me fiche de ce que je rate, j’en… Ai déjà vu bien assez. Je sais que je suis vide. Que… Ma vie est faite de rien… Je suis un pauvre type qui ne vaut… Rien et tout ça. Mais tout ce que j’ai obtenu… Durant ces dix années, je l’ai obtenu… Moi-même. Je me suis beaucoup amusé, mais j’ai … Aussi beaucoup travaillé. Rien que pour payer… Toutes les dettes que mon père et… Mon frère avaient récoltées. Peut-être que j’ai fait… Tout ça pour rien, mais tout cela était vraiment… Drôle, j’étais heureux et mon bonheur… Pour un égoïste comme moi, c’est bien… Tout ce qui compte. »
Eh mince. Voilà le retour des arguments capables de faire culpabiliser une pauvre petite Unity sensible.
Elle détestait vraiment ces moments-là, quand il lui parlait de sa vie, quand il lui expliquait le pourquoi du comment. La détective avait certes bien progressé dans ses recherches, et avait notamment noté tout ce qui concernait les finances de la famille Owen. Cela dit, il lui manquait l'essentiel, à savoir l'ambiance qui régnait dans la maisonnée, comment est-ce qu'ils vivaient. Là, c'était quelque chose que l'on ne pouvait pas retrouver dans les rapports officiels. On ne trouvait pas d'évènements comme "Aujourd'hui, les Owen se sont rendus au parc et se sont bien amusés" ou "Aujourd'hui les parents Owen se sont disputés et ont cassé toutes les assiettes", ça, tout le monde s'en fichait. Certes, elle se doutait bien que, pour qu'un enfant en vienne à commettre un parricide, il fallait qu'il y ait un problème. Mais quand même, comment bien comprendre la situation, pourquoi Neill était ainsi, s'il lui manquait la quasi-totalité des causes ?
« Je sais je ne comprends rien… Je devrais vraiment m’intéresser à toutes ces… Belles choses que je suis bêtement… Entrain de rater parce que je suis un idiot déterminé. Tu… Es déterminée à ce que je vive afin que je… Puisse comprendre à quel point je suis un… Minable vide qui ne vaut rien et qui rate tellement de… Merveilleuses choses. J’aurais préféré que tu me dises que tu m’apprécies… Comme ça je n’aurais pas eut envie de mourir… Juste pour t’embêter. »
Unity le regarda avec des yeux ronds, sachant maintenant qu'il avait tout compris de travers. C'était justement ce qu'elle avait essayé de lui faire comprendre. D'une certaine manière, avec ses idées bien marquées - trop affirmées même - son vide complet et sa désinvolture, elle le trouvait plutôt attachant. En lui, elle voyait un peu d'elle, elle retrouvait tout ce qui l'avait attirée au départ dans la délinquance, le même genre de rêves, le même laisser-aller concernant la mort, qui elle-même ne l'avait pas toujours pas quittée. Sauf que tout était accentué, tout devenait pire, il était un cas extrême. Il la dégoûtait, oui, mais il la fascinait aussi. Et même si elle détestait toujours discuter avec lui, parce qu'ils tombaient inlassablement dans le conflit d'opinions qui ne permettaient pas un véritable échange, juste une bagarre verbale sans intérêt, la personne en elle-même lui plaisait bien. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait se montrer plus gentille avec lui. On ne se refait pas, elle ne pouvait pas perdre cette habitude de répondre violemment parce qu'elle se sentait agressée.
« Je veux bien que tu ne me laisses… Pas comme ça. Mais pas juste parce que tu te sens… L’âme généreuse de vouloir aider un… Type fascinant mais qui ne vaut rien. J’ai pas envie de ta pitié. J’ai pas envie… De ton aide. Il y a une chose que j’ai appris… C’est que ma dépendance devrait marcher dans… Les deux sens. Même un drogué, sans sa drogue, il… Finit par être sevré. Même moi je peux… Te mettre de côté et t’oublier. Si tu n’as rien de plus à m’offrir que… Ta pitié et ta condescendance, que tes… Remarques blessantes, et ton envie de me faire… Découvrir de belles choses, je préfère rentrer chez moi et… T’oublier. Je sais je suis égoïste, encore une fois… Et peut-être que je n'ai toujours rien compris. »
Oh, voyons. Bien sûr qu'elle avait autre chose à offrir que de la pitié-condescendance-remarques blessantes. Sinon, elle serait invivable. Certes, elle reconnaissait parfaitement que c'était tous ce qu'elle lui avait donné pour l'instant, en même temps, elle n'avait pas tellement envie de donner à quelqu'un qui prend tout sans rien laisser. Il n'avait jamais montré qu'il méritait de la découvrir plus en détails.
« Franchement, pourquoi tu ne veux… Pas que je meure ? Tu as raison, je ne comprends rien. Alors… Sois direct, franche, clair et précise. Peut-être que j’assimilerai ce que tu… Essais de me communiquer.
- Tu crois vraiment avoir le droit d'en savoir plus sur moi ? » : demanda-t-elle froidement.
Ce n'était pas vraiment qu'elle essayait de se défiler à cette question. Elle avait bien l'intention de lui répondre, en supposant que même formulé clairement, il puisse comprendre, et qu'il ne l'assaille pas d'interrogations sans intérêt pour tout savoir ce dont elle avait à peine conscience. C'était simplement une sorte d'introduction, un questionnement qui devait le préparer à ce qu'elle allait le dire. Attention, c'est privé, ça me concerne moi directement.
Et elle perdit soudainement son ton froid, comme on laisse tomber un masque.
« Une phrase ne suffirait pas. Je déteste ta façon de voir les choses, je déteste tes actes, je déteste devoir batailler pour pouvoir parler avec toi. Là, on est clair, tu me dégoûtes carrément. Après, il y a aussi cette part de fascination. Que je ne peux nier, c'est un fait. Et là-dessus je dois dire que j'apprécie quand même la personne vide qui se cache derrière tout ça. Je ne vois pas comment je peux faire plus clair alors que j'ai tout décomposé. »
Sans lui laisser le temps de répondre, elle s'approcha de lui, s'agenouilla et le força à la regarder. Ses gestes étaient plus doux, dans le sens où il ne contenait pas la moindre violence. Mais Unity était courageuse : elle voulait voir dans ses yeux lorsqu'elle parlait de... de cette chose.
« Vide, d'ailleurs, c'est peut-être exagéré, tu as un sacré caractère. »
Évidemment, inutile de mentionner que c'était aussi son cas à elle, et que c'était justement quelque chose de plaisant pour elle, de rencontrer une autre tête brûlée - car Neill en était une, c'était indéniable.
« On va admettre que tu n'as pas tort. »
Là, c'était surtout parce que passer des heures à lutter sur le même sujet, ce n'était pas son truc.
« Alors qu'est-ce qui te dit que je n'ai pas raison ? »
C'était selon elle, la meilleure des issues : finir par accepter le fait que chacun avait à la fois tort et raison. Pas trop compliqué en théorie. En pratique, c'était accepter le fait qu'il puisse être égoïste et odieusement criminel. Mouais. Un peu plus dur, mais cela ne la rebutait pas tellement.
« Mais juste, tu vas rester par terre encore longtemps... ? Tu vois bien que tu es coincé avec moi. Tu serais mieux sur le canapé. »


Neill Owen
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Un peu plus sur toi !
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- Tu crois vraiment avoir le droit d'en savoir plus sur moi ?

Le droit il le prendrait, Neill ne s’empêcherait pas de fouiller pour en savoir plus, mais sur la question « pourquoi m’avoir soigné » elle était la seule à pouvoir répondre. Qu’elle soit froide, ne refroidit pas pour autant le vicomte, il n’était pas près de lâcher avant d’avoir sa réponse.
Mais elle continua de parler, beaucoup plus tranquillement.

- Une phrase ne suffirait pas. Je déteste ta façon de voir les choses, je déteste tes actes, je déteste devoir batailler pour pouvoir parler avec toi. Là, on est clair, tu me dégoûtes carrément.

Okay elle le détestait, il le savait ça.

- Après, il y a aussi cette part de fascination. Que je ne peux nier, c'est un fait.

Oui, il était également au courant de cette partie là, la fascination, tout ça.

- Et là-dessus je dois dire que j'apprécie quand même la personne vide qui se cache derrière tout ça. Je ne vois pas comment je peux faire plus clair alors que j'ai tout décomposé.

Neill en resta tout cloué sur le sol, bien sûr il ne pouvait pas s’enfoncer par terre, ni tomber plus bas, mais quelque part elle admettait l’apprécier. Certes juste avant elle avait énuméré tout ce qu’elle détestait chez lui, MAIS elle admettait l’apprécier là ? Non ? Il avait parfaitement entendu et parfaitement compris. Le vicomte tout à coup se sentit tout content, incapable complètement de contrôler quoi que ce soit, même son sourire le trahit montrant une grande joie. Il n’eut aucun mal à la regarder quand elle s’agenouilla près de lui, en fait le plus dur était de contenir son contentement, d’essayer de ne pas trop montrer à quel point ça l’avait touché.

- Vide, d'ailleurs, c'est peut-être exagéré, tu as un sacré caractère.

Cette fois-ci il ne pu plus rien contenir du tout, et tant pis si son sourire s’élargissait encore plus et qu’il passait pour un idiot. Unity non seulement admettait l’apprécier, mais voilà qu’en plus elle le soulageait en expliquant qu’il n’était peut-être pas si vide que ça. Certes le vicomte ne méritait peut-être pas tout cela, mais il s’en fichait, mériter ou ne pas mériter, il ne s’était jamais posé la question en fait alors pourquoi toujours remettre ça sur le tapis.

- On va admettre que tu n'as pas tort.

C’était clairement trop d’un coup, s’il n’avait pas été blessé Neill aurait sans doute pu montrer sa joie un peu mieux. Mais bon couché sur le plancher, seul son sourire pouvait prouver à quel point toutes ces paroles le soulageaient et le rendaient content.

- Alors qu'est-ce qui te dit que je n'ai pas raison ?

Rien. Peut-être qu’elle avait raison, de son point de vue ce qu’elle disait était sans doute vrai, et du point de vue de Neill ce qu’il disait était vrai également, chacun avec ses propres expériences.

- Mais juste, tu vas rester par terre encore longtemps... ? Tu vois bien que tu es coincé avec moi. Tu serais mieux sur le canapé.

Neill tourna la tête vers le canapé, il aurait certes été beaucoup mieux allongé sur celui-ci, mais il était bien incapable de se lever, d’ailleurs s’il avait pu, il serait partit tout à l’heure, au lieu de se rouler lamentablement sur le sol comme une espèce de limace blessée.

- Je ne trouve pas le sol si confortable, mais… je ne réussirai pas à me lever seul.

Il n’en était pas encore au point d’ajouter « pourrais-tu m’aider ? » et encore moins « s’il te plaît », mais sa phrase signifiait bien qu’il avait besoin qu’elle l’aide s’il voulait retrouver la commodité du canapé.
A part cela, comme elle l’avait rendu content, il était tout disposé à se montrer moins chiant et provocateur, plus sympa, presque comme il aurait été avec Elinor (peut-être que s’il le faisait avec Unity ça pouvait marcher, allez savoir).

- J’admets que tu as raison, et que j’ai raison… Aussi. Simplement, nous avons tous les deux nos propres… Expériences. La manière dont je vois les choses et différente de la tienne… Parce que sur certains points j’en suis sûr nos… Enfances et adolescences diffèrent. Et puis tu as eu l’occasion… De voir plus de choses que moi. Mais j’aime m’amuser, je ne… Vois pas ce qu’il y a de mal à ça, même si ma façon de le faire… Est certes mauvaise.

Et toujours tout souriant, sans moquerie, sans provocation, avec une joie toute simple il ajouta :

- Je suis sûr que même toi tu aimes t’amuser.

Ca n’aurait rien d’anormal, quelqu’un qui n’aimerait pas s’amuser devait avoir une vie sacrément chiante, une vie de déprime avec franchement rien à y envier. L’acte en soit de s’amuser était en fait plutôt une très bonne chose, c’est ce qui faisait sourire et rire les êtres humains, ce qui rendait la vie agréable et qui donnait envie de la continuer. Bien sûr Neill s’amusait en dealant, torturant, tuant, rependant la tristesse et le mal… C’était ça qui n’était pas pardonnable chez lui. Il aurait dût préférer les bals (mais il aimait danser), la musique (il aimait ça également, il se débrouillait même plutôt bien au piano, quand normalement ce droit était réservé aux femmes), la lecture (il avait énormément de culture littéraire), les discussions stupides et fades des nobles (bon ça, il avouait, c’était le plus souvent barbant, mais obligatoire pour augmenter ses relations). Enfin bref, il faisait du mal, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir de très bons goûts. En fait comme je l’ai souvent dit, si Neill n’avait pas été un profond psychopathe fou dans l’âme, il aurait fait un parfait époux, le prince charmant de toutes ces dames.
Mais malheureusement pour elles, il cachait sous ses beaux airs et ses bons goûts, un homme pleins de haines envers le monde, et d’envie de destruction.

- Et même si je n’ai pas le droit d’en… Savoir plus sur toi, tu sais que je prendrai ce droit. J’ai envie d’en savoir toujours plus sur toi, je te l’ai… Déjà dit un jour. Même tes lectures préférées, tes danses… Préférés, ta nourriture préférée, ou bien celle que… Tu détestes le plus. Le livre que tu as le plus lu. Ou alors… Ton enfance, ta famille, tes rêves…

Neill ne disait pas cela comme s’il allait la forcer à tout lui avouer, il semblait plutôt énumérer le début d’une gigantesque liste interminable de toutes les choses qu’il désirait connaître sur Unity.

- En fait, je crois que pour tout savoir… Il va me falloir beaucoup beaucoup beaucoup plus de temps.

C’était une manière de dire qu’il n’avait plus aucune envie de se laisser flinguer facilement, que le prochain qui essaierait de le tuer avait intérêt à bien se tenir et que Neill allait peut-être rester en vie encore un peu. Peut-être qu’il s’avançait un peu trop, qu’il ne pourrait jamais tout savoir, qu’il y avait des choses il ne pourrait les apprendre que d’elle et que sans doute elle ne voudrait jamais les lui dire, mais il s’en fichait à cet instant. Parce qu’elle l’appréciait, et ça lui faisait bien plus plaisir qu’il ne se l’était imaginé.
Il allait devoir faire attention à ne pas perdre cette appréciation, ni à lui faire regretter…
Unity Violett
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[Note : j'expérimente un peu une autre manière d'écrire, c'est dur...]

« Mais juste, s'enquit Unity, tu vas rester par terre encore longtemps... ? Tu vois bien que tu es coincé avec moi. Tu serais mieux sur le canapé. »
Neill ne protesta pas, au contraire, lui faisant remarquer qu'il ne pouvait pas se redresser sans aide. Bien sûr, elle aurait dû y penser. Elle le soutint donc pour qu'il puisse remonter sur le canapé. Neill accepta enfin d'arrêter ce débat stupide en lui accordant qu'ils avaient des points de vue différents, même s'il était persuadé qu'elle aimait s'amuser. Elle haussa les épaules, il n'avait pas tort après tout, elle aussi trouvait cela plaisant... mais après le travail. Elle était consciente qu'il n'y avait pas que cela dans la vie, qu'il fallait accorder ses priorités. Et privé de parents à dix ans, bien sûr que le vicomte ne pouvait pas s'imposer des limites. Sans compter qu'il annonça qu'il avait bien l'intention de tout découvrir d'elle. Et apparemment, cela concernait bien plus sa vie privée que sa vie professionnelle... ah, c'était bien de lui. Et il lui faudrait du temps, disait-il, et elle espérait que c'était une manière de le garder en vie coûte que coûte. C'était horriblement vicieux comme méthode.
Elle s'installa sur le rebord du canapé, à ses côtés. Sa petite silhouette semblait moins fragile que tout à l'heure, ainsi allongée. Elle voyait bien qu'il était encore malade, pourtant, encore affaibli. Elle ne le toucha pas, se contentant de le regarder. De le regarder et de lui dire :
« Tu veux vraiment savoir ? » Question stupide. « J'aime bien la littérature française et allemande, les contes de Voltaire, les poèmes de Heine, et les œuvres plus anciennes. Mais je n'ai pas vraiment le temps de lire, tu vois, et puis, mes parents n'en avaient pas trop envie, ils me trouvaient déjà trop originale. Et puis, ça me mettait de sacrées idées en tête, il faut dire. Quant aux danses, c'est plus simple. Je les déteste toutes, sans exceptions. C'est long, ennuyeux, mortel... » Unity était une femme d'action. « Je n'aime pas de plats en particulier, mais tu sais déjà que je ne supporte pas le thé... oh, c'est le premier d'une longue liste, en fait, en règle générale, je n'aime pas trop la viande, je trouve ça... bah, pas bon justement. J'ai eu une enfance joyeuse et ennuyeusement conventionnelle. Vers quatorze-quinze ans, je suis devenue délinquante. J'aime ma famille, mais je ne la vois plus parce que nous ne sommes pas d'accord, c'est bête mais c'est ainsi. J'ai une unique sœur, elle est plus jeune que moi et je la voyais toujours comme une sale gosse. Elle est plus classique que moi, je parie qu'elle est déjà mariée et a des enfants. Mes rêves... »
Elle s'arrêta brusquement, saisie tout à coup d'angoisse. Elle avait l'impression qu'une main glaciale s'était emparée de son cœur et le serrait impitoyablement. Ses rêves... Ses rêves de quoi ? De fortune, de gloire, de beauté, de liberté... ? Elle n'avait jamais aspiré aux trois premiers, les trouvant trop superficiel, trop en accord avec les principes de ses parents. Quant à la dernière, elle était inaccessible. Prétendue liberté dans un monde où elle avait dû, pour choisir son avenir librement, entrer dans le crime ; prétendue liberté qui lui interdisait le droit de vote ; prétendue liberté qui l'empêchait d'assumer sa propre identité. Alors non, qu'on n'aille pas lui dire qu'on était libre.
« J'aimerais être moi-même, tout simplement. Ça me suffirait. »
Elle resta un moment silencieuse, se sentait à l'intérieur douloureusement triste. Toujours les mêmes problèmes qui ressurgissaient sous d'autres formes.
« Est-ce que tu peux seulement comprendre ce qu'on ressent quand on est une femme ? »


Neill Owen
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Neill recouché sur le canapé, ne s’attendait absolument pas à ce qu’Unity lui réponde et lui donne ses goûts. Il enregistra chacun de ses mots, comme quelqu’un qui enregistrerait son film préféré pour pouvoir le mater une deuxième fois, une troisième fois, etc.

- J'aime bien la littérature française et allemande, les contes de Voltaire, les poèmes de Heine, et les œuvres plus anciennes. Mais je n'ai pas vraiment le temps de lire, tu vois, et puis, mes parents n'en avaient pas trop envie, ils me trouvaient déjà trop originale. Et puis, ça me mettait de sacrées idées en tête, il faut dire.

C’est bien dommage des parents qui ne voulaient pas que leurs enfants lisent, s’il y avait une bonne chose dans l’éducation des femmes c’était justement qu’elle devait lire. Certes, ça ne devait jamais être des choses trop intelligentes, imaginez que la femme devienne supérieur à l’homme en intelligence, cela serait un drame. Pas pour Neill, il n’avait rien contre cela, il pensait qu’au contraire, si les femmes pouvaient être plus intelligentes, cela pourrait parfois donner de meilleures conversations (surtout avec ses amantes).

- Quant aux danses, c'est plus simple. Je les déteste toutes, sans exceptions. C'est long, ennuyeux, mortel...

Il en existait pourtant des joyeuses et entrainantes. Neill aimait bien danser, puis ça avait quelque chose d’amusant de voir la société se dandiner dans des sales publiques.

- Je n'aime pas de plats en particulier, mais tu sais déjà que je ne supporte pas le thé... oh, c'est le premier d'une longue liste, en fait, en règle générale, je n'aime pas trop la viande, je trouve ça... bah, pas bon justement.

La viande ! Neill adorait ça. Bien saignante surtout. Peut-être une indication de son caractère.

- J'ai eu une enfance joyeuse et ennuyeusement conventionnelle.

Tout le contraire du vicomte, il avait eut une enfance malheureuse, et pas vraiment conventionnelle (il n’est pas à la mode que les nobles se laissent aller aux vices, c’est certes une réalité, mais cela ne doit juste pas se savoir).

- Vers quatorze-quinze ans, je suis devenue délinquante. J'aime ma famille, mais je ne la vois plus parce que nous ne sommes pas d'accord, c'est bête mais c'est ainsi. J'ai une unique sœur, elle est plus jeune que moi et je la voyais toujours comme une sale gosse. Elle est plus classique que moi, je parie qu'elle est déjà mariée et a des enfants.

Qu’est ce qui pouvait pousser une personne à l’enfance joyeuse de devenir une délinquante ? Peut-être « l’ennuyeusement conventionnelle » ou « le classique ». Ce qu’on attendait d’une femme quoi : qu’elle fasse un bon mariage (pas au niveau de l’amour, mais surtout au niveau de l’argent), et de beaux enfants, qu’elle soit une femme qui rende heureux son mari. C’est sûr, lui aussi serait devenu délinquant si on lui avait dépeint un avenir pareil.

- Mes rêves...

Neill se montra encore plus attentif, si c’était possible. Mais elle sembla s’arrêter, réfléchissant à la réponse. Cela n’avait pas l’air si évident. En même temps si on avait demandé les rêves du vicomte, il aurait bien été incapable de répondre, à part peut-être la destruction de ce monde d’hypocrites ?

- J'aimerais être moi-même, tout simplement. Ça me suffirait.

Cela sembla réveiller son intérêt, être soi-même tout simplement. Ça paraît tellement facile, mais tellement compliqué en même temps, dans ce monde où justement l’hypocrisie primait sur le reste. Et pour Unity qui enchainait les identités ça devait être encore moins facile.
Puis la question qui tue :

- Est-ce que tu peux seulement comprendre ce qu'on ressent quand on est une femme ?

Neill parut réfléchir une minute, puis très sérieusement répondit :

- Je peux toujours essayer. J’avais ma mère comme… Exemple, et je suis plutôt proche de ma sœur.

Qu’est ce que sa mère lui avait appris sur les femmes et leur condition ? Et bien qu’elles doivent se taire et subir, que l’homme finit toujours par avoir raison, qu’elles ont aussi tendance à se laisser porter par un amour stupide, mais cela c’était sans doute pareil pour l’autre sexe.
Et sa sœur ? Et bien qu’elle ne servait à rien d’autre qu’à être marié, en fait. Pas pour lui bien sûr, il lui avait donné beaucoup d’utilité, mais pour le reste du monde.
Il y avait également toutes les femmes avec qui il avait joué, leur fragilité, leur force, comment la société s’amusait à détruire leur caractère pour les transformer en des poupées. Finalement s’il voyait le monde comme un jouet, il n’était peut-être pas le seul en tort.

- Je sais que ça doit pas être tous les jours facile… Être obligé de se faire passer pour un homme pour pouvoir travailler... Prouve à quel point la femme n’a pas beaucoup de droits. Ce monde… A le don de me dégoûter.

Ce n’était pas pour rien qu’il le trouvait si détestable après tout, s’il s’amusait à tourner les gens en bourrique, s’il les manipulait, se jouait d’eux, et les détruisait. De toute façon les humains étaient parfois tellement plonger dans le vice eux-mêmes que Neill ne faisait qu’en rajouter un tout petit peu.

- C’est pour cela que c’est si amusant de jouer avec.

Il eut un petit sourire satisfait, mais ne voulant pas énerver de nouveau Unity, il bifurqua bien vite de ce sujet qui fâche.

- Ton rêve, tu dois pouvoir le réaliser non ? Tes déguisements, tes autres identités… Ce n’est pas toi, mais prends juste ça… Comme un travail. Je sais que tu es toujours là derrière, puis… Je sais voir à travers ton maquillage, ce n’est pas comme si je pouvais… Être dupe. Même si mon avis ne compte pas vraiment j’imagine.

Sans doute que l’avis de Ryan lui serait plus bénéfique, et Neill fronça les sourcils à cette pensée, mais chassa tout cela de son esprit.

- Et puis au moins comme ça, tu ne mènes pas une… Vie trop conventionnelle.

Puis en riant (mais pas trop non plus, la blessure ne lui laissant pas vraiment de moment de répits), il ajouta :

- Peut-être que ça m’aurait plu une vie conventionnelle. J’aurais eut un travail… Médecin, avocat, ou même pasteur. Je me serais… Marié avec une jolie riche, pas trop intelligente sinon cela aurait… Nui à mon image, du moins c’est la façon de pensé des hommes conventionnels. J’aurais gagné de l’argent… Honnêtement. Parfois je me serais essayé aux vices du jeu… Ou de l’alcool, mais que très rarement et toujours en secret. J’aurais eut de beaux enfants mal élevé. Et… J’aurais été un parfait hypocrite pour avoir pleins de relations… Bien que ce dernier point ne change pas tellement avec maintenant.

Neill s’imaginait si peu avoir ce genre de vie, cela le repoussait complètement, trop brillante, trop illusionniste, elle ressemblait trop à une vie toute faite, comme les nombreux nobles placés dans leur moule et qui sous prétexte d’honneur et de politesse font de leur vie un abominable tableau parfaitement ennuyeux. Tous les traits de son visage montraient à quel point il ne croyait pas un mot de ce qu’il disait, et à quel point il ne désirait pas une vie pareille.

- Mais cela m’a heureusement été complètement impossible… Et je suis satisfait de voir que tu y as échappée aussi, en quelque sorte.
Unity Violett
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La question d'Unity donna à réfléchir à Neill. Tant mieux. Elle ne voulait pas d'une réponse toute prête, sans la moindre réflexion, oui j'en suis capable, sans même y réfléchir. Il décida donc d'essayer. Oui, juste tenter, mais au moins c'était honnête, il pouvait ne pas réussir ; et après tout, elle ne lui en demandait pas tant. Lui n'était pas dans la situation, il ne pouvait qu'imaginer ce qu'il ressentirait, mais même la pensée ne suffisait pas à prendre en compte tous les facteurs, dont on ne se rendra jamais compte. Il déplorait qu'elle soit obligée de se transformer en Seth, mais sa remarque la fit plutôt sourire ; elle, elle aimait bien devenir un homme, elle sentait les regards posés sur elle changer du tout en tout entre le détective et l'actrice. C'était... rafraîchissant. Mais cela donnait-il vraiment le droit, comme il l'affirmait, de jouer avec les autres ? Ce n'était pas de leur faute, c'était celle de son éducation. La sienne, elle était juste ratée, elle avait été trop turbulente petite, mais ce n'était pas le cas de tous. Il suffit d'un peu de bonne volonté et l'enfant croit tout ce qu'on lui dit. En tout cas, il comprit qu'elle n'était pas d'accord et qu'elle risquait de s'échauffer - pour changer - aussi préféra-t-il l'encourager. Il disait qu'elle n'avait qu'à prendre cela comme un travail, mais... ce n'était pas aussi facile que ce qu'il croyait. Ses identités étaient prenantes, elles étaient des individus à part entière qui se partageaient son corps. Si elle trompait si bien les autres - mais pas lui, après tout, il précisait bien qu'il n'était pas dupe - c'était aussi parce qu'elle s'y investissait. Il suffisait qu'elle prenne ça juste pour un travail, qu'elle n'y insuffle pas un peu de sa propre vie, et l'illusion ne serait plus aussi parfaite qu'avant. Avec le temps, tout s'effondrerait... Et puis, elles étaient envahissantes. Elle prenait un peu de leur personnalité, sans jamais parvenir à l'endosser complètement si elle jouait un autre rôle. Son avis ne comptait sans doute pas, ajouta-t-il, mais elle se garda de corriger que c'était juste parce qu'il avait des opinions trop particulières, trop différentes de ce qu'elle pensait habituellement. Ça suffisait pour aujourd'hui, il était devenu suffisamment agréable - si ça pouvait se dire de lui - pour qu'elle prenne le risque de le faire replonger dans sa sempiternelle volonté de la provoquer. Et puis zut, elle avait le droit de rester calme quand même, quand elle le pouvait ! Il parlait également de vie conventionnelle, disant qu'au moins, elle n'en avait pas une - encore heureux, elle avait tout fait pour... - et s'interrogeant sur ce qu'aurait été, pour lui, cette existence si convenue qu'il aurait pu vivre. Impossible pour elle de l'imaginer avocat, alors pasteur ou médecin... ni de l'imaginer se marier avec une femme, bref se caser, et devenir père, c'était totalement incompatible avec l'image qu'elle avait de lui. Ceci dit, il n'avait que dix-neuf ans, il avait encore bien le temps d'y penser, lui... il ne subissait pas les assauts répétés de ses parents qui étaient persuadés que son éternel "célibat" - quand bien même elle ne l'était pas - était vraiment inconcevable pour une jeune femme bien élevée. Manque de chance, elle ne se considérait pas ainsi. Et il termina sur le thème des relations basées sur l'hypocrisie - point commun avec sa vraie vie. Pauvre type. Il ne savait vraiment pas choisir les bonnes personnes, celles qui pouvaient lui tendre la main juste parce qu'elles l'appréciaient... enfin, il y avait toujours elle, mais c'était différent. Elle n'était pas sûre d'avoir envie de lui donner quoique ce soit, sinon un peu de son temps. Qui était déjà précieux. Il assura aussi qu'il était satisfait de voir qu'elle avait échappé à ce mode de vie conformiste.
« Ah, mais c'était ça ou je me laissais voler mon âme. » : rétorqua-t-elle d'un ton mystérieux.
Ces paroles ne semblaient rien vouloir dire de particulier... en réalité, le sens en était plutôt personnel. Unity était fière de sa manière originale de voir le monde, plus précisément, sa manière de se considérer elle-même, qui n'avait rien à envier avec celle des féministes de l'époque. Elle avait toujours cultivé une part de révolte contre son destin, avait été prête à se perdre dans le crime plutôt que de mourir d'ennui dans une existence morne. Alors, forcément, se conformer à ce qu'elle avait rejeté d'instinct, c'était se renier elle-même, perdre ce qui faisait d'elle un être à part entière. Mais ça, pas question de le dire à Neill. A lui de comprendre par lui-même, surtout qu'elle n'allait pas tout lui apporter sur un plateau d'argent quand même...
« Tu ne devrais pas considérer les autres comme un ramassis d'idiots qui ne comprennent rien à rien, fit-elle remarquer. Si même moi, qui n'aime pas suivre la tradition, je pense que cet accord tacite que la société nous fait signer avec les autres est vraiment essentiel pour assurer la cohésion et l'évolution, c'est qu'il n'est pas stupide. »
Elle essaya d'imaginer comment serait le monde si tout le monde agissait comme le vicomte. Bien triste univers que celui-ci : plein de petits Neill qui tuent leurs parents pour prendre leur place, tenteraient d'exploiter les autres ou au moins de les arnaquer... à ne penser qu'à leur profit personnel sans songer aux conséquences, tout s'effondrerait en un instant. Pour être plus contemporain, je dirais que cette technique serait aussi efficace pour nous décimer que quelques bombes à hydrogènes... dans un autre registre. Mais du temps d'Unity, ça n'existait pas, ce qui en faisait pour elle l'arme ultime de destruction massive. Curieusement, cela lui donnait envie de rire. Ça ne vous est jamais arrivé d'avoir cette envie justement, comme ça, sans raison, juste parce que le monde dans lequel vous vivez vous semble totalement aberrant ? Là encore, ce sont les conventions implicites qui sont risibles. Elles ont certes leur utilité, mais en fin de compte, elles n'ont d'intérêt que parce que nous voulons bien les respecter. Si nous décidions, comme d'autres le font, que tirer la langue n'était pas malpoli, nous le ferions peut-être plus souvent. Ce n'est qu'un exemple, car au fond, moi, je pourrais rire de presque tout ce que nous inventons. Mais c'est une autre histoire.
« D'ailleurs, ajouta-t-elle sérieusement, en vieillissant je deviens de plus en plus classique, moi. »
C'était déjà une chose qu'à même pas vingt-sept ans elle se considère déjà comme vieillissante, c'en était une autre qu'elle avoue y être pourtant irrésistiblement attirée. Eh oui, avec le temps, elle rêvait quand même de se poser pour mener une petite vie douillette, certes sans les inconvénients majeurs comme s'occuper de la marmaille - elle manquait de bien trop de patience pour faire une bonne mère - ou de faire à manger - la cuisine n'était pas son point fort, c'était comestible mais pas exquis - mais plutôt avec quelques avantages conséquents par rapport à ce qu'elle avait toujours connu, la stabilité par exemple. Oui, la stabilité était un des piliers du bonheur humain, et elle n'avait jamais été fichue de la trouver. Il était peut-être temps de réagir...
« Enfin, tu es encore tout jeune, tu as le temps d'y penser. » : trancha-t-elle avant de regarder l'antique horloge - car elle était vraiment vieille, même pour l'époque - qui trônait dans un coin. Bon. Il n'était pas trop tard encore. « Je ne savais pas tarder à reprendre, annonça-t-elle, ma journée n'est pas terminé, et j'en connais un qui va piquer une crise si je ne me remets pas au travail. Je devrais avoir fini dans une heure et demie, je pense. » Il en avait de la chance, Neill, quand même, de tomber le jour même où elle avait une courte journée. « Mais je n'y retourne pas tout de suite - une pause, ça ne se refuse pas quand même. Tu as donc tout le temps pour me parler de toi. » Elle lui jeta un regard acéré. « Et, je te préviens, il n'est pas question de me dire non ou de rester évasif. Marre d'être la seule à qui on pose des questions. Allez, je t'écoute. »


Neill Owen
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- Ah, mais c'était ça ou je me laissais voler mon âme.

Oh des mystères hein ? Bonne nouvelle, il avait encore tout un tas de choses à apprendre sur elle. Donc il avait encore des raisons de la voir et de venir l’embêter.

- Tu ne devrais pas considérer les autres comme un ramassis d'idiots qui ne comprennent rien à rien. Si même moi, qui n'aime pas suivre la tradition, je pense que cet accord tacite que la société nous fait signer avec les autres est vraiment essentiel pour assurer la cohésion et l'évolution, c'est qu'il n'est pas stupide.

Une leçon de morale, ça c’était vachement moins fun, d’ailleurs peut-être qu’ils n’étaient pas tous un ramassis d’idiots, mais ce qui était certain c’est qu’ils étaient tous un ramassis d’hypocrites, ce qui était pire. Et il se fichait bien de ce que la société voulait nous faire avaler, les gens n’avaient qu’à se montrer sincère plutôt que de toujours montrer que le côté brillant de la médaille.
Certes il n’était pas mieux, lui aussi était un menteur, et en plus il jouait ce rôle à merveille, mais au moins il assumait d’être méchant.

Et d’ailleurs si cette société ne faisait pas tout pour qu’on mente, il n’aurait peut-être pas besoin de se fondre dans un rôle pour plaire aux autres.

- D'ailleurs, en vieillissant je deviens de plus en plus classique, moi.

C’est triste de vieillir non ? Si c’est pour finir par se fondre dans la masse. Mais Neill savait que son classicisme devait peut-être s’en tenir au nom de Ryan. Parce qu’il n’y avait rien de classiques à enchainer les identités, à se faire passer pour un homme détective, ou alors à soigner un criminel (ni même à l’apprécier, ou à être fasciné par lui).

- Enfin, tu es encore tout jeune, tu as le temps d'y penser.

Il aurait bien voulu blaguer sur le fait qu’il ne risquait pas de vieillir, à cause du nombre de gens qui rêvaient d’en finir avec lui, mais il cru bon de se taire. Après tout, Unity voulait qu’il reste en vie, alors peut-être qu’il allait encore tenir un peu.

Il perdit son sourire quand elle lui annonça qu’elle n’allait pas tarder à reprendre, parce que sa journée n’était pas terminé tout ça. Mince, il n’avait pas envie qu’elle le laisse ici tout seul, pas qu’il avait peur ou quoi que ce soit d’autre, juste qu’il n’aimait pas l’idée de se retrouver sur ce canapé à attendre que le temps passe et surtout à s’ennuyer mortellement.
Et il se fichait bien que Ringalls pique sa crise si elle ne retournait pas bosser, elle n’avait qu’a dire qu’elle s’occupait d’une affaire très important. Neill considérait être une affaire assez importante pour qu’on s’occupe de lui quand il le désire (oui il ne s’est pas guéri de son égoïsme miraculeusement).

Mais heureusement, elle ajouta qu’elle n’y retournait pas tout de suite. Tant mieux. Même si la raison pour laquelle elle voulait rester dérangea le vicomte.

- Tu as donc tout le temps pour me parler de toi. Et, je te préviens, il n'est pas question de me dire non ou de rester évasif. Marre d'être la seule à qui on pose des questions. Allez, je t'écoute.

Neill resta bouche close au moins cinq minutes. Il espérait peut-être que s’il restait silencieux, elle changerait d’avis, mais apparemment ce n’était pas le cas. Et puis à bien y réfléchir, lui parler de lui pourrait la retenir. Le vicomte était aussi égotiste que narcissique, il aimait raconter sa vie, mais il ne voulait pas trop lui en révéler pour la simple que raison que les fois où il le faisait, il tuait ensuite la personne, et également parce qu’il avait l’impression que s’il restait mystérieux, il pourrait au moins continuer de la fasciner. Quand on sait tout d’une personne, elle perd tout son intérêt.
Seulement, elle ne voulait pas qu’il reste évasif, alors il allait devoir bien cibler les sujets. Il décida de répondre aux questions qu’il lui avait posé lui-même, plus tôt.

Il répondit, toujours en étant entrecoupé par la douleur (mais comme l’auteur en a marre de mettre les points de suspensions, imaginez juste la chose).

- Je lis de tout, je suis passionné par toute la littérature, il suffit que l’auteur m’accroche et je lirai sûrement tous ses livres jusqu’au dernier, quitte à tuer personne pendant quelques semaines.

D’ailleurs, il avait une bibliothèque remplis de livres, pourquoi accordé autant d’intérêt à la lecture ? Peut-être que ça avait quelque chose d’aussi amusant que le deal ou la torture de pauvres innocents.

- Et danser me plaît aussi. Je n’ai pas vraiment de danse préférée, toutes me vont, tant que je la partage avec une jolie femme. C’est amusant aussi de s’asseoir et de regarder la société danser ou colporter des rumeurs. Contrairement à toi, j’apprécie la viande, plutôt saignante, et ce que je préfère c’est manger les plats que j’aurai cuisiné moi-même, parce que je sais cuisiner même si ce n’est pas courant pour un noble.

Il avait maintenant abordé les questions les plus faciles. Celles sur la famille, l’enfance, ses rêves, étaient un peu plus délicates.

- Pour ce qui est mon enfance, ce fut un total échec. Mon père était un homme qui aimait les femmes sauf la sienne, l’alcool, et le jeu. Ma mère passait sa vie à pleurer. Mon grand frère imitait notre père en tout point. On avait de plus en plus de dettes, et le nom Owen était ridiculisé, notre famille trainait dans le déshonneur. Ma sœur et moi, on n’existait pour aucun des membres de cette famille, j’étais le deuxième donc pas l’héritier, et elle n’était qu’un caillou dans la chaussure, pour eux une femme ne servait pas à grand-chose si ce n’est à être marié. Aucune chance qu’elle fasse un mariage riche, donc aucun intérêt pour mon père, qui n’avait surtout pas envie de dépenser des sous dans une dot. Et puis mes parents sont morts, un tragique accident (ton très ironique) mon frère est devenu fou, et ce fut le plus beau jour de notre vie à Elinor et à moi.

Il s’arrêta un instant. Devait-il la tuer pour lui avoir raconté ça ? Très certainement. Mais bien sûr il ne le ferait pas, il espérait juste qu’elle ne montre aucune pitié pour lui à cause de son enfance.
Pour finir ses rêves, ce n’était pas si difficile en fait :

- Et je n’ai absolument aucun rêve. Si ce n’est de continuer à m’amuser.

Il réfléchit un instant, mais il avait fait le tour, et il ne voyait pas quoi raconter de plus, après tout si elle voulait un éclaircissement sur un point, c’était à elle de poser la question.

- Satisfaite ? Ou alors tu te poses encore des questions sur moi ?

Dans un sens ce serait plutôt flatteur qu’elle s’en pose, et alors qu’il avait hésité en premier lieu à lui parler de lui, il se disait que ce ne serait pas si mal, si au moins ça l’aidait à continuer de l’apprécier.
Unity Violett
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Au départ, Neill refusa de parler, gardant le silence pendant quelques minutes, et Unity, loin de s'en offusquer, continua de l'observer d'un regard appuyé, attendant qu'il passe aux aveux. Il le ferait, ce n'était qu'une question de temps... Et sa patience fut finalement récompensée lorsqu'il annonça qu'il lisait de tout. Neill, lire... ? Bon, d'accord, vu qu'il n'était pas stupide il en était bien capable, mais cela semblait si... si peu pertinent avec sa personnalité ! Ne tuer personne pendant quelques semaines ! elle pensa d'ailleurs, assez ironiquement, que oui, ce devait être très dur de faire cela... c'était juste ce dont était capable la majorité de la population sans le moindre effort, à part cela... C'était appréciable. Elle fut aussi assez étonnée de constater que lui aimait la danse - mais n'était-ce pas censé être très conventionnel ? une occupation de nobles, ça, qui n'avaient rien d'autre à faire que se tourner les pouces... - mais encore plus lorsqu'il lui apprit qu'il savait cuisiner... mieux, qu'il aimait. Là, c'était le monde à l'envers. Déjà qu'elle-même ne voyait pas trop comment on pouvait y prendre plaisir, alors quelqu'un comme lui, qui en plus n'avait pas du tout besoin de le faire en tant qu'homme et vicomte... c'était vraiment intéressant. Il montait dans son estime, très clairement, en lui montrant qu'elle avait raison, qu'il était quand même autre chose que le froid manipulateur faux gentleman qu'il lui avait toujours montré. Par contre, ce fut plus dur pour elle d'entendre ce qu'il avait à dire sur son enfance. Elle se doutait bien que, pour qu'il finisse ainsi, il n'avait pas une enfance très joyeuse, n'empêche qu'entre le penser et découvrir la confirmation, il y avait un fossé. Finalement, ce qu'il avait, ne l'avait-il pas d'une certaine manière "mérité" ? Elle avait vraiment l'impression d'avoir été une gamine trop gâtée qui se rebelle contre ses parents parce qu'elle se croit tout permis... non, en fait, elle l'avait été. Et ne s'était pas totalement assagie avec le temps. Ce qui faisait d'autant plus mal de constater qu'entre ce qui est dit sur un dossier de police et ce qui a été vraiment vécu, beaucoup d'informations essentielles pour comprendre Neill se perdaient. Pas étonnant qu'il soit devenu ainsi. Elle le voyait vraiment sous un autre jour, même s'il avait toujours un petit côté effrayant, et qu'il était toujours aussi détestable. Elle ne fut pas surprise lorsqu'il annonça qu'il n'avait aucun rêve. Il était vrai que s'il pouvait obtenir tout ce qu'il désirait, cela aidait grandement...
« Satisfaite ? Ou alors tu te poses encore des questions sur moi ? »
Des questions ? mais elle s'en posait plein, des questions, beaucoup de questions informulées, qui flottaient dans sa tête en attendant qu'elle prononce mentalement les mots qui leur donneront un caractère plus "matériel", si j'ose dire. Il y avait bien sûr tant de choses qu'elle se demandait sur Neill, comment avait-il décidé de monter un trafic, comment avait-il pu oser tuer ses parents, chose qui même pour Unity qui n'était pas dans les meilleurs termes avec les siens n'oserait imaginer, pourquoi faisait-il si peu attention à sa vie - un peu comme elle-, pourquoi cherchait-il à tout prix à tout savoir d'elle... en fait, il y aurait pas mal de choses, en dehors des banalités comme sa couleur préférée ou son nombre favori...
Mais elle pressentait aussi que c'était un peu ce qu'il attendait, qu'elle pose des questions, qu'elle s'intéresse à lui. Elle se doutait bien que cela lui ferait plaisir... or, ce n'était pas vraiment ce dont elle avait envie.
« Hum... non, c'est bon, pas envie d'en savoir plus. » : mentit-elle de la façon la plus convaincante dont elle était capable.
Elle se leva et s'éloigna de lui, s'arrêtant juste à la porte où elle posa la main sur la poignée avant de sortir.
« Je te laisse. A plus tard, et surtout ne bouge pas. »
En refermant la porte, elle se dit que c'était assez comique, ce qu'elle venait de dire. Comme s'il allait vraiment s'en aller...
Elle passa ensuite une heure et demie assez chargée. La vie est vraiment mal faite : juste quand elle avait besoin de ne pas être trop surchargée, voilà qu'une montagne de travail lui tombait dessus. Elle dut recevoir coup sur coup deux clients, tandis que Ringalls s'occupait d'un troisième cas, elle reçut quelques messages du réseau qu'elle dut se dépêcher de traduire et d'enregistrer mentalement, elle devait aussi rattraper le léger retard qu'elle avait pris dans une enquête importante - somme en jeu énorme, il y avait moyen de garder une marge un peu plus conséquente que d'habitude, ce qui n'était pas négligeable compte tenu de la cherté de l'entretien du réseau, dont, en tant que "vice-chef" - quel honneur - elle devait gérer le budget, entre autres. Elle n'y passa pas une heure et demie, mais une heure cinquante. Elle finit par s'arrêter, en baillant, en se rappelant que le "pauvre" Neill l'attendait sans doute. Fatiguée, elle referma la boîte qu'elle venait d'examiner et s'empara de quelques dossiers. Très souvent, elle s'occupait de la paperasse à l'appartement, n'ayant pas vraiment le temps de le faire en journée. C'était une vie éreintante, mais tellement passionnante, rien à voir avec ce qu'on lui avait proposé. Ringalls partit avant elle, ayant compris qu'elle devait encore arranger cette histoire avec le vicomte.
« Tu n'oublieras pas de refermer la porte. » : l'avertit-il, même si ce n'était pas nécessaire.
Gardant ses dossiers sous le bras, elle ouvrit d'une main la porte et plongea directement son regard dans les yeux de Neill.
« Me voilà, annonça-t-elle. Désolée, j'ai pris du retard. »
Elle referma la porte avec le pied et s'approcha un peu de lui.
« Est-ce que tu peux marcher ou non ? J'ai pris beaucoup de retard dans mon travail, il va falloir que je termine ça ce soir. Au pire, je t'aurais proposé de venir chez moi pour la soirée, mais si tu préfères rentrer, ou si tu ne peux pas partir, je le comprendrais... »


Neill Owen
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Le pouvoir de la pierre:
Unity lui annonça qu’elle n’avait pas besoin d’en savoir plus, mais Neill ne s’en sentit pas blessé pour autant. Elle mentait, certes elle mentait bien, mais elle avait pas mal d’expérience sur le sujet non ? Il n’avait pas de pouvoir magique, il n’était pas capable de définir à un simple geste qu’elle ne disait pas la vérité (il ne regardait pas Lie to me non plus), mais il avait de l’instinct et il le sentait c’était tout. Elle voulait en savoir plus parce qu’il y avait pleins de mystères autour de lui, et que quand on est détective on veut connaître les mystères. Ou alors tout simplement parce que l’humain est curieux. Peut-être que c’était ses yeux qui disaient le contraire de sa bouche. Bref, il n’aurait pas su expliquer comment il le savait, mais il le savait. Elle mentait, c’était évident pour lui.
Et peut-être qu’elle ne mentait pas, mais dans ce cas là c’était quand même beaucoup mieux de le croire.
Puis elle partait trop précipitamment. Cela pouvait dire qu’elle s’en fichait complètement, mais dans ce cas elle s’en serait fichue dès le début.
Neill la regarda donc partir en souriant, même s’il aurait préféré qu’elle reste.

- Je te laisse. A plus tard, et surtout ne bouge pas.

Pas de soucis. Au moins un ordre auquel il allait pouvoir obéir facilement.

Tout le temps où elle fut absente, il entraina ses muscles, il n’avait pas envie de rester inerte trop longtemps. Bien sûr sa blessure lui faisait affreusement mal dès qu’il essayait de se mettre en position assise, mais il fit comme s’il ne le sentait pas. Quand on était méchant, on avait plutôt intérêt à mettre la douleur physique de côté, sinon on allait vite se faire remplacer par n’importe quel sous fifre. Oui, ça faisait mal, mais ça ne le tuerait pas.
Bientôt ses jambes lui répondirent complètement, il pouvait pédaler avec ignorant complètement que cela l’empêchait de respirer quand il avançait ses genoux vers sa poitrine. Au niveau des bras c’était parfait, et il pouvait presque se mettre assis.
Bref si rien ne l’avait empêché de respirer à ce moment précis chaque fois qu’il bougeait trop brusquement, il aurait pu courir le marathon.

Malgré ses petits exercices, le temps d’attente lui parut interminable, chaque minute il tournait ses yeux vers la porte espérant la voir s’ouvrir. Même si c’était Ringalls qui apparaissait il en aurait été content, au moins il aurait pu se moquer de lui une minute ou deux, et cela l’aurait plus occupé que de mouvoir ses bras et ses jambes. Il avait plus besoin de faire fonctionner son cerveau plutôt que ses muscles. Alors il se perdit malgré lui dans des pensés qu’il n’aimait pas. Avoir parlé de son enfance à Unity avait ses mauvais côté, parce que maintenant il était obligé d’y songer.
Il se souvenait parfaitement de sa mère, ses traits, ses mimiques, sa façon de se mouvoir, ses yeux toujours rouges, ses robes qui lui allait si bien, sa beauté qui ne voulait pas se faner malgré son épuisement qui la tuait. Il se rappelait de tout très distinctement et cherchait à savoir si un jour il l’avait vu sourire. Jamais. Même pas à la naissance d’Elinor. Quand d’autres femmes sont heureuses de mettre au monde un enfant, elle, elle n’avait pu que pleurer et se plaindre. Encore un poids de plus pour elle. Des fois quand il y réfléchissait sérieusement comme maintenant, Neill se disait que sa mère ne méritait pas de mourir, mais même comme ça il ne regrettait pas d’avoir drogué les chevaux qui avait mit un terme à sa vie. Il avait été si tranquille quand il avait apprit que ses parents étaient morts, tous les deux.
Cédric s’en était fichu, Elinor avait réussit à verser des larmes, et lui avait été juste heureux, soulagé, « ouf enfin tant mieux délivré ». Il ne verrait plus son crétin de père, et surtout il n’aurait plus à supporter de voir sa mère pleurer. Il était déjà un monstre à cette époque sans doute, et quelle importance ?
Puisque ce qui comptait c’est qu’il était heureux comme ça.

Heureusement il n’eut pas à ressasser des souvenirs plus longtemps, la porte s’ouvrit et deux yeux rouges trouvèrent les siens, alors il afficha un sourire en voyant Unity entrer.

- Me voilà. Désolée, j'ai pris du retard.

Mais maintenant elle était de nouveau là, alors il voulait bien oublier son retard.

- Est-ce que tu peux marcher ou non ? J'ai pris beaucoup de retard dans mon travail, il va falloir que je termine ça ce soir. Au pire, je t'aurais proposé de venir chez moi pour la soirée, mais si tu préfères rentrer, ou si tu ne peux pas partir, je le comprendrais...

Neill pensait pouvoir marcher, mais pas sans aide, ses jambes fonctionnaient certes très bien, mais pas sur qu’il tienne vraiment très bien debout.

- Si je viens chez toi, je vais t’embêter tu sais, et seras-tu capable de rattraper le retard dans ton travail alors ?

En fait il s’en fichait qu’elle puisse ou non, si quelques heures plus tôt il voulait rentrer chez lui, maintenant il voulait rester avec elle, sans doute à cause de son esprit lunatique et changeant.

- Mais je ne vais bien sûr pas rentrer chez moi, car on ne sait jamais, il peut m’arriver une bricole en chemin ou même dans mon manoir, on n’est à l’abri nulle part.

Puis souriant de toutes ses dents, un peu moqueur il ajouta :

- Et puis peut-être qu’il pourrait te venir une question sur moi, quelque chose que tu mourrais d’envie de savoir, si je viens avec toi je pourrai y répondre directement.

Et reprenant son air sérieux :

- Sinon, si ça ne te convainc pas, je pourrai aussi t’aider à tes affaires, je suis doué pour ça non ?

Neill lui avançait des arguments, mais en fait, il ne voulait pas lui donner le choix, il voulait rester avec elle. L’idée de rester allonger là tout seul toute la nuit, dans l’ennuie le plus total, le dérangeait grandement, celle de rentrer chez lui n’était pas beaucoup mieux (vu qu’il se retrouverait sûrement tout seul dans sa chambre et dans l’ennuie).
Il tourna ses jambes, il fallait qu’il essaie de marcher. Il posa ses pieds par terre et se poussa dessus. Cette fois-ci au lieu de tomber allonger par terre et de faire la chenille, il tint en équilibre debout, et même s’il était engourdit il était sûrement capable de marcher. Mais sa poitrine lui faisant mal, il dut plier le dos pour chercher de l’air et posa sa main sur sa blessure.
Bon comme il l’avait prédit il ne pourrait pas marcher tout seul, vu qu’il allait sûrement finir par tomber dans les prochaines secondes. Il chercha donc un point d’appuie histoire de pas se casser la figure et sa main libre finit sur l’épaule d’Unity.

- Tu ferais une très bonne canne, tu sais. Tu n’as jamais songé à te déguiser en béquille ?

Il releva la tête et lui lança un sourire qui semblait dire « qu’est ce que je me marre », puis continuant à s’accrocher à elle, il demanda :

- Et bien qu’est ce qu’on attend ? Allons chez toi, c’est un lieu où je n’ai encore jamais mis les pieds.
Unity Violett
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Unity ne s'y trompait pas. Elle savait très bien que Neill mourrait d'envie de rester avec elle. Elle ne fit donc pas du tout attention lorsqu'il commença à énumérer tous les arguments contre. Qu'il allait l'embêter, qu'elle serait en retard ? C'était un risque à prendre. Elle ne pouvait pas le laisser rentrer seul chez lui, et si possible ne pas le laisser là. De toute façon, s'il croyait qu'il pourrait faire comme ça sa loi, c'était mal la connaître. D'ailleurs, Neill fit remarquer qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui, ce serait trop dangereux. Tiens, maintenant il se souciait de sa petite vie... ? Bah, tant mieux, elle n'aurait pas aimé le soigner pour rien. Il lui suggéra aussi de l'avoir sous la main si elle avait des questions à lui poser. Ah, donc il avait remarqué ? oh, elle devenait rouillée, après tout. Et puis, face à lui, un manipulateur né, c'était bien dur à faire. Mais heureusement qu'il lui proposa aussi de l'aide dans son travail. C'était plutôt convaincant. Mais de toute façon elle allait l'emmener chez elle, pas besoin de chercher à la persuader...
Neill se leva avec difficulté, tenant à peine debout. Très vite, il dut s'appuyer contre elle, et elle ne recula pas face à ce contact. Au contraire, elle observa la main posée sur son épaule avec un calme neutre qui ne lui était pas familier. Tout allait bien jusqu'à ce qu'il la "complimente" sur son rôle de canne et lui suggère d'adopter un déguisement de béquille. Elle faillit bien se dégager, à ce moment-là. Très drôle, Neill, vraiment c'était très fin de ta part. Mais heureusement, il semblait bien accroché à elle, et demanda à se mettre enfin en route.
« Allons chez toi, c’est un lieu où je n’ai encore jamais mis les pieds.
- Tu te trompes, rétorqua-t-elle. Tu y es déjà allé. »
Elle ne savait pas trop s'il était au courant pour l'appartement qu'elle était censée posséder, sans doute que oui. Mais si c'était le cas, il ne devait pas savoir qu'il était inhabité. Elle s'y rendait très peu, une fois de temps en temps, pendant ses congés. Dans le quartier, elle avait cultivé la réputation d'une jeune femme qui passait son temps enfermée chez elle, ne sortant que pour aller faire quelques courses. Une jeune femme plutôt convenable néanmoins, même si ses sources de revenus étaient obscures pour ses voisins. Elle était, disait-on, tellement discrète qu'on la croyait silencieuse. Rien à voir avec ce qu'elle était vraiment, somme toute, mais cela n'empêchait pas que c'était pour elle une bonne couverture. Qui irait soupçonner une sage voisine d'être en réalité un fameux détective... ?
Avec une patience qu'elle ne se connaissait pas, elle l'aida à quitter les bureaux - en n'oubliant pas de les verrouiller - et à descendre les escaliers. Encore vexée par sa comparaison, elle se refusa à desserrer les lèvres. Elle le guida sans un mot, ne faisant qu'à moitié attention à ce qu'elle faisait, effectuant de mémoire le trajet jusqu'à l'appartement. De nouveau, elle l'aida à monter les escaliers - elle n'avait pas prévu d'être ralentie un jour, de toute façon. Comme c'était un peu problématique de retrouver les clés, qu'elle avait par mégarde laisser tomber dans sa poche, elle se contenta de tambouriner la porte. Elle entendit un peu clic, la porte s'entrouvrit et elle pénétra à l'intérieur. Ringalls referma la porte derrière eux et, sans émettre le moindre commentaire, retourna s'asseoir sur le canapé. Le silence était plutôt lourd, mais elle ne fit rien pour le briser. Elle mena Neill jusqu'à la chambre et l'obligea à s'allonger sur le lit. Puis elle s'assit juste à côté.
« Les rôles s'inversent apparemment. Et je ne suis pas une béquille. »
Elle ignorait pourquoi elle se sentait offensée par ça, parce qu'elle avait l'impression d'être rabaissée à l'état d'objet, ou quelque idiotie de ce genre.
« Bon. Quelque chose à me dire avant que je ne sois surchargée de travail... ? »



Neill Owen
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"La beauté réside dans le regard de qui la contemple"

Quand elle avait dit « chez elle » il avait pensé un « chez elle » sans Ringalls. Un appartement où elle habitait seule, sans l’autre détective, mais apparemment… Elle avait parlé de « chez eux », dommage. Bah peu importait. Neill se laissait trainer tout souriant, d’habitude il ne supportait pas qu’on l’aide, trop de fierté, trop d’orgueil, mais là il en profitait. Il faisait celui qui se sentait plus mal qu’il ne l’était, juste pour pouvoir se cramponner plus fort.
Pour n’importe qui d’autre, il aurait préféré se trainer plutôt que de s’appuyer sur quelqu’un, et encore une fois Unity remportait la palme de celle qui lui faisait faire des choses qu’il n’aurait pas fait normalement.
Mais il était bien trop heureux d’être près d’elle pour s’en plaindre. Elle avait l’air de bouder, et Neill qui la fixait plus que le chemin, ne pouvait s’empêcher de la trouver mignonne. Qu’est ce qui avait pu l’énerver ? Il ne savait pas trop, mais cela n’avait pas d’importance, si elle ne voulait pas parler tant pis, cela ne l’empêchait pas de la regarder.
Chaque fois qu’il la voyait, il la trouvait toujours plus jolie et pourtant il reconnaissait ses traits, c’était toujours les mêmes. Il y avait sans doute un mystère là-dessous, quelque chose que Neill ne comprenait pas vraiment, ne pouvait pas comprendre pour ne jamais l’avoir vécu. Quand il trouvait une femme belle, c’était une beauté constante qui ne s’améliorait jamais, d’ailleurs en général les femmes s’enlaidissaient assez vite pour lui, à cause de leur larme, de leur supplication, de leur amour.
Unity c’était différent. Au début il ne pensait pas à la trouver belle, mais petit à petit cette idée c’était imposé à lui, et maintenant en plus de la trouver jolie, voilà que sa beauté chaque fois devenait plus grande pour lui. Comme si ses yeux avaient été plongés dans le brouillard et que peu à peu ce brouillard se dissipe et qu’il se rend compte que ce qui n’avait été qu’une ombre pour lui, était en vérité la plus jolie de toutes les personnes qu’il avait connu.
Ne se rendant pas compte de où le menait ses pensés il continua de la contempler, jusqu’à chez elle. Il ne la quitta pas des yeux quand elle frappa à la porte, s’occupa à peine de Ringalls, se laissa guider jusqu’à la chambre et s’allongea docilement.

- Les rôles s'inversent apparemment. Et je ne suis pas une béquille.

C’était donc ça qui l’avait énervé, elle n’avait pas aimé sa pointe d’humour, il ne put s’empêcher de rire un peu. Pas pour se moquer, juste amusé, même pas méchamment, non amusé de ce trait qui la rendait… Irrésistible.
Neill cligna des yeux pour avoir pensé ça, et décida de la quitter des yeux pendant un instant, histoire de se remettre les idées en place.

- Bon. Quelque chose à me dire avant que je ne sois surchargée de travail... ?

Il savait qu’il devait la retenir, quitte à dire n’importe quoi. Il était obligé de la regarder à nouveau pour lui parler et puis ça ne le dérangeait pas tant que ça de le faire :

- Rien ne t’empêche de travailler ici, à côté de moi, non ? Je serai très sage, je ne ferai pas de bruit.

Pas sûr qu’il soit capable de tenir paroles, mais comme cela il ressemblait à un gamin qui suppliait qu’on lui accorde son caprice.

- Et non tu n’es pas une béquille, juste une très bonne épaule, un très bon détective, une… Très jolie femme aussi. Alors tu restes ?

Ses mots semblaient flatteurs, mais il les pensait vraiment. Puis comme elle aimait la sincérité, il se disait que les dire, lui donnerait envie de rester, ou du moins la ferait hésiter à partir.
Mais peut-être voudrait-elle le contrarié, et voir que ça lui ferait à ce point plaisir qu’elle reste la ferait au contraire s’éloigner. Alors il avança des arguments stupides :

- Et puis on sait jamais mon état pourrait empirer, alors il faut que tu surveilles. Et si tu es proche je pourrai t’aider plus facilement. As-tu d’autres questions à me poser ?

De toute façon il n’avait rien de mieux à faire que de l’aider ou lui répondre, blessé comme il l’était il n’allait pas courir les rues pour aller torturer les gens. Il était bien là allongé sur ce lit, près d’Unity, et même s’il se rabaissait à lui demander de rester, il s’en fichait parce que ce qui comptait c’était qu’il se sentait bien, qu’il était content, qu’il s’amusait. Il avait toujours vécu comme ça, alors quelle importance ce qu’il avait à perdre pour ça ? Même si c’était un peu de sa fierté ? Il avait déjà franchis la limite depuis longtemps de toute façon, au moment où il s’était rendu compte qu’il ne pourrait jamais la tuer.
C’est pour cette raison que sans s’en rendre tout à fait compte il attrapa sa main, un geste qu’il avait l’habitude de faire depuis qu’il la connaissait et pourtant cette fois-ci il se contentait juste de la tenir, sans la forcer à aller quelque part.

- Tu peux rester ?

Au moins maintenant si elle refusait, il savait qu’il avait tout fait pour qu’elle accepte.
Unity Violett
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Neill n'agit pas comme elle l'aurait fait. Unity, à sa place, en supposant qu'elle ait envie qu'il reste avec elle, ne lui aurait demandé aucune permission : elle se serait imposée et c'était tout. Et, jusqu'à récemment, elle était persuadée que c'était ce qu'aurait aussi fait le vicomte... Mais jusqu'à quoi ? Depuis qu'elle lui avait dit qu'elle l'appréciait ? Bah, ça, c'était gratuit à dire, et puis, il était vrai qu'on pouvait l'apprécier, quand il ne se montrait pas désagréable... Au lieu de lui ordonner de rester, il lui demanda si elle ne pouvait pas travailler à côté de lui, en ajoutant qu'il resterait silencieux. Mmm... elle ne comptait pas trop sur la deuxième option : qui pourrait vraiment réduire Neill au silence autrement qu'en le tuant ? Cela dit, Ringalls squattait son divan adoré, et elle n'avait pas la moindre envie de l'avoir à côté d'elle, sachant très bien que, vexé comme il l'était, il ne lui adresserait pas un mot. La présence bruyante mais enjouée de Neill valait toujours mieux qu'un silence buté de quiconque d'autre... Ayant apparemment conscience que, pour qu'elle accepte, il valait mieux qu'elle en ait envie (logique), Neill l'assura qu'elle n'était pas une béquille... par contre, pas sûr que le coup de l'épaule, c'était mieux. Comme si elle ne servait toujours qu'à s'appuyer dessus... Il se corrigea, ajouta le coup de "bon détective", ce qui évidemment ne pouvait que lui faire plaisir, hésita, et ajouta qu'elle était une très jolie femme. Euh... elle avait bien entendu ? Visiblement, et le pire, c'est que cela semblait extrêmement sincère. Elle se sentit légèrement rougir, se maudissant intérieurement de ne pas réussir à contrôler une réaction aussi gênante. Unity ne s'était jamais vue belle, et si elle faisait, il était vrai, très attention à son apparence, c'était bien plus pour que son rôle en soit d'autant plus convainquant, pas pour rehausser une quelconque beauté inexistante. Et, jusqu'à preuve du contraire, elle restait sensible aux compliments. Elles étaient rares, les personnes à l'avoir qualifiée de "jolie" : sa mère, son père, sa sœur même si elle la soupçonnait de juste vouloir imiter ses aînés, Ryan bien sûr, Ringalls... et maintenant Neill, le plus improbable de tous. Et si cela lui faisait bien sûr plaisir, au fond elle trouvait cela un peu inquiétant. Je suppose que quand un séducteur professionnel vous sort que vous êtes jolie, vous vous demandez à quelle sauce il a prévu de vous manger. Pourvu qu'il n'essaie pas de casser son couple... Il dut sentir son hésitation, car tout de suite, il lui parla de son état, qui pourrait se dégrader, et de l'aide qu'il pourrait lui apporter. Voyons, recevoir le soutien d'un grand criminel pour résoudre des affaires, ça ne se refuse pas. Il lui prit la main - Unity eut vraiment l'impression que tout était calculé, manœuvré pour qu'elle accepte, qu'elle allait tomber dans un piège - en lui demandant si elle rester.
Que répondre à cela ?
« Tu as promis de m'aider, je te prends au mot. » : rétorqua-t-elle d'un ton moqueur.
Elle se dégagea, s'éloigna du lit et quitta la chambre pour aller chercher les quelques dossiers qu'elle avait apporté à la maison. Et, comme c'était une tâche quotidienne, elle avait en quelque sorte ses rituels : aller chercher de quoi écrire, prendre ce qui lui faisait office de sous-main, attraper un coussin. Elle en profita aussi pour enlever son manteau et ses chaussures, et enfiler une perruque - rien à voir avec un quelconque souci de coquetterie face à Neill, non, c'était une habitude qu'elle prenait : toujours la même coiffe, parce qu'avec les cheveux longs, elle parvenait plus facilement à se défaire de Seth et à redevenir elle-même. S'il le prenait dans le mauvais sens, tant pis pour lui, elle n'allait quand même pas lui expliquer comment elle menait sa vie tout de même... Ayant réuni tout son attirail, elle retourna dans la chambre et s'assit à côté de lui sur le lit. D'abord, parce que c'était plus confortable, ensuite, parce que si elle voulait qu'il l'aide, ce serait toujours plus facile s'il était à portée de main. Elle ouvrit un dossier, le fouilla, en extirpa une petite liasse de feuilles qu'elle examina un instant avant de les lui passer.
« Affaire un peu compliquée. Une histoire sordide de vols de bijoux. Je suis persuadée que c'est un gang, mais Ringalls pense plus à un voleur isolé. Ça t'ennuierait de jeter un coup d'œil et de me dire ce que tu en penses... ? C'est pas comme si je te laissais le choix. »
A peine lui eut-elle refourgué l'affaire qu'elle ne se préoccupa plus du tout de lui. Passée en mode "travail du soir", elle oublia tout autour d'elle, tout ce qui ne pouvait pas l'aider. Elle commençait toujours par le travail de réflexion, parce que son cerveau était un peu moins fatigué que si elle se tapait d'abord toute la phase de rédaction. Elle rentrait du boulot, donc, elle était encore plus ou moins dans le même état d'esprit qu'au bureau, quoique un peu plus décontracté. La présence de Neill ne fit que retarder temporairement sa concentration : il était plus difficile de se mettre à la tâche quand on avait passé un peu de temps avec quelqu'un. Mais elle y arriva, et bientôt se mit à annoter plusieurs affaires de suppositions en tout genre. Ce n'était pas pour rien que Stutfied était reconnu dans le métier : Unity ne manquait pas de talents, et n'écartait même pas les hypothèses les plus extravagantes. Par exemple, Seth est une femme : conjecture absolument impossible pour un détective extérieur, or c'était bien la vérité. Forte de cet exemple, elle avait ainsi décidé de ne jamais écarter la moindre piste tant qu'elle n'avait pas été vraiment réfutée. Bien sûr, elle se trompait très souvent, mais en même temps, elle trouvait toujours la vérité, ce qui n'était pas le cas de tous. C'était encore elle qui avait résolu l'affaire Logan, avec un petit coup de main de Neill : parce qu'elle estimait que tout coup de pouce est à prendre. Celui-ci était de taille, et s'était avéré satisfaisant.
A un moment toutefois, sa concentration se brisa lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'avait pas la moindre idée. Or, c'était grave de ne pas en avoir quand on doit impérativement trouver la solution. Mais rien n'était valide, tout pouvait arriver. C'était juste un cadavre qu'on avait retrouvé dans la Tamise, et elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait écarter comme hypothèse. C'était trop vaste. A ce moment-là, elle prit conscience qu'elle en avait déjà trop fait pour aujourd'hui, du moins en termes de réflexion. Elle s'étira un instant, un peu fourbue malgré l'habitude, et se tourna vers Neill.
« Alors, monsieur le génie du mal, qu'est-ce que tu en penses... ? »


Neill Owen
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- Tu as promis de m'aider, je te prends au mot.

Unity était moqueuse, mais Neill avait gagné. Elle allait restée près de lui. Il la laissa se préparer sans rien dire, quand elle revint il fut amusé de voir qu’elle avait mit une perruque, mais n’en dit pas un mot, et la laissa s’installer à côté de lui, alors qu’il abhorrait un sourire triomphant. Il continuait à aimer jouer, et il adorait encore être vainqueur.

Elle lui passa des papiers, une enquête à étudier. Neill regarda le tout quelques minutes, elle avait parlé d’une histoire de vols de bijoux, que Ringalls pensait à un seul voleur et elle à un gang, puis s’était détourné de lui pour s’intéresser à autre chose.
Le vicomte lu les papiers, un simple vol ne l’intéressait guère, surtout des bijoux. Certes cela pouvait rapporter un petit pactole, certes il y avait quelque chose de séduisant dans les pierres précieuses, mais franchement Neill préférait au vol de bijoux, les tragiques accidents qui tournaient mal.
Pourtant il fit un effort, il avait dit qu’il l’aiderait, alors il le ferait juste pour lui montrer qu’il pouvait faire preuve de bonne volonté lui aussi. Au bout de cinq minutes pourtant il avait tout laissé de côté et préférait s’amuser à l’observer. Elle paraissait vraiment concentrée, comme si le reste de la pièce avait cessé d’exister. Neill avait envie de se mettre à chantonner pour l’embêter et la faire revenir à lui, mais il se dit que cela la ferait fuir alors il resta silencieux comme promis.

Habituellement les rôles étaient inversés, nombreuses fois il avait ressentis des regards sur lui, des femmes ou même des hommes qui le regardait fixement alors que lui faisait semblant de s’en désintéresser. Il n’y a rien de tel que le désintérêt apparent pour attirer les gens orgueilleux, qui ne peuvent s’empêcher de se dire « mais pourquoi est-ce qu’il ne me regarde pas, alors que tout le monde me regarde ».
Ici pourtant c’était lui l’observateur, et Unity la désintéressée. Il se fichait cependant qu’elle ne le regarde pas, il trouvait ça drôle de la voir si prise par son enquête, comme si elle était ailleurs. Il avait l’impression de ne pouvoir jamais se lasser de la fixer, remarquant petit à petit chacun des détails de son visage et de son physique.
Il se demanda alors si jamais Ryan l’avait vu comme ça, et il espérait bien que non, comme ça il avait un nouvel avantage sur lui, et Neill semblait trouver important d’avoir tous les avantages sur ce type, puisqu’il ne pouvait avoir l’essentiel.

Puis finalement il remarqua un changement, Unity sembla revenir parmi les vivants, s’étira et enfin se tourna vers lui, qui continuait de la fixer :

- Alors, monsieur le génie du mal, qu'est-ce que tu en penses... ?

Il failli lui répondre qu’il n’avait jamais vu personne d’aussi concentré qu’elle, mais se souvint qu’elle ne parlait pas du tout de cela, mais de l’enquête qu’elle lui avait passé. Ah oui, le fameux vol de bijoux.
Neill sembla lui-même atterrir, se souvenant des papiers, les récupérant et jetant un œil dessus.

- Oh, cette affaire, un simple vol de bijoux quelconque. Je pense qu’ils sont plusieurs, mais qu’il y a une tête pensante là dedans. Il a du rentrer en contact et devenir bon ami avec ceux qu’il désirait voler, on ne soupçonne jamais quelqu’un qu’on accueille nous même chez nous. Ensuite ça a été sûrement facile pour lui de cambrioler les bijoux, de les envoyer à ses complices qui ont dut depuis longtemps trouver un receleur. Si ce n’est pas ça, c’est sûrement proche de ça, sinon comment expliquer qu’aucune porte n’ait été forcée, aucune serrure détruite. Ah mon avis le voleur était déjà à l’intérieur. Et si je me trompe et bien alors ce sont des magiciens. Franchement ça n’a rien d’intéressant.

Il avait avancé sa théorie sans trop y réfléchir, mais c’était la plus logique selon lui, et s’il se trompait et bien ça n’avait guère d’importance, puisque cette affaire ne l’intéressait pas. Neill n’était pas détective, il avait dit qu’il aiderait, pas qu’il donnerait une véritable solution.

- Je ne pense pas que tu as réellement besoin de moi pour ça.


Et sur ces mots il laissa tomber les papiers à côté du lit.

- En revanche je me demande ce qui t’as poussé à devenir une délinquante. Ne pas vouloir une vie conformiste c’est compréhensible, de là à tuer quelqu’un de sang froid… Moi je le fais parce que ça m’amuse, mais toi qui aujourd’hui te bats pour que justice soit faite, quel plaisir tu pouvais avoir à ça ?

Evidemment, il continuait à avoir envie d’en savoir plus sur elle, et comme elle n’était plus concentrée, comme il avait répondu à sa question sur l’enquête, comme il se fichait bien du travail de détective, il avait trouvé beaucoup plus intéressant de la cuisiner sur elle-même.
Peut-être qu’elle n’allait pas répondre, mais au moins il abordait quelque chose de plus marrant pour lui.

- Si tu ne veux pas me répondre, je finirai par le découvrir de toute façon. On peut aussi parler d’un autre sujet : comment va Ryan Switfz par exemple ? Se porte t’il bien ? Mange t’il bien ? Dort il bien ? Travaille t’il bien ? Honnêtement qu’est ce que tu lui trouves ?

Non il n’arrivait pas à comprendre qu’on puisse tomber amoureux, et encore moins d’un avocat si parfait et ennuyeux. Il se demandait des deux sujets lequel elle allait choisir, si elle en choisissait un, et ou allait tourner cette discussion.
Au fond de lui il espérait qu’elle ne lui parle pas de Ryan, mais plutôt de sa délinquance, sujet bien plus réjouissant.

[HRP : pour le vol des bijoux, je me suis inspiré de mon chéri Arsène Lupin et sa manière de cambrioler les grandes dames qu'il connait bien]
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